Éphéméride


7 décembre |

Martin Luther King disait en 1967 "il est grand temps de passer d'une société orientée vers les choses à une société sur les êtres". Depuis les grandes guerres du XXème siècle le capitalisme-consumériste et le libéralisme ont créés de grands récits pour nous apporter une vie meilleure avec l'appui des énergies fossiles. Cela a détruit les espèces vivantes et créer une illusion presque parfaite dans cette société modelée par l'imaginaire américain. Les autres ont suivis et nous y avons adhéré. Ce discours n'est plus viable et nous avons rapidement besoin de nouveaux modèles. Des sommes importantes sont versées dans la publicité et sur internet pour nous faire croire qu'on est libre et heureux. Pour un grand nombre d'habitants sur cette planète, la course à la croissance matérielle est toujours l'horizon principal. Gagner de l'argent. On en vient à croire que le travail est une valeur. Certes oui à différents aspects et moindre dans une autre. 

Dans le dernier livre de Cyril Dion "le petit manuel de résistance contemporaine", l'auteur offre des stratégies pour transformer le monde sans toutefois détruire ses bases. Il est urgent d'agir et la plupart se demandent de quelles façons. Agir sur une base individuelle est nécessaire mais c'est collectivement que le changement sera considérable. Pour revendiquer et se mobiliser il faut distinguer des horizons et de projets communs sinon nous irons dans des directions opposées et mal définies. Boycotter certains produits ou entreprises et ces derniers perdront leurs emprises destructrices sur la vie et la planète. L'objectif est de transformer de l'intérieur au lieu de détruire. La plupart des multinationales possèdent de puissants mécanismes visant à protéger leurs intérêts et ce n'est pas par la violence que les changements surviendront. Il faut apprendre à développer des structures collectives visant à représenter nos droits et valeurs avec les différents groupes de la société. 

D'ici quelques années de grands bouleversements climatiques et sociaux émergeront, c'est le temps de modifier le cours de l'histoire en débutant par un choix judicieux de notre consommation. Le travail est-il en voie de disparition? On pourrait s'interroger avec la pénurie de main-d'oeuvre. Certes il y a la démographie mais on dirait que tout le monde s'est mis sur pause en même temps pour réfléchir sur son existence et son futur. Quel est le sens du travail de nos jours ? La motivation y est amoindrie car le projet commun est incertain et insipide. Le monde aujourd'hui est excessivement individuel, contradictoire et énergivore. Le travail est devenu un esclavage et nous consommons davantage de ce que la planète peut produire. Surtout il y a désiquilibre répartie sur les richesses dans le monde. Nous devrions bien constater, si nous ne sommes pas des idiots, qu'il y a des limites à exploiter les ressources naturelles et les nôtres. Nous en sommes venus à nous exploité nous-mêmes par notre déni. Ce n'est pas étonnant que plusieurs aient le goût de démissionner. La croissance économique est devenu la religion. Le bon sens reprendra le dessus tôt ou tard mais certains plus fragiles perdront au change si rien n'est fait. Je pense à la santé mentale de tant d'individus qui est menacé particulièrement aux jeunes à l'utilisation croissante des médias sociaux. Pour plusieurs la vie est plus radieuse dans le virtuel que dans le réel. S'asseoir sur ses lauriers n'est plus concevable et un retour en arrière non plus. Pour élaborer de nouveaux récits, nous devons identifier celui dans lequel nous règnons et nous en affranchir s'il y a lieu. C'est à ce stade où j'en suis et qui me libèrera irréductiblement. Je suis en train d'élaborer mon nouveau récit.


5 décembre |

"Femme désire rencontre casual". J'ai recherché dans le dictionnaire ce mot populaire dans les sites de rencontres. Ça veut dire décontracté. Je me demande ce que veux bien dire une rencontre décontractée? Fort probable un mot à la mode ou peut être une relation anonyme en pyjama chacun chez soi devant une webcam? Curieusement tous font énormément de sports et de voyages dans ces sites, en réalité qu'en est-il? On dirait que la plupart des célibataires ont leurs faces sur un écran. Parfois il est indiqué non disponible et leurs profils sont toujours là !!! Parler à une inconnue sur la rue n'est pas courant de nos jours. On peut facilement passer pour un "dinosarius" d'une époque révolue. La peur et la méfiance règnent, on évite les malaises. Naviguer et magasiner anonymement un conjoint (e) en ligne est moins inquiétant. À la moindre différence identifiée on passe rapidement à un autre face. Il y a aussi les personnes très occupées. Comment font-ils alors pour prendre ce temps précieux à regarder sans cesse leurs écrans? Plusieurs font du jogging, c'est une bonne chose, c'est à la mode et quelques minutes suffisent pour retrouver le tonus. Le reste du temps toutefois pour la plupart sera consacré devant un ordinateur. C'est bon pour le cardio paraît-il. On sera "top shape" pour naviguer encore plus rapidement et avoir un teint "casual". Alors on essaie de courir aussi rapidement que la vitesse requise sur son portable. Régulièrement de nouveaux forfaits internet sont vendus proposant des réseaux à plus grandes vitesses. Parfois je souhaiterais des pannes de satellites pour que les gens se parlent à découvert. Voilà! mon opinion. Les revenus que les sites de rencontres et facebook récoltent sont faramineux. Ces sommes vont pour la plupart à l'étranger. Parfois j'entends dire que ça fonctionne pour une amie, un frère, une collègue. La plupart des célibataires y sont cartonnés comme des troupeaux de moutons. Le temps économisé en fermant son poste permettrait de sortir et d'aller voir le monde avec davantage de fructueux hasards des cafés et des coins de rues. Je ne suis pas à l'abri de cette addiction. Je prend conscience de cette dépendance généralisée qui semble apportée le mirage d'une certaine facilité. Internet nous présente en schéma à sens unique le monde dans lequel on se prélasse, qu'arrive-t-il lorsque les rencontres sont réelles? Malaises et inconforts. Pour certains groupes d'individus la réalité n'est que le prisme traversant les écrans. Et si on avait peu de temps à vivre serions-nous planter devant nos portables pour nos derniers jours? J'en doute.


2 décembre |

Auparavant la société englobait et contenait l'économie, or voilà désormais l'économie englobant et contenant la société. Les idées parfois me manquent sporadiquement. Décrire l'actualité à tous les jours ne m'enthousiasme guère, la politicaillerie non plus. Je sais bien que c'est un mal nécessaire mais les médias répétant sans cesse les mauvaises nouvelles affaiblissent ma source intérieure. J'aime raconter des histoires en voyageant, décrire les impressions qui traversent mon esprit, accorder mon souffle avec les paysages en alternance avec le cocooning. Je suis furieusement sédentaire depuis quelques mois mais au fond de moi abrite un aventurier. Mon regard a besoin de larges horizons, d'exotisme et de beautés. La semaine prochaine j'ai ma 3ème dose du vaccin covidial. Psychologiquement je me prépare à des aventures cet hiver songeant aux tropiques avec mon nouveau et magnifique sac à dos de 55 litres acheté aujourd'hui, ça me motive. Si les conditions ne le permettent pas et n'ayant pas de véhicules l'hiver je ferai la location d'une voiture à l'occasion pour des escapades à la campagne et faire de la raquette. Il m'est impensable de rester à la maison n'ayant comme seul objectif écouter le téléjournal, regarder le temps qu'il fait la face collée à la fenêtre ou marcher sur les rues indifférentes de la ville. J'ai un projet en perspective, en attendant je suis de près les informations sur le développement de la pandémie comme tous les voyageurs fébriles à l'approche d'un départ imminent.


27 novembre |

"Le touriste est tout le contraire d'un marginal, il est parfaitement dans la norme et c'est pour cela que l'aventure, fondamentalement, lui échappe. La pratique de routes toutes tracées est une improbable évasion. L'existence devient exagérément schématique au nom du refus de l'aléa. Or l'aléa n'est-il pas le propre de l'expérimentation et de la découverte, c'est-à-dire, aussi, le propre du voyage? Le monde se bocalise et s'uniformise culturellement" dit Rodolphe Christin. Trop de gens vivent dans les grandes villes aujourd'hui avec des écrans énergivores fusant de partout. Tentant désespérément de fuir la réalité ou d'en déceler une nouvelle. Nous sommes dans une époque où le faire et l'avoir prend la place de l'être à bien des égards. Nous vivons dans une époque moderne où la performance et les burn-out dominent. Dans les années 50 les gens ont quittés massivement la campagne pour vivre en ville. De là est apparu le tourisme de masse. Plusieurs cons-citoyens rêvaient nostalgiquement d'un retour aux sources dans la nature. La société de loisirs est apparue avec ses déplacements incessants vers un modèle croissant de consommation. Cette exode vacancielle a créé l'industrie touristique que l'on connaît aujourd'hui banalisant la vie et la culture dans une consommation démesurée. De multiples emplois d'une nouvelle industrie ont émergés de par le monde et, de surcroît, une nouvelle attitude entrepreneuriale. Une immense opportunité d'affaires est née de cette nouvelle sphère d'activité lucrative. La rentabilité et le développement outrageux n'ont cessés depuis d'être le leitmotiv compulsif. Cette mouvance matérialiste détruit nos écosystèmes, l'inconscience devient collective. Depuis la pandémie, nombreux sont les gens désireux de se rapprocher de la nature, ils veulent toutefois apportés dans leurs enclaves la ville qu'ils tentent de fuir, furieux paradoxe! Blaise Pascal disait "tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans sa chambre."


25 novembre |

Épictète disait que "le grand obstacle n'est pas la réalité mais la représentation de ce que nous en avons". Dans la consolation de l'ange de Frédéric Lenoir il est dit "tout le chemin de la vie c'est de passer de l'inconscience à la conscience et de la peur à l'amour". Voilà le sens ultime de toute existence. Le destin a mis sur mon chemin des gens afin de me révéler les prémisses du bonheur et de ma réalité. Freud appelait ça le mécanisme de répétition. Tant que je n'ai pas compris ce quelque chose d'essentiel qui me pousse à commettre des actes de manière pulsive, la vie m'enverra des rencontres et des évènements dans le but de me confronter à cette pulsion et cette croyance qui vivent en moi. En référence à une rencontre récemment d'où il devait, mais pas absolument, avoir amour et joie, je n'y ai retrouvé que douleur et amertume. Je ne distingue pas toujours mes attentes et mes besoins relationnels avec une femme s'il y a désir. Le désir m'apporte une certaine souffrance. Je répète inconsciemment le même réflexe dans le but de m'éveiller à l'amour et manifestement je n'y arrive pas. Des peurs ancestrales dominent mon inconscient qui m'empêche de basculer dans cet état de grâce. Les occasions ne s'y prêtent moins depuis la retraite annoncée. Il est aussi possible que les bonnes personnes ne soient pas au rendez-vous, l'autre n'étant pas disponible pour les mêmes raisons que moi possiblement ou que sais-je le hasard ne m'est pas favorable. Il est possible qu'en affirmant cela que je sois dans le déni, parfois je me demande si le hasard existe vraiment. Bien des choses sont invisibles à mes yeux. Ma liberté et son désir évoque souvent une fuite par en avant. Une chose est admise c'est que tout ce qui m'arrive à présent je l'accueille avec davantage de conscience et d'indulgence. Je vais cesser cette réflexion pour le moment, j'y reviendrai plus tard.


23 novembre |

Le iPhone dans les mains prolonge l'absence de soi-même et de relation à l'autre à côté de soi. Gandhi disait "Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde." Il est bien facile de critiquer et de juger à propos de tout et de rien mais le changement commence par soi-même. Juger se trouve dans le domaine de la dualité, elle demande une réponse du genre oui ou non, bien ou mal, coupable ou non-coupable. Critiquer est plutôt une description qui énumère les points positifs et négatifs. Une de mes clientes, fort gentille d'ailleurs, m'a révélée indirectement sa personnalité complotiste. Au début je ne m'étonnais pas trop de ses propos qui m'apparaissait comme une solide affirmation. Plus tard je me rendis compte que ses commentaires grossièrement répétitifs dépassaient largement le bon sens et qu'elle possédait un certain mépris envers la société. D'autant plus que la moitié de ses amis sur les médias sociaux étaient de puissants conspirateurs. Je m'étonnais de constater comment les supporteurs de Trump croyaient à tant de balivernes aux USA. Je suis d'autant plus surpris d'apprendre que cette vague de folie s'étend près de chez moi auprès de gens que je ne doutais d'aucune façon. J'ai eu dans le passé un groupe au Costa Rica une dame assez violente dans ces propos envers moi. Un jour, lors d'une baignade dans les eaux thermales du volcan Arenal, je m'approchai d'elle dans le but d'établir un rapprochement. Elle m'apprit qu'après le suicide de son père sa famille c'est littéralement entre-déchirée. Je compris alors que je n'étais pas la source de ses vives réactions et me suis dégagé alors de toute forme de culpabilité. Plus tard dans des circonstances similaires j'ai pris, non sans difficultés, un certain recul devant certaines personnes dans les groupes auxquels j'étais responsable. "Il ne faut pas faire par les lois ce qu'on peut faire par les mœurs" écrivait Montesquieu. Les mœurs ça comprend et relie nos manières de vivre, de penser et nous relie les uns aux autres. Ce sont aussi nos racines et nos idéaux. Les lois seules ne pourront être les seules balises de la société. Avant de formuler des critiques maintenant je porte mon regard sur moi-même et sur les raisons profondes que m'amène mon attitude. Ce malaise profond prend sa source parfois non pas dans l'événement en cours mais dans les blessures du passé. Je pourrais en ce moment joué aux grands explorateurs pour vous divertir mais j'ai modifié ma trajectoire sachant très bien que le contenu de mes révélations ne soit pas très sexy. Ma découverte de lecture aujourd'hui est "le manuel de l'anti tourisme" de Rodolphe Cristin. Je m'y reconnais et je considère que durant les 40 années consacrées au tourisme j'ai été fidèle à moi-même en prenant "des chemins de travers" comme disait l'anthropologue Serge Bouchard. Je suis fier de m'être respecté et avoue parfois que mon attitude était réfractaire à certaines règles d'usage. Néanmoins l'essentiel que je retiens c'est que j'ai appris de mes expériences. Je sais que mes victoires et mes échecs sont composées de ces expériences ni bonnes, ni mauvaises en soi. Elles m'ont enrichis que cela ne plaise ou pas à mes détracteurs.


20 novembre |

Ce que j'ai écris hier et avant-hier relève déjà du passé. Les propos énoncés sous forme de nouvelles de ce passé récent ne sont déjà plus actuels. Des sujets demeurent immuables telle l'histoire et la nature, la politique pas vraiment. Ma spiritualité est personnelle, elle ne peut être transmise et c'est tant mieux. Il est possible qu'elle me soit nuisible car seul pour en discuter. Mes croyances peuvent être erronées car bricolées avec moi-même elles n'ont pas de vis-à-vis. Ces dernières sont influencées par mes valeurs et mes références littéraires d'auteurs confirmés. Il y a aujourd'hui une réduction du spirituel au neuronal. La société moderne y contribue en débutant par les médias. On a besoin d'expliquer et d'être rassuré par d'inexprimables raisonnements. Les mots et les idées passent et repassent en boucle dans un esprit surdimensionné. Je ne suis pas défaitiste et négatif de nature. Je sais encore m'enthousiasmer de la pureté du regard et de la clarté d'un ciel bleu. Mes plus grands bonheurs furent mes expériences altruismes de dépassement.


La pandémie aura été l'événement  marquant en nous remettant en question à différents niveaux. Le monde ne sera plus jamais le même. Des milliers de gens sont décédés laissant endeuillés plusieurs survivants. Ce lourd combat laissera des cicatrices profondes. Nous avons touché la peur et la détresse. Des clivages importants ont émergés avec les antivax et les complotistes créant de profondes divisions. Le télétravail, la pénurie de main d'oeuvre, les problèmes structurels des soins de santé. Des problématiques semblent s'aggraver avec l'approvisionnement des services et des ressources, les changements climatiques, l'endettement, l'individualisme, le décrochage des baby-boomers de la vie active, le pouvoir excessif et nos dépendances aux médias et GAFA, la corruption, la violence, etc... La construction de notre monde s'est échelonné sur plusieurs milliers d'années, il en faudra moins pour le déconstruire. Les jeunes générations auront beaucoup de travail à faire pour conserver les acquis des précédentes générations, le tri des besoins superflus sera irréversible. Tant qu'il y a de la vie il y aura de l'espoir. Les plus forts et les plus adaptés survivront dans ce monde bouillonnant en évolution. Il devient essentiel de trouver espérance en l'humanité car l'univers ne connait ni l'espoir ni le temps. Nous sommes beaucoup plus petits que nous nous imaginons, la planète nous survivra. "L'arracheuse de temps" est parmi nous en référence au conte de Fred Pellerin. Elle multiplie sa raison d'être dans ce chaos et cette confusion intemporelle.

Réflection


19 novembre |

Mes émotions furent plus vives que ma raison trop souvent. Elles m'ont jouées de vilains tours et ne sont pas toujours mes guides. Je suis un miraculé. Mon instinct de survie a mis sur ma route des anges gardien de passage. Mon éducation a été négligée et les mentors m'ont profondément manqués. Je suis un autodidacte au parcours sinueux. Jacques Grand Maison a dit "qu'il faut beaucoup de jugement pour bien discerner ce qui exige de ne pas juger et ce qu'on doit juger. On peut choisir entre l'éducation utilitaire centrée sur un futur emploi ou humanisme pour donner un sens à sa vie, à bien penser, à faire les bons choix et connaître le monde d'hier à aujourd'hui." Je n'ai pas toujours choisi le chemin le plus facile mais celui qui correspondait le plus à ce que je croyais être le meilleur par instinct, parsemé d'humanisme. "soyons nous-mêmes les autres sont déjà pris" disait Oscar Wilde. Mon père adoptif écrivait sans cesse, il était journaliste. En lisant un bouquin il collait une feuille blanche entre chaque page et donnait ses opinions à travers son vécu, ses connaissances. Il était un fervent croyant, il avait une formation de théologien, d'agronome et de journaliste. Il est décédé à mes dix ans, il m'a manqué. Je m'identifiais davantage à mon père qu'à ma mère pour la littérature qu'il affectionnait et les longues marches qu'on prenait ensemble. Il aimait rire et réfléchir, ma mère aimait le jeu et la coquetterie.


Les gens, ces temps-ci, réfléchissent sur la possibilité d'aller en vacance au soleil. Les agences de voyages reçoivent de plus en plus d'appels. Dans les commentaires sur internet à propos des hôtels et destinations je sursaute lorsque certains parlent des "locaux" pour décrire les habitants. On indique souvent que les plages sont "malheureusement occupées par des "locaux". Pourquoi ces touristes ne restent-ils pas chez eux s'ils sont préoccupés par les gens des
 pays hôtes? Ces gens agissent comme des colonisateurs infâmes avec leurs commentaires méprisants. Ils sont chez eux alors pourquoi ne profiteraient-ils pas de leurs plages? Ces touristes ne se sentent pas en sécurité parce qu'ils cohabitent avec des gens différents? J'ai déjà subi un attentat à main armée en voyageant seul à Ste Lucie dans les Caraïbes. Je dormais dans les gites d'Airbnb. J'ai eu peur et j'ai appris, je n'y retournerai plus ni dans les tout-inclus. Je ne me sens pas à l'aise dans ces paradis artificiels agrémentés de bracelets et de barbelés. Des commentaires désagréables exprimés sur internet à propos des bibittes et d'avoir souvent le même buffet gargantuesque m'indispose, pôvres eux-autres ! Je m'abstiens de côtoyer ces misérables opprimés. Je reste chez moi et c'est tant pis. Je ne crois pas qu'encourager ces "resorts" soient bons pour les gens de ces pays. Enfin on a droit à son opinion. 


Sur un autre sujet j'ai entendu le premier ministre faire de la démagogie en voulant se porter à la défense du hockey, sport national du Québec paraît-il. Il mentionne vouloir encourager les jeunes à pratiquer ce sport. La réalité c'est que le hockey coûte très cher aux familles et que les jeunes préfèrent jouer "en ligne"Le soccer deviendra le sport national prochainement selon moi car les immigrants s'identifient davantage à ce sport et deviendront plus nombreux au Québec que cela n'en déplaise. Le premier ministre fait la promotion du hockey pour faire vibrer la fibre nationaliste des québécois et son intérêt est manifestement de gagner des points pour sa victoire aux prochaines élections. Les empereurs romains avaient compris qu'il devait offrir du pain et des jeux pour obtenir la ferveur du peuple et détourner les véritables enjeux. Le premier ministre est fort habile devant la masse d'éventuels électeurs. Monsieur Legault a toute mon admiration pour son travail et sa détermination, toutefois je ne suis pas aussi naïf que j'en ai l'air. J'en suis pas à ma première élection, toutefois je serai heureux qu'il soit le chef aux quatre prochaines années. Il est l'un des derniers bastions de centre nationaliste de ma génération.


17 novembre |

L'avenir est à ceux qui lisent tôt ! Je remarque que je fais beaucoup moins de fautes d'orthographes depuis quelques temps. Le Vieux-Québec me plaît beaucoup en novembre. On s'y sent chez soi sans les hordes de touristes. Parfois j'ai l'impression d'habiter à côté de Walt Disney à la période estivale lorsque les croisiéristes arrivent en ville. Il n'y a pas beaucoup de résidents à l'intérieur des murs, heureusement il y aura un supermarché bientôt près du plus vieil hôpital d'Amérique du Nord, l'Hôtel Dieu. Il déménagera sous peu dans Limoilou. Les commerces ne sont conçus, pour la plupart, que pour les touristes. Le faubourg St Jean-Baptiste manque d'amour. Il cherche sa vocation, les commerces de jadis se retrouvent en périphérie depuis plusieurs décennies. Il y a longtemps les égouts de la haute ville se déversaient dans la rivière St Charles à la basse ville. L'espérance de vie y était moins élevée et la pauvreté omniprésente. Les quartiers ouvriers et industriels s'y retrouvaient. Les plus grands manufactures de chaussures du Canada y avaient pignons et les salaires étaient plutôt maigres. Ça bien changé. Les îlots de chaleur de la capitale se retrouvent à la basse ville. Il y manque considérablement d'arbres et de verdure. Autrefois St Roch était le haut-lieu des grands magasins à Québec. La rue St Joseph est dorénavant plus que l'ombre d'elle-même mais il y a eu pire. L'étalement urbain et la construction des grands axes routiers ont affaiblis le centre ville. Les grandes œuvres qui font la beauté de Québec c'est ce qu'on doit aux anglais; citadelle, fortifications, terrasse Dufferin, plaines d'Abraham, Château Frontenac et les quartiers Montcalm,  St Sacrement et Sillery. Les anglais aiment les arbres, les "french canadians" aiment les voir sur le dos. Pays de bûcherons, maudit calvaire ! J'aime le temps froid et sec sans la neige noircie par les voitures anonymes pour marcher en ville. Ma période préférée dans les bois est juste avant la neige lorsque tout est gelé et calme. Je n'ai plus de voiture l'hiver par choix. J'ai acheté hier une carte d'autobus pour aller au centre commercial à l'occasion flirté les librairies et marcher au chaud. Ma van est entreposée jusqu'en avril et je suis en hibernation jusqu'au printemps. Je ferai des sorties de raquettes dans les Appalaches occasionnellement, région de mes amours. Il y a moins de neige, c'est plus sec et tranquille. J'affectionne le hors piste à travers champs et boisés des vallons enivrants de blancheur. Ma retraite sera constituée de randonnées pédestres, cyclotourisme, lecture, écriture, photographies, musique et yoga. Au printemps je partirai à l'aventure en vanlife sur les chemins de travers pour renaître dans d'autres lieux. En attendant j'entends déjà les cantiques des fêtes qui m'apportent la sainte paix. 


Après le visionnement du reportage; Québec terre d'asphalte je suis bouleversé sur ce que j'envisageais depuis longtemps. Les promoteurs mettent la main sur les meilleures terres agricoles de la province pour s'enrichir considérablement sur le dos du pauvre monde. La réalité c'est que ces terres représentent l'autonomie alimentaire du Québec. Il y a contradiction avec les projets d'autonomie alimentaire et ce qui s'effectue en réalité. Convertir en centres commerciaux et en condos apporte beaucoup de taxes aux municipalités. La gestion des terres agricoles devrait être la responsabilité du gouvernement en empêchant des dézonages anarchiques et spéculatifs. S'il n'y a pas de relèves agricoles dans l'immédiat ça prend des mécanismes pour que ces terres soient protégées et trouvent preneurs auprès d'agriculteurs qui ne paieront pas des millions pour les acquérir. Une fois les terres bétonnées il devient trop tard pour retourner en arrière. En plus de diminuer nos capacités alimentaires et d'augmenter notre dépendance envers autrui on fait la promotion de l'étalement urbain et de la consommation excessive des transports. Les promoteurs et le soi-disant marché nous font régresser comme société au détriment du progrès économique et d'une indifférence totale. Nous perdons petit à petit nos libertés, notre dignité et notre autonomie. Il est temps que le gouvernement agisse pour le bien être commun et cesser de viser uniquement la victoire aux prochaines élections. Il en est aussi pour nos forêts qui appartiennent aux grandes entreprises n'ayant pour seul objectif que l'argent au détriment de l'environnement. Le projet du 3ème lien est une erreur monumentale en faisant de Québec et sa périphérie un immense stationnement. Les terres agricoles dans Chaudière Appalaches seront de plus en plus à la merci de ces promoteurs véreux avec leur gros pickup pour aller prendre leurs commandes à l'auto chez McDo. À quoi nous servira de voyager au Québec lorsque tout sera identique avec les Tim Horton à chaque carrefour ? Vivre le moment présent est bien mais se projeter dans le futur avec sa progéniture me semble urgent. J'espère aller marcher dans les Appalaches dans les magnifiques forêts encore pour me rappeler que la campagne et ses délicieux boisés existent encore. C'est une question de temps de voir apparaître Dollorama et ses dérivés chinois au bout des rangs tranquilles du Québec. Si ça continue il ne restera que les plaques d'immatriculation "je me souviens" en mémoire de notre identité. On pourra bientôt porter des coquelicots bleus en souvenir de la belle province. 


16 novembre |

Pourquoi écrire? Je respecte les écrivains surtout les bons. C'est relatif, ça dépend des goûts. J'aime les penseurs, les réflexologues, les bons journalistes, les philosophes. J'ai grandi comme plusieurs avec la télévision par habitude, par ennui souvent car je n'avais pas autre chose à faire ou à penser. Toutefois à la télé il y a certains personnages qui me sont chers par leur intégrité et leur charisme. Malgré tout en vieillissant je ressens moins le besoin de m'y noyé. Mon temps devient de plus en plus précieux et je tiens à m'accorder ma propre présence. Un relent de confiance en moi m'habite. J'ai possiblement la capacité d'accepter ce qui est, ce n'est pas toujours aisé. Cela ne m'empêche pas de partager de bonnes discussions avec des amis. Durant de nombreuses années j'étais relié par mon travail à plus de 6,000 personnes sur internet et je me sentais aussi seul qu'avec moi-même dans mes moments de détresse. Anonymes pour la plupart, tous ces gens sur la liste d'envoi dont je proliférais ma propagande, ce temps est pour moi révolu sans regrets. Je priorise la qualité et non la quantité dorénavant dans mes rapports sociaux. Mes besoins évoluent au fil du temps et je reconnais davantage ma valeur depuis cette retraite qu'il y a pas très longtemps m'effrayais. Je préfère bien souvent le silence et la compagnie des livres que cette télé trop bavarde et bruyante. Placotage incessant afin de meubler le vide et vendre tout ce qui est possible de faire. J'aime la compagnie d'un être cher lors d'une longue marche. J'ai aimé guider les randonneurs au Québec et sur tous les continents. Étonnamment nous regardions tous dans la même direction. Ce fut pour moi la meilleure façon de trouver des compagnons pour refaire le monde dans des discussions interminables. Les échanges d'idées nous rendent plus libres et épanouis en plus si elles sont partagées à travers des paysages somptueux. J'ai su me tirer d'affaire, j'en suis heureux et reconnaissant. Je reprends confiance. La retraite m'apparaissait il y a pas longtemps encore comme un vide, une fin en soi et un abandon alors qu'elle est en réalité le tremplin vers une liberté assumée. J'ai hâte de voir réapparaître de véritables milieux de vie comme jadis où il fut bon d'échanger en toute simplicité et liberté sans ornières. Le discours est devenu lourd au fil du temps, égoïsme et revendicateur. Il est triste et étonnant de constater combien de gens, au moment ou l'on se parle, sont devant leurs écrans frénétiques. Il est triste de constater que les sourires des passants sont contrariés et absents.


Dans ma jeunesse les frères St Vincent-de-Paul créèrent les centres communautaires en loisirs, les fameux patros. Le frère de la Sablonnière en fut le précurseur dans les Laurentides. C'étaient des milieux de vie importants à l'époque pour la jeunesse. J'ai suivi une attestation d'études collégiales en animation auprès des descendants de cette communauté qui devenait alors la fédération des centres communautaires en loisirs. De solides valeurs y étaient propagées. Je devenais un catalyseur et un rassembleur fier, enthousiasme et motivé. J'avais un projet de vie qui proposait, par l'intermédiaire contagieuse d'une énergie débordante, l'organisation et l'accompagnement d'activités sociales, de plein air et de loisirs. Par la suite après une formation de technicien en tourisme je devins conseiller en voyages d'aventures extérieur autonome ayant pour but de développer davantage mon projet innovateur de l'époque. J'ai créé un club social et de plein air qui répondait au besoin. J'étais avant-gardiste et entreprenant voir entrepreneur. On n'y retrouvait de tout même des amis comme dit le slogan. Où les gens se rencontrent-ils maintenant? Les centres de loisirs sont devenus de centres de consommation en loisirs. Internet a tout râper et le cynisme est omniprésent. Une dame m'appelle ce soir me racontant sa vie, le nombre de vaccins reçus et de conjoints consommés. Elle a trouvé mes coordonnées dans une ancienne rubrique d'annuaire téléphonique sur "agences de rencontre". Je lui ai gentiment spécifié que je n'étais plus en opération mais elle insistait pour discuter. Mes conseils furent, en abrégeant, de sortir accueillante dans la rue et de sourire.


13 novembre |

Depuis longtemps lobbyistes, grandes entreprises, multinationales, corporatismes, etc... dominent le monde et les gouvernements. Le progrès et le développement économique servent de discours à toutes les sauces avec l'emploi, la prospérité, la spéculation, etc... Dans plusieurs pays les humains sont littéralement des esclaves au service de l'économie, triste réalité. J'ai souvent l'impression que plusieurs ministères appartiennent aux entreprises, je pense ici aux transports, l'énergie et les forêts en particulier. 40 pourcent des américains croient que c'est Dieu qui nous a créés. Imaginez le reste ! Pays des armes à feu, les lobbyistes y sont tellement puissants que les armes sont protégées par des lois au nom des libertés individuelles et surtout du commerce. Les drogues douces et les produits dérivés sont en vente libre. Les casinos en ligne reconnus par la société d'état se propagent à grande vitesse. Il y a plus d'argent investi dans les guerres que dans la vie. Quel est notre pouvoir dans tout cela? S'instruire et s'éduquer en élevant sa conscience, prendre de soi maintenant en étant solidaire les uns des autres et revendiquer les valeurs communes telles la liberté et la dignité. Sur un autre terrain, comment s'opère l'amour pour se transformer? Soit l'amour provient du monde, sois elle sort de nous, fort probable des deux. Il y a un double déclenchement, le feu qui sort du corps convoité et le feu qui exsude du corps convoitant. En amour choisit-on ou est-on choisi? L'illusion résulte d'un puissant désir. Par exemple, épuisé dans le désert, perdu et sans eau, un homme croit apercevoir au loin une oasis. Il est possible qu'elle existe ou il est possible que ce soit une hallucination produite par son fantasme. Grâce à cette illusion, un homme perdu se ressaisira et se remettra en route. Nous vivons de nos illusions et de nos fantasmes, ils servent à poursuivre notre route et nos idéaux. Dans le chaos l'amour nous sauvera. Au cinéma le thème principal est l'opposition entre le bien et le mal. Nous portons en nous les deux et marchons sur un fil entretemps. Le discernement entre les deux est essentiel. Mais tout n'est pas blanc ou noir. L'individualisme relève de l'abrutissement des masses à différents niveaux. Par peur par méfiance, par envie. Dieu a été inventé pour donner de l'espoir et pour ne pas sombrer dans la folie. "Qui est Dieu maintenant qu'il est mort" comme disait Nietzsche?
 

12 novembre |

Ne pouvant raconter mes récits de voyages actuels en cette période de pause, j'exprime mes réflexions d'escapades urbaines et champêtres effectuées au quotidien en attendant le prochain grand départ. Je partage mon opinion avec le maire sortant de Québec sur le 3ème lien. Je suis contre ce projet actuel. Il est évident qu'une remise en question de la circulation à la tête des ponts ainsi que sur l'autoroute de la Capitale m'apparaît la solution. Le trafic lourd s'effectue à l'ouest de la ville et non pas à l'est. Éviter d'augmenté le trafic au centre-ville de Québec me semble évident. Projeter un troisième lien avantage les promoteurs de la rive sud et ne fera qu'empiéter sur les zones vertes de ces secteurs dans un étalement urbain douteux.  La réalité c'est que certaines régions de Chaudière Appalaches n'y voient que des opportunités d'affaires au détriment de la qualité de vie. Ce sera encore plus le royaume de la voiture et de la dégradation des milieux de vie de Bellechasse et de la Côte du Sud. On n'a qu'à regarder ce qu'ils ont fait de la métropole et de ses régions limitrophes pour constater l'amplitude des dégâts. Il n'est nullement essentiel d'énumérer les inconvénients de ce projet coûteux qui ne respecte pas l'environnement. Le tramway sera un atout majeur sur la mobilité de la capitale mais la sauvegarde des arbres sur le tracé est vitale. Faut cesser de minimiser les espaces verts en les protégeant de cet urbanisme énergivore et démesuré. L'économie et l'environnement ne font pas toujours bon ménage. La voix des promoteurs est plus forte bien souvent que celle des citoyens dans leurs discours de développements anarchiques. Le développement économique avec des objectifs à court terme plaît au gouvernement qui amoncelle des votes aux élections. Ce n'est pas toujours du développement durable qui s'effectue. Il y a toujours une volonté archaïque d'asphalté le Québec au grand complet avec des Walmart et des Costco à chaque carrefour pour gagner de votes. Je crois que c'est de l'amour et de la dignité qu'on doit signifier pour que l'humain s'harmonise davantage au centre des priorités.


J'aimerais bien être en mesure de décrire la beauté des temples grecs ou de la nature flamboyante du Costa Rica mais en ce moment je suis ici chez moi. Je me sens bien et en équilibre dans mon environnement appréciant ce qui est à ma disposition maintenant. Je constate étrangement que les citadins marchent davantage que les gens de la campagne. J'ai installé un compteur de pas sur mon téléphone. Il faut marcher paraît-il 10,000 pas par jour pour être en santé. Je dépasse largement ce nombre en plus de faire du vélo stationnaire en hiver, de la randonnée et du yoga. Je me considère chanceux d'avoir atteint la retraite en bonne santé et sans difficultés financières. Je possède un logis simple et agréable à proximité de tous les services nécessaires à mes besoins et de quoi bien m'alimenter. Les plaines d'Abraham représentent 
mon terrain de jeu au quotidien avec leurs grands arbres ancestraux et leurs beaux et grands espaces verts. L'avenue Cartier est un lieu agréable où il est possible de rencontrer des gens dans une ambiance décontractée. Je me sens privilégié et suis reconnaissant auprès de tous ces lieux qui m'ont vu naître et grandir. L'habitude certes et une relative routine dans un repos bien mérité s'avère délectable. Au printemps j'envisage un départ prolongé en vanlife. J'alternerai entre nomadisme et sédentarité dans le futur à moins de décisions contraires. J'ai besoin de projets et la route m'apparaît avec l'écriture un moyen de cheminer harmonieusement. Je ne suis pas seul lorsque je lis et je suis accompagné de mon meilleur ami c'est-à-dire moi-même, comment pourrais-je m'ennuyer ! J'aimerais bien la présence occasionnelle d'une charmante compagne toutefois non pas pour remplir un vide mais pour bonifier mon existence dans l'extase de son épiderme et de sa complicité. Le temps viendra que je serai tellement bien dans ma peau que je pourrai me permettre d'être bien dans la peau d'une autre. La vie est une étrange aventure, un jour je cueillerai les fruits lorsqu'ils seront mûres. J'ai déjà entendu qu'une femme devait dire 8,000 mots par jour pour s'épanouir et 3,000 pour les hommes en général. C'est un bon sujet à réflexion. Dans ce blogue ça me permet d'en énoncer quelques-uns du moins. Les femmes aiment l'amour, les hommes aiment le faire. Avoir des doutes c'est humain et la seule certitude possible est que rien n'est certain. Je me méfie de ceux qui ne doutent pas. Je sens la vie m'abreuver à mesure que ma conscience s'élève. Je suis plus grand que moi-même, ma famille et mon pays. L'intransigeance me quitte et j'accueille ce soir une force lumineuse qui surgit des ténèbres. Mon esprit a somnolé des années, il s'agite enfin à la lueur d'espoirs retrouvés. Des bras m'enveloppent fermement et je ne reconnais pas encore le visage. J'aimerais pouvoir 
me refléter dans son regard mais dans l'attente je ne suis qu'un homme accablé de curieux désirs. Je marche implacablement à l'ombre de ses pas dans une randonnée somptueusement incongrue et inhabituelle.


10 novembre |

Je me réjouis des résultats des votes sur l'ensemble du Québec avec la nouvelle génération. À Québec un vent de renouveau c'est amorcé avec le nouveau maire sortant qui rompra avec les quatorze années du règne Labaume. Ce dernier fut un bon leader mais les temps sont venus de laisser la place à de nouvelles dynamiques. Je crois que les citoyens seront davantage impliqués par la mise en oeuvre de consultations publiques. Des gens aiment côtoyer le pouvoir servant leurs intérêts et inévitablement le moment vient de rompre ces liens. La gestion publique n'est pas une entreprise privée. L'environnement doit devenir au coeur des préoccupations, ce sera l'enjeu de ce siècle. Épicure disait qu'il existe trois catégories de plaisirs; naturels et nécessaires, naturels et non nécessaires, non naturels et non nécessaires. Épicure dans le traité que je consulte discute avec le défunt Michaël Jackson de la pertinence de ces énoncés qui se traduisent par des réflexions existentielles. Machiavel fait de même avec Vladimir Poutine. Les plaisir naturels et nécessaires sont ceux du corps et de l'âme. Se loger, se nourrir, exprimer et partager ses idées avec des amis et se sentir libre. On dirait que seules les montagnes à gravir et le succès dans mon entreprise m'exaltaient. J'ai travaillé comme tout le monde afin de combler mes besoins essentiels, j'ai réussi non sans peine. Bien souvent je n'ai pas respecté mes besoins de l'âme dans la tranquillité d'esprit. La recherche du succès, d'honneur, de pouvoir et de reconnaissance à cet égard m'apporta son lot d'anxiété et d'insécurité. Ces plaisirs devinrent alors non naturels et non nécessaires. La vie se charge à mon insu de me renouveler dans cesse. Je fais de plus en plus l'éloge de la lenteur ou du moins j'y aspire. Mon esprit devient plus vif à l'amorce d'un lâcher prise et d'introspection depuis la retraite annoncée. J'ai accumulé beaucoup d'objets divers dans ma vie et depuis quelques années je fais la sélection de ce qui m'est utile. Bien des objets revendiquent encore des inutilités mais ils sont d'ordres affectifs. C'est comme s'ils constituaient mon histoire et que les abstraire ferait en sorte de m'abandonner. L'abandon dans ma vie fut de loin mon schéma, voir mon trauma, qui m'a caractérisé. Cela étant relié aux blessures familiales et sociales du passé. Les gens ayant un esprit limpide pourraient se permettre un certain désordre extérieur, cela n'est qu'une hypothèse. J'ai besoin d'ordre et d'harmonie, d'une certaine lenteur afin que je puisse observer mon esprit dans un calme relatif. L'introspection est mise en place disposant davantage de temps. Swami Rama disait; le pauvre recherche la richesse et le riche le ciel, mais le sage recherche la tranquillité.


On raconte que les gens heureux n'ont pas d'histoires. Cela veut-il dire que les écrivains qui racontent des histoires sont malheureux? On a le droit de s'interroger. Montaigne fut le créateur de l'essai, style littéraire qui me passionne. De nos jours on souffre d'infobésité, c'est-à-dire qu'on diffuse et se nourrit d'informations compulsivement. Les téléphones intelligents consommés à grande fréquence rendent inapte la vie sociale alors on compense dans le flux incessant d'actualités à l'ère de la mondialisation. En étant branchés sans cesse nous ne voulons rien manqué même du pauvre chat écrasé, j'exagère ! Je peux paraître redondant avec ces thèmes récurrents mais l'inculture m'interpelle. Écrire dans le blogue semble anodin mais j'exerce ainsi mon style, mon vocabulaire et mes idées. En moi s'exerce une certaine thérapie critique et contemplative. J'ai toujours alimentés des journaux intimes sans jamais y apporter autant de rigueur. Cette nouvelle activité ludique m'apporte un délicieux réconfort et exercice mental. Je m'applique dans la justesse des mots vibrants sur le clavier du téléphone. Encore une fois, je répète, cette activité est avant tout pour moi-même. M'exprimer publiquement m'oblige à l'effort et l'idée qu'une seule personne puisse se délecter du blogue comme je le fais depuis bientôt six mois m'apporte satisfaction. J'ai la nette impression d'aller dans un endroit précis et familier avec le sentiment de me retrouver après de longues périodes de déroute intellectuelle. Préoccupé pendant vingt-six ans dans mon entreprise dont seuls les résultats comptaient, je bifurque sur un sentier fort différent. Les mots éclaboussés me dirigent adroitement pour me recentrer, voilà l'essentiel. Peut m'importe les critiques, ça m'est égal car je sais pertinemment que j'adopte ma véritable nature d'où réside l'importance de mon action et ce malgré l'inconfort du changement.


8 novembre |

Il existe trois sortes d'amitiés selon Aristote; vertueuse, utile et agréable. La plus profonde est la vertueuse. Nous avons tous une ou plusieurs amitiés dans celles énoncées. L'amitié vertueuse est la plus durable et ne demande pas nécessairement aux protagonistes de partager les mêmes opinions. Par exemple avoir des relations sexuelles agréables n'est pas un gage de durabilité. On pourrait faire parti d'un groupe de randonneurs dont les amitiés ne perdurent pas dans le temps. Ces alliances tissées parfois par le biais d'activités qui une fois consumées l'amitié est rompue. Je ne remets aucunement la légitimité de ces activités mais je tente d'y apporter certains éclairages. Les femmes ont très largement évoluées depuis mon jeune temps. Opportunités d'affaires, éducation, alliances multiples, réseautage, affirmation, émancipation, conciliation travail-famille, garderie, divorce, etc... Les sites de rencontres et les médias sociaux ont favorisés l'indépendance des femmes. Sagement assis dans le confort de la maison et sous des couverts anonymes elles ont pu, en sécurité relative, exprimer leurs besoins. Une jolie femme peut recevoir des centaines de requêtes en peu de temps. La difficulté revient alors de l'embarras du choix pour mesdames. Les critères de sélection s'élèvent au point que plusieurs seront rejetés impunément et les filtres en place rejettent une masse considérable de "bon-hommes." Le virtuel est implacable en ce sens et ne permet pas d'établir un rapport objectif dans sa forme actuelle car il manque d'informations pertinentes. On choisi des partenaires dans des catalogues virtuels comme on achète des gadgets sur Amazon ou eBay. On aime la consommation frénétique et jetable. Dans mon jeune temps pour rencontrer des gens on devait sortir de ses pantoufles et aller vers les autres ce qui exigeait une certaine détermination et audace. Il y avait des 5 à 7 partout, les bars et les cafés étaient bondés. On avait une certaine dose de courage et d'authenticité sinon on était privé de contacts.  Il n'y avait pas autant de choix et on possédait un sentiment d'appartenance à des lieux communs. Internet a changé la culture sur une très courte période et est devenu le lieu commun de tous les défis en affichant son anonymat et son indifférence. Évidemment chacun à son histoire à propos d'un parent, collègue ou ami dans laquelle le déclic amoureux c'est effectué sur internet. Il m'apparaît évident que si tous et chacun clavardent à chaque jour inévitablement il y aura des résultats mais à quel prix, à quel effort! À moins d'une profonde révolution dans ce médium nous perdrons une certaine autonomie et identité. Les géants du web sont les gagnants par le profit et le pouvoir qu'ils exercent. Les gens cachés derrière leurs écrans affirmant "ne plus avoir le temps" et sont réduits à banaliser les rapports interpersonnels. Ils sont "pressés". Les priorités vont dans le sens de l'hyper-productivité. Quelques clics et ça y est, la quantité est de mise au lieu de la qualité, on ne veut rien manquer. Les modes se démodent et la seule qui persiste est la compulsion effrénée de nos index sur les écrans. La façon souvent anonyme et perfide d'internet influence la culture en un immense et terne profilage des masses et le plus pernicieux débute avec la dépendance croissance des enfants. Les algorithmes décideront à l'avenir ce qui est bien ou mauvais pour nous et nous resterons cloîtré dernière nos écrans. Les endroits pour se rencontrer jadis sont relayés aux oubliettes. En deux décennies on a jeté aux ordures ce qui a pris des centaines d'années à se mettre en place. Les gens s'identifient sur des critères très spécifiques de plus en plus sectaires. Dans la recherche d'un homme les québécoises prennent les initiatives, sinon elles s'enfuient. Le mâle n'a pas la vie aussi facile qu'en Europe. En France les gens ont rejeté les curés plus tôt qu'au Québec. Les traditions en Europe sont davantage ancrées dans les sociétés qu'au Québec. On a tourné le dos très rapidement à nos traditions. Nous avons adopté des changements pour le changement comme s'il y avait eu une profonde douleur reliée à notre passé. Ce dernier n'est probablement pas complètement sombre mais plusieurs n'auront retenus que les aspects négatifs de notre histoire.


Aujourd'hui on mise beaucoup trop sur la science et les technologies pour cheminer. Les sites de rencontres sur internet appartiennent à de grands agglomérats qui au nom du progrès nous manipulent largement sous le couvert de notre sécurité. Mais à trop vouloir se protéger on étouffe sous nos murs. Un temps précieux est perdu à jamais. J'apporte des nuances car internet me permet de rejoindre une bonne parti de mes lecteurs. On ne doit jamais prendre pour acquis l'exactitude de ce qui s'affiche sur la toile, c'est pour cette raison qu'est apparu les sectes, groupes marginalisés, complotistes et anarchistes. Des groupes terroristes sont nés avec internet ne l'oublions pas avec une propagande multipliée par la toile. Des arnaques de mauvais goût sévissent sur la toile avec la venue de "fakes news". Ils deviennent la norme dans les médias en se propageant dans toutes les sphères de notre vie si nous continuons à cesser de nous faire confiance et être naïf. Le rejet est autant douloureux dans le virtuel que dans le réel. Cessons de nous cacher derrière les ordinateurs et allons se salué sur la rue avec de larges sourires. Les plus jeunes n'auront jamais connu cela, on leur a trop dit de faire attention aux étrangers. Pour terminer sur une note plus joyeuse je me suis procuré un bouquin écrit par un enseignant et philosophe du collège Garneau, René Bolduc. Les livres d'enseignement d'aujourd'hui sont parfois excellents et actuel. "Sincèrement vôtre ou petite introduction épistolaire aux philosophes" est une lecture fraîche et délicieuse. J'ai l'impression de faire un retour aux études, il n'est jamais trop tard pour s'éclairer. Parfois quand je regarde certaines chaînes de télévision j'ai l'impression qu'elles appartiennent aux publicitaires. C'est pour cette raison que j'y renonce de plus en plus. Mes besoins ont largement diminué et l'offre me semble dépassée dans le petit écran sauf pour me mettre à jour dans l'actualité et son analyse.

4 novembre |

Henry David Thoreau disait "Si quelqu'un dispose d'une conscience bien vivante capable de discerner le bien du mal et le vrai du faux, peut outrepasser le cercle fermé des codes sociaux et le schéma étroit de l'obéissance. L'individu doit viser cette libération s'il veut jouer de l'ampleur de la vie et augmenter, d'un même élan, son expérience et sa connaissance. Le penseur s'en va sur les chemins, parcours les terres en friches où l'on peut devenir attentif, enfin, aux heures de l'univers et non à celles des trains."

Une ville passée trop rapidement en voyage sera vite oubliée, c'est pour ça que j'écris mon journal. Ça me permet de mettre de l'ordre dans le chaos des sensations. Partir en voyage c'est fuir ses repères momentanément et retrouver sa nature véritable. Toutefois c'est au retour chez soi que la métamorphose s'effectue. Rechercher un espace pur et intact pour se recréer dans l'absence de la modernité est vital. C'est le recul de soi vers soi. La nature en friche sera privilégiée, rien n'y est cadré ou structuré avec la main du prédateur. Le problème c'est qu'elle est de plus en plus difficile à trouver. Parfois je m'infiltre dans les forêts habitées et retrouve les traces harmonieuses de nos ancêtres. Je ne recherche surtout pas les réserves dites naturelles. La planète est envahie par la main des entrepreneurs et des bûcherons, c'est que nous avons des besoins exponentiels. Les villes repoussent leurs limites sans cesse dévorées par les agglomérations infinies et l'avidité des constructeurs. Tout devient trop organisé, trop incolore et nos vitalités se heurtent aux murs épais de l'indifférence et de l'ignorance. Les rivières meurent lentement lorsqu'elles sont bornées de béton de même que les hommes des cités. Le Maine a rejeté par référendum le passage des lignes électriques du Québec sur son territoire. L'acceptabilité sociale n'y était pas et l'entreprise rechigne en branlant la victimisation. N'aurait-il pas été aussi simple d'enfouir ces câbles odieux ? On c'est malheureusement habitués dans la belle province de voir le massacre des paysages au nom du sempiternel progrès économique. Hydro Québec affirme dans un communiqué en même temps qu'il faudra à l'avenir se serrer la ceinture afin de vendre davantage cette énergie qualifiée de propre aux "states". Bien entendu ça prend une analyse plus approfondie sur le sujet que je vais éviter ici. Tout ça pour dire comment s'exercent les contradictions de l'accélération funeste d'un monde qui s'agitent inlassablement. Le retour occasionnel à soi-même dans la solitude est nécessaire pour saisir le vrai du faux. Lorsqu'on est toujours exposé à ce progrès édulcoré on subit des influences et ensuite on dit que c'est ça la vie. Je déteste cette affirmation biaisée. Nuance, je dirais plutôt c'est ça la vie qu'on a choisie et qu'on mérite.