Souvenir

3 novembre |

Mes meilleurs souvenirs d'enfant furent les visites chez un grand-oncle qui habitait dans le quartier Montcalm. Il habitait avec sa femme et Lydia, la bonne comme il l'appelait. Ils n'avaient pas d'enfants. Lydia à été à leurs services pendant un demi-siècle. À leurs décès elle a héritée de la maison et des biens. Mon oncle écrivait des livres d'histoires romancés du Québec particulièrement populaires à cette époque sur les îles du Saint Laurent, du Saguenay et du Lac St Jean. Il était membre fondateur de la société St Jean Baptiste. Il inaugura un monument à Péribonka en l'honneur de Louis Hémon, auteur du roman de Maria Chapdelaine. On donna son nom à une rue de La Baie. Damase Potvin avait écrit "le roman d'un roman" de Louis Hémon et était reconnu dans la littérature québécoise. On le citait à l'université pour la rigueur de ces romans aux saveurs historiques du terroir québécois. La petite maison où il habitait sur la rue Désy possédait un joli jardin. Le style de la maison était classique avec de très anciens meubles et un foyer devant lesquels je me prélassais sur le tapis du salon. J'aimais entrer dans son cabinet où s'enlignaient les bibliothèques de notaire mur à mur. Il y avait un vieux canapé et un ancien bureau de fonctionnaire avec une grosse lampe dessus. Des livres arboraient partout cet univers où l'ordre régnait dans la maison avec les bons soins de Lydia. Elle s'occupait de moi étant petit. Parfois elle était appelé à venir en aide à mes grands parents lors de réceptions familiales. Mes grands parents habitaient sur la rue Claire Fontaine à l'endroit des grands édifices qui aujourd'hui abrite un immense tour à bureaux près du Grand Théâtre. Il y avait des communautés religieuses partout à cette époque dont le couvent des Franciscaines en face de mes grands parents dans la paroisse Sacré-Cœur-de-Marie. L'immense parc qu'elles possédait était à l'endroit actuel du Grand Théâtre et près de l'ancien hôpital Jeffrey Hale. Deux tantes que je visitais au  monastère peignaient de belles aquarelles, j'en ai conserver quelques-unes.

Mon second souvenir se situait sur un grand territoire sauvage près du lac Édouard en Haute Mauricie. C'était le territoire des plus anciens clubs de pêche du Québec dont le Triton. Ce club rigoureusement bien entretenu par des gestionnaires américains était jadis la propriété de l'ingénieur en chef du chemin de fer entre Québec et Chambord au Lac St Jean. Ce territoire était le plus riche du Québec pour sa faune et sa flore. Les plus grosses truites du Québec jamais enregistrées attiraient les pêcheurs du monde entier. J'y ai travaillé quelques mois durant la période ou les propriétaires étaient de l'agence Groupe Voyages Québec. Les premières grandes vagues de touristes français y débarquèrent avec enchantement. Un couple d'amis de ma mère, des Gros-Louis, autochtones hurons de Wendake possédait un petit camp en bois rond à Pearl Lake. Pour s'y rendre à l'époque il n'y avait que le train qui partait de la gare du Palais une fois par semaine. Le train était rempli de joyeux pêcheurs heureux de quitter la ville tout comme moi d'ailleurs. Adrien était mon protecteur, je passais du bon temps avec lui, il riait sans cesse et son bonheur consistait à pêcher et prendre le mythique train. On achetait de gros cubes de glaces que l'on transportait avec nos bagages dans une brouette sur un kilomètre. Le petit camp vert en bois rond était minuscule où régnait une forte odeur de bois et de fumée. Ce camp a abrité trois générations sinon plus d'autochtones. Sans électricité ni téléphone ni aucune fantaisie, c'était pour un petit bonhomme comme moi le bout du monde, une terre magique. La glace était déposée dans un caveau pour conserver les aliments. Il y avait un petit fumoir à côté du quai. Un gros dépotoir dont s'empilaient conserves et bouteilles flirtait à l'arrière du camp. Chaque nuit on entendait les animaux et possiblement les ours brassés les "cannes". La rivière Batiscan passait en face d'où débutait une série de long remous. Le père et le grand-père d'Adrien ont vécus dans ce camp toute l'année de trappe, de chasse et de pêche. Une fois par mois il prenait le train pour vendre leurs denrées à Rivière-à-Pierre et acheter des produits de bases, des caisses de bières et des gallons de mauvais vins peu onéreux, du St Georges. On prenait le canot et partions à la pêche toute la journée. Parfois je marchais des kilomètres sur la "track" vers le lac aux Hirondelles qui portait bien son nom. C'était pour un petit garçon des ruelles de la basse ville les plus beaux moments de ma vie et Adrien était fort plaisant. J'avais ma chambre minuscule et on mangeait des "bines", des oeufs, des toasts et des spaghettis Catelli en boite éclairé au propane. Il y avait le gardien du club qui dans sa cabane avait des photos de femmes nues partout sur les murs. Les étrangers qui voulaient pêcher apportaient un gallon de vin, c'était le permis de pêche à l'époque. Des fois des groupes de jeunes femmes autochtones entraient dans son camp, le vieux "chnock" on disait. Au retour en ville après une semaine dans le bois je me souviens d'avoir dit souvent à ma mère que je m'ennuyais en ville. Les temps n'étaient pas faciles dans les quartiers populaires de ma jeunesse. Les bagarres et la pauvreté tapissaient les quartiers. Un jour ma mère loua un chalet à Notre-Dame-des-Laurentides sur ce qui s'appelle aujourd'hui la plage Laurentides. Je me rappelle m'être assis des heures près de la mare observant les grenouilles. À cette époque ce lieu pour un enfant comme moi était le paradis à comparer à St Zéphirin-de-Stadacona où je vivait en ville avec ma mère handicapée visuelle. On habitait un ancien collège dans un minuscule logement lugubre. "Stocane les toasts" est le nom de ce quartier toxique et malfamé sur le bord de la rivière St Charles qui à cette époque était un égout à ciel ouvert. Voilà ce que je me souviens du plus joyeux de ma jeunesse, le reste est de loin moins présentable sauf peut être lorsque mon père et moi allions en pique-nique sur les plaines d'Abraham près des gros canons. On dégustait des sandwichs au jambon et moutarde forte accompagné de petits gâteaux à la vanille que ma grand-mère nous préparait. Aujourd'hui je suis habité par la ville et la nature, les deux me sont indissociables.

1er novembre |

Les remous qui m'intéressent émergent du rapport au dehors. Les nombreux écrits de Victor Segalen sur ces nombreux voyages sont saisissants. Il ne sait pas si ce sont les voyages qui l'ont inspiré à l'écriture ou l'inverse. La diversité est la plus grande richesse sur terre. L'abolition des petits groupes par la domination du plus grande nombre sont dangereux à différents niveaux. Devenant rigide et totalitaire la société prendrait des couleurs et une saveur morbide. L'exotisme comme elle apparaît est de plus en plus homogène et est le reflet d'un système récréo-touristique fondé sur une surconsommation excessive et sur l'extinction des diversités culturelles. Je suis de nature hypersensible et instinctive, mon signe astrologique est poisson. Son symbole est deux poissons reliés ensemble nageant dans des directions opposées. Voilà ce qui me caractérise, la dualité. La mer agitée reflète ma nature insaisissable. Parfois je nage à contre-courant ce qui m'exige de déployer une énergie considérable. J'ai dans le passé dû exclure des membres du groupe, dans lequel je travaillais, tâche pas facile mais essentielle selon les circonstances pour la continuité des activités et la sauvegarde de mon emploi durement acquis. Au Guatemala j'ai littéralement sauté mes plombs avec un type particulièrement avare et revendicateur. Profitant sans cesse des bontés des habitants je fut témoin de gestes impardonnables. Je n'ai jamais fléchi sur ce qui m'apparaissait la meilleure direction que je devais prendre, je ne regrette rien. Ce n'est pas parce que j'étais payé que je devais fermés les yeux en m'agenouillant. Si j'avais été un employé je n'aurais pas pu travailler plus d'un mois avant d'être congédié. C'est pour cette raison en partie que je fut travailleur autonome, et ce, depuis toujours. Parfois en groupe on discutait longuement afin de prendre des décisions. Jamais je n'aurais pu effectuées autant de somptueuses randonnées dans différents pays dans ces discussions interminables. J'étais le chef, je m'assumais et je savais que j'étais à ma place, voilà! Toutes les aventures manifestées auront apportées de mémorables souvenirs aux participants, j'en suis assuré. Nous n'étions pas des touristes mais des randonneurs, des véritables aventuriers. J'avais l'impression de toucher à quelque chose de très grand, de créer. Je suis un artisan du voyage d'aventures et de toujours je me suis soucié qu'il en soit ainsi pendant les vingt-huit années dans ma carrière de guide. Seul je possède moins de courage car la force du groupe à différents aspects est indéniable. Je me suis accompli dans cette passion sachant bien que je ne pouvais plaire à tous. Des conflits de toutes sortes j'en aurai vécu et il m'a fallu développée une résilience incroyable dans des conditions  parfois impitoyables. Glissements de terrains, tempêtes tropicales, attentats, litiges multiples, volcans en éruptions, malaises et accidents graves nécessitant recours aux hélicoptères et ambulances, disparition de randonneurs, accidents, individus égarés en montagne, menaces de mort, etc... J'ai résisté et survécu en suivant mon chemin avec le meilleur de moi-même et avec la détermination de parcourir le monde. Ma mission depuis mon très jeune temps fut de partager les beautés sauvages de ce monde avec des compagnons de fortune. J'ai réussi tous mes objectifs mais ces compagnons que je croyais fidèles furent cruellement transitoires. Amères illusions, ainsi va la vie. Mon deuil est autorisé maintenant. Je sais que de solides relations d'amitiés et de coeur se sont forgées entre ces pèlerins de passage, qu'ils ont dépassés leurs limites et qu'ils ont appris sur eux-mêmes. C'est là que réside ma conviction d'avoir accompli mes objectifs.


31 octobre |

Un modèle social est toujours le produit d'une histoire et d'une culture particulière. Par exemple la consommation du cannabis ici n'aura pas les mêmes résultats et conséquences dans un autre pays. Il en est de même pour différents thèmes tels le droit à mourir, la censure, l'éducation, etc... La vraie vie est ailleurs, utopie ! Je voyage pour la renaissance afin de ne pas revenir indemne. Je recherche dans le voyage une initiation me projetant en dehors du conformiste au quotidien et sa transgression. Je tente la reconquête de l'être que je devrais être. J'ai aimé joué avec le feu dans de nombreux voyages. Je voyage pour ne pas avoir à dire un jour j'aurais donc dû....! Plus mon cercle de relations est étroit et plus je me sens heureux maintenant. Plus il était vaste plus j'étais tourmenté et inquiet. Pablo Neruda disait "qu'il meure lentement celui qui ne prend des risques, qui ne fuit les conseils sensés, qui ne change de cap". Il me serait impossible d'écrire des romans, des histoires innombrables et inimaginables. L'essai et la nouvelle me convient mieux. J'éprouve davantage d'extase en plongeant dans mes vérités ou ce que j'en crois plutôt que d'en inventées et moins encore en créant des personnages fictifs. La poésie me plaît. J'aime les auteurs qui recherchent à exprimer l'insondable de notre existence et des cultures qui nous révèlent le sens de nos actions et inactions. Sortir du cadre des propos rationnels devient une sphère à explorer. On appelle ça l'art. Je respecte les artisans qui révèlent la rectitude de leurs pensées par les mots de l'inconscient et du coeur. Je tente de transpercer ces zones en gestation dans mon esprit pour me révéler, me dépasser et survivre.

30 octobre |

En plus d'une grande et incontournable réforme sur la fiscalité, une décentralisation du pouvoir actuel des hôpitaux est urgente. Les syndicats, les corporations et les ordres professionnels doivent modifiés leurs interventions considérablement et mettre davantage les organismes communautaires dans le carrousel. Offrir des responsabilités au secteur privé sous forme d'association et de collaboration avec le secteur public devient prioritaire. Payer une franchise et les services davantage en incluant des crédits d'impôts et de l'aide ciblée aux plus démunis serait favorable selon moi. Faire payer tout le monde les mêmes tarifs n'est plus adéquat mais prioriser en fonction de l'utilisation des services. Augmenter les frais de scolarité aux universités serait envisageables. Les éternelles vaches sacrées de la société doivent être revues et repensées sans toutefois tomber dans les extrêmes en devenant un ième état américain. Les femmes exigent davantage de conciliation travail-famille, les conventions patronales et syndicales ne peuvent dans leurs formes actuelles apportées de la souplesse aux travailleurs qui démissionnent en bloc. La décentralisation et le rapport public-privé sont importants en mettant des balises afin d'éviter que l'état se fasse "fourrer" comme actuellement dans plusieurs secteurs par une trop lourde administration et des conflits d'intérêts. La population vieillissante ne pourra plus être supportée dans la structure actuelle. Si Legault entreprend des réformes majeures il a des chances de se faire battre aux prochaines élections et ses adversaires vont récupérer l'électorat et ça sera toujours à recommencer. L'état, les citoyens et les syndicats tous ensembles doivent amorcer ces changements. Rallier le pouvoir politique avec ses opposants devient inévitable dans ces enjeux collectifs car la société s'en va dans une dérive sectaire. Rallier le pouvoir politique en partie avec ses opposants devient inévitable dans cet enjeu collectif. Il n'y a désormais plus d'espace pour les divisions au sein de la société actuellement.

27 octobre |

Qu'est-ce que la réalité ? La réalité de soi, des autres, des aînés, des jeunes, des travailleurs, des immigrants, etc... toutes différentes. La réalité est différente pour chacun d'entre nous, celle que je conçois avec mon histoire, mes expériences, mon éducation, mes connaissances, ma culture, etc... Elle peut être disproportionnée par mes émotions, mes croyances, mes idées, etc... La réalité n'est jamais immuable et passe par le prisme de son regard qui parfois la déforme. Mes bons souvenirs de voyages sont ceux des mois d'octobre en Europe du Sud au moment où la chaleur est moins intense. Les plantes aromatiques séchant au soleil dégagent des odeurs incroyables. Les fines herbes de sauge, thym, anis, menthe, etc... émanent dans des couleurs et des paysages infinis. Les vieilles pierres nous révèlent leurs glorieux passés, je pense ici à l'Italie et la Grèce. L'île du vent Karpathos dans le Dodécanèse qui signifie douze pour le nombre d'îles qui s'y retrouvent est un passage dans le temps. Située en face des côtes africaines sur la mer de Libye elle est peu peuplée et restera gravée dans ma mémoire. Ma plus belle randonnée jamais effectuée fut à Saria près de Karpathos. Cette île est inhabitée depuis peu. J'avais trouvé un bateau de pêcheur pour nous y amener. Nous étions quatorze et la traversée a durée près de deux heures. Au retour le capitaine a attrapé des thons en nous les offrant le soir venu. La seule auberge de Diafani nous les a mijotés gratuitement en échange des consommations achetées. Nous fûmes invités au souper d'où des musiciens jouaient de la lyra et du violi, musique traditionnelle de l'île en dégustant la fameuse bière grecque Mythos. Plusieurs habitants de Karpathos portent le costume traditionnel qui est unique dans le pays. Cette île ne fait pas parti du tourisme de masse et aucun navire de croisière l'aborde. Pour atteindre l'île en quatre heures le traversier débute au port de Rhodes à quelques kilomètres de la Turquie. Rhodes c'est le nom de l'île et de sa capitale qui possède les plus grandes fortifications d'Europe. Traverser la Méditerranée en Grèce nous plonge littéralement dans l'histoire et la mythologie grecque. L'Italie offre la même impression mais il faut sortir des sentiers battus car les hordes de touristes en Italie diminuent considérablement l'expérience. De toute ma vie jamais je n'aurai fait autant d'expériences gastronomiques et de randonnées somptueuses quand je pense à la Grèce et l'Italie. Les grillades et salades fraîches le soir venu dans les ports sont inoubliables en Grèce. Les cohortes de chats déambulant partout pour les grecs représentent de véritables dieux selon les traditions de l'ancienne Égypte. Les chats je les adore ils sont tellement beaux là-bas, ils errent partout, ils sont nourris par les habitants. 

Je pourrais longuement parler de la Grèce notamment de la Crète, plus touristique mais éblouissante par sa diversité, son histoire, sa culture et ses multiples randonnées qu'il est possible d'effectuées. Je me rappelle de Charlotte qui m'a accompagnée durant de nombreux voyages en groupe dont le dernier fut en Crète. Charlotte avait plus de 70 ans et possédait une joie de vivre contagieuse à son dernier voyage en Crète. Elle est décédée récemment, son fils m'a écris pour me saluer et me remercier de lui avoir fait découvrir le monde et allumer son visage. Les nombreux voyages d'aventures effectués étaient toujours en randonnée. Ces dernières étaient assez costaudes pour la plupart, Charlotte étant toujours prête pour relever les défis qui l'attendaient, et ils étaient nombreux. Jamais je n'aurais pu faire tous ces voyages sans tous ces gens qui m'ont accompagnés. Je vous remercie chaleureusement pour la confiance que vous m'avez exprimée. Ce n'est qu'un au revoir. Gardez l'oeil au vert !


24 octobre |

"Quelque chose grand comme un peuple" fut prononcé par René Lévesque, c'est le titre du livre de Joseph Facal que tous devraient lire. Il explore notre histoire jusqu'à nos jours en nous décrivant de façon remarquable. Je vais énoncer quelques grandes lignes que j'ai retenues sur nos caractéristiques selon lui. L'autodénigrement, le repli sur soi, le manque de confiance, l'insécurité, le réflexe de blâmer les autres, le cynisme, la consolation dans la consommation, le nombrilisme, l'exaltation effrénée de la nouveauté, le renoncement à affirmer sa culture sous couvert de gentillesse et d'ouverture à la différence et la fuite en avant déguisée en modernisme de pacotille. Dans les années 80 les québécois ont perdu leurs illusions en perdant le référendum et la tendance aux divorces multiples. On a oublié notre histoire radicalement qui devait être la source de tous les maux selon les croyances véhiculées de l'époque avant les années 60. On a oublié consciemment pour les uns et inconsciemment pour les autres notre histoire alors qu'elle est nécessaire pour construire notre présent et se projeter dans l'avenir. De tous les canadiens nous sommes ceux les moins intéressés par notre histoire alors qu'on devrait la chérir pour mieux s'identifierJoseph Facal est l'un des plus éminents penseurs du Québec. J'ai cité beaucoup ses propos et il exprime ce que je pense depuis toujours et je ne suis pas le seul. L'économie sociale doit se revitaliser avec le capital social, c'est primordial. Il faut trouver d'autres façons d'offrir aux citoyens de s'exprimer ailleurs qu'aux élections aux quatre ans, dans les radios poubelles et dans les médias sociaux.

La poursuite du bonheur, de l'émancipation et de la prospérité individuelle ne peut s'effectuer sans le capital social et les groupes communautaires. La culture c'est le temps qu'on passe ensemble et non seulement des billets de spectacle et d'humour cynique à 50$. Sur un autre sujet la gauche et la droite ce sont complexifiées qu'aujourd'hui j'ai du mal à m'identifier. Bernard Émond disait dans son livre "camarade ferme ton poste" qu'un peuple peut survivre à des siècles d'oppression mais il ne peut survivre à sa propre indifférence. La liberté est noble lorsqu'elle est utilisée à bon escient. Pour moi ma liberté retrouvée est d'écrire et de lire pour me souvenir d'où je viens et qui je suis.

On parle beaucoup de télétravail ces temps-ci. Mon opinion à ce sujet est que la plupart des gens concernés devraient travaillés la moitié chez eux et l'autre moitié au bureau. Il y aurait moins de circulation automobile sur les routes et les centres villes pourraient se réinventer en voyant apparaître de nouvelles dynamiques. Il y aurait moins de pollution et de circulation. Les banlieues devraient s'harmoniser davantage autour de centres communautaires et d'artères commerciales de bons goûts. Ils deviendraient de véritables quartiers au lieu de villes dortoir aux allures de stationnements engorgés à l'intérieur de sorties d'autoroutes donnant l'impression d'aller nulle part. Nos urbanistes devraient faire des stages en Europe pour s'inspirer en faisant mieux au lieu de plus. La mondialisation est apparue avec les fusions municipales ce qui a entraîné une perte de repères pour plusieurs. Les arrondissements sont souvent des coquilles vides teintées de déprimes et privées de leurs âmes.  C'est ça se réapproprier de son territoire. La parole doit être donnée davantage aux citoyens par de nouveaux mécanismes qui apporteraient un dynamisme  renouvelé. Il faut cesser de toujours pensé en fonction des budgets en négligeant les gens. De toute façon le modèle et les structures en place ne fonctionnent plus car trop de bureaucrates pensent à notre place. Nous ne sommes pas des bénéficiaires de l'état mais des citoyens. Le civisme c'est valable autant pour les élus qu'aux citoyens. Le problème que nous vivons est le vieillissement de la population et la pénurie de main d'oeuvre. Des choix douloureux devront s'appliquer sous peu ou repenser le modèle existant. Une nouvelle révolution tranquille est amorcée.


23 octobre |

Des vingt-sept pays visités mes trois préférés furent l'Italie pour sa riche histoire, ses paysages somptueux, sa culture extraordinaire, sa diversité et sa gastronomie. En second vient la Grèce pour les mêmes raisons et surtout la simplicité et la générosité de son peuple. Le coût de la vie y est notamment beaucoup moins cher qu'en Italie. Les italiens et les grecs ont une alimentation saine axée sur l'achat local. Il est vrai que le soleil joue en leurs faveurs pour l'agroalimentaire. La plupart des pays au monde exportent leurs meilleurs produits alors que l'Italie et la Grèce conserve les meilleurs produits pour eux-mêmes. Ensuite vint la Hollande pour l'extrême maturité de son peuple. La Hollande tout comme l'Italie fut un peuple colonisateur. La Hollande a depuis très longtemps tolérée et accueillie les diversités culturelles, les idées nouvelles sans toutefois rejetées leurs valeurs profondes. Les auteurs et artistes censurés des pays avoisinants y étaient acceptés et ont apportés une grande tolérance et ouverture d'expression à cette société. La religion calviniste s'est dissociée de l'église catholique en apportant davantage de libertés que dans les pays occidentaux chrétiens. La religion catholique avait un rapport insidieux avec l'argent que possédaient ses fidèles. De ce fait la Hollande a accueilli sur son territoire les juifs ce qui aura fait prospérer son économie. J'ai passé plus de cinq mois à titre du guide en Hollande et toujours je fus étonné de la grande maturité culturelle et morale de ce petit pays. Je pourrais en parler longtemps et je le porte dans mon coeur à tout jamais. C'est un pays soucieux de son environnement et de son territoire. L'achat local demeure un précieux allié des pays qui l'adopte mais ne pourrons jamais rivaliser avec les Costco et Walmart de ce monde. On a beau avoir des convictions mais l'argent demeure le nerf de la guerre comme on dit. En Italie et en Grèce les gens ont réussis à établir un rapport de force avec les entreprises agroalimentaires et l'achat local demeure compétitive. Nos réserves hydroélectriques pourraient pallier au climat de l'hiver en développant davantage de serres ce qui réduirait notre dépendance alimentaire envers d'autres pays tout en diminuant la pollution.

À la télévision je regarde principalement l'actualité, son analyse et les débats de société. J'aime essayer de situer le vrai du faux dans ces discussions et de faire ma propre analyse de l'actualité en développant mon esprit critique. Il y a beaucoup de propagandes de toutes sortes surtout sur internet. Il faut posséder un esprit éclairé et objectif pour tenter d'y discerner une certaine vérité. Je me méfie de ceux qui mettent leurs intérêts personnels au détriment des communautés. Souvent bariolés d'un discours progressiste et économiques, ces acteurs et actionnaires ne font que la promotion de leurs comptes en banque en vidant littéralement les pouvoirs publics. Je suis suspicieux car avec l'argent qu'ils récoltent ils peuvent se donner les moyens d'influencer la classe politique et la société, pensons ici à Facebook. J'aime le mot conciliation qui est populaire ces temps-ci dans l'actualité avec les autochtones. On ne vote jamais pour le meilleur candidat mais toujours pour le moins pire. Néanmoins le mot "conciliation" devrait inspirer les citoyens, syndicats, la classe politique et le patronat. Notre époque abrite le dernier rempart du nationaliste modéré au Québec et les tentatives du gouvernement en place font des avancées considérables avec les moyens dont ils disposent. Justin Trudeau s'avère un excellent équilibriste pour tenter d'unifier ce grand pays d'un océan à l'autre, pas évident ! Le temps est venu afin que le mot conciliation s'incline devant les querelles stériles qui diminuent nos forces et nos valeurs communes. Nous ne sommes pas suffisamment nombreux pour nous permettre ces divisions qui perdurent depuis déjà trop longtemps. Soyons responsable et digne.
 

En politique municipale le temps est venu à Québec d'un changement de régime avec des idées nouvelles. J'ai mon idée sur le sujet et une analyse approfondie du programme des participants est primordiale. Régis Labaume fut un pilier important de l'économie de la capitale pour son franc-parler malgré ses offensives parfois loufoques. Surfer encore plusieurs années sur ce régime ne m'apparaît pas sain. Des mauvaises habitudes s'établiront dans une paperasse obnubilante à l'aide d'amis trop près du pouvoir selon moi. Je me méfie du discours de la densification urbaine. Regardons de près cet aspect. Les immeubles s'entassent allègrement depuis une décennie les uns sur les autres rayant du territoire les espaces verts et les arbres. Pour plusieurs entrepreneurs ces derniers ne sont pas rentables à comparer aux mètres carrés de béton à vendre. Le discours est toujours situé au niveau des statistiques économiques. Une grande partie du littoral espagnol est complètement détruit par le béton. L'urbanité de la métropole du Québec croupie dans une totale anarchie. Faudra bien un jour se réveiller et regarder plus loin que le bout de son nez en se réappropriant notre territoire. Faudra aussi faire des statistiques sur le bonheur !


22 octobre |

Quatre éléments bouleversent nos vies, la mondialisation qui affaiblie nos pouvoirs individuellement et collectivement, internet qui liquide le monopole des gouvernements et des grands médias, la mise en cause des institutions, la science et les technologies et les mutations démographiques. Plusieurs pays souverains perdent leurs influences dans cette mondialisation dont les valeurs communes sont brimées. Notre époque a la bougeotte. Ces temps-ci je suis à contre-courant, peut-être l'aube de la retraite m'influence. N'étant fort probable pas le seul dans ce cadre car la moyenne d'âge au Québec augmente considérablement. Je m'abstiens d'être au coeur de la mode et de l'action frénétique. Je veux agir non plus par réflexe mais par réflexion. Les irrégularités et absurdités ambiantes ne me laisse d'autres choix que de m'élever au dessus de la mêlée. Je n'adhère guère uniquement aux stériles divertissements et bavardage, mon temps est précieux. Apprendre dans une certaine marge m'est bénéfique pour le moment. Les projets communs sont ardus, chacun agissant que pour leur bien-être personnel. Voici une anecdote pour commenter  où vas une partie du monde dont je suis réfractaire. Je reçois une demande "d'amis" d'une inconnue sur les médias sociaux. Je réponds simplement que je ne peux comme ça être ami en un clic ne sachant absolument rien sur cette personne, n'ayant ni photos plausibles ni conversations crédibles avant d'accepter. Je ne tiens plus à collectionner les amis virtuels comme auparavant qui aiment tout ce qui bougent à l'aide de leurs index. Plusieurs ont développés des réflexes insipides sans réfléchir s'agitant sans cesse pour meubler leurs temps et l'espace de cette époque écrémée. Je vais m'abstenir, merci j'ai donné. J'ai répondu à cette gentille dame de me téléphoner pour discuter avec plaisir ou bien d'aller prendre un café pour faire connaissance. Plusieurs ne se rendent pas compte des subtilités d'internet en devenant dépendant et agité impulsivement. On a adopté ces systèmes pour être davantage libre mais on a accélérée une addiction pernicieuse dans une vitesse qui ne laisse plus de place à la conversation autre qu'avec soi-même. L'illusion est totale. J'ai passé deux décennies sur internet activement, je sais de quoi je parle. Pas de soucis toutefois si le divertissement et la consommation à outrance est votre norme, ça vous regarde. Plusieurs grandes civilisations dans le passé ont disparues car elles ont oubliées l'essence même du vivre ensemble et en négligeant leurs territoires. Cette pauvre dame a probablement eu peur d'avoir peur ou de quelques fantômes du passé que sais-je. Rejeter avant d'être rejeté ça fait moins mal, en fait cela ne m'appartient pas. Ce qui m'appartient réside dans le fait de me choisir malgré l'ennui, malgré les échecs, malgré l'adversité. Je trouve l'intégration difficile autour de moi car le monde est devenu d'une complexité inouïe et intransigeante. Dans cette profonde individualité des ghettos se forment sur internet et ailleurs. Les gens se profilent sur la toile dans le but d'interagir faute de trouver d'autres moyens à leurs dispositions. La télévision ne joue pas ce rôle évidemment car elle n'est pas interactive comme les médias sociaux en perdant de plus en plus son charisme auprès des jeunes générations. Je sais pertinemment que la réalité est différente pour bien d'autres et c'est tant mieux. Cela m'affecte d'une moindre mesure dorénavant car comme dit la phrase célèbre je suis venu, j'ai vécu et j'ai vaincu. Comme Max Weber dit dans son livre "toutefois j'ai encore le goût de l'avenir".

19 octobre |

L'ambivalence culturelle et politique du Québec est prédominante. Les intellectuels nationalistes ont travaillés à nous convaincre de la séparation avec le Canada. Notre ambivalence résulte de la division induite par le pouvoir colonisateur des anglais. Nous sommes peureux car nous avons été colonisés. L'état providence prendra le relais dans les années 60 de l'église. Les forces vives du Québec iront travaillées au gouvernement car c'était le plus grand développeur économique de l'époque. À partir de ce moment le Québec entrera dans le modernisme et deviendra prospère au niveau matériel. Le niveau de vie des québécois s'élèvera considérablement. La nation est teintée de nationalisme mais cette réalité n'est pas immuable. Tous les pays du monde n'ont pas une histoire rectiligne et ont possédés pour les uns une majorité de victoires et pour les autres de défaites. Le Québec s'en est pas mal sorti depuis les années 60 et les gouvernements ont pris une dimension gigantesque pour mettre en place des mesures sociales. Sa croissance fut très rapide. Le déclin démographique des québécois sera un enjeu majeur pour la suite des choses. Personne ne peut prédire l'avenir mais une connaissance de notre histoire est primordiale pour saisir la réalité d'aujourd'hui et notre caractère. Les divisions au sein de la nation ont toujours existé et alimentées par différents protagonistes disais-je plus tôt. Diviser pour mieux régner ont comprit les détracteurs. Rien n'est parfait en ce monde, rien ne sera acquis. Les anglophones et allophones sont plus nombreux dans le Canada, notre pouvoir au sein de la confédération est amoindri par ce fait. Je n'ai pas la langue de bois car je n'ai pas grand chose à perdre, ce n'est pas le cas de plusieurs. Je n'aime pas les radios poubelles car ils alimentent les divisions dans l'ignorance. La solidarité des québécois a toujours été présente surtout pour les moins nantis et les malades. Au Canada anglais la culture philanthropique est plus développée qu'au Québec et les entreprises privées investissent davantage particulièrement dans les hôpitaux. Alors ce n'est pas étonnant de constater la faiblesse du gouvernement par sa taille disproportionnée. Les coûts à tout ça sont les taxes et impôts faramineux récoltés par l'état sur la classe moyenne.

Je suis en train d'aborder un ouvrage considérable de Joseph Facal qui me révèle l'histoire de notre société distincte. Nous n'y sommes pas nombreux. Nous voulons l'autonomie et voulons conservés des privilèges et l'aide du Canada au besoin. Opportuniste un peu beaucoup, on ne sait pas ce que serait devenu le Québec si Montcalm avait gagné la bataille, nous le saura jamais. C'est par le nombre que s'établit le pouvoir et j'observe un affaiblissement des forces vives en ce moment. Des pressions affleuvent de toutes parts Cessons nos divisions politiques et culturelles en regardant maintenant les véritables enjeux.  Le moment est arrivé ou l'on devrait se prévaloir davantage de solidarité sur la planète. Nous ne formons qu'une seule nation en réalité. Nous vivons dans l'ère moderne depuis les années 60. Les découvertes scientifiques et technologiques évoluent rapidement mais nos esprits sont bien souvent semblables à l'homme des cavernes. Je reconnais qu'un salaire universel devrait se prévaloir partout dans le monde pour obtenir un minimum de subsistance et avoir ainsi le privilège d'éclairer sereinement nos esprits qui répètent sans cesse les mêmes bêtises. On est tous concernés par le futur car nous passerons tous notre vie ici ainsi que celle des prochaines générations.

Éveil


17 octobre |

Pour aller au bout du chemin il ne suffit pas seulement de marcher, encore faut-il se raconter. Le pèlerin a besoin de se raconter, l'expérience fut trop intense et appelle le récit. Le pèlerin que je suis recherche à mettre en place une structure de langage pour me raconter, parler, écrire, etc... le récit du pèlerin ou du voyageur exige de se mettre à nu. Devant de tels récits, je reconnais une prise de parole authentique. Le mot pèlerin signifie un individu se sentant étranger à lui-même désirant renouer avec ses racines. Il marche en marge des différences culturelles, sociales, politiques et économiques. La marge offre une posture en retrait qui donne à voir d'un point de vue différent. 

Je reviens transformé de mon périple dans l'ouest canadien et j'éprouve la nécessité viscérale de me raconter, de raconter mon histoire afin de lui donner un sens et ainsi donné un sens à ma vie. Je reviens au point de départ mais quelque chose a changé. Je demeure encore un touriste chez moi mais le pas est plus lent. La transformation ne c'est pas effectuée en atteignant mon objectif sur la côte ouest, elle s'effectue au retour après un long et pénible malaise et de remises en question. Mon blogue est le canal par lequel j'exprime mon récit, mon histoire me projettant beaucoup plus loin que les trois mois effectués sur la route. Le récit débute à ma naissance et refais surface douloureusement afin que la transformation s'effectue. L'écoute et la parole sont primordiales. Je ressens que la boucle se referme lentement mais momentanément le temps d'un autre départ le moment venu jusqu'au moment ou je comprendrai. Vivre est un élan vers nos désirs inachevés disait Éric Laliberté.


Ma mère me disait que je mangeais trop vite. Je faisais toujours tout trop vite sauf quand je faisais l'amour. Je n'ai plus ce privilège depuis des années et cela demeure un mystère pour moi. J'avais toujours l'impression d'être dans le besoin, que c'était mon dernier repas. Les jeunes sont beaux, attrayants, séduisants. Ils sont faits ainsi par la vie qui nécessite la procréation de l'espèce. Après ça se complique mais on possède l'expérience paraît-il. Cette dernière n'est pas un gage de sérénité toutefois. La complémentarité sans le désir de l'autre est difficile à atteindre. La condition de la femme a bien changée depuis mon jeune temps. Les sexes n'existent plus. Les femmes sont libérées de bien des aspects mais possèdent de multiples obligations sans cesse grandissantes. Les salaires ne suffisent plus car les besoins et le coût de la vie augmentent sans cesse. Le Québec et la France sont les pays qui consomment le plus de médicaments pour les troubles nerveux. Le travail excessif, la compétition, le surmenage et la volonté pour plusieurs d'éviter le vide poussent les gens de tous âges à des comportements dangereux et excessifs. Ça se reflète dans plusieurs pays occidentaux où la richesse existe, est-ce normal? La famille demeure le plus grand filet de sécurité dans ce monde hostile. La famille a éclatée pour plusieurs alors où est le refuge ? Dans les centres commerciaux ou sur internet? C'est pour cette raison que les gouvernements sont submergés, ils deviennent les parents absents ou négligés. J'ai lu cette semaine qu'il y a une personne sur quatre au Québec qui travaille au gouvernement et davantage à Québec la vieille capitale. Québec vit dans une bulle et c'est ici que vivent la plus grande proportion de gens âgées au Canada. Les syndicats sont censés protéger les travailleurs mais ils étouffent littéralement sous les responsabilités, les règlements et les lois. On a peur du chaos, de l'anarchie, on a peur d'avoir peur. On a besoin de se sentir protégé car on perd confiance à force de se faire materner et réglementer. Et lorsque le système craque on crie à l'injustice. Protéger sa famille est essentiel mais protéger sa communauté est tout aussi important. Le gouvernement c'est nous et bientôt les charges deviendront trop lourdes. Les entreprises qui font de gros profits ont des redevances envers les communautés mais au contraire elles possèdent des privilèges au lieu d'avoir des obligations. Les vagues ne cessent de nous balancer entre des décisions diamétralement opposées.


16 octobre |

Je ne crois plus à l'effervescence de la mondialisation. Des grandes entreprises cotées en bourse se sont faufilées pour bonifier leurs avoirs en profitant des faiblesses du système. Tout ça ne profite qu'à une minorité. On c'est mis à croire que c'étaient mieux partout sauf ici. Le modèle mis en place à la révolution tranquille c'est effritée laissant place à des détracteurs et utopistes. Les quartiers ont disparus et une centralisation s'est effectuée au détriment des valeurs communes. Une perte d'identité profonde s'est installée à ce qui avait pris des générations pour se mettre en place. D'un seul clic on a appris odieusement et par réflexe à rejeter ceux qui nous différencie. Les gens débattent des enjeux sur internet qui ne laisse peu de place à la véritable communication. Lorsque j'ai créé un club de plein air il y a longtemps je répondais à un réel besoin. Internet est venu apporter une instabilité dans les rapports humains. Toutefois il demeure dans une juste mesure un outil bénéfique. Dans les années 90 le divorce venait de s'institutionnaliser. Les gens joignaient le club car ils y retrouvaient des gens libres qui ne savaient que faire de leurs libertés et qui vivaient des expériences similaires. Un deuxième départ s'effectuait pour plusieurs. J'écrivais dans le journal à cette époque afin de regrouper les gens dans une grande et joyeuse famille. Les gens par naïveté, par nouveauté ou par nécessité y accédaient en grand nombre. Et moi je croyais retrouver une famille disparue, quel délire. Il n'y avait pas beaucoup d'alternatives. Maintenant l'angoisse est de savoir choisir parmi la panoplie de propositions vides et dénaturées sur la toile ou ailleurs. J'apporte des nuances n'étant pas de nature fataliste. À quoi bon écrire à des gens de partout alors qu'on ne parle pas à ses voisins, absurde ! Je n'ai pas d'enfants et je ne regrette rien. Mon héritage se livrer aux mots ressurgis pour s'étaler sur un médium quelconque. Cela demeure la meilleure chose qu'il m'est possible de transmettre c'est-à-dire mes expériences, mes souvenirs et le fruit de mes pensées dans la réflexion et la contemplation. À part ça il y a l'amour qui tarde à se manifester.

Je cesse de me prostitué à gauche et à droite en me faisant confiance. À trop vouloir contrôler et embrasser je ne vais nulle part et la vie passera à côté sans m'en apercevoir. En marche j'essaie de voir au delà des montagnes. L'improvisation excessive est risquée mais à vingt ans on s'en fout. Les gouvernements ne pourront répondre à tous nos besoins, il est temps de se faire confiance et de son jugement. Un grand frère m'a manqué. N'est-ce pas par manque de confiance en soi que les gouvernements et syndicats décident à outrance ce qui est bons pour nous ? Ce qui était valable dans les années 60 est à reconsidérer. Les modèles ont besoin de rafraîchissement sans toutefois rejeter l'ensemble de l'œuvre. L'humain doit revenir au centre des préoccupations. On ne mangera plus de mûres et de fraises du Mexique mais on aura toujours les pommes du Québec. Une multitude de choix est comme ne pas en avoir assez. Enfant je dessinais toujours une route qui se défilait à l'horizon. Mes meilleures images aujourd'hui sont encore ces chemins vers l'infini. La route pour moi depuis était déjà un symbole fort. Les carrefours étaient des lieux privilégiés des dieux dans l'Antiquité car ils représentaient des endroits où notre vie dépendait de ces choix. Nous sommes à ce carrefour pour la suite des choses afin de perpétrer l'unité de notre intégrité et de ce qui nous est précieux; la vie et celle de notre nourrice. Oser sa vie c'est de ne pas avoir peur du ridicule et d'avoir le courage de ses convictions. "La folie est de toujours faire la même chose en espérant des résultats différents à chaque fois" disait Einstein.


13 octobre |

La musique d'ambiance alimente de plus en plus mon temps au lieu d'écouter les nombreuses balivernes à la télévision. La lecture m'accompagne, je ne me sens pas seul avec tous ces auteurs qui me révèlent leurs intimités. La ligne est parfois mince entre être égoïsme et penser à soi. Sur l'île de Crète en Grèce il y a quelques années lors d'un voyage de groupe constitué d'une quinzaine de randonneurs il y avait un avocat et juge à la retraite avec son épouse. L'égo aussi gros que l'avion qui nous transportait ce gentleman possédait le verbe facile et une personnalité assez volubile. À un certain moment il c'est mis à faire mon procès devant le groupe au petit déjeuner. Ce fut très embarrassant. Je ne possédais pas la phraséologie pour me défendre et ceux du programme en cours. Ce fut pénible mais j'ai toutefois réussi à placer mes pions afin que ce voyage se déroule dans l'harmonie. Étant responsable d'un groupe il me fallait identifier rapidement les leaders et les rallier à la cause afin que le voyage s'accomplisse dans l'ordre. Dans ma carrière en tourisme j'ai rencontré plusieurs grosses têtes de tous acabits. Les gens parlant au nom des autres furent de loin de qui m'agaçait le plus. Manipulateurs intégrés, grandes gueules et cinglants personnages auront marchés de nombreuses années à mes côtés. Je n'ai, durant ces vingt six ans, jamais effectué de sélection auprès des randonneurs et des voyageurs. Je faisais confiance et j'étais ouvert à un éventail de personnages édulcorés. Ma seule règle était que les participants puissent mettre un pas devant l'autre et marcher. Plusieurs mentionnaient posséder la forme requise et une fois à destination c'était surtout pour boire un coup, raconter des blagues grivoises et manger des croustilles qu'ils excellaient. Policiers, politiciens, urgentologues, infirmières, ingénieurs, entrepreneurs, complotistes, saboteurs, ect...  la liste est longue et diversifiée.  Toutes ces années j'ai acquis une solide formation de psychothérapeute je crois bien, j'ai exercé ma patience en la repoussant sans cesse. La diversité des touristes randonneurs représentait de loin la force et l'unité. J'ai travaillé longtemps sur ces dynamiques et je peux confirmer qu'il était beaucoup plus aisé et agréable d'accompagner des participants qui ne se connaissaient pas. Je n'ai vraiment jamais réalisé la nature de mes responsabilités. Je savais que j'étais à ma place, j'en ai toujours eu la conviction. Quoi qu'il en soit je demeure responsable de mes choix mais pas de mes compagnons de route. Savoir déterminer son chemin est un long processus qui n'a pas de fin en soi et qui exige de se renouveler sans cesse. 

Dans quelques jours je vais terminer le magnifique livre sur l'exercice pèlerin "marcher, écouter, parler" des Éditions Novalis. C'est fort probable l'un des meilleurs que j'ai lu car il aborde différents aspects de ma vie. C'est un bouquin qui se prend avec lenteur et qui m'éclaire profondément sur le sens de la vie. Il raconte que l'expérience pèlerine s'effectue en général après dix jours de marche et hors de sa zone de confort. Le pèlerin exige à ne plus porter de chapeaux ni de rôles. Je fut davantage dans ma vie professionnelle un touriste randonneur organisateur et de très loin un pèlerin invétéré sauf dans mon très jeune temps. La van sur plusieurs semaines est un exercice pèlerin mais la vitesse à laquelle j'ai traversé de l'un à l'autre en passant par le confinement et la retraite naissante fut vertigineuse voir troublante. Depuis mon retour de l'ouest je redeviens lentement le pèlerin de ma jeunesse en m'accordant le discernement entre le savoir-faire et l'être affamé de vivre intensément.

Malgré des situations rocambolesques les unes comme les autres ma carrière de guide fut sinueuse mais enrichissante. Parfois je me demande pourquoi la maxime du Québec est je me souviens ! Les québécois ne sont pas au Canada ceux qui ont la mémoire la plus aiguisée...! Mes clients les plus fidèles furent un belge et un anglophone. La plupart des participants recherchaient le divertissement, la rigolade et la rencontre de l'âme soeur. La comptemplation passait en second. L'entreprise a débutée avant l'arrivée d'internet. À cette époque il n'y avait pas d'écrans pour rencontrer les gens, l'amitié et l'amour. Nous devions sortir de chez soi pour aller vers les autres. En vingt ans c'est formé une multitude d'internautes aguerris. Ceux et celles qui m'ont accompagné malgré les divergences conserveront j'en suis assuré les plus beaux souvenirs d'aventures de leurs existences. Ce qui fait la richesse des voyages c'est la rencontre de soi, des autres et des souvenirs qui s'en suivent. J'ai eu de la chance dans la vie malgré l'adversité et les médisances car je fus toujours convaincu de suivre mon destin. J'étais capable de propager ma passion. J'ai le sentiment d'avoir toujours été à ma place en accomplissant ma mission. J'ai poussé, tiré, encouragé, discuté et entendu une panoplie de gens à travers des randonnées parfois assez costaudes. Les sorties quatre saisons hors sentiers avec GPS étaient ma spécialité. Il faut savoir se perdre pour se retrouver disais-je et nous revenions toujours aux points de départ. Ma vie de guide a été une putain d'aventure. Les voyages à l'étranger sur tous les continents étaient créés de toute pièce par moi-même. J'effectuais des voyages exploratoires avant chacun des périples. C'était des voyages très personnalisés. J'étais fait pour le travail autonome. J'ai risqué ma vie à bien des égards au détriment bien souvent de ma vie personnelle, ma réputation en faisait écho. Je devenais quelqu'un à mes yeux et me suis révélé professionnellement jusqu'à ce jour. Aujourd'hui j'ai marché seul en forêt comme je l'ai fait tout l'été dans l'ouest canadien. Je ressens encore cette absence, ce vide mais lentement je me ressaisi en respirant profondément. Je prends conscience qu'une nouvelle étape de vie se manifeste. Il devient inévitable et essentiel ce retour vers soi. La peur du vide lentement s'efface pour laisser place à une présence accrue, celui de l'humble gourou me guidant à son tour sur les chemins de travers tentant d'accepter ce qui est.

Intégration


11 octobre |

J'aime les chroniques de Richard Martineau. Il exagère mais ces propos sont vifs, révélateurs et souvent négatifs, il écrit bien. Sur un paragraphe plusieurs sujets actuels sont exprimés dans une clarté d'esprit remarquable. On aime ou pas mais ne laisse indifférent. La langue française est en péril au Québec, le village gaulois s'affaiblit et le peuple distinct de la petite vie s'effacera avec le vieillissement des québécois de souche. Ils deviendront une minorité inévitablement avec l'arrivée massive des immigrants. Pour ma part je crois que ces derniers apportent beaucoup à la culture lorsqu'ils font le choix de s'intégrer pacifiquement en respectant les us et coutumes. Je lis beaucoup et j'ai le désir d'écrire depuis longtemps ne sachant pas le bon moment pour le faire et quels seraient les bons thèmes à aborder. Mon blogue étant publique est une école viable car je possède la volonté de m'appliquer. C'est nouveau pour moi et tout comme mes muscles se développent à l'entraînement mon esprit en fera de même. La confiance que je m'accorde en ce moment porte fruit j'en suis convaincu. J'ai macérer lentement dans une matière prolifique et le contenant semble avoir bien mûri selon de l'avis de mon médecin. Les juifs très tôt ont pris conscience de l'importance du souvenir, de l'histoire et de l'écriture ce qui en a rendu jaloux plusieurs par le pouvoir qu'ils possédaient de leurs connaissances. Le résultat fut une persécution abominable. J'aime l'esthétique et l'ordre en toute chose. Ce n'est pas toujours facile de vivre comme ça mais je suis fait ainsi. Ce n'est pas le luxe mais la beauté de par le monde et sa diversité qui m'interpelle. Je déteste l'ignorance et je ne suis pas nationaliste. Toutefois je suis privilégié et chanceux de vivre ici et reconnaissant envers tous et chacun de m'avoir permis de vivre toutes ces expériences.


Écrire est une source d'inspiration et un encrage dans l'esprit au service du coeur. Écrire me permet de vivre ici et maintenant tout en revisitant le passé et en me projetant dans l'avenir. Écrire est un voyage que je porte en moi en souhaitant partager intelligemment sur différentes formes et sujets. Je ne suis pas l'homme d'un clan, ma nature est universelle et je crois à la bonté du monde. Il faut porter le chaos en soi pour pouvoir donner naissance à une étoile dansante disait Michel Onfray. Le chaos je l'ai côtoyé jour et nuit depuis ma naissance, le temps est venu de renaître à moi-même peu m'importe les sarcasmes. Des auteurs prolifiques m'ont influencés je cite Jacques Attali dans "les juifs, le monde et l'argent" qui représente une véritable rétrospective du monde contemporain. En ce moment je lis "ma vie avec Mozart" d'Eric-Emmanuel Schmitt qui m'assure des heures de bonheur. Ma bibliothèque est bien garnie. Au décès de mon père adoptif ma mère à mis aux poubelles d'immenses coffres contenant ses manuscrits et livres de chevet. Ce fut un évènement troublant que j'ai réalisé plus tard après son décès à mes dix ans. Aujourd'hui je comprend que créer c'est vivre deux fois et je ramasse les livres.
 

Un van est un bel accessoire pour accéder au bonheur. Un pays visité sans la rencontre de l'autre sera vite oublié. Un voyage sans le partager devient rapidement vide de sens. La van est un bel outil pour dormir, manger et se déplacer. La van sert pour aller à la rencontre de soi, des autres et de la nature. Elle peut servir à se reposer et prendre un recul un certain temps. Si je mange la même chose tous les jours il me manquera inévitablement d'énergie. Être constamment en vacance ne serait plus des vacances à un moment donné et il deviendra essentiel de se poser. Faut faire le vide de son réservoir pour le remplir à nouveau, il en est de même pour soi. C'est une parabole issue de mes voyages et de mon expérience. L'expérience ne vaut rien sans le renouvellement de son regard. L'équilibre est difficile à acquérir mais lorsqu'on y arrive le bonheur enfin est à notre portée. La connaissance et l'amour est ce qui alimentent notre esprit.


10 octobre |

Je suis pour le tramway à Québec mais contre le 3e lien proposé. Un tramway devrait relier les centres villes de Lévis et Québec au lieu d'un tunnel sous-fluvien. Montréal et son agglomération n'est pas un modèle enviable. Ce grand territoire est devenu une immense déconfiture conçue pour les entrepreneurs véreux se souciant uniquement de leurs comptes en banque. Montréal et ses banlieues interminables sont devenus une terre d'asphalte et de béton. Ça sent mauvais. Les îlots de chaleur deviennent insupportables durant les saisons chaudes. Il devient difficile aux humains d'y rayonner dans l'harmonie et la santé selon moi. L'automobile et le développement urbain anarchique y règnent en maîtres. Québec est l'une des plus belles villes d'Amérique du Nord. Voulons-nous l'offrir aux détracteurs ? Voulons-nous habitez un territoire pour nos chars ou bien pour soi ? Voici mon opinion, la polémique et les tractations n'est pas mon objectif mais je crois avoir mon mot à dire car c'est ici que je vis. Plusieurs entrepreneurs ont trouvés des terreaux fertiles pour s'enrichir sur l'ignorance et l'opportunité au nom du progrès et de l'économie. La structure de nos systèmes est usée et inadéquate. Il y a une époque chez les autochtones les ressources étaient utilisées jusqu'au dernier recours. Ils respectaient leur environnement car ils savaient qu'ils ne pourraient vivre sans lui. Ils ne possédaient pas des richesses accumulées à la bourse pour enrichir leurs actionnaires au détriment de leurs semblables. Toutes ces années ou ils ont vécus devraient nous servir de leçon mais on a remodelée l'histoire de façon éhontée de manière à les manipuler et prendre possession de leurs patrimoines. Je demeure positif qu'enfin le grand bon sens arrive un jour avant de détruire ce qui nous a mis au monde, avant qu'il ne soit trop tard. Je ne suis pas désobéissant civil mais il est temps d'agir dans le bon sens sinon nous serons plusieurs à observer des malaises grandissants de plus en plus grands. Dans les milieux sauvages, forestiers et ruraux de plus en plus de barrières s'érigent en propriété privés nous isolant les uns des autres. Pourtant nous appartenons tous la même "tribu" il me semble. Ce syndrome de la vie privée est aliénant et il provoquera davantage de rupture entre nous. "Menaud maître draveur" de Félix-Antoine Savard est un bouquin à relire pour se remettre dans le contexte qui demeure actuel. Un juste milieu et un retour au bon sens m'apparaît évident et urgent dans ce monde en ébullition. Plusieurs diront que je suis idéaliste mais on doit penser le monde avant de le créer. Ce monde en ce moment n'appartient qu'à une poignée d'individus ou de groupes d'individus. Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme disait Jean Jacques Rousseau. De toujours je fut un travailleur autonome et un autodidacte. Ma confiance et mon rayonnement me porte aujourd'hui sur la réflexion imprégnée de mes expériences. Toutes ces années productives, dans le jargon populaire, me mérite de prendre une pause en mettant en perspective mes priorités et par ricochet celles de mes semblables. Nous sommes tous reliés les uns aux autres dans le monde et par les événements qu'ils soient heureux ou malheureux.


7 octobre |
 
L'art est partout, dans le regard et l'esprit avant tout. Par exemple certaines personnes lisant les bulletins de nouvelles sont aussi des artistes de la parole et du verbe. Ils sont admirables car ils ont pour la plupart la passion à même titre que les chanteurs et poètes. Les artistes se retrouvent dans toutes les sphères d'activités. On mélange souvent autonomie, indépendance, liberté d'expression. En France la culture possède les rumeurs de son passé flamboyant. Le Québec a été une terre conquise et colonisée ce qui fait de nous des peureux. Une amie travaillant en gérontologie a fait il y a quelques années une recherche sur la qualité des soins aux aînés dans différentes villes et régions du Québec. La palme fut attribuée aux communautés juives et anglophones. Nous sommes à la fois bourreau et victime. Faut mettre le pied sur le frein un peu, observer et apprendre à s'écouter. Faites ce que je dis et non ce que je fais, je ne suis pas le meilleur exemple à suivre. La pandémie a exacerber et mis en relief des problématiques préexistantes. C'est l'événement qui a fait basculé notre monde si fragile vers un tournant majeur. Nous nous croyons invincible et nous avons pris conscience de la faiblesse de nos croyances. Nous possédons un certain pouvoir sur nos vies qui attend d'être rapatrié. Malheureusement tous n'auront pas ces privilèges. C'est pour cette raison que les religions ont existé et qu'elles demeurent mais affaiblies et peu accessibles par leurs panoplies de symboles complexes. C'est pour offrir en premier lieu l'espoir. Ce temps est révolu pour de plus en plus de gens mais comment redonner l'espoir aux opprimés dans ce monde fatigué, usé. Nous ne reviendrons jamais ceux que nous étions mais nous pouvons transformer ce monde pragmatique. Cela n'appartient qu'à soi-même et collectivement. Le regard de l'artiste ou d'une mère bienveillante représente une infime réalité sur laquelle nos bases se fortifient mais ils ne sont pas les seules. Je ne crois pas à notre définition de l'oisiveté. Un temps d'arrêt s'impose pour mieux reprendre la route. Concernant les dollars requis il s'agit que les banques centrales en impriment quelques uns de plus si l'économie l'exige et voilà le tour est joué. Je n'aurai pas été un bon économiste quoique je ne possède pas de dettes. 


J'aime les mots qui s'accordent et s'harmonisent, ne recherchez pas toujours leurs sens telle mon existence qui s'exprime entre le désordre et l'absolu. Le style de vie imposé et choisi est parfois absurde, précaire. Par exemple mon père et ma mère ne reposant pas dans le même caveau...! Ce couple raté ne fut pas mon modèle. Il est où le modèle alors?  Dans les mots rassemblés, désordonnés, juxtaposés en attendant d'être affranchi, en attendant le jugement dernier. Nous sommes capables de beaucoup mieux dans notre façon de s'occuper de soi et des autres, nous ne sommes pas des automates. Replacer l'humain au centre de nos préoccupations devient inévitable. Des choix s'imposent mais ça demeure complexe dans mon esprit. Des mots, toujours des mots pour comprendre, exprimer et tenter de définir l'indéfinissable. Je ne tente pas d'avoir raison sur quoi que soit sauf sur la liberté acquise ici et maintenant à me raconter des histoires.


6 octobre |

Je suis un survivant. Je réalise la chance d'être vivant après plusieurs aventures qui auraient pu tourné au drame à de multiples reprises. Je dis merci aujourd'hui d'être devenu celui que je suis et constate que rien n'est acquis dans la vie. Je suis unique, c'est ce qui me distingue. Que ce soit par les incidents d'eau, d'altitude, les altercations et attentats, la chaleur extrême, les maladies sur la route,  les accidents de toutes sortes, les dépressions j'en sors indemne. Un jour lors d'une balade à vélo, à titre de guide pour une entreprise de la Montérégie, qui se voulait tranquille aux Milles-Îles en Ontario nous traversâmes aux USA dans l'état de New York et je fus happé par un automobiliste. Au réveil au Samaritain Hospital de Watertown je vis le prêtre prêt pour mes derniers sacrements. Le médecin m'a dit alors à mon réveil que je pouvais retourner à la maison. Ce que je fis péniblement avec des cicatrices, des contusions multiples et un choc post-traumatique. À Sainte Lucie dans les Caraïbes lors d'une randonnée solo un jeune homme masqué a pointé un pistolet sur ma tête pour me cambrioler, retour abrupte et douloureux. En kayak de mer à Deer Isle du Maine au large de Stonington j'ai failli ne jamais revenir. Mon enthousiasme était plus fort que ma raison. Les oies volantes en groupe leurs permettent de traverser des milliers de kilomètres. Seules elles n'iraient pas loin. 


J'ai créé un club de plein air avec une passion impitoyable qui aura survécu vingt-huit ans dans le but de dépasser mes limites et de ceux qui m'ont accompagnés. Je savais que seul il aurait été impensable d'en faire autant. La confiance que les gens m'accordaient m'insufflait une immense dose d'énergie, de force et d'autonomie. J'aurai été mis à l'épreuve dans mes responsabilités à maintes reprises avec plusieurs participants belligérants mais je fus constamment témoin de liens d'amitié et de coeur. Je me rappelle en Équateur amazonienne sur l'immense rivière Napo provenant des Andes que les meilleurs kayakistes du monde s'y donnaient rendez-vous. Accompagné d'un compagnon téméraire j'y ai fait un voyage exploratoire. Tombant de mon embarcation j'étais à quelques minutes d'une noyade, un guide équatorien m'a sauvé la vie. Un miracle une fois de plus comme la fois avec une américaine sur les côtes du Pacifique à Playa Dominical. Les vagues sournoises ont failli m'emporter au large. En Équateur j'ai marché trop rapidement en voulant suivre un groupe d'alpinistes allemands expérimentés le volcan Cotopaxi. Résultat, on m'a reconduit en bas rapidement d'urgence à cause d'importants malaises. Et ainsi de suite je pourrai énumérer plusieurs aventures aussi troublantes les unes que les autres. Je raconte tout ça pour me rappeler que j'ai eu de la chance, la chance du survivant et du résiliant. Après mon accident à vélo l'année suivante je fut engagé en Europe à titre de guide à vélo. À chaque jour nous devions appeler l'ambulance pour des accidents. Des gens assez âgés parfois et malades voulaient vivre une retraite intense. Vieillir demande beaucoup d'humilité et de discernement. Plusieurs croient pouvoir effectués à la retraite des tas de projets et plusieurs sont davantage occupés que dans leurs vies professionnelles. "working hard playing hard" disaient-ils. La sagesse s'immisce souvent lorsque pris au pied du mur. C'est fou comment l'écriture libère et permet de se recentrer. 


Ce journal intime et autobiographique est révélateur, j'y ajoute de surcroît mes réflexions d'aventurier. Dans tous mes périples sur les routes du monde la recherche d'identité et le dépassement aura primée. Avec le recul que l'écriture me permet je ressors plus serein et satisfait de cette vie mouvementée. Mes objectifs ont tous été atteints sauf en amour et en amitié mais je suis encore jeune...! Si j'avais écouté les gens je n'aurais jamais fait tout cela. J'étais déterminé et gonflé à bloc par l'orgueil, les défis, l'ambition et le besoin non-négligeable de gagner ma vie. J'ai failli la perdre à vouloir la gagner. Ces années de conception et d'accompagnement de voyages d'aventures et de randonnées furent de la pure création à maints égards. Je devenais le superhéros de mes livres d'aventures, je voulais mettre les pieds sur tous les pays du monde. En minibus au Guatemala, en Corse et en Arizona parfois les roues du véhicule s'arrêtaient à quelques pouces de ravins vertigineux. Glissements de terrains et pistes extrêmes dans le Haut Atlas du Maroc en 4 x 4 je me souviens de cette pluie torrentielle et des fortes tempêtes de neige dans le désert. L'année suivante une équipe de touristes européens ont décédés sur les mêmes pistes que nous précédemment. Dans ma jeune vingtaine lorsque l'autostop était la tendance de l'époque pour découvrir le monde j'ai subis de nombreuses altercations dans des situations dangereuses. Aujourd'hui ces souvenirs défilent dans mon esprit. Parfois j'étais le seul guide pour des groupes constitués de vingt-cinq personnes sur les sommets de la Nouvelle Angleterre. Quelques-uns se perdaient en montagne. Une fois un hélicoptère a dû récupérée un jeune homme atteint de malaises cardiaques, un autre avec la jambe déchirée. Une dame au Vermont a pris panique à vélo devant un chien, résultat plusieurs fractures à la mâchoire et les dents broyés. À Oudewater anciennement village des sorcières en Hollande un jeune homme sur son tracteur a happé une cycliste du groupe qui a eu plusieurs fractures sévères. Une balance était utilisée au village jadis pour peser les femmes soupçonnées d'hystérie. Si elle était trop légère on disait qu'elle pouvait s'envoler sur un balai. On remettait des certificats à celles qui avaient passé le test mais elle devaient offrir toutes leurs économies pour survivre, les autres étaient brûlées. La liste est longue et de toujours je fut exposé à des évènements périlleux depuis l'enfance. Ce soir je suis bien chez moi, je pratique le yoga et la pleine conscience depuis longtemps. J'essaie d'apprécier ce qui m'entoure ici et maintenant et je prends conscience de la fragilité de la vie. Cet été j'ai tombé dans quelques crevasses sur les glaciers du parc Kokonee dans les montagnes rocheuses en Colombie Britannique. Au retour de cette randonnée particulièrement difficile j'ai réalisé que le moment était venu de passé à un autre chapitre avant qu'un accident survienne. Le risque n'en vaut plus la peine. Les aventures simples et nourrissantes de la vie telles l'amitié et l'amour sont les montagnes à gravir que je privilégie dorénavant au meilleur de moi-même. Mais au fond je sais que la seule certitude que je possède est que rien n'est certain. Qui craint de souffrir souffre déjà de sa crainte disait Montaigne. La vie est une putain d'aventure.


2 octobre |

Une lecture vient de m'interpeller à propos de la culture. Il y a pas si longtemps la culture était de proximité. C'était avant les fusions de toutes sortes, le temps où la vie de quartier régnait. Depuis une ou deux décennies nous avons adopté ou bien on nous a inculqué la mondialisation et la culture internationale, on voulait du changement, c'est fait. La religion prédominait et les institutions étaient respectées. Internet joue un rôle important dans cette culture de la mondialisation et depuis ce temps tout s'est accéléré et bousculé. Internet est un outil indispensable mais devient une addiction si mal utilisé. Il y a eu l'avant et l'après covid aussi bien que l'avant et l'après internet. On ne reviendra sûrement pas en arrière ce qui est souhaitable à mon humble avis mais un équilibre s'impose. On ne pourra toujours demander aux gouvernements de s'imposer dans toutes les sphères de l'activité humaine comme dans les pays totalitaires. Dans cette culture de proximité autrefois il y avait un sentiment d'appartenance et davantage de solidarité et l'ont se reconnaissaient parmi les artistes, les commerçants, etc... La province devient une grande banlieue monochrome et indifférente avec des immenses parcs d'automobiles et de franchises de toutes sortes. Mais il y a des nuances, des distinctions je mentionnerai car je ne suis pas fataliste. Le rêve des riches développeurs est d'asphalter partout les routes menant à des immenses stationnements face aux Costco et Walmart de ce monde d'où les banlieues sans âmes s'étalant à l'infini. Les géants tels Amazon, Facebook, Google, etc... occupent des parts de marchés immenses et les revenus récoltés vont dans les paradis fiscaux et alimentent les spéculations boursières. Les petits joueurs sont littéralement engloutis dans cette spirale ou la culture devient une monnaie d'échange au lieu d'être un lieu d'échange. La science et les technologies évoluent sans cesse mais l'humanité baignent soient dans une mer d'illusions ou de désillusions. Les ressources naturelles et les valeurs humaines en paient le prix, la productivité devient l'ultime objectif. Je ne dis pas que c'était mieux avant mais je porte une réflexion. La liberté est plus répandue qu'avant dans plusieurs régions et pays du monde mais à quel prix, le système ne veux pas des gens trop libres et éduqués, ils veulent des consommateurs avant tout pour faire rouler l'économie comme on dit. L'économie et l'environnement ne font pas bons ménages tous le savent mais quand ça touche son portefeuille on est prêt à sacrifier les arbres. Ce dernier est important quand il rapporte des sous. La forêt est rentable une fois abbatu. La solidarité et l'éducation devraient être de plus en plus importantes sinon c'est l'affaiblissement des individus et des nations. 


L'ignorance est le pire des maux on le voit avec les complotistes de tous acabits. Des gens deviennent de plus en plus méfiants des pouvoirs en place car la stabilité des valeurs qui ont fait de ce que nous sommes s'effrite de plus en plus au détriment de l'enrichissement des plus nantis. À Rome on avait compris que pour obtenir les faveurs des citoyens on devait leur fournir du pain et des jeux. Malgré la grandeur de cet empire il s'est effondré de même que plusieurs empires qui jadis régnaient. La mondialisation est dangereuse car le pouvoir que possèdent les géants de ce monde feront de nous des êtres soumis si ce n'est pas déjà fait. La liberté ne devrait pas seulement s'acquérir avec l'argent et le pouvoir mais avec la dignité et le respect de toute vie. À constater la vitesse à laquelle la biodiversité s'épuise on peut en témoigner. Des changements s'imposent afin qu'une conscience collective s'éveille. Faut être au pied du mur pour apporter les correctifs, nous en sommes pas très loin. Vous aurez préféré du divertissement, de la poésie et des cocktails, j'en conviens ! Dans les trains d'Amtrak au Vermont il y a pas longtemps une personne était libre de prendre la parole pour exprimer divers opinions sur différents sujets. Ceci étant inspiré de Londres ou un lutrin est exposé publiquement pour s'exprimer. On appelle ça la démocratie, ceci était avant que les détracteurs de toutes sortes prennent la parole.

1er octobre | 

On possède à chaque étape de notre vie un rôle. Celui de parent, de travailleur, de conjoint, d'étudiant, de retraité, d'aventurier, de sportif, etc... L'important est d'identifier qui on est vraiment derrière tous ses rôles. Le mot intégration me vient à l'esprit. On veut intégrer une identité ou un rôle. L'humain est un être social avant tout. Chacun a sa place pour que tout fonctionne sinon la marginalité et l'exclusion guettent. L'intégration m'a fait cruellement défaut depuis toujours et j'ai tenté par milles façons de me sentir à ma place souvent en me négligeant. Dans la vie ont avancent pas toujours en ligne droite, parfois on recule, parfois on stagne. J'éprouve de la difficulté parfois à dire JE qui est pas toujours facile publiquement. Je ne tiens pas à faire de morale ni faire un "égotrip", simplement mettre en écriture mes pensées. Ce geste libérateur m'offre une pause en réfléchissant sur le sens de la vie et de la mienne par ricochet. Je reviens de très loin depuis quelques temps. J'ai avancé en zigzaguant cette saison souvent de façon intuitive et irrationnelle. J'avais besoin de vivre vigoureusement suite au douloureux confinement du printemps dernier. J'étais à la recherche d'une certaine identité fabriquée pour intégrer quelque chose de plus grand que moi. J'ai prolongé mon confinement cet été en voyageant seul. Il n'y a pas d'âge pour cheminer car à chaque instant nous changeons et devons nous réajusté. L'essentiel est invisible disait St Éxupery. Le retour du voyage dans l'ouest est probablement la plus importante étape de mon périple, celle des retrouvailles avec moi-même. C'est pour cette raison que j'ai beaucoup voyager, c'était pour me retrouver en autre ou fuir un malaise. J'ai souvent quitté ma zone de confort dans mon existence non sans éprouver d'éprouvantes remises en question. Certes je ne regrette rien. Mon apprentissage dans la vie ne c'est pas fait en douceur, je n'ai jamais pris les chemins les plus fréquentés. Depuis toujours je suis un autodidacte. Un temps d'arrêt est nécessaire pour mieux repartir sur une meilleure connaissance de moi-même et d'identifier mes besoins réels actuels. La van demeure un bel outil que je devrai adapter à ma réalité et mon rythme.