Identiterre

Bienvenue sur mon blogue personnel. Ce journal intimiste dans ses récits et propos exprime un désir de dépassement et d'authenticité.

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4 décembre |

La vie étend ses surprises par des évènements simples et significatifs. Des gens d'autres pays m'étonnent de leurs gentillesse. J'ai l'impression parfois d'être plus prêt d'eux que de plusieurs québécois. Ces gens venus d'ailleurs possèdent beaucoup de discernement par le fait d'avoir quitté leurs pays souvent dans des conditions difficiles. Eshtah vient du Kurdistan. Il est ouvrier sur les plaines d'Abraham. On a de brèves et chaleureuses conversations ensemble entremêlant politique mondiale et économie. Il reconnait ceux qui lui ouvre la porte. Plus tard une colombienne, Anna, qui s'adresse à moi à travers une discussion dans une clinique médicale. Ça me touche beaucoup ces moments d'ouverture sur le monde. Définitivement j'aime les relations sociales avec des propos stimulants empreint d'ouverture et de chaleur humaine. Cela représente pour moi de la nourriture au même titre que le pain. Lorsque je regarde le téléjournal ce qui détonne est la rapidité dans laquelle on passe d'un sujet à l'autre. De la guerre aux potins artistiques en passant par les sports. L'animateur météo nous prédira le temps qu'il fera de Gaspé à Gatineau en un temps record en parallèle avec les meurtres et les drames relayés en boucle. Tout cela entremêlé d'annonces publicitaires cliquantes alimentées de connections rapides et de gadgets toujours plus mirobolants. En fermant le téléviseur tous ces messages nous laissent pantois. On se demande quoi retenir de ces intermitentes informations. Et l'on ressent le malaise de toute cette agitation sans pouvoir interagir. C'est pour ça que les nouvelles générations quittent la télé pour internet, c'est pour les interactions qu'elles proposent. Et les doigts s'agitent inlassablement dans un gouffre addictif. Être connecté et surtout ne rien manqué est l'essentiel dans un monde tellement étrange. C'est voulu ainsi et je n'y échappe pas. 

La chose la plus difficile d'atteindre est l'équilibre dans tout. Ce n'est pas une tâche facile d'avoir le discernement nécessaire pour notre équilibre. Il est facile de se remettre en cause et tomber dans le piège. L'action est nécessaire mais dépasser un certain stade elle est malsaine. Parfois dans mon esprit des flashs surviennent alimentant ma mémoire enfouie. L'origine de la rue Claire Fontaine provient d'une source d'eau fraîche qui jaillissait à l'angle des rues St Jean et de la Claire Fontaine d'où son nom. Une maison avait été construite autour de la source privilégiant son propriétaire à une ressource non négligeable. Sur cette rue jadis les religieuses des Franciscaines Missionnaires de Marie y habitaient. Je me rappelle car une tante y demeurait à la fin de ses jours. Une magnifique chapelle a été détruite pour faire place a des condos de luxe entassés pour faire fructifier les avoirs des entrepreneurs. Parfois je me demande à quoi ça sert un urbaniste dans une ville si ce n'est qu'alimenter les revenus de la ville. La congrégation possédait un immense jardin cloîtré allant de la Grande-Allée jusqu'au boulevard René Lévesque. L'actuel Grand Théâtre de Québec a été construit sur le jardin. C'était une toute autre époque. L'hôpital Jeffrey Hale avait sa facade sur René Lévesque. Je me rappelle car ma grand-mère habitait avec sa famille dans un immeuble de bourgeois notable dont le pâté de maison a été complètement rasé pour faire place à des tours à bureau et des banques. Une servante a passé sa vie à servir mes grands parents et mon grand-oncle Damase. Elle s'appellait Lydia. Plusieurs membres de ma famille était des aristocrates, écrivains et intellectuels. J'aimais beaucoup aller chez ma grand-mère, j'aimais les beaux tapis du salon, le foyer, les meubles anciens, le calme et l'harmonie des lieux. J'utilisais le pouf du vaste salon pour mes acrobaties sous les yeux amusés de la famille. J'étais un bel enfant comme tous les enfants. J'étais heureux car j'avais une grande famille qui semblait me chérir. Mon père et moi allions parfois le dimanche chez ma grand mère. Lydia la servante, ou la bonne comme on disait dans ce temps-là, nous faisait des sandwichs au jambon à la moutarde forte avec des muffins à la vanille que nous allions manger sur les plaines d'Abraham. La vie étant ce qu'elle est cette famille a disparu trop tôt en même temps que les tours à bureaux sont apparus. La maison de ma grand-mère, ses occupants et les jardins de pommiers des religieuses ont quitté ma trop courte jeunesse. Je raconte mon histoire car c'est la seule que j'ai eu. Ces flashs me reviennent de temps en temps comme pour m'indiquer que je viens de quelque part, comme pour m'indiquer que je porte toujours des souvenirs de famille.

1er décembre|

La méditation de la pleine conscience de Christophe André est celle qui me rejoint le plus. À chaque jour je dispose d'un moment privilégié pour me déposer dans l'instant présent. Dans la respiration consciente le sentiment d'appartenance à la vie se manifeste davantage que dans sa différence. Ma visite dans un centre communautaire aujourd'hui m'a permis de rencontrer Élodie. Cette femme n'a pas d'âge. Son regard est lumineux comme le jour. Elle démontait son exposition de la vitrine du centre. Je lui ai demandé si elle pliait bagage afin de m'introduire. Élodie est une véritable artiste dans l'âme. Elle a étudié en arts visuels et travaille dans un sex shop. Son exposition était emballée dans de gros sacs en direction d'autres établissements de Limoilou. C'est le secteur où elle a décidé de jeter l'encre pour diffuser ses messages percutants. L'exposition recueille des peintures et des objets inutilisables recueillis dans des sex shops. Une sex doll décomposée grandeur nature paraît-il témoignait d'une évidente curiosité auprès des passants. Les quelques instants passés avec elle ont été délectable autant pour son charme que pour ressentir l'énergie qu'elle dégage. Il y a tellement peu d'endroits pour créer des liens en ville. Certains ont décidément plus de faciliter à ce faire. Les gens sont toujours pressés, vont et viennent dans une course frénétique. Ou bien ils se donnent des airs de gens pressés. Créer des liens en développant un sentiment d'appartenance m'apparaît difficile plusieurs ayant déjà leurs propres réseaux. Québec est une ville hermétique en ce sens. Et puis tout est cruellement passager. Je me dis que si je veux très fort quelque chose ou des évènements ils arriveront tôt ou tard. M'arrimer avec des gens avec les mêmes intérêts au même moment n'est pas facile. Cela dépend de synchronicité dont je ne possède pas toujours le pouvoir d'exécution. Le goût de l'écriture pour raconter des histoires, mon histoire je le possède, cela m'appartient, C'est un acquis. Je les préfèrent réelles que fictives. Un grand-oncle écrivait des histoires romancées imprégnées de poésie. Il était de son temps. Ce style me plaît en l'adaptant à l'époque. Écrire exige d'être intensément dans le moment présent. C'est un exercice solitaire. Écrire comme je le fait développe mon esprit et mon discernement. Si j'étais plus jeune je recommencerais sans hésitez à mettre en relation les gens qui se cherchent. L'art est un moyen efficace pour se développer. La solitude qu'elle incombe requiert l'absence d'interactions sociales qui, sans équivoque, sont une source magistrale d'inspiration lorsqu'elles sont harmonieuses. Les dérives de nos sociétés reposent en partie par la trop grande consommation d'internet. J'aime le gym où je m'entraîne dans un collège privé. J'ai quelques interactions avec des jeunes étudiants. L'un d'eux, éthiopien, me salue gentillement à chaque fois que je le croise. Il est reconnaissant car je lui adressé la parole avec des questions sensibles. J'ai passé davantage de temps dans ma vie avec des plus vieux que maintenant je prends plaisir de voir la jeunesse s'animée. Dans une autre vie j'aurais été sûrement un bon prof en sciences humaines.


30 novembre |

J'ai beaucoup marché à la basse-ville aujourd'hui. L'itinérance frappe le regard en premier lieu. Une femme accompagnée de ce qui me semble un dealer m'interpelle fermement pour me demander si je venais lui rapporter son argent. Je m'achète un sandwich vietnamien dans une boulangerie. Il n'y a pas de tables. En face un centre communautaire offre des repas et de l'herbergement gratuitement aux démunis. La maison Revivre. Ce nom est fait pour moi. J'entre. Je prends une table dans le hall. On trouve curieux que j'apporte mon casse croûte, les repas étant gratuits. On m'offre du boeuf aux légumes avec une sauce d'une couleur étrange. Je prend le plat dans un bol en carton et l'offre à un itinérant. Il est content. Je m'étais tracé un itinéraire aujourd'hui dans le but de me trouver une nouvelle identité ou de nouveaux projets. La rue offre l'inspiration à ceux qui sont encore capable de marcher. Quelques organismes communautaires, des galeries en arts visuels, des cuisines collectives. J'explore. Les gens sont pas très riches dans les parages. Des commerces émergent ici et là tentant de répondre aux besoins. Des organismes d'aide aux immigrants sont présents. J'offre ma présence pour faciliter l'intégration. On n'accepte pas les québécois sauf quatre ou cinq déjà en place. Curieux. Je poursuis. Je participe à un café rencontre pour ceux qui se cherchent. Je suis l'un d'entre-eux. La vie c'est comme les montagnes russes. Je tente de remonter mon carrousel qui a largué les hauteurs pour un moment. J'ai besoin de chaleur humaine. J'en retrouve baignant d'humilité et de fragilité. La vie ne connait pas le vide. Une nouvelle identité m'attends au coin d'une rue peut-être. La rue est en moi. Je ne peux pas reconnaître cette nouvelle identité dans l'immédiat. Elle émergera ou je vacillerai. Le soir je médite. Je lis moins car trop d'histoires me portent, mon vase est déjà plein. Demain j'ai une autre rencontre fortuite. Il y a beaucoup plus d'hommes dans la rue. Les femmes ont davantage de réseaux. Elles savent davantage prévenir les coups. C'est une question de nature et de rôle. La photo d'une femme sur un site de rencontre ne tarde pas à être sollicitée peut importe ses traits ou son caractère. Le désert rejoindras les hommes insouciants et qui n'ont pas de chance. Les femmes compenseront leurs amours manqués avec leurs petits-enfants. Le pouvoir est restreint dans la solitude qui perdure. L'entonnoir est inversé pour les hommes. C'est comme ça qu'on en vient à dire c'est ça la vie. Je ne suis pas seul à qui le vase est plein. On marche pour en vider un coup. Il y a beaucoup de gens qui marchent pour oublier, ça paraît pas trop dans les visages mais on s'en doute. D'autres travaillent aussi pour oublier ou pour se donner un rôle. Seul l'amour en ce moment pourrait faire vaciller les choses. En attendant je traine mon corps alourdi d'un trop plein sur les trottoirs indifférents. Je ne suis pas utile donc je suis.

28 novembre |

Il se dit beaucoup de choses ces temps-ci dans les réseaux d'informations et les médias sociaux. Avec mon blogue j'en rajoute une couche de plus. Un fait divers a suscité mon attention dans un petit village des Bois Francs. Un litige a donné raison à la municipalité afin de démolir la grange-maison de Jean-Pierre. J'ai connu jadis cet ex-entrepreneur originaire de Québec. J'avais loué sa grange et deux petites maisons pour un weekend champêtre à Pâques avec un groupe. C'était mon tout premier forfait d'aventures que je réalisais pour Vert l'Aventure Plein Air. Déjà à l'époque les lieux étaient très rudimentaires et plutôt rustiques. Était affiché dans le prospectus de l'époque; "Pâques dans les Bois Francs à l'Auberge de la Belle Tranquilité". Il en coûtait 78$ pour trois jours et deux nuits incluant les déjeuners, les soupers et le guide. Jean-Pierre octogénaire aujourd'hui a toujours été un personnage marginal et indépendant. Les lieux sont très beaux et sauvages entre deux rivières qui coulent des journées tranquilles. Jean-Pierre avait ses racines dans le mouvement hippie. Il a tenté en vain d'empêcher la démolition de son havre de paix. La justice a eu raison de son argumentaire. Des règles étranges permettent de détruire son gîte pour des raisons de sécurité alors qu'il y vit seul pour finir ses beaux jours au milieu des champs.

Aux États-Unis il est très fréquent de voir ce style de maison délabrée.  La conformité et l'uniformité sont nos règles pour dicter nos façons de voir les choses. Il serait davantage approprié de faire du cas par cas dans certaines situations comme celle-ci. Je me souviendrai toujours de ce weekend à Pâques dans les Bois Francs. Ce fut authentique, dépaysant et bien différent de ce que l'on appelle la norm-alité. Lentement je me réconcilie avec la lecture étant plus concentré. J'ai cesser le cacao pur dans mes breuvages chauds. Déjà le café et le thé me sont contre-indiqués pour la nervosité qu'ils m'incombent, le cacao pris sur une base régulière m'est néfaste. L'Inesperée de Christian Bobin me ramène lentement à la réflexion profonde et le calme. Les premières pages me suffisent à reconnaître un être hautement spirituel. Cet essai est tout à fait mon genre de lecture. La vulgarité, on dit aux enfants qu'elle est dans les mots. La vraie vulgarité de ce monde est dans le temps, dans l'incapacité de dépenser le temps autrement que comme des sous, vite, vite, vite. J'avais un laisser-passer pour le Musée des Beaux-Arts aujourd'hui. Qu'une immense coquille vide au mur infiniment blanc. Très peu de choses significatives pour moi  dans ce mastodonte. Dans trois ou quatre ans on fera l'inauguration d'une autre salle. Je ne comprends rien à tout ça pour avoir visité quelques beaux musées américains. Les galeries chez nos voisins débordent de somptueuses peintures. Chez nous on aime le contemporain, le moderne, le neuf, les concepts nouveaux genres. Action ça tourne ! Ce soir c'est la pleine lune du gel et des castors, l'hiver approche.

27 novembre|

Trop tôt dans l'enfance j'ai côtoyé la souffrance, la misère et la mort qui ont fait celui que je suis devenu. Des traumas m'ont accompagnés toute ma vie essayant d'avoir une existence normale. Des deuils importants en passant par l'intimidation, la drogue, le manque de soutien, le décrochage scolaire, les difficultés d'intégration, le rejet et l'abandon ont parsemés mon existence. Le seul répit acceptable fut dans la création et le développement d'une micro-entreprise en loisir et tourisme qui m'a offert l'opportunité de me réaliser à plusieurs niveaux. Dans mon jeune temps le soutien n'existait pas dans mon entourage ni dans les institutions. La rue m'a élevé à la dure. Malgré le manque flagrant de support j'étais résilient ou quelque chose qui tient du miracle m'a soutenu. Je n'irai pas plus loin dans mon histoire car je n'ai pas trop le goût de réveiller tout ça. Les traumas se réaniment par certains événements et situations. Rien n'est simple pour moi ayant une sensibilité à fleur de peau. Les traumas se ravivent devant le rejet, l'abandon et l'exclusion. Dans ces situations les émotions sont vives et mon attitude adopte des moyens de défense vétustes tel l'isolement, les émotions excessives et la fuite. Les malaises peuvent devenir douloureuses et disproportionnelles en rapport avec la situation. C'est tout un témoignage que je fais ici. Jamais je n'aurais cru avoir le courage de me dévoiler ainsi. J'ai appris avec le temps qu'il est plus dommageable de ne rien dire. Mon vase est parfois trop rempli que j'ai l'impression de craquer de partout. Lorsque l'eau s'approchant d'un barrage devient trop haute, le barrage cède. Je peux affirmer que j'ai céder souvent d'un trop plein d'émotions et d'anxiété. Le miracle se manifeste par le fait que je sois toujours vivant. Mon destin aurait pu être pire; la prison, la morgue ou l'asile. Ma vie aura été une putain d'aventure parsemée de chemins tortueux et de pensées toutes aussi tortueuses. C'est pour ça que j'écris. C'est pour raconter mon histoire. En ce sens ça me fait l'aimer et l'accepter avec le recul que l'écriture propose. Depuis une semaine un feu de foyer virtuel orne mon téléviseur avec un crépitement authentique. C'est mieux que rien et ça compense largement. Le bonheur n'est certes jamais durable mais il est dans la façon de voir les choses.


26 novembre |

Je demande à deux jeunes asiatiques de quel pays ils proviennent. New York me répondent-ils. Pour eux il y a la grosse pomme et les USA. Ce dernier abrite selon eux les esprits étroits à part quelques villes sur la côte ouest. Un marocain me confit qu'il n'a aucun souci avec les juifs, il est éduqué et n'a pas fait la guerre. Je prends conscience que de toujours j'ai été un idéaliste. Il me fallait croire à autre chose que ce cirque auquel je devais me déployé. La condition humaine ne sera jamais parfaite ici ou ailleurs car nous connaîtrons la souffrance et la mort. J'ai trop souvent voulu fuir ces faits. Trop souvent j'ai porté des attentes trop élevées en rapport avec la condition humaine et nos schèmes. Nos plus grandes souffrances résident dans notre pensée. On pourrait croire qu'en vivant dans tels ou tels systèmes ou gouvernances le monde serait plus beau. Mais peut importe les grandes utopies, les rêves et les promesses d'un monde meilleur nous souffrirons encore. Certes un salaire universel offert à tous les habitants de la terre soulagerait de maux multiples. Cela ne ferait qu'amenuiser nos souffrances et non pas de les éradiquer. Ces sommes nous permettraient de vivre mieux en passant davantage de temps à s'entraider et s'aimer. Depuis quelques temps je laisse aux jeunes générations les grandes décisions, j'ai confiance en eux et je n'ai plus d'autres alternatives. Certains grands problèmes et enjeux m'étreingnent passablement. Je ne vois dans les politiques actuels qu'une redonnance assommante prônant des discours creux et populistes pour ne conserver que le pouvoir. Ce pouvoir est comme la vie, il ne peut être mis dans un placard. Sisyphe l'aura payé très cher. Ces politiques sont imparfaites à l'image des humains, comment s'en surprendre? Malgré toutes nos imperfections et faiblesses, la jeunesse rêve d'idéaux et c'est bien ainsi. Le monde a besoin de cette innoncence. Ensuite une fois que le système les assimilent il en ai fait d'eux. Nous sommes le système et il ne sera jamais parfait car nous ne le sommes pas. Telle est notre condition humaine. La vie des hommes offre un spectacle éblouissant d'un point de vue très limité. Parfois je crois vivre dans une pièce de théâtre enfreint de burlesque et de satire.


Malgré tout cette vie cruellement éphémère est belle. La mère et son enfant, les premiers pas et balbutiements du chérubin, les premiers baisers, les rêves de découvrir le monde, fonder une famille, acquérir une propriété pour y vivre. Tout cela est justifiable mais ne représente qu'un baume sur les souffrances futures car elles auront lieu tôt ou tard. En cela est le paradoxe des hommes et de ses contradictions. Elles se manifestent par sa rage et son espoir de vivre, sa capacité de se projeter en avant dans l'action. Je suis davantage dans les estrades ces temps-ci. Peut-être en est t-il rien ou j'ai tendance à me sous-estimé? Je dois déployé mon énergie à cibler mieux mes objectifs et de mieux définir mes besoins essentiels. Encore une fois je démontre trop de contrôle dans l'atteinte de mon bonheur alors qu'il est déjà présent ici et maintenant. Pourquoi je ne m'en tiens pas à cela? Qu'à cela ne tienne. Il est fort probable que ma véritable et principal ennemi soit la peur. Mais comment pouvoir la vaincre dans un monde si fragile et vulnérable. L'urgence de vivre est erronée dans l'interprétation que bien souvent on en fait. L'urgence de vivre doit se manifester en premier lieu dans la compréhension et l'acceptation de la peur. Qui craint de souffrir craint déjà de sa crainte disait Montaigne. Je quitte ce passage austère pour une méditation guidée bien méritée de Michel Dogma, le Grand Respir.


25 novembre|

Depuis quelques temps je prend plaisir à explorer le Vieux-Québec quelques jours par semaine. L'automne est la meilleure période pour s'y promener. J'aime l'hiver, la saison froide. Je n'ai pas toujours été de cet avis. J'ai beaucoup écris et lu depuis trois ans. Je suis en pause, l'inspiration fait défaut ou peut être bien que je suis dû pour vivre autre chose. Depuis une semaine je prends l'autobus, ça me plaît, je discute avec des gens. Ce qui m'inspire ces temps-ci c'est socialiser intelligemment, discuter, apprendre des gens. La cathédrale Ste Trinité de Québec ou Holy Trinity est la première cathédrale anglicane construite à l'extérieur des îles britanniques. Le marché de Noël allemand de Québec en collaboration avec le consulat général de la république fédérale d’Allemagne ont présentés un concert intime à la cathédrale du contre-ténor Nils Wanderer, accompagné de la pianiste Jennifer Szeto. Je ne me souvenais pas d'être entré dans cette église étant fermée la plupart du temps. Je reconnais, après avoir voyagé si souvent, que le Vieux-Québec possède une âme et qu'elle communique avec moi dans mes marches hebdomadaires. Je reconnais la chance d'y vivre à quelques kilomètres à pied. Je fus éblouis de ce magnifique concert. Assis sur la première rangée près du consul d'Allemagne et quelques dignitaires, rarement je me suis senti aussi bien devant un rassemblement musical. Un socle dorée avec un aigle impérial aux ailes déployées représentant la république d'Allemagne trônait près de l'autel. Il symbolise la force, la détermination et le courage. Écrire m'apparaît louable lorsque je vis des choses, des évènements ou des expériences. Ce chanteur possède un don, sa voix évocant le Moyen Âge m'a fortement inspiré. Divine journée, merci la vie.

22 novembre |

Le blogue sous sa forme actuelle de journal personnel existe depuis mai 2021, date à laquelle Vert l'Aventure Plein Air a interrompu ses activités après plus de 30 ans. C'est ma façon de garder vivant sa mémoire et la mienne en écrivant mon journal intime. Je n'ai aucune idée du nombre de lecteurs qui le visite. Pour satisfaire ma curiosité merci de me l'indiquer en m'écrivant : vertlaventure@videotron.ca ou sur ma page facebook.

21 novembre |

L'estime de soi est faite de quatre composantes: le sentiment de confiance, la connaissance de soi, le sentiment d'appartenance à un groupe et le sentiment de compétence. Depuis un mois je lis et écris moins. L'estime que j'ai de moi-même et la confiance que je me porte sont réduites depuis mon retour de voyage. J'éprouve moins d'intérêts et de motivation à lire. Je ne dois pas m'en faire outre mesure. J'ai fort probable autre chose à faire. Surtout me recentrer et méditer. Je me suis identifié pendant près de trente années à un groupe que j'ai créé y développant un très grand sentiment d'appartenance. Ce groupe a disparu avec une partie de mon identité. Je m'en suis créé une autre cette fois-ci sous l'apparence d'un nomade solitaire et réfractaire. J'ai cruellement appris que ce mode de vie est incompatible avec ma nature tourmentée et du besoin que j'éprouve à socialiser et entretenir quelques repères. Ma confiance en a pris pour son rhume passant d'un extrême à l'autre avec en prime une longue pandémie qui m'a coupé du monde un bon moment. Ma retraite a été tumultueuse comme le reste de ma vie, je ne dois pas m'en surprendre. Ma vie est et a toujours été qu'une putain d'aventure. Le rêve de la retraite s'est estompé dans une forme d'oubli, de vide, de perte d'identité et de sens. Un vent de panique et de déprime par dessus m'ont littéralement jeter par terre. L'énergie qui jadis me permettait de longue lecture s'est amoindrie au point d'y perdre ma concentration. Je fais mon introspection depuis remontant lentement dans un lâcher prise. J'ai vécu ce que j'avais à vivre, j'ai récolté ce que j'ai semé, pire aurait été n'avoir rien fait. Ma voix s'est affaibli avec le sens des mots énoncés. Ma confiance en moi s'est effritée amèrement. Je ne me reconnais plus ou plutôt celui que je croyais être. Qu'en est-il maintenant? Quel sera la couleur de mon prochain port d'attache, mon encrage dans ce désert perturbant et inconnu? Ma force réside dans la résilience, celle de poursuivre avec la vie qui m'est prêté devant l'adversité, devant ce vide ou du trop plein qui veux s'abreuver de mon sang. De petits miracles jailliront j'en suis persuadé, parfois minuscules, parfois anodins mais toujours révélateurs. Ce n'est pas ma première déprime mais celle-ci m'apparaît plus difficile à surmonter. Je ne dois pas me presser dans la tourmente et mon désir de triompher à nouveau. Tout est dans ma façon d'envisager les évènements. Il est sain je crois bien de reconsidérer sa trajectoire de temps à autre. Cela ne s'effectue jamais sans heurt. Il y a des étapes de vie plus difficiles que d'autres, je viens d'en franchir toute une. Tout est dans la perception, la souffrance va me transcendé. Ce qui m'attriste le plus c'est de franchir ces étapes importantes en solitaire. En cela ce n'est pas un échec total mais une demie victoire, la vie n'étant pas rectiligne. Je contrôle si peu de choses.

14 novembre |

Dans le passé j'ai intégré le groupe Hommes Québec sur quelques années. Ce groupe de développement personnel a été créé par le défunt Guy Corneau psychologue. C'est un réseau extraordinaire mais la confiance entre les participants doive prévaloir, ce qui n'est pas garanti. Un groupe est un microcosme de la société avec le meilleur et le pire. Un groupe est autogéré par huit participants maximum avec des règles à respecter. Au retour de mon périple dans l'ouest américain j'ai refais une demande dans le but de réintégrer un groupe. Hier je fus invité. L'énergie n'a pas passée avec quelques-uns des hommes présents, j'ai quitté rapidement. Un groupe semblable est thérapeutique lorsque les bonnes vibrations sont au rendez-vous. Je ne suis pas du genre batailleur, je préfère me défiler devant l'adversité. Parfois c'est préférable d'autres fois il fait tenir tête en affrontant la mecace lorsqu'elle devient inévitable. Je prend conscience de ma fragilité dans les relations humaines. Je suis très farouche et ne fais peu de compromis lorsque je ne me sens pas à ma place ou en situation de conflit. Ma réaction est la fuite ce qui n'est pas toujours le meilleur réflexe. Toute ma vie aura été marquée par la difficulté de m'intégrer socialement. Malgré cet exercise j'ai besoin de socialiser. Ce soir je médite aux chandelles. Ça se passe bien. J'aime le silence des froides saisons. Je n'y croyais pas jusqu'à tout récemment. Je fais tout ce qui m'est possible afin d'avoir une vie équilibrée malgré le fait que je sois seul. Parfois je ne dis aucun mot de la journée, c'est pas toujours facile mais je sais m'adapté, je n'ai pas toujours le choix. Je ne comprends rien, c'est mieux ainsi.  Accepter ce qui et avec parcimonie est nécessaire. Méditer c'est observer ses pensées sans jugement et sans aucune tentative de contrôle. Les pensées passent comme les nuages dans le ciel. Vient ensuite la respiration volontaire de la pleine conscience. Le calme et la paix s'émiscent lentement. Mon objectif est de méditer trente minutes et plus par jour. Ce rituel devient primordial pour une vie équilibrée sinon l'esprit cherche à compenser vers des futilités et des distractions. L'énergie vitale devient alors altérée. Le piège est de cesser de méditer lorsque tout va bien. Om manah shivaya est un mantra à répéter plusieurs fois par jour. Les vibrations qu'apporte un mantra favorise le calme et la sérénité. J'en ai besoin ces temps-ci. Quelques nouveaux arrivants m'ont adressé la parole avec compassion. C'est apprécié. Cette nuit j'ai fait un cauchemar épouvantable au point de devoir me lever quelques minutes. J'y voyais le suicide d'un vieil ami qui aujourd'hui est très malade. Le subconscient possède une mémoire vertigineuse et effrayante. 


13 novembre |

Le Dieu contemporain est le téléphone. Il est partout. Il épie, guette, raconte, séduit, influence et plus encore. J'éprouve envers lui un sentiment d'amour et de haine, une dépendance troublante. Les gens ont besoin d'être écouter, d'avoir de la reconnaissance, d'être approuver auprès des leurs bien souvent avant eux-mêmes. Je dois me discipliné de plus en plus pour éviter les nouvelles qui m'assaillent sans cesse. Il m'est impossible de me couper du monde. Le monde change rapidement. Je ne le reconnais plus certains jours. Ça va très vite. J'ai l'impression que l'on est en perte de contrôle, que l'identité se faufile dans la banalité. Les jeunes auront beaucoup à faire. Je me sens négatif pourtant il y a de belles choses dans la vie, elles sont d'ordre naturel. Ce que les humains en font me désole. On dirait une grosse mascarade remplie d'absurdité. Le mieux qu'il puisse m'arriver est méditer. J'ai l'impression d'avoir fait le tour du jardin mais je sais bien qu'en mon fort intérieur que c'est faux. Voici le paradoxe de la vie. Je dois apprendre à me tenir tranquille à l'intérieur d'une espèce d'immobilité croissante. Ce sont des pensées qui viennent avec l'âge peut-être. Que reste-t-il de mes rêves qui s'estompent dans l'indifférence et le vide? Je voudrais afficher de meilleures couleurs, c'est difficile, je m'enlise. La réalité est fausse à travers mes perceptions. La réalité est physique, mathématique, scientifique. Le reste ne sont que des histoires pour se donner du courage, des convictions et des appartenances qui ne riment plus. Tout tourne en rond inlassablement. Pour donner du sens à tout ça je dois médité, cessé de réfléchir, de me réfléchir. Je suis un être blessé, c'est ainsi. Mes propres pensées me blessent je reconnais. J'ai souvent l'impression d'être dans un mauvais film. Il me semble loin déjà le temps où je travaillais. Je m'affaisse dans une bulle qui rétrécit à vue d'oeil. Pourtant ce n'est pas parce que j'ai cessé d'explorer. Le problème viendrait-il du fait de vouloir trop embrasser ? Le problème ne vient-il pas du fait de ne pas rester tranquille à la maison par peur de mourir d'ennui? Montrer sa vulnérabilité peut être un risque. Ça dépend des circonstances. Montrer sa peur à un chien risque d'être encore pire. Je ne m'avoue pas encore vaincu mais je ne reconnais plus les batailles auxquelles je participe. J'ai beaucoup aimé la diversité, le changement et battre en retraite la routine. Mes forces ne me permettent plus autant d'audace et de force. La vie est si fragile.

11 novembre |

En marchant en ville je vois des gens que j'ai connu jadis et qui vieillissent mal. Accablés de maux divers parfois je peine à les reconnaître. J'ai passé une semaine troublante. Un voisin avec lequel dans le passé j'ai eu une altercation a récidivé en me proliférant des insultes. Sa femme est décédée, il est à la retraite. Lorsqu'il sort de chez lui c'est pour acheter alcool et cannabis. J'ai tenté à maintes reprises de lui tendre la main sans succès. La police a ouvert un dossier, des agents de sécurité de mon immeuble sont allé le rencontrer lui demandant de ne plus m'adressé la parole. Presqu'au même moment une conductrice avec la rage au volant m'a presque frappé en hurlant dans un stationnement d'un centre commercial. C'est une semaine chargée d'émotions et j'en passe. Aujourd'hui je suis allé comme à tous les weekends dans le Vieux Québec me détendre et prendre des clichés. Des étrangers peu farouches me saluent chaleureusement lorsque j'affiche ma disponibilité. C'est plutôt facile d'entrer en contact avec plusieurs d'entre-eux. Une  newyorkaise franchement agréable avec son magnifique sourire s'est entretenu avec moi un quart d'heure. C'est pas pour rien que j'ai fait mes études en tourisme au collège. J'aime les gens avec cette belle ouverture. Lorsque je croise des québécois dans les lieux publiques il n'y a jamais ou peu d'interactions significatives voir même de salutations. Cela m'attriste de me sentir étranger chez moi. Mon sourire auprès de mesdames est la plupart du temps perçu comme une menace ou une intrusion, je n'y comprends rien. On dirait que pour plusieurs ça prend un cadre spécifique et encore. C'est dommage car chaque journée de solitude excessive me semble être du temps perdu. La solitude est une chose nourrissante lorsque désirée. Pour mettre du soleil dans ma journée je cuisine, ce soir je vais à un concert de musique.

7 novembre |

L'actualité me déprime littéralement. À la radio je n'écoute que la musique classique ou relaxante. Il y a longtemps je syntonisais Radio Galilée. Je me suis mis à l'écouter de nouveau pour valider mon intérêt actuel. C'est fort probable le seul endroit dans les médias où l'on appronfondi la spiritualité. La base de cette chaîne est fortement catholique. De la musique intéressante à mes oreilles agrémentent les discussions à caractère philosophiques et sprituelles. Cela fait effet d'un baume sur tout ce que l'on entend ailleurs, divertissements, actualités, etc... Beaucoup de sujets qui prônent dans les médias sont associés aux divisions et à la compétition. Peut être est-ce ma propension à voir le côté sombre ? Il n'y a pas de publicités dans cette radio communautaire ce qui attire mon attention dans un premier temps. Ensuite on rejoint beaucoup de pauvres gens que plus rien d'autres ne s'attachent à eux. Je suis athée. Je pense parfois au type l'autre jour rencontré sur la rue qui me demandais si j'étais spirituel ou matérialiste. La plupart de ce qui se raconte sur les médias sont d'ordre matériel. Très peu de temps d'antenne n'est proposé à la spiritualité. À Radio Galilée, les accompagnateurs qu'ils soient spirituels, philosophes, théologiens ou croyants se relaient dans une lenteur appréciable. La plupart des réseaux de télécommunications reposent sur les publicitaires d'où émergent le caractère matérialiste de ces programmes. Tout file à une vitesse inouïe voir étourdissante. Dieu ne fait pas parti de ma gang mais les discussions et les réflexions diffusées me rejoignent en parti touchant ma sensibilité. Tout cela contribue à mes nouvelles explorations. Les divertissements matériels proposés ailleurs suscitent en moi peu d'intérêts. Samedi je vais à un concert de musique dans une église que j'affectionne sur la Grande-Allée, St Dominique. La musique des Voltigeurs et du 22ème Régiment seront à l'affiche pour une longue prestation. J'ai tellement besoin de calme que je me dois de restreindre les mauvaises nouvelles. Cela provoque chez moi des vibrations négatives et je n'ai aucun besoin de cette énergie si je peux m'en dispenser. Ce récital se pointe au bon moment. Dans mon livre de chevet ces temps-ci on décrit le monde absurde de la compétition que l'on habite. Écrit conjointement par Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, l'entraide ou l'autre loi de la jungle est admirablement bien écrit. Je prends conscience de l'intense compétition qui m'habite depuis longtemps qui a généré trop de stress en moi. La compétition est saine mais poussée à l'extrême entraîne un stress intense. Les animaux l'ont bien compris ne chassant pas 24 heures sur 24. C'est l'entraide qui devrait prendre le relais de la compétition, ce n'est pas ce que nous révèlent les médias. J'ai vraiment voulu gagner à être le premier, le plus intelligent, le plus attrayant. Ça n'a plus aucune importance aujourd'hui, à quoi ça sert d'être sur le podium tout seul ? Les récessions, les échecs et les épidémies nous mettent en face de la réalité, c'est à cela qu'elles servent afin d'agir mieux en conséquence. Le premier pas c'est de se pardonner en prenant soin de soi. Ça peut paraître un geste égoïste prendre soin de soi mais c'est l'ultime devoir que l'on possède dans un monde en déroute.

6 novembre |

La mode est au messages préfabriqués sur les médias sociaux. Il y a tellement de choses qui se disent et autant dans les communications et sur internet. Nous sommes littéralement inondés et je contribue avec mon blogue à en rajouter davantage. Les tendances actuelles sont de remplir le vide, de faire quelque chose à tout prix, de parler beaucoup.  Pour plusieurs la dépression ou la maladie est aux aguets en arrêt de travail. Vivement retourner sur le marché du travail, faire du bénévolat ou des activités à s'étourdir. C'est curieux mais c'est lorsque je n'ai rien à l'agenda que les meilleures idées émergent. Le refuge que représente l'écriture quand il n'y a plus d'espace où habiter devient un question de survie. Dans un autre registre je m’intéresse par le fait qu’on considère toujours que les locataires sont là temporairement pour, un jour, acheter et acquérir une propriété, Laurence Gagné en parle notamment dans son essai s'évincer, écriture et démantèlement. S’ils demeurent locataires toute leur vie, ils entrent dans une sorte de marginalité, dans un statut de gens qui ne sont pas parvenus à la réussite sociale.

5 novembre |

Parfois je vois le verre à moitié vide au lieu du contraire mais j'y travaille. En prenant ma marche quotidienne sur les Plaines d'Abraham je rencontre souvent Socrate. C'est le nom que je lui donne car je ne me rappelle jamais de son prénom. Socrate est un gourou prêchant ses sermons à qui veut bien l'entendre. J'ai parfois de la difficulté à le suivre dans sa bonne humeur déconcertante. Il est un jovialiste heureux qui marche la tête haute scrutant les interlocuteurs intéressés. Chaque jour je dois faire des choix et j'ai décider de minimiser mes interactions avec lui. À chaque rencontre j'ai l'impression de participer à une conférence d'une longueur intermittente. Il se donne des hauteurs de moralisateur qui ne me convient pas tout le temps. Enfin qui a dit que la vie est facile. Je n'ai jamais vu cette note de cette nature dans ma boîte aux lettres. J'ai souvent l'impression de gravir des montagnes à chacun de mes respirs. Par chance que mon blogue existe, un lieu qui m'appartient. Hier j'ai joint un groupe Facebook sur les français vivant à Québec. Ils sont plus de 14,000. Je veux partager mes meilleures photographies avec eux et quelques messages occasionnels. J'aime bien les français. Quelques-uns d'entre-eux ont été particulièrement significatifs dans mon cheminement, j'en suis reconnaissant. J'ai accompagner des cyclistes et randonneurs québécois et américains en France et dans plusieurs pays d'Europe et ailleurs dans le monde. J'aime la culture française et leur éducation. Égalité, fraternité, liberté. La France à la différence du Québec c'est qu'elle est fut un pays colonisateur. Ils n'ont pas le profil de colonisé que l'on traînent ici depuis des lustres. Avoir quelques échanges avec eux stimule mon intellect. La plupart conversent admirablement bien et prônent une certaine rigueur en matière de communication.  Mon opinion sur le sujet est à prendre ou à laisser. Pourquoi pas me disais-je joindre ce groupe. Au retour à la maison à ma grande surprise mes images ont été supprimées dans le groupe. J'ai vécu la même chose dans un groupe d'une autre nature. Probablement que mon destin a voulu que je prenne une route différente. Enfin je quitte ces groupes virtuels pour naviguer sous d'autres cieux. À chaque jour depuis des mois je m'adresse à des étrangers sur la rue. On dit que les québécois sont chaleureux et hospitaliers mais qu'après les salutations d'usage les portes se referment abruptement et souvent dans le malaise. Chacun a droit à son opinion, j'ai la mienne. Je trouve que les étrangers qui émigrent vers une nouvelle terre d'accueil ont beaucoup de courage et d'audace. Rien n'est totalement noir ou blanc, j'en conviens. Être critique c'est aussi être réaliste, c'est tenter de comprendre, de réfléchir et d'observer le monde autour de soi et en soi.

4 novembre |

Si je n'avais pas fais de sport et plus tard lire et écrire je serais devenu fou. On s'entend que rencontrer une femme à 25 ou 35 ans ce n'est pas la même chose qu'à 65 ans. Un ami m'a convaincu de m'inscrire à Tinder. Il n'y a personne en bas de 100 kilomètres à la ronde en recherchant une femme entre 55 et 62 ans. Ce qui me semblait un jeu d'enfants ne l'est certes pas. Le système me propose toujours de mettre plus d'argent pour obtenir de meilleurs résultats. Bien entendu que tout ça sera relayé aux oubliettes si dans une semaine aucune propositions ne se présentent. Ce qui est injuste dans ce système c'est que les femmes ne paient pas. C'est ainsi que ça fonctionne dans ces applications de rencontres. Tout cela a bien été étudié pour amasser le plus de sous possible. En me promenant au soleil près de chez moi je ne vois que des gens avec des grosses têtes, c'est-à-dire préoccupés. Tous dans leurs bulles respectives. Ainsi va le monde. L'espace commun se définit beaucoup par le matériel aujourd'hui. C'est pour ces raisons que l'itinérance prend de l'ampleur, l'isolement social, la violence, le suicide et les maladies mentales. 

Les prochains grands changements sociaux, économiques et culturels viendront des changements climatiques et de l'intelligence artificielle. On ne sais quand et comment mais une chose est certaine c'est que ça va donner un grand coup chez les humains et leurs cultures. Pour le meilleur ou le pire, personne ne sait mais l'intelligence artificielle se met en place rapidement. Les emplois ne seront plus jamais les mêmes. L'adaptation sera cruciale et surtout l'utilisation que l'on en fera. Les plus jeunes qui n'auront pas connu autre chose regarderont le passé bien étrangement. Il y aura une rupture. Ainsi va le progrès comme on dit. Si je suis et demeure seul pour le moment je dois m'adapter, c'est l'ultime recours que j'ai en ma possession. J'ai tellement essayé de réseauter par différent moyens que je suis devenu las et que parfois je perd confiance. Qu'en est-il de nos identités, de la mienne particulièrement ? Elle a eu tellement de difficulté à se définir à l'adolescence que j'en éprouve encore des séquelles. À mon époque il n'y avait pas d'éducateurs spécialisés ni de travailleurs sociaux. Même avec les appuis nécessaires rien n'aurait été garanti. Mon identité a fait défaut longtemps au point de me sentir étranger à moi-même. Alors je m'en suis créé une de toute pièce, celle de l'aventurier intrépide et téméraire. J'ai réussir à vivre de l'aventure et survivre en elle jusqu'à la retraite. C'est une solide victoire mais à quel prix. C'était ma seule solution, je n'ai aucun regrets. Tous les modèles pour moi ont fait défaut. L'identité est un grand sujet. Il est intéressant d'aborder ce thème. Mon identité depuis quelques années prend racine dans l'écriture et l'image. J'ai toujours aimé m'asseoir sur les places publiques pour observer les passants. Je tente de percer les images qui défilent à mes yeux. Ce spectacle est bien souvent étrange tout comme la plupart des humains dans leurs agitations. J'éprouve de plus en plus de satisfaction à écrire, prendre des photos, réfléchir librement. Hier j'ai contacté une ancienne connaissance en l'invitant à prendre un café. Elle a un copain, un travail et s'occupe de sa famille, bref elle n'est pas intéressé. Je pourrais interprété cela comme un rejet. Elle termine en m'écrivant que j'avais de la chance d'avoir autant de temps libre. C'est ce que je retiens. Oui je me sens heureux et libre. Ma décision est que lorsque le besoin de parler ou d'exprimer avec les humains deviendra nécessaire, en leur absence j'écrirai en ponctuant avec de sages lectures. Je compenserai ainsi et parviendrai du mieux que je peux à un équilibre satisfaisant en attendant d'autres stimuli. Si les fugues de ma jeunesse provenaient du besoin de ventiler, de me valoriser et d'apprendre, aujourd'hui ce schème n'a plus autant de signification. Cette étape importante est celle de mon identité forgée au fil des années est arrivé à son terme. Cette curieuse identité est à reconsidérer moi qui me croyais un éternel aventurier. Je continuerai à l'être au fond de moi mais en utilisant d'autres moyens pour rétablir le précieux équilibre.

3 octobre |

Je me suis senti mal à l'aise ce soir en allant à une soirée sociale dans un bar de Ste Foy. J'ai rencontré d'anciens clients de ma défunte entreprise. Ils étaient les derniers que je voulais voir. Ensuite les gens présents m'apparaissaient pour la plupart teintés de gris et de beige. J'avais l'impression d'être projeter vingt ans en arrière et de régresser. De plus les gens semblaient bien se connaître de là la difficulté d'intégration. Tant mieux pour eux. Enfin j'ai quitté rapidement sans aucun espèce de remords. J'aurai eu le courage de vérifier où j'en suis là-dedans. J'ai bien changé, j'en prends conscience. Je n'ai plus aucune motivation envers ce genre de groupe ayant donné amplement dans le passé. Je suis ailleurs et c'est bien ainsi. Cela ne m'empêchera d'expérimenter d'autres avenues. Il y a davantage de groupes fermés aujourd'hui qu'auparavant. Les gens sont plus conservateurs, plus sélectifs. J'ai l'impression  que plusieurs de sentent en sécurité lorsqu'ils sont en contrôle dans leurs bulles familières. Les meilleures rencontres, bien souvent, sont soit avec nos amis ou avec des groupes spécifiques basés sur des intérêts réciproques de cheminement personnel ou d'ateliers de croissance. Plus un groupe est grand et plus la moyenne d'âge mental des individus diminue. Je ne prétend détenir la vérité, ce sont seulement mes constatations, chaque groupe culturel étant distinct. Je sais bien que je fais pas mon âge, c'est génétique et quand je veux, je sais m'occuper de moi. Je trouve difficile de m'intégrer dans un groupe, m'identifiant peu, c'est mon problème. Mon enthousiasme pour le vanlife ayant passé je vais passer à autre chose sous peu je le ressens mais ce n'est pas urgent.


Résilience

2 novembre |

Expiration, inspiration. Je revisite lentement la pleine conscience. Chandelles, ambiance feutrée, silence profond. Je crois aier la saison froide qui me convie aux voyages intérieurs. Je n'ai plus aucune envie de voyager pour les prochains mois car j'ai rendez-vous avec moi-même ici et maintenant. Hier j'ai croisé une ancienne connaissance qui pratique le chamanisme. Il est fils d'une famille aisée et bourgeoise. Ses propos en rapport avec la vie après la mort m'ont frigorifié. Il a porté un jugement sévère me traitant de matérialiste, rapidement je me suis distancié de lui. Je n'ai pas besoin de ça dans ma vie et je n'ai pas suffisamment de liens pour lui permettre cette attitude grotesque et hautaine. Invraisemblablement je rencontre peu longtemps après un ami d'enfance avec qui j'ai eu de bons rapports. J'ai conscience que j'ai bien cheminé. Je m'enracine de plus en plus dans mes convictions et le positivisme. Plus je serai soucieux de ma personne et plus mon mal d'amour sera comblé. Sans jugement ce soir je m'apaise lentement vers l'essentiel. La paix et la réconciliation dissolvent le surplus d'adrénaline de la dernière saison. Après deux mois de retour je revois encore le paysage défilé. Un ami français qui habite la Bretagne m'a appelé. La lumière hivernale se reflétant dans la neige lui manque. Je suis davantage en contact avec le monde que je crois l'être. Ceci est l'une de ma plus douloureuse distorsion. Il m'est difficile de cesser de me projeter dans le temps, de ressasser le passé. Il est difficile d'accepter ce qui est pour ceux qui sont blessés. Cela appartient aux idéalistes. Il est difficile d'accepter les souffrances surtout lorsqu'on a vécu avec elles trop longtemps. J'ai cruellement négligé ma véritable identité au point parfois de fuir qui je croyais être. Mon identité a eu des ratés à l'adolescence. Deux personnages m'habitent, le moi véritable rempli d'amour et de paix et l'intrus, cet égo malsain qui ne cesse d'exprimer peurs et remous. La méditation arrive au bon moment ici et maintenant. Je tend vers ce précieux équilibre qui attira vers moi l'amour, celui envers moi-même dans une ième récidive. Demain j'ai une activité sociale en groupe, c'est la grande aventure. Quelle sont mes attentes? Probablement combler des besoins légitimes de base essentiels tels la reconnaissance, l'appartenance et l'amitié. Chaque seconde de sérénité et d'ouverture dans ma vie et envers la vie est un précieux cadeau.

31 octobre |

Il ne suffit que quelques mots pour que ton chemin s'éclaire. Hâte toi, hâte toi de les prononcer disait Walt Whitman. Robert Lalonde dans son dernier recueil la reconstruction du paradis, fait l'éloge de ce grand auteur américain. La maison de Lalonde a brûlée en 2018 qui après ce désastre tente ardemment de reprendre goût à la vie lui et sa conjointe Cet auteur québécois écrit de façon magistrale. Il m'était inconnu jusqu'au moment de le découvrir dans la boîte à livres. Je suis en admiration devant son bouquin éloquent. Depuis mon retour de ma grande épopée dans l'ouest américain, je me suis lentement rééduqué de mon antre. D'imaginer sa maison partir en fumée me laisse songeur. Tout chez moi est d'une propreté vigoureuse presque obsessionnelle. Je reprends ma posture hivernale dans mon délicieux fauteuil en laissant planer mon esprit librement. J'ai gagné aujourd'hui une paire de billets pour le théâtre, curieusement la pièce s'intitule pompiers et pyromanes. Depuis quelques temps une partie de moi s'est envolé en fumée, c'est pour cette raison que cette lecture m'interpelle. De petites joies refont leurs apparitions dans une douce et réconfortante routine. Il est souvent bon de chuter... affirme Whitman, il faut accepter de perdre la bataille comme de la gagner. J'attendais une parole limpide et une main qui m'indiquerait la voie à suivre. Je me suis égaré sérieusement dans ce dernier voyage. Je fus tellement occupé par le monde qui m'entourait que j'ai négligé celui qui vivait en moi. Le plaisir est immense de me retrouver, sachant fort bien que l'être qui n'habite n'est plus le même. C'est à cela que sert l'aventure. Einstein disait que la vie est comme une bicyclette, qu'il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.

27 octobre |

Je suis positif en lien avec mon récent cheminement professionnel, en ce sens j'ai bien réussi. J'ai su conservé mon logement dans un quartier que j'adore depuis près de 30 ans. En ce sens j'ai fait le bon choix en démontrant de la stabilité. J'ai vécu selon mes moyens sans m'endetter, en cela j'en suis fier. J'ai su me conserver en forme. J'ai développé une créativité ininterrompue me remettant en question sur le plan professionnel du mieux que j'ai pu et avec les ressources à ma disposition. J'ai développé au fil du temps des atouts tels l'écriture et la photographie pour ne nommer que ceux là. J'ai développé au fil du temps des qualités sociales, artistiques et entrepreneuriales. J'ai dépassé mes limites sans cesse dans mon entreprise en m'adaptant du mieux que j'ai pu contre vents et marées. J'ai réalisé tous mes grands projets de voyages et ils étaient fort nombreux. Je suis résilient et courageux. J'ai oeuvré à contre courant toute ma vie ce qui a fait de moi un être unique et original. J'ai été au bout de mon rêve à la retraite avec l'acquisition d'un véhicule aménagé en expérimentant le vanlife au maximum de mes capacités. Je suis fier des quatre dernières années à bourlinger avec le campeur à travers l'Amérique. Le véhicule est toujours là en excellente condition et me servira encore pour les années à venir de façon plus modérée. Je fus un travailleur autonome ce qui m'a permis d'acquérir confiance en moi tout en faisant l'acquisition de multiples expériences. J'ai démontré et encore aujourd'hui une grande ouverture d'esprit. Je suis économe ce qui m'a permis de demeurer indépendant jusqu'à la retraite. Je suis conscient positivement de mes acquis. Je suis plus fort que je crois l'être. J'ai réussi à maintenir une saine alimentation en redoublant d'effort depuis quelques temps en perdant dix livres. Je me suis inscris à nouveau au gym après une absence de quatre ans. J'ai su en toute humilité demander de l'aide du mieux que j'ai pu dans les moments opportuns. Mes forces et mes qualités sont nombreuses telles la capacité de me remettre en question, savoir rebondir, prendre soin de moi, avoir une certaine discipline et être indépendant. En ce sens je suis résilient. Je suis fier d'avoir franchi le seuil de la retraite en bonne santé physique et en ayant respecté mes objectifs financiers. Tout ceci représente l'aspect positif de ma personnalité et de mes réalisations. Cet exercice est sain et me permet de mettre en relief le meilleur de moi-même. J'ai toujours été très actif mais depuis quelques temps j'ai appris à me poser dans la gratitude et la reconnaissance. Merci la vie est le mantra que j'ai adopté.

25 octobre |

Élevé en partie par mon père adoptif qui était journaliste et d'une mère qui est devenue aveugle à mes dix ans, il n'est pas étonnant que je suis doué pour la communication écrite et visuelle. Le goût du voyage et de l'aventure proviennent du fait de vouloir fuit la réalité que j'habitais. Ces fugues m'ont permis d'accumuler des expériences tout en créant ma propre entreprise. Je réalise depuis peu les forces créatrices qui m'habitent. Ma motivation en ce sens m'amène à solliciter un emploi à temps partiel dans le domaine des relations publiques. Ce secteur regroupe les agences de presse, le marketing et la valorisation des entreprises privées et publiques. En entrant dans l'une de ces entreprises cette semaine j'ai rapidement compris que j'y avais ma place. Une à deux journées par semaine de travail rémunéré suffise pour développer mes forces créatrices et ma motivation. Des équipes jeunes et dynamiques y travaillent dans un décor inspirant de bon goût et d'avant-garde. Je viens de faire mes premiers pas aussi à l'intérieur de communautés virtuelles de d'activités sociales pour célibataires faute de mieux. J'ai adopté par la même occasion quelques sites de partage de photographies. Je ne dois pas baisser la garde même à la retraite. Je tiens à rester actif en contribuant à la communauté tout en respectant mes limites. Je deviens ainsi Mario 2.0 dans sa toute nouvelle version.

23 octobre |

Le gym où je m'entraîne est situé dans un petit collège privé qui offre un enseignement de grande qualité. La moitié des étudiants proviennent de différents pays, du jamais vu dans cet établissement scolaire. À chaque séance je discute avec quelques-uns d'entres-eux. Je débute souvent par demander de quels pays ils proviennent. Aujourd'hui je me suis adressé à une jeune algérienne en lui parlant de la Palestine. Elle c'est mise à parler longuement et soudainement elle a fondue en larmes. J'ai bien compris qu'elle était très émotive mis à part la cause palestinienne. Elle habite Québec seulement depuis deux mois seulement. J'ai interrompu cette discussion lui disant avoir déjà été chez les Berbères au Maroc et en Turquie et que j'avais été enchanté par ces peuples au grand coeur. Autrefois les juifs, les chrétiens et les musulmans vivaient ensemble en paix, se respectant les uns les autres. Les grandes périodes de colonisation ont divisée les peuples. Je suis heureux de me retrouver dans ce petit espace avec ces jeunes. On est très loin ici des 11,000 étudiants du Cégep Ste Foy. Seulement 1,200 étudiants sont inscrits à ce collège privé. L'argent ne fait pas le bonheur mais ça aide largement. Le thème de l'intégration me tient à coeur pour avoir souffert d'un manque criant de ressources dans mon adolescence. J'ai travaillé près de 30 ans auprès d'une agence spécialisée en accueillant des randonneurs, des gens esseulés et des voyageurs. J'en sais quelque chose. Néanmoins je suis très incommodé devant la maladie, l'ignorance et la violence. C'est dans l'action que je me suis réalisé. À l'âge de la retraite je m'apaise. Je me surprends d'être assez cérébral depuis quelques années en considérant mon goût pour l'écriture et la lecture. Je suis davantage équilibré, le début de la sagesse assumée. J'étais travailleur autonome mais avec une retraite en santé je me sens plus autonome, plus libre. Toutefois je n'ai pas toujours conscience de cette liberté. Cette dernière s'affirme davantage par son absence. La présence stimulante de l'autre me manque mais j'y travaille. Pendant tout ce temps j'étais occupé à gagner ma vie dignement. Je peux admettre humblement dans l'accalmie que je vis présentement; veni, vidi, vici du latin qui signifie; je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu, exprimé par Jules César. Je m'identifie à cette fameuse expression. Ma curiosité est immense que je n'aurai point de répit pour la suite. Rien n'est acquis toutefois. Le repos du guerrier ou de l'artiste dépendamment de l'angle que l'on regarde ne possède que peu de répit.


22 octobre |

Dans les guerres ou les crises économiques ce sont les plus démunis qui en subissent les conséquences en premier lieu. Ce matin dans les médias le sujet des gens vivant dans leurs véhicules est relaté. Tout a été si rapidement depuis la pandémie. Je n'arrive pas à croire que nous en sommes arrivés là. Le Québec pourtant reconnu pour ses mesures sociales ne répond plus à la demande. Je suis très sensible à ce sujet. Fort probable que plusieurs d'entres-eux étaient mal préparés mais comment peut-on se préparer lorsque l'on se fait évincé par son propriétaire. Les liens de confiance envers la société se tarissent. L'arrivée massive de nouveaux arrivants a changé le portrait au Canada, dans le monde occidental et dans les grandes cités. Les pays riches étaient mal préparés pour accueillir autant de nouveaux arrivants. Le choc des civilisations sera cruel par une sélection naturelle éliminant les plus faibles. Des profiteurs et des magouilleurs sans aucune espèce de considération pour les pauvres gens ont pris le relais afin de s'enrichir de façon désinvolte. J'ai passé une année complète dans mon véhicule sur les trois dernières années. Je peux comprendre le désespoir de ne pas avoir un toit sur la tête. Aujourd'hui je remercie mes anges gardiens d'en avoir un. Ces temps-ci j'ai tendance malheureusement à ne percevoir que les choses qui vont mal; la guerre, la misère, la pauvreté. Comment faire pour se mettre la tête dans le sable lorsque tout bascule autour de moi malgré le fait que je vis au bon endroit. La semaine dernière en discutant avec des étrangers de par le monde je réalise la chance de vivre ici. Je souhaiterais observer davantage d'élan de solidarité et de voir la transformation de ce monde à la dérive basé principalement sur l'argent. Les communautés virtuelles que Facebook proposent, je n'y crois pas. Pourquoi faire des courses me réjouis autant en deçà des relations interpersonnelles depuis quelques temps? Que peut m'offrir les relations interpersonnelles dans un contexte de méfiance et d'individualisme excessif. Je crois qu'ils nous manquent la volonté d'y parvenir comme si la solidarité se manifeste seulement en cas de crise extrême. Depuis les années 50 le Québec a vu la plus prestigieuse croissance de son histoire. Le monde ne sera plus jamais ce qu'il était, qu'on se mettre à l'évidence. Les problèmes dans le monde actuel provient du fait que des groupes d'individus amassent des richesses incommensurables et qu'ils ne sont pas prêt à céder une parcelle de leurs pouvoirs en modifiant le modèle en place. Dans le dernier film de Martin Scorsese, la note américaine on se désole du génocide des indiens de l'Oklahoma au début du XXème siècle. Des choses similaires se déroulent sous nos yeux aujourd'hui avec les plus démunis de la société. Pour terminer cette sombre page je terminerai en disant qu'où il y a de la vie il a de l'espoir.

21 octobre |

Je suis rassasié de voyages pour le moment mais pas de poser mon regard sur le monde. Je n'éprouve peu d'enthousiasme à voyager seul ces temps-ci. J'adore le cinéma en après-midi lorsque la salle est presque vide. Enfant, ma mère adoptive me donnait des sous pour aller voir un programme double au cinéma Odéon de St Roch. C'était à l'emplacement actuel du YMCA. L'argent servait pour prendre l'autobus, le cinéma, les hot-dogs et les friandises. C'était ma plus belle sortie même si j'étais seul. Pour un moment je l'oubliais. J'aime passionnément les bons films, le dernier de Martin Scorsese est un chef-d'oeuvre de même que Oppheimer. C'est lorsque le film me reste dans la peau pendant des jours que je reconnais la magie du troisième art. J'aime les drames historiques ou biographiques. Je n'apprécie guère le théâtre, les comédies et les mélodrames à la télévision. Les spectacles d'humour ne me font pas rire et les téléromans je m'en passent volontiers. Ma vie est bien tranquille c'est temps-ci, c'est probablement mieux ainsi. Je débute la semaine prochaine des soirées de discussions et de partage entre hommes. Ces ateliers bimensuelles sont composés de six à huit personnes. Dans le passé j'y ai déjà participé, ça me permet de sortir de soi-même et de créer des liens. Par chance c'est à quelques pâtés de maisons. Je suis l'actualité depuis mon retour de voyage, ce n'est guère réjouissant. Le monde s'en va à la dérive, la planète aussi si rien ne change. Je pose souvent la question sur la rue à des étrangers s'ils préféreraient vivre en Chine, aux États-Unis ou en Russie. Les plus jeunes ou les gens moins éduqués ne comprennent absolument rien de la démocratie. Ils répondent un peu n'importe quoi. Les gens plus avisés répondent que la liberté est entre les mains des États-Unis car c'est l'état policier, c'est bien ainsi. Ceux qui détestent les américains sont jaloux, ne les connaissent pas, possèdent des préjugés ou ne peuvent tout simplement pas entrer sur le territoire. Les chinois sont des gens réservés et discrets. Les remous qu'ils créent sont pour que le milliard et demi d'habitants puissent vivre sinon survivre. Le commerce est la règle numéro un. Concernant la Russie plusieurs pays alliés le sont surtout par intérêt, pour leurs ressources et le faux sentiment de protection du régime corrompu en place. Personne toutefois n'aimerait y vivre à l'instar de la Chine ou des États-Unis. J'aime beaucoup connaître les opinions des étrangers sur différents enjeux et politiques actuels. Discuter ouvertement permet d'éviter le cloisonnement et les préjugés qui en découlent. Les médias n'offrent que des points de vue fragmentaires et des clichés que ce soit en Amérique et ailleurs dans le monde qui varient selon les intérêts. C'est de la France que l'on peut obtenir les informations plus pertinentes sur l'actualité. La devise de la République française étant; liberté, fraternité, égalité. Malgré le fait que la Chine est un pays communiste, les chinois me semblent moins corrompus que les russes. Le personnage public que je déteste le plus est sans contredit Vladimir Poutine. Il me fait peur, il assombrit la démocratie dans le monde à même titre que Trump. Ce dernier toutefois tombera dans l'oubli sous peu j'en déduis car les États-Unis n'ont pas les moyens de s'affaisser autant de la face du monde. Dans le passé j'ai croisé à maintes reprises des russes, ils ne manifestent que peu de chaleur humaine. Mais pour être totalement objectif je devrais aller dans ce pays, je n'irai point car je parle trop. C'est pour ça que j'écris, afin que le flot incessant de pensées puisse se dissoudre laissant place à une libération vitale.


18 octobre |

Le meilleur moment pour aller dans le Vieux-Québec est l'automne de même que pour voyager. J'y prends beaucoup de clichés, tout est formidablement photogéniques. Il y a beaucoup de groupes en voyages organisés de différentes nationalités. En prenant du soleil j'aperçois une jolie blonde. Je suis incapable d'y donner un âge. Ses cheveux sont étranges, je crois qu'elle porte une perruque. J'ai envie de m'adresser à elle. Je m'approche, elle est au téléphone. Elle porte une jupe assez courte qui laisse entrevoir des jambes pulpeuses. Son teint est pâle et arbore des lèvres d'un rouge vif. Elle porte des verres fumés. Elle a branché son téléphone dans un mur extérieur. Je m'approche et lui dit; c'est une question de vie ou de mort le téléphone je vois. Elle me répond avec un large sourire que c'est exact et que la probabilité qu'elle meurt d'un cancer prochainement est très élevée. En effet elle porte une perruque. Peu de gens ne voient les gens comme je les vois. Mes yeux sont ultra-perçants. Au téléphone c'est son médecin. Je lui souhaite bon courage et poursuis mon chemin. Tous et chacun a son histoire, parfois lumineuse, d'autre d'une grande noirceur. 


Un ami me dit que je devrais avoir davantage d'empathie. Comment fait-il pour dire ça? Je n'aime pas les conseils préférant l'accompagnement et l'écoute si on me veux du bien. La ville de Québec grenouille d'histoires parfois rocambolesques, il suffit d'ouvrir les yeux. Certains endroits mériteraient davantage de canopée. Je croise des coréens, à la blague je demande du sud ou du nord, ça les fait rigoler. Les chinois je demande s'ils sont venus en Amérique en ballons. Voilà mon empathie aujourd'hui. Quand je vois une araignée dans la maison au lieu de la tuer je l'éjecte au dehors. Voilà mon empathie. C'est pour ces raisons que parfois je ne prends toujours pas pour acquis ce que les gens me racontent. Je suis fait ainsi mais si la conversation est stimulante j'y participe assidûment. À l'approche de la saison froide j'aimerais bien démontrer de l'empathie en réchauffant le coeur d'une jolie personne. Malheureusement les gens ne viennent jamais vers moi. De toujours ce fut ainsi. J'ai développé des distorsions cognitives. Je me demande comment faire pour rencontrer une femme. Dans plusieurs pays c'est plus facile. Un journaliste français qui a écrit un livre sur le peuple iranien raconte qu'il a de la difficulté à rester seul un instant. Les asiatiques affichent une joie réelle en recevant de bienheureux commentaires. Toutefois le positivisme est de rigueur et les politesses aussi. Tout peut être exprimé, ça dépends de la façon de s'y prendre.


Je ne comprends pas ce qui se passe par ici, pourtant j'y suis né. En vieillissant je désapprends ce genre de chose et je suis moins motivé d'aller vers elles. J'interprète à tort que je ne suis pas suffisamment attrayant, trop vieux ou quelque chose qui n'est pas toujours de mon recours. On m'a déjà dit de faire quelque chose, plutôt simpliste comme affirmation. Et voilà que le hamster s'emballe. J'ai tenté un tas de trucs, le virtuel, les cafés, les ateliers, les activités. Je croise beaucoup de personnes qui ont peur, peur d'avoir peur, d'être dérangé, d'être submergé ou je ne sais quoi. Leurs amis leurs suffisent et elles sont trop occupées. La plupart embrassent leurs smartphones constamment ne laissant aucune place à ce qui est en dehors de l'écran. C'est comme si la réalité était dans l'appareil considérant le monde extérieur une menace. Je crois que les québécois seront les premiers à adopter l'intelligence artificielle car ils raffolent de ce genre de gadgets pour esquinter les imprévues qui pourtant font parties de la vie. Être constamment en contrôle est un signe de peur et de faiblesse. Ainsi on laisse passer des évènements qui pourraient s'afficher importants. Cela vaut aussi pour moi mais j'y travaille beaucoup. Sinon leurs existences sont bien remplies et leurs horaires surchargés. Je me demande souvent s'ils ont vraiment le choix ou si ce n'est que par peur du vide. Mon discours est amer en partie j'en conviens. Je tiens à apporter des nuances, tout n'est pas tout à fait noir ou blanc. Il est fort probable que je ne suis pas au bon moment ni au bon moment. Plusieurs iront travailler pour passer le temps, pour chasser l'ennui, plusieurs diront que c'est pour l'argent. Je suis content de mes clichés aujourd'hui, ma journée de travail c'est traduite dans la beauté, l'harmonie et la création. Je suis heureux d'avoir du temps, ce fut toujours ainsi, c'est l'une de mes richesses. J'irai plus souvent dans le Vieux Québec à la rencontre des autres.

17 octobre |

J'aime entrer en contact dans les lieux publics avec des gens venus de pays étrangers. En démontrant une ouverture je suis toujours bien accueilli. Je suis curieux de l'autre avec des questions intimistes. Ces nouveaux arrivants sont contents qu'on s'intéresse à eux, à leurs pays d'origine et leurs cultures. Au restaurant indien je dis à l'amie qui m'accompagne de ne pas se surprendre si j'adresse la parole à deux musulmanes voilées à nos côté avec quelques questions personnelles. L'une d'entre-elles convertie à l'islam mais elle affiche une belle ouverture et me semble radicale dans ces propos, elle est très jeune. Cette courte conversation me réjouis toutefois. Les nouveaux arrivants pour plusieurs doivent démontrer cette ouverture à l'autre et la plupart le font bien. Ça prend beaucoup de courage et d'ouverture pour s'intégrer à un nouveau pays et à une nouvelle culture. La religion c'est personnel d'autant qu'elle demeure dans le domaine du privé et que l'on ne tente pas de me convertir ou d'en juger. Chez le rabbin j'ai tenté en vain, les codes sont trop restrictifs, trop radicaux. Je ne ferai pas de comparaison, cet exercice serait malsain. Je garde pour moi mes impressions en évitant les critiques inutiles. Jamais je ne me suis aussi bien senti vivre dans mon quartier avec cette diversité et ma liberté retrouvée. J'ai eu souvent le goût de quitter le navire dans une fuite désespérée. Québec m'a vu naître et j'y suis attaché malgré les discordances parfois. Ailleurs il y en aura toujours alors aussi bien m'encrer pour le meilleur et pour le pire dans ma ville natale qui est fort jolie pour qui sais regarder. J'apprécie le travail du maire actuel et son discernement. Je ne choisis pas toujours ma route, c'est elle qui me choisis, on appelle cela le destin. Je me réalise en partie dans l'action comme pour tous les hommes je crois. Plusieurs c'est dans l'amour, action du coeur. Le mien est parfois desséché mais je m'en occupe. Le pardon s'effectue lentement et c'est surtout envers moi-même qu'il se manifeste en premier lieu. J'ai eu dans le passé une famille d'accueil disfonctionnelle, elle aurait pu être meilleure comme elle aurait pu être pire. Jamais je ne le saurai. L'important est d'avoir survécu malgré l'adversité. Ce soir je suis rempli de reconnaissance envers la vie, envers mon destin. En ouvrant mon coeur la vie m'offre ses trésors.

16 octobre |

Je crois qu'un jour un salaire universel sera versé à tous les habitants de la terre. Ce moment viendra ou les robots et l'intelligence artificielle remplacera un grand nombre d'emplois. D'autres emplois seront créés qui ne sont pas lucratifs tels élever les enfants, aider les grands parents, organiser les activités communautaires et s'occuper les uns des autres. En cela le salaire universel ne sera pas versé en vain. Il ne s'agit guère de sauver des emplois que de sauver la vie des hommes. Utopie me direz-vous? Les juifs ultra-orthodoxes en Israël reçoivent ces subventions afin d'étudier ensemble le Talmud. Certes ils ne sont pas riches mais ils démontrent un taux de satisfaction élevée en rapport avec leur qualité de vie. On pourrait se servir de ce modèle pour repenser notre condition humaine, les technologies aidantes. Pour ma part je peux affirmer que ce modèle me va très bien. Le monde actuel est déficient faut se l'avouer et si un vent de changement n'apparaît pas bientôt nous courons tous à notre perte. Il faut que l'humanité et la vie sur cette planète retrouve son sens, il est urgent d'agir. L'intelligence artificielle pourra, si elle est bien appuyée des hommes, offrir une trêve et de l'espoir dans un système ne répondant plus aux besoins actuels de l'humanité. Espérant que ces technologies n'affaiblissent les humains comme l'on fait les sociétés industrielles. Une ère nouvelle basée sur un communiste renouvelé ferait son apparition avec l'aide de l'intelligence artificielle. Il est urgent d'agir pour un monde meilleur, l'heure n'est plus aux transgiversations.

15 octobre |

Actuellement beaucoup de choses et d'idées tombent en désuétude rapidement. Aujourd'hui je suis allé au salon des aînés du centre de foires. Il y avait un monde fou, des milliers de personnes. Je n'y suis pas resté longtemps. J'ai trouvé triste de voir le spectacle de tous ces gens rechercher un semblant de bonheur et de distraction. Une zone était aménagée pour offrir des emplois à temps plein ou partiel aux aînés. Ce fut mon principal intérêt ayant atteint la retraite et désirant travailler une journée par semaine. Rien ne presse. La plupart des grandes institutions n'offrent pas des emplois à temps partiel car leurs structures et leur bon vouloir ne sont pas au rendez-vous. Les mentalités font en sorte que l'on passe pour des paresseux ou sans motivation lorsqu'on sollicite un poste d'une journée par semaine. J'ai connu la même histoire dans ma jeunesse. Cette foire est principalement commerciale. Rien de très progressif malgré les tentatives. À l'heure ou le coût de la vie est extrêmement élevé, le libéralisme perd de son lustre. Rapidement j'opte la direction d'une bonne librairie. J'ai besoin de bouquins qui m'inspirent. Je tombe sur un historien israélien de renommée internationale, Yuval Noah Harari. J'achète son dernier livre "21 leçons du XXIème siècle". Les premières pages m'enivrent de vérité et de savoir. Dans la foule les opinions sont tellement partagées que j'y perds pied. Malgré tout la diversité est enrichissante et il me serait impossible de vivre où tous seraient identiques. Au même instant je revois les milliers de gens qui font le tourniquet pour remettre leurs offrandes au premiers venus en se faisant proposer des tas de trucs obsolètes au bonheur à ce salon. Tous ensemble à la file indienne ils se sentent moins seuls un peu à l'image des spectacles d'humour. On rit tous ensemble, là est le réconfort et le sentiment d'appartenance. Ça s'arrête là, l'illusion est totale. Ceux et celles qui proposent des emplois en réalité offrent des portes tournantes telles des plateformes numériques impersonnelles. J'ai l'air pessimiste mais en plongeant dans certains bouquins j'y découvre davantage de lumières et de stabilité. Des questions et des réflexions s'invitent où il y a lieu de s'inquiéter pour la suite du monde libre. Je n'aime pas les phrases toutes faites du genre c'est ça la vie. La société de masse est devenue un spectacle ou les repères et le bon sens s'évanouissent rapidement. Dans la foule je me distrais quelque peu mais me désole abruptement. Les gens n'ont pas le temps de réfléchir car il faut travailler, élever les enfants, faire les courses. Que faire alors ? Se mettre la tête dans le sable, résister, se révolter, changer de gouvernements aux quatre ans le temps de mettre quelques couches de vernis ici et là. Le Québec appartient aux promoteurs, c'est eux qui détiennent le pouvoir. Il faut faire vite alors en répondant aux rapports trimestriels des actionnaires. La philosophie n'a pas de place dans ces projets, seuls les sempiternels rendements comptent. Je n'ai pas les réponses mais une chose est claire est que je dois m'abstenir de faire des vagues inutiles dans un monde de plus en plus étrange, intolérant et complaisant tout en faisant émerger en moi la paix et le silence de ce brouhaha turbulent.

13 octobre |

L'énergie, le moral et la forme réapparaît enfin. Le gym, une alimentation rigoureuse, le sommeil commencent à faire son chemin. La confiance, le blogue et mes repères réapparaissent lentement. Le voyageur revient un jour ou l'autre sinon ce n'est pas un voyageur. Ce fut toute une aventure, celle que l'on fait qu'une fois dans sa vie. 2023 aura été révélatrice. Je suis chanceux, j'en conviens. La van sera utilisé avec davantage de parcimonie. J'ai d'autres choses à vivre, la route n'est pas terminée mais elle sera différente avec un équilibre assurément. Un type que je connais m'a dit que ça paraît que j'ai recommencé à m'entraîner, ça m'encourage. J'aurai prêché dans le désert réellement. J'ai appris. Maintenant je reconnais davantage le mot merci. Merci la vie. Dans quelques semaines je vais hiverner. J'ai peu à dire ce soir mais je délie mes pensées qui, à mon retour, étaient entremêlées. Ce dialogue avec moi-même est salutaire faute d'avoir des échanges. En Californie j'ai trouvé au sol du cannabis que j'ai consommé. J'ai continué cette folle habitude qui est rapidement devenu un cauchemar. Il y a deux ans dans l'ouest canadien j'ai aussi consommé, j'en suis revenu malade. Je m'identifiais à Beaudelaire dans les paradis artificiels en fumant du haschisch mélangé avec du cannabis. Un cocktail explosif qui déprime le système nerveux littéralement. En Californie le premier joint fut dans Sequoia National Park au pied des arbres géants. J'étais pris dans un engrenage qui aura duré deux mois sans avoir la volonté de cesser. Dans le passé j'avais déjà fumé sachant que cette merde n'est pas faite pour moi. Il faut tomber dans le fond du puit pour savoir y remonter, certains n'y remontent jamais. C'est pour ça que je dis merci. J'ai dépassé mes limites dans ce voyage, par exemple en prenant des chemins de terre complètement désertiques sur des journées entières sans voir aucun signe de vie, garages, habitations. Parfois le véhicule passait à peine enlisant mes roues à quelques reprises. L'adrénaline était à son maximum. C'est au Nevada que j'ai vécu mes meilleurs moments, un dépaysement complet. C'était avant le weed. Les boutiques de cannabis et ses dérivés sont partout sauf chez certains états républicains du Midwest. La Californie m'aura cassé. Maintenant la sobriété m'a rejoint, l'équilibre aussi et je m'en porte mieux. Il est important pour moi d'exprimer ceci, le récit aurait été incomplet.

12 octobre |

Je crois avoir voulu inconsciemment disparaître souvent tout comme les "évaporés du Japon". Ce livre écrit par Lena Mauger est un reportage méticuleux sur les gens qui disparaissent volontairement de la société au Japon. La culture nipponne est centrée traditionnellement sur la performance, le travail et la réussite. Si on ne fait pas parti de la masse on est marginalisé. Ceux qui manque à leurs devoirs et ont des échecs disparaissent volontairement par honte. Dany Laferrière dans "sur la route avec Bashō" dit "je crois que dans ces moments de crise aiguë où tout semble bougé sous nos pas il est bon de quitter notre époque". Dany Laferrière est admirable du fait qu'il mixte la réalité avec le rêve. Autant j'avais de la facilité à écrire il y a quelques mois autant il m'est difficile aujourd'hui. En réalité écrire à tous les jours dans le blogue lors du récent voyage de quatre mois m'a paradoxalement inspiré et saturé l'esprit. J'ai ressenti fortement un vide et une fatigue extrême au retour de cet intense périple. L'extrême contraste entre la vie en vanlife dans un espace restreint et le retour à la réalité chez moi fut pénible. J'ai bougé beaucoup possiblement trop pour mes capacités. Un repos salutaire est prioritaire et surtout l'absence d'effort et de mouvement. J'ai dépassé mes limites, je le reconnais. 

Moins je sais plus je comprends, je reconnais. L'aventure ne sera plus jamais la même après cette année fulgurante, la troisième du genre. Écrire sera mon salut malgré le fait qu'il soit difficile en ce moment. Lors du récent voyage je décrivais le monde extérieur avec son histoire et sa culture qui se déroulaient sous mes yeux. Au retour je dois voyager à l'intérieur de moi pour y retrouver ma source et mon inspiration la est la difficulté en ce moment. La réalité est que j'y ai retrouvé le vide et l'absence de moi-même et de l'autre. La transition est cruelle. La réalité devant laquelle je fais face actuellement est un sentiment d'isolement social. Ce sentiment m'a toujours habité même parfois entouré de gens. On se doit de comprendre avec le coeur et non l'esprit. Mon coeur a été trop longtemps fermé surtout depuis la pandémie. Partout je vois des fissures dans notre culture. Rien n'est acquis malgré le fait que je vis dans une société relativement prospère. Qu'en est-il de cette richesse et de cette culture? La terre certes, l'eau mais c'est surtout les gens qui en font la distinction. La société québécoise est ingénieuse, patenteuse, parfois au détriment de la raison. Il le fallait bien pour vivre sur cette terre rude où tout devait se réinventer pour s'adapter et ça ne s'arrête jamais. Nos difficultés sont reliées au fait que nous avons été colonisé et soumis au dogme de l'église. Au fait que nous n'avons jamais été indépendant, autonome. Cette affirmation s'applique aussi pour moi car mon apprentissage fut cruellement indisposant. Je ne critique point mais je tente d'affirmer une certaine réalité. Après de nombreux voyages je suis venu à la conclusion que je suis pas fait pour vivre ailleurs. Pour cela il aurait fallu le faire très tôt ou les apprentissages et les adaptations sont plus faciles. Le monde parfait n'existe pas de notre vivant. Nous avons tous besoin des éléments de base pour vivre, ensuite c'est de son recours à transformer, du mieux qu'il soit possible, son monde intérieur et son regard. Nous allons tous mourir un jour, en cela l'angoisse est omniprésente J'avoue être hypocondriaque et anxieux, c'est pas facile mais en écrivant je m'encre dans le moment présent. 

J'ai parfois l'impression que mes repères me glisse sous mes pieds. Au centre commercial la semaine dernière il y avait des nouveaux arrivants comme jamais je n'en avais vu auparavant. Ça m'est égal mais le décor change considérablement. Je vais modéré les téléjournaux de façon à me protéger du négativisme qui y règne. Des guerres, de la violence, de l'indifférence partout et bientôt le manque de ressources cuisantes par les changements climatiques. J'ai tendance au négativisme mais j'y travaille fermement. La difficulté est de ne pas le faire en me renfermant. Lors du récent voyage de quatre mois en vanlife j'ai réussi plusieurs mois à élargir mes horizons. La vérité est que j'ai compris qu'il me manquait des besoins de base pour rester en équilibre, par exemple mon alimentation qui a fait défaut et le taux d'adrénaline trop élevé sur un trop long laps de temps. L'adrénaline est reliée au stress que les endomorphines associées au sport sont reliées au bien-être. La solitude je crois bien l'avoir fui mais je réalise, malgré toutes les beautés de la terre, qu'elle m'a accompagné dans un déni insoutenable. J'ai ressenti un profond déracinement en n'ayant que peu ou pas d'interactions sociales et de repères. Le signe que je prend du mieux est la reprise de l'écriture et de la saine lecture. Je suis conscient que le monde actuel est inondée d'informations, cela n'ira pas en s'améliorant malheureusement et nous n'avons pas encore connu l'intelligence artificielle comme s'il n'y avait pas suffisamment d'artifices dans ce monde en rapide mutation. Quoique qu'il en soit j'ai le goût de m'encrer en moi davantage dans une communauté qui plus juste et crédible. Ma confiance s'est étiolée au fil du temps par des blessures que je me dois d'observer avec rigueur sans jugement toutefois afin de les amenuiser.

5 octobre | Rivière Bécancour, Parc des Chutes Lysander, Inverness, Centre du Québec 

Mon copain à St Gilles-de-Lotbinière habite dans une luxueuse maison en bois rond de pin blanc qui s'est fait construire. De grosses truites pataugent dans l'étang à côté du pommier. Ses deux chiens reniflent autour. On a mangé des tartares et des saumons grillés sur le grill près du feu. Après le spa le lendemain matin je suis allé au parc des chutes Lysander à Inverness. Autour de cette municipalité s'étiolent mes paysages et villages préférés. J'attache mon hamac sous de grands pins dans le vent chaud de cet après-midi d'octobre. J'éprouve beaucoup de gratitude et d'apaisement. Les chemins historiques Craig et Gosford du début de la colonisation du régime anglais Craig traversent la région sur de jolis vallons. Partout où il y a des traces anglosaxones, je m'y sens bien. Mon copain n'est pas bien, il attend d'une journée à l'autre un appel pour une chirurgie à la hanche. Il travaille beaucoup, c'est sa fierté. C'est un véritable leader et gentleman. On a beaucoup parlé. Je reprends lentement le goût d'écrire. Une partie de mon hiver sera consacré à la réflexion, à l'entraînement, à l'écriture et à la recherche de compagnons pour faire quelques activités et discussions. Je réalise à peine que je suis à la retraite. Je note dans un fichier une liste des endroits à revoir. Je m'organise. Merci la vie.

4 octobre | St Gilles-de-Lotbinière, Chaudière Appalaches 

Je me suis acheté de nouveaux espadrilles, ça évolue rapidement depuis mes derniers. J'ai demandé des souliers de marche, le conseiller m'a dit qu'il n'existait pas encore des souliers pour s'asseoir. Depuis plusieurs semaines je mets à jour une panoplie de choses utiles et pratiques avant le remisage de mon véhicule. Je sens en moi un véritable vent de changement. Je sens que j'avais certains rattrapages à effectuer. En écrivant je fais la sieste à l'ombre dans un joli boisé en attendant d'aller voir un ami. Il aime bien prendre une tasse, je lui ai acheté une bonne bouteille... d'eau pour rigoler. C'est l'une des rares personnes connues dans mon défunt club de plein air avec qui j'ai du plaisir à revoir. Que de discussions et souvenirs au menu. J'aimerais bien organiser comme jadis quelques randonnées en raquettes hors piste dans Chaudière Appalaches, de loin mes préférées. On verra bien où le vent me portera. Il est vrai que j'ai eu de la chance d'avoir réaliser tous mes rêves et projets sauf pour l'amour si longtemps attendu. Le destin en a voulu ainsi jusqu'à présent. Comme pour le reste, la vie me porte où elle veut bien. J'éprouve de la reconnaissance pour deux choses. La première est le club que j'ai créé en 1994, époque où internet n'existait pas, deuxièmement d'avoir conserver mon modeste logis depuis bientôt 30 ans qui me convient. Cette constance a été salutaire. La route fut longue depuis 2020. J'ai parcouru 80,000 kilomètres avec Béa, ma van fidèle, à travers l'Amérique du Nord d'un océan à l'autre et la route n'est pas tout à fait terminée mais elle sera plus lente et moins longue. 

Ma curiosité et ma passion pour les choses que j'entreprends est l'une de mes qualités, je suis aller au bout de mes rêves jusqu'à présent. Je fut un précurseur des époques traversées. Il m'est impossible d'avoir des regrets de toutes ces expériences malgré les soubresauts parfois incommodants.  J'ai maintenu le blogue de l'aventure avec détermination et persévérance. Ce fut le prolongement naturel de ma création en 1994. Faute d'être en relation avec l'amour d'une femme je le fus avec moi-même ce qui m'amène aujourd'hui à reconnaître mes besoins actuels. Un monde est immense à l'intérieur de chacun de soi qui attend d'être découvert à chaque jour.

30 septembre | Ruisseau Leblond, St Gervais-de-Bellechasse, Chaudière Appalaches 

Le thème actuel qui suscite mon attention est celui de la solitude et de la difficulté à créer des liens d'amitiés sincères. Je me remets lentement après quatre mois d'intenses mobilités aux États-Unis en vanlife et un mois en cyclotourisme à Cuba l'hiver dernier. Je constate à mon retour plusieurs réalités contradictoires qui se côtoient dans la culture actuelle ayant suffisamment pris du recul pour l'affirmer. Je prends davantage conscience de mes lacunes interpersonnelles qui me portent. Depuis toujours je suis fasciné par le sujet pour avoir travailler de nombreuses décennies dans un milieu de vie singulier et hétéroclite. Aujourd'hui la réalité me rejoint.


Je passe quelques nuits dans une forêt d'érables dans Bellechasse sur les rives du ruisseau Leblond. J'ai adopté ce lieu pour m'y ressourcer depuis quelques années. Je vise davantage l'immobilité après mon périple au sud de la frontière. J'ai appris beaucoup sur moi depuis peu, la retraite étant amorcée solidement. Mon corps me l'indique mais pas mon esprit qui demeure vigilant. En écrivant dans cet espace revitalisant, je fais le point sur ma vie. Le cocooning à compter de novembre m'attend bien entendu en remisant Béa ma précieuse van. Cette année pour mes 65 ans, j'ai été le plus loin qu'il m'était possible d'allé dans ma tête et mon corps. Même si j'ai vécu des épreuves je suis satisfait du cheminement. Les plus grands malaises se sont retrouvés dans une solitude non désirée. Je n'ai autre choix que de l'apprivoiser. Bien entendu je ne désire pas constamment être accompagné mais le manque de partage et d'amour m'indique des lacunes importantes.


J'ai tellement passé de temps à entretenir mon blogue depuis avril sur des éléments extérieurs que j'ai négligé d'entreprendre le voyage intérieur nécessaire à mon équilibre. J'étais trop occupé à autre chose. J'ai repris depuis quelques semaines un entraînement dans un nouveau gym que j'adore en adoptant une alimentation beaucoup plus saine et appropriée que dans les dernières années. Mon objectif maintenant est de retrouver un poids santé et un meilleur équilibre physique et mentale. La plupart de mes objectifs de voyage sont atteints. Depuis toujours je mettais à jour un fichier avec des projets de grandes aventures. Je l'ai ai tous atteint sauf pour quelques petites escapades ici et là que j'entreprendrai avec plus de douceurs et de parcimonie. Ceci étant dit je tenterai de me créer un nouveau réseau d'amis véritables ce qui n'est pas simple surtout à Québec. L'hiver n'ayant pas de véhicules je vais me remettre à lire et écrire. Je n'envisage plus de très grands projets qui ont parfois été en contradiction avec mes besoins réels. Ces derniers devront passer par davantage d'interactions avec autrui. Je pourrais écrire mon blogue dans un cahier mais je sais que j'y porterais moins d'attention. J'aime écrire dans cette page lumineuse et ouverte sur le monde. Je suis littéralement en amour avec Chaudière Appalaches, toutes mes excursions passées et présentes me le confirme maintenant. Je m'y sens comme chez moi. À ce titre j'ai un projet à compter du printemps prochain en association avec cette région que je divulguerai plus tard.


En renouant avec l'une de mes activités préférées, la randonnée hors piste, j'ai croisé les propriétaires des érablières adjacentes. Ils m'ont tous exprimé de la bienveillance en me permettant de séjourner sur les lieux. Je reconnais la grande amabilité des fermiers de Chaudière Appalaches. C'est pour ces raisons que je m'y sens bien et que j'y reviens. Dans une autre vie j'y habitais. La culture y est bien différente de la rive nord et Québec. J'aime les forêts de feuillus et les érablières. Les traditions ont permis de développer l'ouverture et l'entraide ce qu'elles ne cessent de s'effriter en ville. J'ai arpenté la forêt sur une douzaine de kilomètres, ce soir je me sens apaisé de renouer avec le Québec rural et champêtre. Voici des pistes pour la suite. L'objectif n'est jamais une fin en soi, le chemin pour y accéder demeure la meilleure source de motivation.