Gratitude

Bienvenue sur le journal de l'aventure. Intimiste se présente mon blogue dans ses récits et propos. Il exprime un désir de dépassement et d'authenticité.

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19 mars |

J'ai repris quelques extraits du livre fascinant de Paolo Coelho, "Pèlerin de Compostelle". Un passage puissant m'a profondément ému. "Pèlerin, tu es distrait; calme toi. Parce que tous les appelés ne seront pas élus. Il n'est pas donné à tout le monde de dormir le sourire aux lèvres et de voir ce que tu vois. Bien sûr nous devons partager, même les informations que nous possédons tous. Nous devons à tout prix nous garder de céder à la volonté égoïste d'arriver seul à la fin du voyage, sous peine de découvrir un paradis vide, sans aucun intérêt, et de mourir bientôt d'ennui. Il ne faut pas nous emparer des torches qui éclairent notre chemin et les emporter avec nous: en agissant de la sorte, nous emplirions nos sacs de lanternes, mais toute cette lumière emmagasinée ne saurait remplacer la compagnie que nous manquons. Alors, à quoi nous avancerait-il ?" Ce texte est profondément émouvant. Cette semaine j'attend un bouquin sud-coréen sur un sujet très actuel de ce pays qui arrive en librairie; "Honjok". Ce livre en anglais sera disponible sous peu en français à Québec. Francie Cristal Tai et Francie Healay en sont l'auteure et le traducteure. L'étymologie du nom "hon" signifie seul et "jok" tribu. Le terme "honjok" désigne les personnes qui ont choisi de pratiquer des loisirs solitaires, de profiter de leur indépendance et d'embrasser la solitude. Les "honjok" rejettent les valeurs sociales collectives, préférant célébrer l'individu avant la communauté. Cette tendance qui prend sa source en Corée du Sud est grandissante dans les pays occidentaux. Ce sujet suscite beaucoup d'intérêts et de curiosités. Il m'est impossible pour le moment de commenter sur le sujet avant de prendre connaissance du livre, j'y reviendrai. Les cultures contemporaines se transforment au même rythme que nous changeons sinon plus rapidement avec les médias sociaux en avant-plan. Cette semaine je vais me procurer quelques ouvrages pour la route prochainement.

15 mars |

Dans "le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley l'auteur imaginait l'avenir où les enfants naissaient dans des éprouvettes au lieu des familles. Ils étaient éduqués à se tenir loin de la nature et des livres, ces derniers minant la consommation. Dans nos gestes nous sommes indécents à ne pas freiner cette consommation excessive. Avions-nous d'autres plans ou n'avions-nous pas suffisamment de courage pour rompre ce cycle ? Créer et croître sont une unique et même chose, en ce sens j'ai besoin de lire et contempler la nature. J'ai très peu de modèles viables dans l'espèce humaine de mon entourage, est-ce le hasard ou le contexte qui l'a voulu ainsi ou les deux ? J'ai rompu avec le téléviseur n'y trouvant que des produits de consommation, des mauvais exemples et de la propagande qui ressemble de moins en moins à mes héros désintéressés. Certes parce qu'il est important de se vendre, de consommer, d'afficher pour commercer, toutefois ce tragique cirque loufoque est hachuré et drapé de faux éclats et de mensonges. Dans les forums sur les médias sociaux, le monologue ainsi soit-il, tourne autour des produits de consommation et des couleurs du produit en vogue. Notre virtuel réseautage monochrome mets les gens en boîte en les assimilant dans une culture inculte à la "big brother". 

J'ai commencé à travailler très jeune. Je perturbais souvent la chaîne de production avec mes questions et réflexions existentialistes. Je ne voyais aucun sens à tout ce qui s'affichait autour de moi sauf la géographie et la nature. Ces deux sujets "pas payants" faisaient de moi un éternel rêveur. En réalité je ne rêvais que de m'enfuir très loin de cette crasse immonde où je divaguais lamentablement. Sur un retour aux études je me suis inscrit aux études collégiales en communication, j'y avais de l'intérêt et un certain talent. La communication visuelle me passionnait mais elle arpentait principalement les objectifs de consommer et de vendre. Les images abondamment utilisées à des fins commercials, leurs natures  troublantes sont parsemées de manipulations mercantiles. Nous sommes rendu à devoir s'interroger constamment de la pertinence des images présentées. Les tricheries se multiplient considérablement à ne plus pouvoir reconnaître le vrai du faux. Comment aurais-je pu penser un instant dans la vingtaine écrire un blogue animé d'images concordantes au texte sur la liberté? Même les spiritualités et médecines douces sont récupérées par cette vague de consuméristes aguerris. Je n'ai pas la vocation du spécialiste mais celle du "diversialiste", du généraliste devrais-je dire, mais je n'aime pas ce mot. 

Des couples autour de moi sont unis dans cette consommation excessive. Leurs manoirs feutrés affichent des illusions de naïve sécurité. Tôt ou tard le ballon se dégonflera révélant une amère déception et une profonde solitude. Heureusement tous ne se jetteront pas dans ce gouffre proposé. Derrière les fenêtres closes il y a de bonnes intentions, pendant ce temps la vie passe et le courage s'affaisse. J'ai demeuré fidèle à mes convictions malgré le chemin rempli de méandres hasardeux et de doutes. J'ai surfé sur la simplicité volontaire car les efforts pour obtenir ces objets m'apparaissaient surdimensionnés. Tout cela révèle des lacunes importantes très tôt dans mon éducation ou plutôt dans celle que je n'ai pas reçu. J'ai investi la plupart du temps dans la liberté à contre-courant. J'ai fais ce qu'il m'étais humainement possible de faire avec les moyens du bord. En ce sens je me suis réalisé pleinement. Ma liberté est ma fierté, rien ni personne ne pourra me dévié de cette éblouissante satisfaction. Ma résilience est une force incontestable qui s'est acquise dans la douleur et la résilience. À bien y penser je ne regrette pas grand chose de ce cheminement, il a fait ce que je suis devenu, un blogueur arrimant les mots avec la liberté. Avec cette constance et tenace envie d'écrire je vois le chemin parcouru et je perçois la progression positive dans mes propos et réflexions. Malgré mes quelques critiques acerbes je suis plus positif, nuancé et objectif vis-à-vis moi-même et mon environnement. Je fais mes propres choix en fonction de mes besoins et non en fonction de la mode et des autres. Je peux demeuré assis plus longtemps n'ayant moins besoin  de m'esquiver. Peut-être est-ce le côté positif de vieillir car la vie chez les vieux a tendance à ramollir et les contrastes d'humeur moins accentués.


12 mars |

Cette fontaine ci-dessus pour moi est symbolique. Située dans le centre-ville de Saratoga Springs dans l'état de New York, cette eau minérale et gazeuse favorise la digestion et coule ici depuis la nuit des temps. Cette belle et richissime cité sera mon premier arrêt à mon périple du nord-ouest américain. Il y a une dizaine d'années, dans l'une de mes plus significatives relations amoureuses, Sylvie et moi nous nous étions arrêter s'abreuver à cette source. De ce voyage d'aventures à vélo je ne voulait pas y voir la fin. Le printemps dernier j'y fis halte à nouveau dans un rituel désirant obtenir de la chance et de l'amour. Je fis des réserves d'eau dans de grandes bouteilles et j'ai fais un très beau voyage. Ce soir je fais une délicieuse lecture d'Alessandro d'Avenia du livre "l'art d'être fragile ou comment un poète peut nous sauver la vie". L'auteur s'inspire du poète italien Giacomo Leopardi pour raconter l'enseignement du XIXème siècle aux jeunes adultes les préparant devant la vie. Je retiens ces quelques phrases bouleversantes que j'ai repris à ma façon comme mon père, journaliste de profession en avait l'habitude. Il superposait, entre chaque pages d'un livre sélectionné, des annexes de pages vierges collés avec du ruban adhésif sur lesquels il recomposait à sa façon les écritures. C'est un exercice que j'aime faire non pas dans le but de plagier mais pour pratiquer mon style et ma compréhension du texte. Toutefois je laisse intact mes précieux livres. Il sera impossible pour moi ce soir de rajouter quoi que ce soit d'autres après ce texte illuminé de vérités.


"Il existe une armure de peurs qui empêche de comprendre et d'apprendre ce qu'il faut dans cette vie. Ce n'est pas l'art d'être invincible et parfait qui importe mais celui de se savoir être comme on est, invinciblement fragiles et imparfaits. Ainsi se réveille la passion assoupie, l'originalité en soi, et l'on chasse la peur de ne pas être capable. En moi a toujours exister ce feu qui ne veut rien d'autre que brûler de la passion, jusqu'à brûler soi-même faute de combustible. Ce feu c'est le feu de la vie. Il ne peut s'éteindre, seulement s'exténuer et languir, dévoré par le cynisme ou le manque d'espoir. Les passions se réveillent au contact de la flamme, et non par les modes d'emploi pour allumer le feu".

11 mars |

Le chapitre "gratitude" du blogue de l'aventure se termine bientôt, il fut pour moi d'une grande révélation.  Il cédera la place au prochain épisode en vanlife dans l'ouest américain ce printemps. Chaque périple de nomadisme alterne avec une période de sédentarisme qui rassemblent des réflexions bien différentes. Un sujet que je n'ai pas évacué est mon intérêt marqué pour l'histoire des "asylums". L'an dernier j'ai découvert ce sujet et des sites historiques passionnants à par hasard et par curiosité, les "lunatic asylums". C'était le nom des établissements de santé mentale d'une autre époque, les asiles ou "state hospital". Plusieurs de ces sites immenses comme des petites villes regroupaient parfois plus de 13,000 patients. Dans les années 60, grâce aux nouveaux médicaments tels la "thorazine", ces institutions sont devenus vétustes, la réhabilitation a débutée après plus d'un siècle d'obscurantisme.

Si je m'intéresse à ce sujet c'est que je naquis sans être désiré, ma mère était une fille mère qui me confia à la "crèche" soutenue par les communautés religieuses. Ce grand bâtiment, qui a modifié sa vocation depuis très longtemps, était situé près de chez moi à l'endroit où se retrouve aujourd'hui la "cité verte" du quartier Montcalm. On retrouve derrière l'établissement un "memorial" pour commémorer l'oeuvre des religieuses. Le dernier chapitre de mon blogue "gratitude" s'intitule ainsi en partie avec la chance d'être parvenu vivant et en bonne santé à la retraite. Si après l'âge de deux ans les orphelins ne trouvaient pas de familles d'accueil ils étaient confiés aux institutions en santé mentale appelés à l'époque des "asiles". Québec et Montréal lunatic asylum, pour nommer les plus importants, sont devenus plus tard Robert Giffard et St Jean-de-Dieu. À la création de ces hôpitaux, plusieurs patients étaient attachés, maltraités et enfermés. Plus tard à l'apparition de la nouvelle génération de médicaments les patients étaient davantage barricadés par des prisons chimiques. À partir du XIXème siècle il y avait beaucoup d'orphelins pour différentes raisons notamment avec la contraception. Le gouvernement québécois voyait ses écoles remplies à craquer. Le gouvernement canadien à cette époque ne subventionnait pas l'éducation mais les hôpitaux. Pour récolter des subventions, le gouvernement provincial transformait progressivement les écoles en hôpitaux psychiatriques enlevant les tableaux noirs pour les remplacer par des chaises berçantes et des fenêtres grillagées. Les orphelins de Duplessis sont apparus et, s'ils étaient en relative bonne santé  malgré les déficits affectifs et d'éducation, ils développèrent des problèmes sérieux rapidement une fois à l'intérieur de ces murs. 

Mes parents naturels étaient de nationalité juive sauf ma grand-mère maternelle qui était canadienne française. Pour cette raison je fus rejeté du clan de même que tous ceux de sa lignée. Dans cette communauté c'est le sang de la mère qui est reconnu. Je fus adopté à quelques jours par une canadienne française comme on disait, célibataire inadéquate pour la maternité. Son âge avancé et ses problèmes en rapport avec le jeu compulsif furent en grande partie responsable des difficultés encourues. Toutefois ma mère adoptive représente à mes yeux ma mère véritable. Elle m'a donné l'amour nécessaire malgré le fait que mon éducation et mon soutien fut défaillant. Elle a fait ce qu'elle a pu et en cela je sais pardonner. Grâce à elle j'ai peut-être pu éviter la "maison grise" comme on l'appelait. J'ai souvent eu l'impression d'être assis entre deux chaises et ce n'est que tout récemment que j'accepte ce qui est et non pas ce qui devrait être, ce que je possède au lieu de son contraire. Ma vie fut constituée d'une longue quête c'est pour cette raison que je suis captivé par l'histoire. Sans me projeter inlassablement dans le passé, ce dernier fait éruption à l'occasion. Depuis mon récent voyage de vélo à Cuba j'éprouve de la gratitude envers la vie qui, malgré les obstacles, fut bienveillante envers moi. Le seul mot qui me vient est merci. Merci à ma force, ma résilience et mon courage qui m'a été donné pour accomplir ma mission, celle d'apprendre à vivre. Vagabonder, errer à l'aventure, se promener signifie en anglais "to ramble". Curieusement, plusieurs de mes parcours à vélo aux États-Unis débutent par "ramble". Mon errance c'est transformé aujourd'hui en contemplation et en découverte du monde. Je suis comme le vent, parfois tourbillonnant sur lui-même, parfois dans toutes les directions. Je suis en train de préparer minutieusement en ce moment un laborieux texte d'introduction  qui sera affiché sur le blogue bientôt, "northwestern states". Je viens de terminer la lecture d'un magnifique roman du québécois Jacques Poulin, "Volkswagen Blues". Ce livre m'a fortement inspiré et s'est mérité un prix littéraire. C'est un "road trip story" racontant l'histoire d'un homme recherchant son frère dans l'ouest américain après 25 ans d'absence.


7 mars |

Il n'y a plus de câble dans mon téléviseur, adieu! Simplicité volontaire et choix éclairé. Mon vélo est prêt pour le voyage dans l'ouest américain avec l'achat aujourd'hui de chambres à air supplémentaires et de nouvelles batteries pour l'odomètre. Déjà ma quatrième saison de vanlife, le départ se fera rapidement en avril ayant tout le nécessaire sous la main. La météo m'indiquera le bon moment pour la grande aventure. La chaleur dans les Rocheuses de l'ouest américain débute fin mai ou début juin, j'y serai ! Un livre m'interpelle sur l'histoire des grecs. Il mentionne que les athéniens ne travaillaient pas beaucoup. Vingt milles athéniens vivaient dans la cité de la Grèce antique et deux cent milles étrangers et esclaves en périphérie, les impurs que l'on disaient avec mépris. Les athéniens passaient leurs temps à discuter, profiter de la vie, des arts, s'occuper des affaires de la cité, de bonne chère, de sport et de philosophie. Ils pouvaient se le permettre. Dans ce sens je m'identifie à eux, épicurien possiblement, libre mais sans le désir d'opprimer autrui. C'était avant les sociétés de consommation qui n'ont, depuis, jamais cesser leurs ambitions voraces et destructrices. Des sociétés entières de privilégiés se sont enrichis dans le monde grâce à une masse critique de soumis et d'esclaves. Il y a eu le communiste, ce fut un échec. Je préfère m'identifier aux minorités qu'au troupeau sans tête ni raison, celui de la foule beuglant inopinément dans les estrades, celui de la meute voulant lynché le premier venu. Je suis privilégié, je le reconnais. Deux solutions existent pour acquérir la liberté; augmenter son pouvoir d'achat ou diminuer ses besoins. Arriverons-nous à nous libérer de tous ces mensonges et soumissions ? Les choix s'imposeront d'elles-mêmes si on ne les effectue pas délibérément. Avec la multiplication de l'intelligence artificielle, les changements climatiques et la pénurie des ressources naturelles, le monde devra trouver des solutions pour palier à la pauvreté. L'une d'entre-elles seraient de verser un salaire universel à tous sans discrimination aux frontières. Le livre est bien écrit, différent de plusieurs bouquins d'histoire parfois arides et austères. Il porte un langage savoureux et moderne dès les premières pages.


J'ai fais la connaissance d'une marocaine aujourd'hui établie à Québec depuis plusieurs années. Ouverte à la discussion, je fus ravi d'être accueilli aussi chaleureusement, la semaine dernière ce fut un algérien. Rares les fois que se présentent ces discussions loquaces et imprévues, la plupart des femmes de mon entourage étant plus réservées et discrètes avec les gens hors de leurs réseaux. Ce n'est pas autant la réalité que mes observations. Ces gens venus d'ailleurs ont le mérite d'être courageux abandonnant une partie de leurs identités pour s'ouvrir à d'autres mondes. Il existe les ghettos mais je ne ferai pas de généralités et commentaires sur ces sujets délicats. Le monde n'est pas divisé en deux, ce n'est pas aussi simple. J'avais rompu temporairement pendant un mois sans regrets mes saines habitudes de lecture et d'écriture pour tenter de me lier d'amitié sur des sites de rencontres populaires. Je suis surtout aller à la rencontre de moi-même dans l'exercice faute de n'y rencontrer personne. Le temps passé devant les écrans est considérable et les résultats décevants. J'y ai découvert un gouffre de misère sans fond et le mien par le jeu des miroirs devant lequel certains semblent y trouver amour et amitié. Mon abonnement étant expiré avec le désir de rompre cette insatisfaisante et malaisante quête virtuelle. Je reprend mes lectures en essaimant un grand vide de l'exercice sans regrets. Ma satisfaction ne fut pas autant le but que le chemin emprunté. En cela j'ai bonne conscience d'avoir passer à l'action et constate ma légitime ouverture envers autrui. Les grecs, même de nos jours aiment discuter dans la rue, sur les places publiques et les cafés. C'est un fort élément identitaire et culturel. Je ne renie ni mes racines, ni mon pays mais j'adopte une vision large et intéressée du monde qui m'entoure. J'ai davantage à apprendre de ces hasards de coins de rues que d'écouter le téléjournal machinalement en fin de soirée. La prudence est toujours de mise, ne pas oser représente un possible danger de cloisonnement et d'ignorance. La jeunesse a ceci de particulier qu'elle ose l'aventure et s'affranchir de nouveautés, elle apprend à se développer des expériences. Les plus vieux sont plus prudents pour ne pas dire peureux et las de modifier leur routine confortable. "Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle" disait Paolo Coelho. La sécurité prime souvent au détriment du dépassement de soi, cette affirmation vaut aussi pour moi. À vouloir abuser de prudence, les murs se rétrécissent dans un monde obscur et délétère. Le téléviseur de toute façon était toujours fermé la plupart du temps. J'ai davantage de temps ainsi pour réfléchir et être avec mon meilleur ami, moi-même. La vie s'occupe bien de nous, il s'agit d'oublier un instant les guides et cartes d'usage et se perdre pour mieux se retrouver. Il existe les sages et les idéalistes. La sagesse parle des hommes comme ils sont véritablement, les idéalistes préfèrent les imaginer comme ils devraient être. À nous de choisir la façon d'envisager la vie. Luciano de Crescenzo à écrit le magnifique recueil "les grands philosophes de la Grèce antique".

4 mars|

Plusieurs oiseaux partis dans le sud cet hiver reviennent dans les grands arbres qui bordent ma rue. Écrire et lire sont des exercices qui nécessitent de la pratique pour se développer tout comme les muscles et le coeur. Depuis un mois je prends conscience qu'à défaut de lire régulièrement, mon écriture est plus relâchée. Je l'interprète comme une pause nécessaire pour dissoudre mes pensées vers d'autres préoccupations. Je peaufine plusieurs mises à jour ces temps-ci à mettre en place mon milieu de vie adaptée d'une routine bienveillante. Depuis peu, mon esprit est plus limpide, surtout après l'escapade à vélo de trois semaines à Cuba. Cette aventure à vaquer à autre chose et voir la vraie misère du monde fut bénéfique. Je suis profondément positif ces temps-ci, plus que je ne l'ai été dans les dernières années. Plusieurs facteurs tiennent de réponses à cet état d'être. Néanmoins je puis affirmer qu'un lâcher prise s'effectue pour le meilleur des mondes. Moins critique envers la société et par ricochet pour moi-même, je me surprend à devenir indulgent, joyeux, tolérant et compréhensible. Je m'adapte mieux car je me sens libre. Libre depuis que j'ai délaissé ma micro-entreprise et mon rôle de travailleur autonome dont j'étais si fièrement et vigoureusement attaché.

Pendant plusieurs décennies j'ai porté inlassablement un masque, un rôle, celui de vendeur de rêves, d'influenceur et d'organisateur dans lesquels une pression s'exerçait en moi indûment. Je m'étais attaché à ce rôle suffisamment pour en perdre une partie de mon identité véritable. Je me sentais protégé par cet attribut, cette armure de combat. Ce combat était de gagner ma vie et de la préserver, devoir ou illusion? La vie professionnelle et publique est une véritable jungle où les véritables amis sont rares ou inexistants. Je plafonnais dans ce rôle au fil des années car je protégeais l'être fragilisé au fond de moi par des moyens extérieurs qui m'étaient hors de contrôle. Ce contrôle infaillible jaillissait de tout mon être pour devenir nocif et envahissant. Je n'avais pour essence que la protection de mon emploi et de ma réputation avec une intensité immense dans une farouche défensive. Je n'avais d'identité que dans ce rôle valorisant et excessif. C'est aujourd'hui que je constate que cette rupture est saine. Ce détachement ne s'est pas effectué en une seule journée, j'en suis conscient. Des années nécessitent la rupture avec cette joyeuse famille reconstituée de rires, de jeux et de slogans. Je crois que toutes ces années dans cet inlassable projet de vie m'a apporté force et discernement. C'est aujourd'hui que je réalise tout ce que j'ai semé. Je le constaterai davantage au fur et à mesure dans ma nouvelle vie. Mon esprit est en train de se métamorphoser dans ce relâchement nécessaire et vital après toutes ces années d'acharnement, d'ambitions, de défis et d'orgueil. J'avais tellement de rêves à rattraper, je m'étais donné le devoir de réussir. La providence fut présente à moultes reprises. À chaque instant pendant ces décennies j'ai été supporté ne serais-ce qu'un instant à plusieurs instants. Le voile se lève enfin sur cette magistrale étape qui me présente ses vérités. Si mon esprit est plus lucide c'est que la paix et l'accomplissement sont dans mon coeur. Personne ne pourra m'enlever cette vie de pures aventures. Aujourd'hui après avoir tourné cette page tumultueuse je suis libéré d'un lourd fardeau dont seul moi-même en fut le détracteur.  Merci la vie !

2 mars|

Il y avait longtemps que je n'avais pas fait autant de rangement en mettant aux ordures grands nombres de choses et d'objets révolus. J'ai créé aujourd'hui un index des guides "road biking et hiking" que je collectionne. Auparavant j'ai mis au recyclage un grand nombre de prospectus, cartes et documents de voyage dans le but de "créer" l'espace nécessaire et d'organiser physiquement et mentalement mes prochaines aventures. J'ai commandé aujourd'hui en ligne quelques-uns de ces guides. Il restera environ quatre à me procurer pour compléter ma collection sur les États-Unis. Peu de cyclistes et d'aventuriers auront autant parcourus à vélo d'aussi nombreuses destinations et parcours de cyclotourisme. J'ai une date approximative de départ en avril selon la météo en vigueur. Je passerai au centre du pays dans l'allée des tornades dans les prairies américaines. Dans mon téléphone sont installées des applications visant à m'aviser si l'une d'entre-elles s'approchent. Le Kansas et le Nebraska sont les états où sont dénombrées la plupart de ces tornades parfois meurtrières. C'est le choc des températures entre trois grandes régions des États-Unis qui causent ces fortes tempêtes. Le climat sec et froid du Colorado dans les Rocheuses, celui du golfe du Mexique avec son apport en chaleur et d'humidité et le froid humide des Grands Lacs. Ces trois grands systèmes combinés ont des effets violents et imprévisibles. Depuis quelques semaines je ne cesse de mettre mes affaires en ordre. J'ai déterminé un budget pour la retraite sur un fichier numérique. Jamais je n'aurai eu autant de prévisibilité financière et de temps libre. Je vis dans une étonnante simplicité volontaire comme toujours d'ailleurs mais avec une conscience de plus en plus accrue. Je vois en moi une transformation magistrale dans l'autonomie. Je ne regarde plus la télévision ayant fait d'internet ma source principale d'informations. Cette période est tout sauf stérile. Elle me suggère un prélude et le ressourcement nécessaire aux  prochains élans dans l'action, la créativité et les découvertes.

28 février|

Une semaine ponctuée de courses et de rendez-vous importants m'a intercepté. J'avais beaucoup de mises à jour et de réaffectation de mon milieu de vie. Je me trouve chanceux en le clamant tout haut. Ce printemps je serai libre comme jamais lorsque je quitterai mon patelin pour les USA en vanlife. Un ami est avec son Safari Condo en Floride en ce moment après avoir traversé plusieurs états américains et une partie du Mexique sur plus de quatre mois. On échange sur nos voyages respectifs et nos expériences étant tous les deux célibataires sans enfants. Son "nick name" est "free bird" et le mien "simple man" en l'honneur des baroudeurs des années 70 sur la musique de Lynyrd Skynyrd. Ces années furent les plus étonnantes de mon existence quoique je me sente très bien dans mon époque avec un sentiment de liberté retrouvé. Nous allons un nous croisé sur la route inévitablement le moment opportun. J'ai beaucoup de projets de voyages en vanlife. Il m'est impossible de vivre sans cesse dans la routine chaque jour dans mon domicile ou dans les alentours. J'aime être à la maison sur les chemins les moins fréquentés des États-Unis. Je dis ça mais en réalité j'aime mieux les petites routes goudronnées de l'arrière-pays. À vrai dire je suis un véritable maniaque de l'ordre et de la propreté et quelques kilomètres sur des chemins de terre peuvent exiger beaucoup de temps à nettoyer la carlingue. J'aime rouler avec Béa mon campeur dans une propreté éclatante. Je m'y sens plus léger et serein. Mes confidences en disent long sur l'excitation que j'éprouve en attente des prochaines découvertes sur les routes de l'Amérique. Depuis quelques semaines j'ai cessé de lire car occupé ailleurs dans ma tête. Je sais que ce besoin ravivera ma flamme tranquille et d'introspection prochainement. Je ne m'en fais pas outre-mesure de l'agitation qui m'a animé des dernières semaines. Ceci étant pour mieux me retrouver. Merci la vie !

26 février|

Québec est l'une des villes les plus conservatrices du Canada et les sites de rencontres le prouvent. Je n'essaierai pas d'exposer de grandes dissertations sur le sujet n'étant ni agent matrimonial, sociologue, voyant ou gourou. Mon besoin d'amour et de partage est noble, je me respecte ne m'avouant pas vaincu par la solitude. Je n'éprouve aucune culpabilité devant les lettres mortes expédiées. Une peine demeure, c'est l'absence. Le destin se chargera de moi le moment venu, voilà mon constat. Cet exercice dans cette quête me permet une meilleure connaissance de moi-même, toutefois je ne suis pas masochiste à ce point de faire une addiction de ces recherches virtuelles. L'amour n'a pas autant besoin d'explications et d'efforts, sinon ce n'est pas de l'amour mais de la peur. Dans le livre d'Alessandro D'Avenia "l'art d'être fragile" ou comment un poète peut nous sauver la vie" l'auteur raconte; "le malheur diffus de notre temps, et de tous les temps passés ou à venir, est causé par la carence de passions heureuses qui sont la clé d'une vie vivante".

20 février |

Lentement ou rapidement la vie suit son cours. La notion du temps est variable mais toujours la même, seule sa perception diffère. J'aime le temps libre même si parfois je tente de l'oublier. On n'arrivera jamais à compétitionner avec le temps. Qu'on veuille le fuir qu'il revient rapidement. Quand mon esprit se vide, le temps devient tout sauf du temps mort ou du temps perdu. Tellement d'illusions et de fausses perceptions ornent nos vies, ma vie. Depuis quelques semaines je ne cesse de faire des deuils de différentes façons. Je franchi une étape ces jours-ci, je le ressens très fort en moi. J'ai encore jeté une quantité de documents, dossiers, cartes, guides et souvenirs de voyages. Je fais le tour partout dans mon logis afin de me défaire des choses non-essentielles devant lesquelles je me sentais attaché déraisonnablement. Si je veux faire place à du nouveau dans ma vie, je dois faire le vide avant. Ceci vaut aussi pour les pensées, le passé et les désirs obsolètes. Être de son temps est dans une juste mesure sage. Avant je pouvais mettre bien des maux sur le dos des gens, les situations, les gouvernements allant de la température à la plus banale situation incontrôlable. Maintenant mes maux deviennent des mots conscients ayant une portée notoire et réelle.

J'avoue que je n'ai rien pour me plaindre aujourd'hui me considérant chanceux d'être vivant, en santé, avec un toit, de quoi me vêtir, voyager et m'alimenter. Mes besoins de base sont comblés, je suis en paix et libre. L'amour est en moi et autour de moi, c'est avec mon regard et mes sens que je ressens cet amour. Je dois choisir vers quoi je porte mon regard et mon attention, en ce sens je me sens positif comme jamais car je choisis de l'être. Il existe des prédispositions à être heureux, ce n'est pas dans les possessions et l'action excessives que l'on devient heureux. J'ai rarement entretenu un tel discours. Mon blogue y fait pour quelque chose. Écrire mon quotidien me fait prendre conscience davantage des différents états d'être qui m'affectent. Lorsque ça va bien je l'accueille avec une meilleure conscience aujourd'hui. Devant cette retraite je ne me sens plus obligé à quoi que ce soit ni même à vouloir plaire. Ce désir était en partie du fait que je devais vendre mes services ou par ricochet vouloir plaire. Je m'astreignais un contrôle excessif dans mes actions et mes pensées dans l'obtention de mes objectifs. Dans ce lâcher-prise une nouvelle identité se révèle. C'est celle avec laquelle je renoue d'amitié, celle qui m'a trop souvent négligé, celle qui se terrait en moi apeurée et coupable même d'exister parfois. Merci la vie !

17 février|

Dans environ deux mois, à mon départ pour l'ouest américain, je débranche complètement le câble sur le téléviseur. Les cinquante ans et moins ne regardent pas beaucoup la télé, je ferai comme eux. J'ai toutefois l'antenne numérique pour capter quatre canaux gratuits, ce sera suffisant. Je ne veux plus payer pour des publicités lassantes, de nébuleux divertissements et des mauvaises nouvelles en boucle. Je réinstallerai le wifi à la maison cet automne. Mon utilisation de données mobiles sur le téléphone plafonne sans le wifi à la maison et je ne tiens pas à toujours surveiller les données. Je redéfinis mes besoins à chaque année avec le fournisseur, négociant par l'occasion les meilleurs tarifs. Concernant mon portable que je n'utilise presque plus, il me sert uniquement de banque de fichiers d'images numériques et de documents. 

Je passerai le cap des soixante-cinq ans à la fin février en santé et en ordre dans mes affaires et mes finances. Je bénéficierai de rabais significatifs non-négligeables dans plusieurs commerces. Cette année est la dernière avec mon fidèle comptable depuis plus de trente ans. Il a fait un sacré bon boulot pour moi, je le remercie chaleureusement. Sans ses loyaux et bons services je n'y aurais pas parvenu. L'an prochain un organisme sans but lucratif de mon quartier fera mes impôts gratuitement qui seront beaucoup plus simples à effectuer. Je viens de fermer un compte de banque ne conservant que celui de la caisse pour les dépenses courantes. Cette étape nostalgique est importante après plus de trente ans de placements stables et parfois risqués. La banque fut meilleure que la caisse concernant les placements. Mon plan de retraite est planifié depuis plus de six ans, il a très bien fonctionné, je m'en félicite. On peut, selon le cas, prétendre avoir des sous en banque alors que ce n'est que de l'impôt reporté. Je n'aime pas les risques financiers et les dettes. Je n'aurai plus aucuns placements à gérer ainsi que les pensées et les tracas associés. À la fermeture du compte on m'a remis cinq sous que je conserve en souvenir marquant une étape de vie trépidante. En recevant cette pièce de monnaie forte symbolique, j'ai revu en accéléré une grande partie du chemin parcouru. Sur quelques secondes une partie de ma vie s'est volatilisée. Je fus littéralement secoué par cette émotive rétrospective. La jeune caissière africaine affichant un large sourire ne se doutait pas en me remettant cette pièce qu'une intense émotion s'agitait en moi tel le résultat d'un fort séisme. En soirée j'étais fébrile, mon esprit bouleversé par le flot incessant d'images et de souvenirs. Cette pièce de monnaie dans laquelle une énergie considérable était contenue dans plus de trente ans va s'évaporer lentement laissant place à autre chose. Cette émotion fut forte, demain sera une autre journée diluant ainsi un important chapitre de ma vie.

Mon revenu annuel sera acceptable et surtout prévisible. J'ai la chance depuis fort longtemps de posséder un logement abordable dont le loyer est ajusté selon mes revenus et, jusqu'à tout récemment, mes dépenses d'affaires. Sans cette aide significative la vie pour moi aura été fort différente. La simplicité volontaire débute dans quelques semaines. Je mérite cette pause prolongée, ma vie active n'ayant pas été de tout repos comme la plupart des travailleurs autonomes et salariés. Si des gens s'ennuient à la retraite, pour ma part je chemine patiemment depuis plusieurs années vers cette période insondable et délicate avec vigilance. Grâce au vanlife ma vie sera composée de périodes actives entrecoupées de repos. Les prochaines années seront très diversifiées et planifiées en ce sens. Mon campeur est complètement payé et je ne possède aucunes dettes. J'ai obtenu ce jouet au bon moment dans ma vie, j'ai bien réussi ma sortie et j'en suis fier. Je suis un miraculé et j'éprouve un certain mérite en étant de nature résiliente et économe. Mon instinct est fort.  En vanlife j'irai où les températures sont clémentes. J'ai partiellement ce pouvoir avec la mobilité que me procure ce style de vie et ce, plusieurs mois par année. L'important est de choisir ces périodes en affirmant une providentielle liberté. J'aurai amplement le temps pour réaffirmer mon mantra quotidien; merci la vie ! 

13 février |

Demain c'est la fête des amoureux, la St Valentin. Pour les uns il y aura célébration, des présents, des câlins. Pour les autres, ce sera une journée comme les autres. Comme dit la chanson, les femmes sont jolies à trente ans, belles à quarante et après ça dépend d'elles. La beauté chez les femmes représente un pouvoir réel, un pouvoir de négociation. Cela existe depuis la nuit des temps, en quoi est-ce différent aujourd'hui ? Parfois je me dis que seules les sociétés technologiques progressent de nos jours à constater la bêtise humaine. La beauté des femmes affirme leurs libertés mais elles ont besoin de beaucoup plus que leurs charmes pour réussir. Néanmoins la beauté ouvre des portes à plusieurs niveaux et elle peut être une arme à deux tranchants si mal exploitée. Depuis toujours, en général, les hommes sont attirés par le charme féminin et les femmes le pouvoir des hommes. L'homme fut pourvoyeur et le sera encore en partie en constatant le coût croissant de la vie et les tâches familiales qui ne cessent de s'alourdir dans la complexité du monde. Il existe des raisons qui laissent croire que la beauté est une sorte de leurre. Ces propos sont évidemment intéressants mais délicats à discuter surtout avec quelqu'un de sexe opposé. Des sujets sont tabous que l'on doit exprimé avec beaucoup de discernement; la religion, la race, le sexe. À New York on demande lors d'une entrevue les accomplissements reconnus, à Boston le niveau de scolarité, à Philadelphie les personnes que l'on connaît. À Québec on demandera toutes ces caractéristiques sinon davantage. En attendant dans le cabinet de mon médecin de famille aujourd'hui, je discute avec des patients. L'un d'eux a quitté la vieille capitale après deux ans car il éprouvait des difficultés de réseautage. Ces sujets et notifications en rapport avec l'intégration sociale m'interpelle beaucoup. L'histoire ne dit pas comment il se sent au Centre du Québec, région de sa nouvelle résidence. J'essaie, depuis quelques temps, d'énumérer ce que je possède au lieu de regarder les choses ou les gens qui me manquent. On peut appeler cette pensée une soumission. Peut m'importe parfois si, d'une certaine façon, cette soumission rend mon âme plus légère. Toutefois la soumission a ses limites. Prendre un juste recul s'avère nécessaire pour bien saisir la nature de cette soumission, de cette acceptation ou ce lâcher prise que transmet la pensée populaire. La révolte en opposition avec la soumission possède son lot de difficultés. Il faut bien nuancer et réfléchir car les fruits récoltés peuvent s'avérer amers. Il importe de bien saisir ici la nature des propos et de faire de l'introspection. Mon objectif est de bien distinguer le bien du mal car la ligne entre les deux est mince et parfois difficile à définir. Du matin au soir depuis quelques temps la musique classique inonde mon logis, cette présence me va bien en sirotant du thé vert.

10 février|

Le poids des années ou le goût de la lenteur m'atteint. Je n'ai plus cette enthousiasme de m'envoyer en l'air à gauche et à droite de façon obsessionnel. Le rythme saccadé, je le conserve pour mes prochains voyages en vanlife. Ici si je bouge trop ça m'étourdit. J'aime le thé vert japonais, le sencha mon préféré me procure une clarté d'esprit. Je ne me verrais plus avec une voiture en hiver comme autrefois. Entretenir une boîte de tôle dans la gadoue et pour aller où ? Dans les centres commerciaux, sur les autoroutes ? Chez moi je n'ai plus à pelleter la neige d'aucune façon, quelle délivrance. Je me permets la farniente ayant pris la décision de reporter mon abonnement au gym. Après réflexion j'ai tout ce qu'il faut à la maison pour garder la forme avec mon vélo, mon tapis de yoga et mes élastiques incluant deux heures de marche en après-midi. Un type m'a appelé pour acheter mes sacoches à vélo, il viendra dans dix jours, bonne affaire. Ce printemps en voyage je dormirai davantage dans les campings ne délaissant pas pour autant le bondooking. Dans l'ouest américain les campings sont moins chers et parfois gratuits comme dans les BLM, ils sont plus grands et plus sauvages. Je suis heureux d'avoir ce projet, ce grand rêve. Je tente de converser avec des femmes sur internet sans grands succès, ça m'enlève de la motivation mais je demeure optimiste. Je ne le prends pas trop personnel ces refus contrairement dans le passé. Aujourd'hui j'ai jeté au recyclage quatre gros sacs verts une cinquantaine d'albums photos que je conservais depuis des décennies et plus de 2000 photos numériques de mon disque dur. Cela totalise environ 6000 photographies. J'ai conservé une dizaine d'albums, les meilleures. C'est une façon de rompre avec le poids des années et de conserver ce qui est significatif aujourd'hui. Vaut mieux laisser partir le bois mort dans le courant de la rivière et regarder devant soi. Il neige c'est beau, Cuba me manque pas. 

7 février|

J'ai rencontré une personne qui m'est chère aujourd'hui avec qui j'ai eu une relation amoureuse pendant trois ans. Une personne attachante, active et généreuse avec ses proches. Ensemble nous avons fait de nombreux voyages et d'inoubliables randonnées. Je l'ai initié au plein air et elle démontrait une forme physique exceptionnelle. Parfois on se croise et je ressens toujours une vive émotion à son passage. Elle est radieuse et le contact chaleureux. Cette personne fut un ange qui a passé dans ma vie, à sa pensée toujours je me sens protégé. L'amitié pour moi en vieillissant est le lien le plus précieux. Aujourd'hui je classe mes photographies, plusieurs ont déjà beaucoup d'années, certaines sont de véritables œuvres d'art. Je peaufine et sélectionne les meilleures, je suis surpris par le nombre de beaux clichés que je possède. Un ami avec lequel on a dîné ce midi m'a commandé une photographie dans le but de l'exposer dans son salon. Cela me rend heureux et fier. Depuis mon retour à Cuba je suis beaucoup plus serein, je suis assuré que cet état d'esprit va provoquer des nouveautés dans ma vie. Étant tombé très bas je ne peux que remonter maintenant. Mon estime de moi semble s'améliorer et je suis davantage positif. Par l'intermédiaire des médias sociaux en lien avec le vanlife, j'ai formulé une demande dans le but de regrouper trois à quatre vanlifers pour se croiser occasionnellement durant mon périple vers le Montana ce printemps. L'un d'eux a répondu positivement. C'est un virtuose de la guitare "new age", il est sympathique, le courant passe bien. Il rejoindra sa copine en Utah et m'accompagnera un bout, si tout se passe bien, jusqu'au Nebraska à la mi-avril. Une amie à moi qui administre des groupes de vanlife sur les réseaux sociaux va m'aider en approuvant et recommandant mon offre. Elle est en Arizona en ce moment en solo. C'est une personne admirable et courageuse. Le destin nous amène où il faut et je crois que seul une partie de nos rêves se réalisent. Ceux-ci n'aboutiront seulement si nous sommes complètement en accord avec eux. Parfois nous ne pouvons connaître la route avant de l'avoir entrepris. C'est dans l'action que nos rêves se réalisent et aussi dans le silence.

5 février 

Ce matin je me suis réveillé plus léger et serein qu'à l'habitude. Une grosse prise de conscience s'est manifestée. Depuis l'acquisition du campeur en 2020 je prévoyais partir de longs mois durant l'hiver ce qui exerçait sur moi une pression inconsciemment. Je n'avais aucune espèce d'idées réelles de ces ambitions jusqu'au voyage à Cuba le mois dernier. Depuis mon retour des tropiques ma santé s'est rétablie. Depuis que j'ai attrapé la covid en octobre dernier, je n'ai cessé de voir surgir des maux. L'odorat et le goût ont disparus depuis et ce n'est que depuis une semaine que je vois une nette amélioration de cette sinusite chronique enfin avec la prise des bons antibiotiques. Les changements climatiques que connaissent la planète feront en sorte que les hivers au Québec seront plus doux et appréciés. À mon retour je réalise la chance de vivre à Québec, dans le quartier Montcalm précisément. Les services essentiels et de tous acabits, qui semblent anodins lorsqu'ils nous sont disponibles, s'effectuent à pied de chez moi. Je n'ai plus de véhicule durant la saison froide. Je compte reprendre la reprise des sorties de raquettes l'hiver, cette activité me manque beaucoup. Je devrai trouver les moyens de me reconstituer un petit réseau de randonneurs pour atteindre mon objectif. La magnifique région de Chaudière Appalaches durant l'hiver pour pratiquer la raquette hors pistes me manque davantage que toutes les plages du monde réunies. Depuis mon retour de Cuba je réalise la beauté de l'hiver à Québec et du calme qui s'en dégage. De m'être trouver un gym à proximité qui me plaît a penché dans la balance, aussi modestement soit-il. Je considère pouvoir réaliser suffisamment de voyages en campeur de mars à novembre à chaque année, cela m'apparaît suffisant. Bien entendu on ne peut jamais dire jamais dans la vie. Je compte m'enraciner de l'hiver et entre chaque voyage à Québec davantage que dans les dernières années. Toutefois je ne suis pas à l'abri de pandémie ou de toutes sortes d'imprévus. Je juge important de m'encrer davantage, ma crise de fuite en avant semble s'être atténuée. 

Depuis juillet 2020, j'ai passé 330 jours en vanlife soit plus de 110 jours en voyage sur les routes en moyenne par année. Personnellement le vanlife est de loin la meilleure façon de voyager. Dans deux mois je partirai à la conquête du nord-ouest américain sur les plus insolites paysages de l'Amérique du Nord. Dans mon itinéraire je prendrai sensiblement le temps de visiter l'arrière-pays des états suivants; Ohio, Illinois,  les Dakotas, Nebraska, Wyoming, Montana et Wisconsin. J'y ferai du cyclotourisme, de la randonnée pédestre, beaucoup de photographies ainsi que plusieurs visites historiques et culturelles. Lors de ce périple je pourrai observé des paysages insolites d'une variété et d'une beauté infinie tels; déserts, canyons, plaines, prairies, forêts et montagnes. Je passerai sur les rives du lac Supérieur au Wisconsin, l'un des plus beaux endroits aux USA. Je prendrai la route historique Clark et Lewis, les explorateurs ayant découvert les Montagnes Rocheuses en canot à partir du Mississipi. Ils ont remonté à partir de St Louis au Missouri sur le fleuve du même nom vers le Montana d'où le fleuve prends sa source. 

La nuit je ferai du bondooking en nature ou dans de petits villages. Je partirai à la mi-avril pour revenir à la fin juin. Je possède tous les guides et cartes nécessaires ainsi que tout le matériel pour m'assurer un voyage d'aventures hors du commun. Ce périple est un vieux rêve, celui du "west american dream". Je me demande bien ce que j'ai pu bien faire à Cuba sur le bord de la plage à m'embêter, chose qui ne me ressemble pas. En fait j'y allais surtout pour le cyclotourisme ce qui ne c'est pas passé comme prévue. Je réalise bien que ne suis pas fais pour la farniente tropicale et qu'après coup je réalise que les États-Unis sont pour moi, de très loin, mon jardin d'Eden. Le vanlife est une activité qui prend du temps à maîtriser. De plus les goûts changent au fil du temps. La semaine prochaine je débute un entraînement pour m'assurer un bon départ ce printemps. En vanlife il faut être très discipliné pour garder la forme et bien s'alimenter. Je vais tenter par le biais des réseaux sociaux de trouver deux à trois partenaires possédant leurs propres véhicules. Le but serait de se suivre à distance et se croiser à l'occasion une à deux fois par semaine pour trinquer, aller au restaurant où se faire des feux. Rien n'est assuré mais je ferai ce que je peux pour trouver des partenaires. Je considère que faute d'avoir une copine, en attendant c'est la meilleure formule pour s'assurer de la compagnie pour partager et affronter la solitude durant le voyage. Concernant cette copine qui tarde à se manifester, je considère avoir beaucoup à offrir et je prendrai davantage de moyens pour forcer Cupidon sachant bien que mon pouvoir est limité.

3 février 

Descartes disait "plus on doute, plus on pense; et plus on pense et plus on affirme une existence, celle d'une chose qui pense. Comment être sûr que ce qui est claire et distinct pour l'esprit est bel et bien la réalité?". Ce genre de questionnement vaque mon esprit pour observer mes opinions, mes idées. Il est possible que la réalité m'échappe ou bien que la réalité est absente de ma pensée ou différente que celle que je crois être. Cette dernière est accablé de rituels et d'habitudes. C'est très intéressant ces constatations philosophiques, j'aime bien plonger dans les profondeurs de la pensée. Lorsque je suis chez moi calme et en paix, ces songes me viennent à l'esprit. La vérité est au fond de nous et est distincte de chacun d'entre nous. Nous tentons de nous rallier à des vérités collectives et conformistes pour vivre, voir survivre. Tout comme le monde végétal et animal a ses propres lois, son propre langage, nous avons le nôtre, celui de l'intelligence et des affects. Étrange chose que la pensée humaine. Aussi étrange puisse-telle existé dans le temps et l'impermanence. La réalité n'est pas immuable car constamment en mouvement. Que le silence et l'immobilité me vont bien en alternance avec le mouvement. "Je pense donc je suis" seraient-ils deux, celui qui pense et celui qui est ? Étrange réflexion dans mon cheminement mouvementé et exutoire.

2 février

J'ai passé une bonne journée en m'ayant trouvé un nouveau gym pour m'entraîner après trois ans d'arrêt. À vrai dire je faisais du yoga et des exercices chez moi depuis la pandémie mais l'idée de me retrouver dans ce gym m'enchante. Je n'étais pas prêt à m'inscrire n'importe où et à n'importe quel prix. Ce gym est situé dans un beau collège à quinze minutes à pied de chez moi à côté des plaines d'Abraham, que vouloir de plus. Je ne connaissais pas l'existence de l'endroit avant que quelqu'un m'en parle cette semaine. Depuis mon adolescence je me suis entraîné dans plusieurs gyms. Je suis discipliné dans ce rituel qui m'est très favorable en m'apportant du tonus tout en socialisant par l'occasion. M'ayant promené dans le Vieux Québec avec un bon ami aujourd'hui je réalise que j'habite une belle ville. Des services sont disponibles à proximité et je peux tout faire à pied de chez moi. La seule raison qui requiert une voiture est dans mon désir de faire de la raquette ou de la randonnée dans Chaudière Appalaches, ma région de prédilection pour le plein air. C'est de cette région que les paysages au Québec m'emballent le plus avec ses collines boisées et champêtres. Ce besoin de quitter la ville une journée entière par semaine est vital surtout bien accompagné. Le hors pistes me manque beaucoup dans cette région où je possède mes plus beaux souvenirs de randonnées et de grands espaces. Une pierre est posée aujourd'hui avec mon abonnement au gym, avec de la patience et de la volonté j'attendrai ma cible.

31 janvier 

Écrire pour moi c'est entretenir une discussion, une relation. Écrire c'est éviter l'isolement comme traite Krishnamurti dans plusieurs de ces ouvrages. "Sans amour, vous aurez beau courir après tous les dieux de la terre, prendre part à toutes les activités sociales, tenter de remédier à la pauvreté, entrer en politique, écrire des livres - vous ne serez qu'un être mort. Sans amour, vos problèmes iront croissant et se multipliant à l'infini. Mais avec l'amour, quoi que vous fassiez, il n'y a plus de risque. Il n'y a plus de conflit. L'amour, alors, est l'essence de la vertu". Krishnamurti est incontestablement l'un de mes maîtres à penser. J'ai une collection de ces ouvrages que j'utilise pour réfléchir sur les grandes questions existentielles qui se manifestent souvent. Nul ne peut rester sans relation, dans l'isolement. Mais vivre c'est être en relation avec la vie. Ses nombreux thèmes abordent la solitude, la liberté, la relation, la société. Dans son livre "l'amour et la solitude", je me questionne sur le véritable sens de la vie, sans artifices, sans détours. Le sens de la vie n'est pas si loin qu'il n'apparaît. Pascal se questionnait à savoir "pourquoi ne restons-nous pas tranquille assis dans notre chambre". Krishnamurti dit "lorsque l'esprit vraiment comprends en profondeur les causes du désordre, alors, de cette prise de conscience, de cette vision pénétrante, de cette observation, l'ordre surgit spontanément". Les propos  de ce sage philosophe m'apparaissent telle la lumière surgissant des ténèbres. Ils me permettent de rassembler mon esprit dans une clarté indicible. Nul doute que j'ai besoin de ces paroles pour apaiser mes tourmentes. Sans ces bonnes paroles écrites ici et là je ne pourrais pas survivre dans le tumulte du quotidien. Je me nourris de spiritualité, tout n'est que spiritualité chez l'humain, c'est sa plus grande manifestation, le reste n'est qu'accessoires de cuisine. L'art est l'une des représentations la plus manifeste de la spiritualité. Le silence dans mes lectures me font revenir doucement chez moi ici et maintenant. Le silence me porte vers l'amour qui sommeille et qui tarde à se manifester. Probablement, comme la plupart, occupé à faire autre chose.

30 janvier 

Je remets lentement les pièces du puzzle de ce que constitue ma vie. Devant ma fenêtre une petite neige tapisse de sa douceur les moments difficiles passés sous les tropiques à Cuba. Il ne faut pas se fier aux apparences. Je suis heureux et fier d'avoir un passeport canadien. Ma vision ne sera plus jamais la même. J'ai descendu plus bas que je n'aurais imaginé. Je suis revenu affaiblie par plusieurs bactéries depuis la fin de l'automne dont le covid et une infection sinusale bactérienne persistante par la suite. Le covid, malgré cinq vaccins reçus, apporte de l'inflammation aux voies respiratoires ce qui peut favoriser les infections bactériennes. Ce n'est pas terminé encore ce que conclu le spécialiste aujourd'hui en me prescrivant de nouveaux antibiotiques plus adéquats. Ne pas pouvoir m'exprimer adéquatement en espagnol, sans pouvoir trouver des devises dans une région isolée avec une chaleur insupportable, sans nourriture acceptable, sans réseau ni téléphone fut un cauchemar. La préparation d'un voyage est un exercice mental, le voyage est autre chose. Jamais plus je ne verrai le Québec de la même façon. Mon univers se construit pierre par pierre avec patience et détermination. Un jour le casse-tête se dessine parfois il se dissout d'un geste malhabile ou mal intentionné. Ce soir je prends conscience du besoin de socialiser et de me lier d'amitiés. Mon besoin affectif est immensément inassouvi comme une oeuvre inachevée et je ne sais comment m'y prendre. Mon blogue est un moyen d'écrire mon récit, d'y fixer mon existence temporelle et de m'avouer résilient aux intempéries.

Le voyage représente le rêve, l'utopie, l'idéal. Il est possible que la clé de cette quête soit tout près à mes côtés. Il est de ces choses que je ne comprends pas où que je veux pas saisir. Et si c'était avec le coeur qu'il me soit possible de comprendre. Les expériences ne seraient possiblement pas les mêmes. Ce soir à la radio de la douce musique classique inonde de calme mon univers, je bois un jus d'orange. À Cuba les fruits sont plus difficiles à trouver qu'ici, les ouragans ont détruits les plantations. La reprise d'un nouvel épisode sur mon blogue est positif. C'est le signe du recouvrement de ma santé. Une section d'un chapitre vient d'être franchie. Je reviens transformé de cette expérience. J'aurais pu y perdre encore plus, merci la vie! Ma gratitude est grande ce soir envers les anges qui m'accompagnent et en ma force intérieure parfois sous-estimée. De multiples symptômes m'ont assailli à Cuba très rapidement. Ma résilience a exigée de déployer une énergie considérable. Seul dans cette situation fut éprouvant. Ce soir dans mon blogue j'exorcise cette souffrance subie. Je retrouve mon doux logis et sa quiétude pour un instant. Ma gratitude est grande, ma souffrance apaisée.

Cuba | Cyclotourisme

Québec| 28 janvier

Cuba ne fut pas une expérience agréable comme souhaitée. Je n'y retournerai plus de même qu'à toutes ces destinations exotiques que ce soit dans les Caraïbes ou en Amérique Centrale. J'ai mis en vente mes sacoches vélo tout en conservant mon hybride. Je suis revenu épuisé de ce voyage à Cuba qui fut plus difficile que je l'avais imaginé. La chaleur, l'approvisionnement en nourriture et autres services essentiels, les problèmes digestifs, la dépendance aux transports, la langue et le vélo encombrant et trop lourd m'aura cassé. Mon âge relatif pour ce type de voyage est a reconsidéré de même que le manque de confort relatif. Les forfaits dans le sud ne m'intéressent plus, sauf peut-être un jour, pour une semaine maximum accompagné d'un ami. Aux prochaines aventures je serai accompagné de Béa mon fidèle campeur et les États-Unis deviendront à coup sûr mon terrain de jeu avec Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse durant les grandes chaleurs de l'été. Il fait trop chaud ailleurs à cette période. Je suis content d'avoir beaucoup voyagé tôt sur tous les continents. Ce n'est pas à 65 ans que l'on peut débuter ces grands périples. J'ai fait toujours ce qu'il fallait et au bon moment. Cuba cet hiver me fait prendre conscience de mon cheminement et malgré les difficultés encourues j'en sors grandi. Je rêvais de ce voyage à vélo depuis vingt ans. Depuis mon retour je prends conscience d'habiter davantage dans un beau et grand pays libre. Faut aller voir ailleurs pour apprécier ce que l'on a. Jamais cette révélation n'aura été ressentie avec autant de justesse. Je vais tenter maintenant de repartir du bon pied et en forme tout en respectant davantage mes limites et mes besoins. Merci la vie !

23-24-25-26 janvier | Varadero, Cuba

Chez Cubatur la dame a fait une erreur sur mon "voucher" du transfert vers l'aéroport de Varadero, c'était indiqué l'aéroport de la Havane. En téléphonant le problème c'est réglé heureusement. Jusqu'à la dernière minute je dois être vigilant. Je me ferai rembourser la visite à la clinique médicale par mes assurances et peut-être bien mon nouveau billet d'avion spécifiant ne pas être suffisant en forme pour un retour prolongé, je verrai bien. Jamais je n'ai eu autant tant hâte de revenir chez moi. Une île me fait penser à une prison, les cubains le pensent aussi. Le temps généralement passe très vite, ce voyage à Cuba m'a paru une éternité. Les femmes en strings, les bonhommes à bedaine devant leurs cocktails, la musique latinos à chaque pâtés de maisons, j'en peux plus. À l'hôtel des fumeurs partout, au bar et au restaurant. Les gens ont droit de fumer partout à Cuba, c'est lamentable. Le Québec, mes bas de laine, la musique classique, mes toasts au beurre d'arachides, mes céréales au lait de soja me manquent, j'ai l'impression d'être parti depuis très longtemps. Ce voyage me fera apprécié "mi casa". Quelques heures et vivement la neige et la fraîcheur des couettes.

J'ai repris la forme enfin, ce fut long. Je me suis baigné beaucoup aujourd'hui, pour aimer Cuba fait aller à la plage sinon on cherche une autre destination. Mon enregistrement en ligne est fait. J'ai payé un extra de 4$ pour conserver ma chambre jusqu'à 19h00, heure à laquelle la navette viendra me chercher avec ma "big bike box". Je marcherai sur la plage ce matin laissant les images de ce voyage se dissoudre. Je suis allé hier à vélo sur Santa Marta pour trouver une housse de siège pour mon vélo. Évidemment comme pour le reste je n'ai rien trouvé à part quelques délicieux beignets au chocolat. J'ai beaucoup écrit sur le blogue dans ce voyage. Dans quelques heures la connexion sera débranchée. Je voulais conclure en racontant une histoire. Il y a très longtemps avec une connaissance je fis un court séjour dans un tout-inclus à Varadero, c'était mon premier. Mon entreprise de voyage d'aventures avait le vent dans les voiles à ce moment n'offrant que des voyages de randonnées pédestres au Québec, en Nouvelle Angleterre et dans le sud-ouest américain. J'étais en béquille suite à une sévère entorse à la cheville quelques jours avant le départ. Lors de ce voyage j'avais pris la décision que Vert l'Aventure Plein Air était mûr pour des voyages à l'international sur des destinations européennes, africaines et asiatiques. J'entrepris de grands projets autour du monde sans relâche pendant deux décennies. Des groupes de voyageurs enthousiastes m'ont accompagnés dans ces circuits sur mesure conçus par moi-même  dans lesquels j'y ai mis toute mon énergie et mon coeur. 

Aujourd'hui je revois le parcours. Je rentre à la maison fier, la tête haute d'avoir réalisé mes rêves qui ne seront plus jamais les mêmes à partir d'aujourd'hui. Je suis heureux d'avoir investi dans le tourisme d'aventures et le plein air. J'ai traversé plusieurs crises dont la dernière et non la moindre fut la pandémie. J'ai été tenace, persévérant et entêté jusqu'à la toute fin ayant réussi cette retraite qui dans mon jeune temps je n'imaginais pas m'y rendre. Je suis un survivant et ce dernier voyage à Cuba en cyclotourisme me le prouve encore. J'ai traversé de nombreuses épreuves, maladies, actes de vandalisme, attentats, poursuites, accidents, deuils, éruptions volcaniques, inondations, glissements de terrains, cataclysmes naturels et j'en passe. Je suis un résilient et c'est un miracle que je sois encore vivant. Cette dernière aventure à Cuba, symbolique certes, est le dernier d'une longue série de ce genre. Nul doute que mes prochaines aventures seront avec Béa mon fidèle campeur en Amérique du Nord. Je suis heureux de cette acquisition qui me permet une mobilité accrue, une autonomie et des aventures adaptées à mes besoins. Dans mon précieux téléphone d'où j'écris mon blogue, la carte de téléphone de Cuba va se désagrégée laissant apparaître le Québec sous une nouvelle forme, celle de ma liberté retrouvée, celle de la rencontre avec moi-même. Jamais je n'ai eu aussi hâte à ce moment, ce dernier voyage a été difficile. Le soleil brillera toujours quelque part ailleurs, dans ma tête et dans mon coeur surtout. Dans quelques mois un nouveau et grand périple va prendre forme, il n'aura jamais plus l'apparence de celui-ci. J'aurai appris à la dure, entêté mais reconnaissant. Merci à ceux qui m'accompagnent, mes amis, merci la vie !

Mon hôtel de deux étoiles, Dos Mares anciennement le Pullman était un hôtel de luxe en 1940 issu d'une chaîne d'hôtels française. Si je buvais encore je me saoulerais pour oublier ce voyage. Je vais me payer des langoustes au El Rancho pour me revigorer et surtout des "cakes" que je raffole. C'est ce que je retiendrai de la bouffe à Cuba avec les spaghettis et les jus fraîchement pressés. Venir seul sur une île tropicale renforce le sentiment de solitude, beaucoup plus qu'en campeur en Amérique du Nord. Bonne nouvelle ma sinusite m'a enfin lâchée après plusieurs mois à râler, le repos m'a soulagé. Demain je prends mes derniers cafés, je n'en bois jamais d'habitude. Seul l'un des quatre guichets automatiques de Varadero fonctionne. À vélo j'ai fait huit kilomètres pour trouver le bon. Aucun restaurants ne prends les cartes de crédit, quel horreur! Toujours la musique partout boum! boum! et les odeurs de monoxyde de carbone, j'ai hâte de marcher sur les plaines d'Abraham. De vieux italiens de Montréal se trimballent avec de très jeunes cubaines, indécence. Ils me saluent en me racontant leurs sales histoires que je m'enfuis. J'ai réussi à reprendre mon poids santé en trois semaines à Cuba. Le fromage sur les pizzas est très salé afin de le préserver des bactéries. Certains produits alimentaires coûtent trois fois plus chers qu'au Québec. 

J'ai respecté mon budget, même si j'ai acheté un nouveau billet de retour. J'économise malgré tout en restant moins longtemps. J'ai eu le de la chance de trouver ce billet d'avion car tous les autres disponibles avaient des coûts exorbitants.  Ce soir je me paie une grosse assiette de langoustes même si elles goûtent le brûlé. Deux semaines de plus à Cuba m'aurais déprimé. Plusieurs touristes rencontrés à Cuba n'y reviendront plus, la vie est trop difficile et les services essentiels inadéquats. Ce n'est pas que je sois exigeant mais j'ai frappé mon mur. Le soleil brillera toujours quelque part ailleurs. Après plusieurs heures de recherches j'ai réussi à trouver un nouveau chargeur de téléphone. J'ai aussi trouver une navette pour l'aéroport jeudi à 15$, les taxis coûtant 50$US. La navette me prendra à l'hôtel avec ma boîte à vélo. Il faut travailler très fort pour trouver quoi que ce soit à Cuba, c'est épuisant. J'ai retrouver mon mec du Québec qui est arrivé avec moi à Cuba. On est sur le même vol du retour, on partagera le taxi ensemble à Québec. Hier fut ma meilleure nuit depuis mon arrivée sur l'île. Après plusieurs spaghettis, boissons gazeuses et gâteaux, l'énergie est revenue, il était temps. Des québécois habitués de passer plusieurs semaines à Cuba chaque hiver n'y retrouvent plus l'enthousiasme d'antan. 

Depuis la pandémie la vie sur l'île a bien changée selon les habitués, le monde aussi. C'est la première fois qu'on fait ma chambre depuis mon départ, c'est le gros luxe. Il n'y a presque rien dans les restaurants et les épiceries, tout est complètement vide. Les vendeurs sont assis derrière des comptoirs fantômes à vendre que des bouteilles d'eau ou de misérables pointes de pizza infestes. Les cubains s'ils pouvaient quitter Cuba n'y reviendraient plus. Ayant modifié mon vol de retour je ne peux pas enregistré mon vélo à l'avance, il reste sept places de vélo sur le vol, tout est compliqué, je suis éreinté et j'ai hâte de me retrouver chez moi malgré la forme qui revient lentement. La musique me casse la tête dans les rues. Je suis aller à la pointe de la péninsule de Varadero à vélo. Plus on avance de ce côté, plus ça ressemble à Miami ou à Porto Rico. Ces images ne me plaisent pas. De ce voyage en cyclotourisme 400 kilomètres auront été parcourus non sans difficultés. J'ai séjourné dans plus de dix établissements, "casas particulares" et hôtels. 

La chaleur pour pratiquer le cyclotourisme et le poids du vélo furent contraignants. Les services de base sont difficiles à trouver mais on y arrivent avec des devises suffisantes et beaucoup de patience. L'amoxicilline que l'on m'a donné à Québec et à Cuba ne fonctionne pas, ce sont des médicaments de second ordre, ça prend de véritables antibiotiques. Les cubains n'ont pas beaucoup accès aux médicaments et à une qualité de vie nord-américaine, pourtant ils ont l'air serein dans l'adversité. Le peuple est généreux et accueillant, je n'y ai trouvé aucuns problèmes de sécurité à part l'hygiène. Je suis très heureux d'avoir modifié mon billet de retour. Ce que je retiendrai de ce voyage est la mer, la plage de Varadero et la ville de Trinidad. La mer est d'une couleur et d'une température sublime, le sable divin. Le climat est beaucoup plus agréable et moins chaud du côté de l'Atlantique que celui des Caraïbes. À l'occasion du côté nord la mer est trop agitée pour s'y baigner selon les courants provenant des États-Unis. Ce voyage à Cuba me fait apprécié ma ville natale et mon quartier. Si j'ai pu être critique à son égard dans les derniers temps ma vision s'est transformée depuis ce séjour de trois semaines à Cuba. Ce qui se passe dans ma tête et la réalité parfois est différente. Je dois valider par moi-même mes expériences. C'est la dernière fois que j'entreprends un voyage de cyclotourisme. À l'avenir je ferai des sorties d'une journée avec mon cyclosportif n'ayant vraiment plus le goût de transporter mes sous-vêtements et des boîtes de thons et de sardines sous les tropiques ou à quelques autres endroits. Décidément je pense beaucoup à mon campeur et aux possibilités que m'offre le vanlife en Amérique du Nord. En attendant de sortir Béa de son hibernation, il me reste quelques jours sous le chaud soleil de Cuba. Adios!

22 janvier | Varadero, Cuba

Varadero est une péninsule longue de 20 kilomètres. La moitié regroupe de grands hôtels qui ressemble à la Floride et l'autre moitié se retrouvent les "casas particulares" et ressemble davantage à Cuba de même qu'à Santa Marta. Mon hôtel est dans cette partie. Deux mondes se côtoient ici, l'un moderne et le second plus pittoresque et plus pauvre. Il m'aura fallu des efforts considérables et une planification extraordinaire pour arriver au constat que ce voyage fut trop difficile. De mon hôtel j'ai tout à proximité et le tarif est plus qu'acceptable. Après toutes ces années d'organisation de voyages d'aventures et à quelques semaines de mes 65 ans j'arrive à la conclusion que mes prochains voyages dans le sud seront par le biais de forfaits tout inclus d'une semaine maximum. Varadero possède l'une des plus belles plages au monde alors pourquoi me casser la tête et ce, à quatre heures de Québec sans décalage horaire. Pour moi un nordique, la seule et unique raison pour venir dans le sud est la plage et le soleil. Quelque chose en moi vient de mourir, autre chose renait, je le ressens fortement. J'éprouve une lassitude à organiser et une fatigue en rapport avec les planifications complexes de voyages effectuées toute ma vie. Je n'ai resté qu'une nuit dans la casa particulares à Varadero ensuite je me suis trouvé un petit hôtel typiquement cubain sympathique avec le petit déjeuner inclus pour 26$CAD  la nuit. La plage est à 100 mètres. J'y reste jusqu'à mon départ en avion le 26 janvier. Je suis aller récupéré ma boîte à vélo dans mon premier gîte à l'arrivée. Ce matin j'ai déjeuner avec un québécois voyageant seul et qui tenait de curieuses conversations. Tout le monde semblait fêlé sauf lui. J'ai quitté rapidement.

21 janvier | Varadero, Cuba

J'ai pris le petit déjeuner chez mes hôtes à la Havane. Deux italiennes ce sont jointes à moi. Ensuite j'ai traversé la Havane à vélo et puis quarante kilomètres vers Playa de l'Este que je n'ai pas particulièrement aimé. Il m'était impossible de traverser le tunnel à la Havane. J'ai pris une navette spéciale pour les vélos et motos d'où l'accès se fait par une rampe. De l'autre côté l'autoroute vers Varadero n'est pas du tout intéressante. Vers Playa Jibacoa je fais de l'autostop et rapidement une camionnette s'arrête pour me déposer à Varadero à 110 kilomètres plus loin. Le trajet en taxi aurait coûté 100$US. J'ai offert 10$ et le type était fou de joie. La route a passée à Mantazas, site de lourdes industries pétrochimiques. Tout le trajet fut horrible. À mon arrivée à Varadero, les hôtels que j'avais sélectionnés n'étaient pas disponibles. J'ai finalement trouver une chambre dans une maison d'hôtes à 35$ la nuit. Je suis comblé et heureux de me retrouver ici. J'ai modifié ma date de retour pour le 26 janvier. Il me reste six jours à Varedero, ce sera suffisant. Je tenterai de trouver demain un hôtel plus confortable avec les repas inclus. Ayant avortée une grande partie du trajet à vélo et la vallée de Vinales, je suis prêt à retourner à la maison en profitant du temps qu'il me reste pour me reposer sur la plage.

20 janvier| La Havane, Cuba 

Je suis arrivé en autobus avec Viazul à la Havane après plusieurs arrêts, sept heures plus tard. Nous ne sommes pas seul à voyager en autobus en première classe, des colonies de coquerelles nous accompagnent dans l'autobus. Installation à côté de la gare d'autobus dans un beau gite pour une nuit. Je suis arriver trop tard pour aller dans la vieille ville, la vieille ville étant plus loin. La Havane est très grande, bruyante et polluée. 3.7 millions d'habitants fait de cette ville la plus grande des Caraïbes et la capitale de Cuba. Faut être solide pour vivre ici. Sur 400 kilomètres à vélo j'aurai traversé trois provinces jusqu'à présent; Mantazas, Cienfuegos et Sancti Spiritus. L'autobus est confortable et me permets une pause. Mon campeur me manque quand je me vois avec la horde de touristes dans l'autobus et les hôtels. Ce voyage ne me ressemble pas sauf pour la détente et l'extase de me baigner dans les eaux turquoises. Définitivement Cuba est fait pour la plage et la farniente, pas pour le vélo sauf pour sur de très courtes distances en matinée... sans bagages. J'ai enlevé des sections à vélo prévue que je voulais faire, plus réaliste je rends l'aventure plus adaptée et agréable. J'ai passé quatre nuits à Trinidad ce qui est nettement acceptable. Une étape du voyage est réalisée, je délaisse maintenant les Lada's enfumés de la mer des Caraïbes pour celles de l'Atlantique.

19 janvier | Trinidad, Cuba

Depuis la pandémie Cuba n'a jamais repris son rythme. Quand les riches prennent un rhume lors de grandes crises ce sont les pauvres qui souffrent en premier. Les cubains vivent du tourisme, la crise ici en ce moment est réelle à plusieurs niveaux. C'est à Trinidad que l'on retrouve le plus de "jinareros" à Cuba, des vendeurs de rues plutôt insistants. Il est mieux les ignoré et ça n'ira pas plus loin. Je ne bois pas de café à Québec mais ici au déjeuner je ne peux m'en passé. La carte SIM achetée à mon arrivée ne fonctionne pas la plupart du temps, il est mieux se procurer des cartes wifi ETECSA vendues un peu partout. Des points wifi sont disponibles à différents endroits pour se connecter. Pour cinq heures d'internet il en coûte environ cinq dollars. Mes problèmes de santé se sont dissipés, j'ai réellement passé un mauvais quart d'heure. La "turista" dure quatre jours si bien traitée. Je flâne aujourd'hui car demain très tôt j'ai sept heures d'autobus pour me rendre à la Havane. À la Havane c'est cinq degrés de moins qu'à Trinidad et dix degrés de moins qu'à Santiago de Cuba. Je quitterai cette ville attachante avec nostalgie, rares les endroits que l'on retrouvent dans le monde comme Trinidad. On y vit au rythme du peuple, dans son coeur et son quotidien qu'aucun tout-inclus ne sauraient offrir.

18 janvier | Trinidad, Cuba

Tout le monde vit dehors, l'agitation est intense dans la ville entremêlée de musique langoureuse et répétitive. Je mange de délicieux gâteaux. Un québécois rencontré achète des maisons partout à Cuba, il est architecte et les mets au nom d'amis cubains, ce sont les règles, curieuse intention. Un américain tout vêtu de blanc ressemblant à un pasteur évangélique sur un vélo pliant travaille dans un organisme humanitaire, il connait les moyens pour passer les frontières car les américains n'y sont pas autorisés. Beaucoup de destins se croisent dans la rue de Trinidad, un va-et-vient incessant de chercheurs de vérité. J'ai tant marcher que maintenant ce sont mes doigts sur le clavier qui marchent. En attendant l'autobus pour Playa Ancon dans un café bruyant je regarde le théâtre de la rue, étonné, fasciné. Trinidad vaut le détour, mélange de passions, de rêves et de drames quotidiens. Les grandes maisons coloniales partout sont fraîches à l'intérieur comme en Méditerranée. Le soleil toujours écrase les intentions. 

Sur la lente et resplendissante péninsule d'Ancon je me réconcilie avec la plage et son sable immaculé, ça me calme. Cette journée m'est profitable. Dans un futur incertain il est probable que je j'aille dans les tout-inclus sur une semaine maximum. Le problème c'est que ce sont des cages dorées d'où on ne sais rien de ce qui ce passe à l'extérieur et, ce, prévaut dans toutes ces installations balnéaires. Une connaissance me disait prendre un forfait d'une semaine deux fois l'hiver, je trouve l'idée intéressante pour un vieil homme. Le sud des États-Unis en campeur me parle beaucoup pour les prochaines années. Un bon plan, sans y passer tout l'hiver, est de partir avant la neige en entreposant le véhicule en Floride à la fin janvier pour ensuite prendre un vol vers Québec et retourner en Floride en avion reprendre le campeur début avril en remontant lentement vers le nord. Au retour je vendrai la plupart des sacoches vélo n'en conservant qu'une seule. Je n'ai absolument aucun regret. Ne pas avoir essayer aurait été plus regrettant. La vie n'est qu'une série de bonnes et de mauvaises expériences, les mauvaises dépendent en partie de l'attitude. Parfois la douleur dépasse la volonté. Elles servent à réajuster son élan pour la suite. Je rencontre sur la plage un couple de britanniques très gentil. Ils voyagent dans les Caraïbes pour quatre mois. Encore une fois je prends conscience de mes affinités avec les anglo-saxons. Je peux entretenir une conversation très appréciable en anglais. Les français souvent je les trouvent râleurs mais ils possèdent une curiosité et une culture immense.

18 janvier | Trinidad, Cuba

Les gens les plus riches matériellement à Cuba sont ceux qui possèdent des restaurants et des gîtes. Ils gagnent plus que les docteurs, avocats et administrateurs. Hier soir je suis aller voir un spectacle à la Casa de la Musica, c'était super ! Curieusement plongé dans mes pensées j'avoue aimer davantage la culture anglo-saxonne que latino. À vrai dire les États-Unis en campeur m'est plus attrayant que tout ce que je vis en ce moment à Cuba. Je me sens plus autonome avec le campeur et mon vélo de carbone dessus que de trimballer 75 livres de bric-à-brac sur un vélo en acier dans une chaleur torride. Dans mon campeur j'ai frigo, poêle et lit, je vais partout où je veux quand je veux. En campeur je peux choisir à ma guise les lieux pour mouliner et les températures. Aux États-Unis je n'ai aucuns soucis concernant les virus dans l'eau et la nourriture, le revitaillement, les banques et les paysages sont plus enchanteurs et variés à mon goût. Je trace un peu tôt mon bilan mais il m'apparaît que l'espagnol m'est un handicap pour communiquer. Je maîtrise mieux l'anglais pour avoir un minimum de conversation. L'arrière-pays mythique des États-Unis me plaît où peut-être je n'aime que les courants d'air passagers. J'aime le caractère, la lenteur et le flegme anglo-saxon davantage que l'émotivité, la séduction et la rythme latino. Je suis en train de reconsidérer tellement de choses en peu de temps sur ma retraite, mes goûts, mes besoins, mes limites que j'en suis profondément troublé. Je suis en train de faire une synthèse en accéléré de ma vie. Mon blogue me permet de me rattacher à ce qui me reste de repères pour ne pas sombrer dans le vide. Le jeu de séduction et les chansons latinos ne m'inspire pas autant qu'à 20 ans. L'argent est le centre des préoccupations des cubains, je les comprends. Je suis le canadien, le touriste, le "dinero" ici. Écrire m'apporte du réconfort, ne parler que de sauces piquantes et de potinage m'étrangle dans ma quête d'expression. Je ne suis pas qu'un simple chroniqueur de plage et de rumba. Je suis tout et rien à la fois, de passage que très rapidement. Je peux difficilement me poser dans ma tête mais mon corps le requiert. Je suis né dans l'intranquillité et la mouvance de l'espoir du lendemain. Toujours et toujours les mêmes gestes à recommencer, les mêmes erreurs, les mêmes bêtises. Je plonge dans la mer pour dissiper mes pensées, je l'ai mérité, j'en ai payer le prix, elles sècheront momentanément pour une pause au soleil.

17 janvier | Trinidad, Cuba

Dans le temps où je suis passé à Trinidad c'était rempli de touristes, maintenant c'est assez tranquille. J'ai bien dormi, je serais incapable de prendre mon vélo aujourd'hui. La vallée des Ingénieurs près de Trinidad était la plus grande plantation de cannes à sucre de Cuba. Pour un dollars canadien j'ai environ 100 pesos. À voir les nombreux billets dans mes poches je me crois riche alors que je n'ai presque rien. Le fait de toujours devoir payer comptant est éreintant à la longue. À Trinidad je mange bien dans les nombreux restaurants sur place. Aujourd'hui j'ai fait une erreur en achetant trop cher un câble pour mon téléphone dans la rue. On se fait intercepté beaucoup pour toutes sortes de services et de marchandises. Je me suis acheté un billet d'autobus pour aller à Playa Ancon demain matin. La tarte au chocolat de Baracoa est un pur délice. Baracoa est la plus ancienne ville de Cuba à l'Est de l'île fondée en 1511. C'est le seul endroit où pousse le cacaotier. C'est la seule région tropicale de l'île avec une forêt épaisse et des pluies régulières. J'en suis à mon cinquième séjour à Cuba en y ayant grimpé, dans l'un des voyages, la plus haute montagne dans la Sierra Maestra, le Pico Turquino près de Santiago de Cuba à plus de 1974 mètres à partir de la mer. Un guide nous y a accompagné et l'ascension fut très pénible. Nous avions dormi dans une hutte sur la plage au sol. Santiago de Cuba est la deuxième plus grande ville, c'est très animé et l'odeur du monoxyde de carbone est pénible. J'avais séjourné dans un hôtel sur une plage complètement noire près de Santiago. Je suis aller à Holguin et Playa Guadelarvaca dans des séjours tout-inclus qui ne furent pas très mémorables sauf pour les randonnées en scooter sur Banes et Gibara.

16 janvier | Trinidad, Cuba

J'ai réussi à manger après trois jours de jeûne presque total. Les problèmes gastriques semblent avoir disparus. J'ai parcouru à vélo les trente kilomètres de Playa Yaguanabo jusqu'à Trinidad avec un fort vent de face et des faux plats sans arrêt. Les paysages étaient somptueux. Je pénètre Trinidad, joyau du patrimoine mondial de l'Unesco fondée en 1514. Partout des montagnes à perte de vue, la ville est dense et animée. La culture est immensément riche. Je trouve le gîte à 20 euros la nuit dans une belle maison. Mon hôtesse parle français, je suis content. L'habitation, réputée des touristes français, est magnifiquement bien située à côté de Plaza Major et de la Casa de la Musica. Je suis chanceux car c'est le premier gite que je visite. Les rues sont en pavées lourdement endommagés. Partout de beaux restaurants, casas et cafés. Ma chambre est belle et aérée. C'est ma troisième visite à Trinidad, les autres fois je séjournais à Playa Ancon et ne passais que rapidement dans la vieille ville accompagnant des groupes. Cette cité coloniale espagnole est un véritable musée à ciel ouvert et la plus authentique de Cuba. Trinidad prospérait par la canne à sucre et le marché des esclaves. Les terriens de l'époque possédaient des richesses inouïes à constater l'architecture coloniale exceptionnelle présente partout. De véritables palais inondent les rues. 

Je prends une douche et me dirige vers la clinique médicale de Trinidad pour ma récidive de sinusite. Je n'attends pas longtemps. Le tarif est 57 euros la consultation qui me seront remboursés par mes assurances. On me fait une piqûre dans la fesse et j'ai des antibiotiques à prendre incluant de précieux conseils. Les médicaments manquent terriblement comme bien d'autres choses surtout depuis la pandémie. Les grands hôtels de Playa Ancon ont fermés depuis ce temps. Je n'ai pas le choix de rester en ville et prendre l'autobus pour aller à la plage pour la journée. Je suis bien à Trinidad et je rester y rester un bon moment. Mon gîte est à côté de la gare d'autobus Viazul, je ne peux demander mieux. Les réservations doivent se faire plusieurs jours à l'avance. J'ai descendu physiquement et moralement assez bas quelques jours, le meilleur s'en vient après cette fulgurante tempête. Le restaurant ce soir, qui est un palais à moitié en ruines, j'entends les cochons et les poules. Toutes les maisons à Trinidad ont des couleurs pasteles. Au retour de la clinique il m'a fallu une heure pour retrouver mon gîte, j'avais oublié de prendre l'adresse et toutes les rues se ressemblent. Une nouvelle étape du voyage vient de débuter. Je vais modifier considérablement mes plans de voyage pour la suite.

14-15 janvier| Cienfuegos, Cuba 

Ce matin dimanche je vais bien, je mange un bol de riz et un jus. Les odeurs de monoxyde de carbone et de reflux d'égouts sortent des pores de ma peau. Je profite de la fraîcheur et du vent de dos pour quitter Cienfuegos vers Trinidad à travers la Sierra de l'Escambray. C'est de loin les plus beaux paysages de montagnes et de nature jusqu'à présent. Des montagnes escarpées partout, je monte quelques côtes à pied. Il y a de la fraîcheur qui se dégage de cette verdure, j'aperçois de grandes rivières. Les vautours rôdent, je maigris, ils n'auront que des miettes. J'y vais plus lentement. Mon hôte ce matin surpris de me voir à vélo m'a dit que j'étais son héros. À 60 kilomètres plus loin j'arrive à Playa Yaguanabo. Un complexe hôtelier modeste se dévoile au détour. Je prends une chambre incluant le petit déjeuner. La chambre est spacieuse et le tarif excellent. Peu de touristes présents. J'ai pas de retard sur le programme malgré le poids du vélo. Partout des charrettes tirées par des boeufs, des champs de fèves, des hibiscus, des bougainvilliers en fleurs. Tout est majestueux mais le soleil de plomb est torride sous le ciel bleu. C'est ma plus belle étape du voyage à ce jour. Rien de comparable. Sur l'île l'économie est parallèle et les commerces s'activent au noir entre particuliers. Les réseaux de distribution de nourriture passent par là. Partout des coopératives agricoles. Les commerces sont vide mais si on cherche bien sur la rue on trouve. Avant mon départ j'ai eu la covid et une sinusite, cette dernière n'a pas passée avec les antibiotiques, demain à Trinidad faut que je m'occupe de ça et allant à la pharmacie ou à la clinique médicale. Je dois rester positif, les nuages bientôt se dissiperont.

Je me promène à Cienfuegos sur les deux rues piétonnes de la ville et les rues marchandes bondées. Il n'y a presque rien à manger. Je trouve une cafétéria, il n'y a que de petits pains hamburgers blancs avec une tranche de jambon et de la mayonnaise, je prends un café. J'achète des biscuits sur la rue et je trouve un guichet automatique pour des pesos cubains. Mon hôte est juif, il exprime ardemment ses opinions, c'est agréable, il est éduqué et prompt. Il parle un anglais fort bien des solutions à mes problèmes digestifs et de nausées, de politiques et de culture. Selon lui les difficultés ne proviennent pas du gouvernement mais de l'ignorance et le manque d'éducation des cubains. Sa recommandation est de ne manger que du riz blanc, des soupes en purée sans fèves, du poulet et beaucoup d'eau froide et chaude. Les boissons gazeuses ne sont pas recommandées ni le café. C'est pas évident mon affaire. Je bois des tisanes préparées par mon hôte. Pleins d'aliments sont proscrits pour les touristes même les cubains ont des problèmes digestifs en lien avec l'eau. Dans mon gîte comme partout les odeurs de monoxyde de carbone envahissent les demeures. Je suis aller du côté de Viazul voir les horaires d'autobus pour aller sur Trinidad demain qui est à 80 kilomètres. Le seul part à 21h00. Trop tard, je partirai à vélo et dormirai dans une casa sur le bord de la mer à mi-chemin et au besoin je ferai de l'autostop. Je suis en train de faire mon examen de conscience. On ne peut pas être aviser d'un tel voyage sans y être réellement. Je suis en train d'apprendre à la dure comme indubitablement depuis que je suis né. Comme s'il me fallait m'exposer inlassablement pour apprendre. Le gravinol fait effet, j'ai un petit salon dans mon gîte, je me repose. J'ai fait 210 kilomètres à ce jour, parfois je pense à mon vélo de carbone et mon campeur. 

Cienfuegos est la 3ème ville de l'Unesco à Cuba après la Havane et Trinidad. Cienfuegos possède de beaux bâtiments coloniaux et un port de mer important; la perle des Caraïbes fondée par des français de Bordeaux et de la Louisiane pour y implanté le commerce du sucre. Je vais diminuer mon rythme à compter d'aujourd'hui, je passerai quelques jours ici. Je vais faire des photos, c'est inspirant. C'est une ville fort attrayante avec une culture très riche. Dans le passé je me rappelle d'un transfert d'autobus à Cienfuegos et d'un arrêt au parc José Marti. Je m'étais souvenu de cet endroit magique, rien n'a changé. Je m'étais dit que j'y reviendrais. Cienfuegos et Trinidad sont des arrêts obligatoires à Cuba, je vais ralentir mon rythme en alternant avec des transports en autobus. Les vélos sont autorisés sur Viazul. Rien de mon voyage ne ressemble à la dolce vita et la farniente. Je vais m'adapter pour la suite en réajustant le programme afin de flâner davantage à un rythme plus décent et contemplatif. En arrivant à Cienfuegos je viens de franchir une étape, le jeune en moi devrait se calmer sous peu.

13 janvier | Cienfuegos, Cuba

Luis me réveille tôt avec un thermos de café brûlant de café sucré. Mes forces ont repris et la nausée s'est amoindrie. Un "billie", genre de véhicule motorisé jumelant une moto et une camionnette m'attends pour aller sur Hoquerias à trente kilomètres par un chemin de terre très mauvais. Je traverse une forêt remplie de marécages suivi d'une vaste région agricole de rizières, de manguiers, de bananiers et de cannes à sucre. Il y a une banque au village où dégage des odeurs de vieux parfums et de toilettes. Deux heures j'ai attendu pour avoir 200$. Cinq caissières tentent de m'obtenir des pesos. Je paie le transport et le gîte au motocycliste J'espère pouvoir me rétablir rapidement, je n'ai pris qu'un comprimé d'immodium. Il n'y a rien à manger ici et le village ressemble au tiers monde. Je mange une conserve et un jus d'orange gazéifiée. Aucun endroit ne prends les cartes de crédit ou bancaires à Cuba à part quelques rares exceptions. Je suis très dépendant des banques et je ne veux pas trainer trop de devises sur moi à vélo. Cet incident aurait pu être davantage brutal et je prendrai des mesures de sécurité accrues pour la suite du programme. La marche est haute entre le climat du Québec et de Cuba ainsi que les bactéries qui s'y retrouvent. La chaleur peut venir à bout d'un mortel nordique à Cuba et malgré l'apparence délicieuse des repas servis se cachent des pièges. Voilà le prix de l'aventure, déjà en autobus c'est pas mal, imaginez à vélo. A Hoquerias c'est le bout du monde, je n'avais rien vu de tel à Cuba. Je suis le seul étranger. Des anges m'ont aidé, merci la vie ! Je mouline dix kilomètres jusqu'à Yaguaramas et trente-cinq de plus sur Cienfuegos, une grande ligne exécrablement droite au soleil. Les cubains ont l'air à se demander ce que je fais là, je me le demande aussi. J'arrive en fin d'après-midi à Cienfuegos au pied du massif de l'Escambray, hautes montagnes de Cuba. La ville est animée, le style est français, c'est agréable. Je m'installe dans un petit gîte près du parc José Marti. Je dévore un spaghetti jambon fromage et je vais me coucher.


12 janvier | Guasasa, Cuba

Cette nuit j'ai rêvé que je réussissais à voler et qu'on me payait grassement pour ça. Je me réveillai brutalement dans la nuit avec une impitoyable "turista". Je ne sais pas ce qui m'a pris de partir à vélo le lendemain malgré mes nausées et malaises. J'avale un cola et pris le chemin de terre sur le bord de la mer à travers le parc national Cienaga Oriental de Zapata. Trop manger c'est pas terrible avec la chaleur. À ma surprise aucune circulation et personne sur cette route déserte et ombragée. M'arrêtant à tous les cinq kilomètres pour m'étendre à l'ombre, j'arrivai deux heures plus loin à Guasasa, un petit hameau d'une dizaine de cabanes. Je m'écroule fiévreux devant le seul gîte où l'on me recueille. Le problème est que je n'ai que quelques pesos pour acheter trois boissons gazeuses. Je n'ai pas mangé de la journée et en serais incapable. Luis m'offre le gîte en face de la mer, c'est magnifique. Il n'y a que quelques enfants et des poules. C'est loin de tout mais vraiment. Je prends une douche, bois une boisson gazeuse, la seule chose qui entre, et m'effondre dans le lit grelotant de fièvre pour 18 heures.

11 janvier| Playa Giron, Cuba 

Je viens d'avoir la confirmation qu'il m'est impossible d'effectué des réservations sur le site d'Airbnb à partir de Cuba. C'est bloqué de même que bien des choses qui proviennent de l'étranger. Il faudrait que quelqu'un le fasse pour moi du Québec avec mes coordonnées. J'ai vérifié si je pouvais télécharger une application VPN mais c'est pas sécuritaire pour les transactions confidentielles. À un part d'avoir un très bon contact pour effectuer mes réservations de Québec je n'ai autre choix que de réserver sur place à mon arrivée ou par les hôtes de ma destination précédente comme c'est le cas présentement. Neylin la fille d'Estelle, mon hôtesse à Playa Giron, a fait pour moi la réservation pour demain qui a un gîte au même tarif. Elle habite sur ma route à Yaguramaras qui est à 45 kilomètres d'ici. Ce village est tellement petit que je n'ai qu'à dire son prénom pour qu'on m'indique son gîte. 

J'ai passé de très bons moments sur la plage ici en y allant à vélo. J'enlève les sacoches pour me promener autour du village en prenant soin d'apporter mon cadenas. J'ai rencontré un tas de routards européens et latinos, ces petits villages sont l'idéal pour faire de belles rencontres. Mon rhume est passé, jamais plus le climatiseur. La carte wifi Nauta de Cuba est mieux que la carte SIM Cubacell. Pour près d'un dollar j'ai cinq heures de connexion dans certains établissements. Depuis que je suis arrivé à Playa Giron je prends conscience que je débute maintenant mon voyage. J'aime beaucoup cet endroit simple et sans fioritures. Il est préférable lorsque les gîtes sont éloignés un peu de la plage. Je vais apprendre toujours un peu plus à chaque jour sur mes goûts, sur la culture et les habitudes à prendre pour voyager économiquement selon mes besoins. Il m'aura fallu cinq jours pour m'adapter de façon autonome et intelligente. Je reconnais davantage mes limites et les distances à vélo à ne pas franchir en interprétant mieux les guides de cyclotourisme en ma possession. Je saurai m'adapter rapidement compte tenu de mes nombreuses expériences de voyage. Merci la vie !

Mon hôtesse m'a fait le même tarif qu'Airbnb et les repas sont les meilleurs à ce jour. Playa Giron est le meilleur spot pour un arrêt avec une plage déserte à 500 mètres, Playa Coco. Sa fille qui habite à 45 kilomètres de Playa Giron m'hébergera. Je passerai sur le bord de la mer et à l'intérieur de l'île par des villages et chemins de terre perdus. Le jour suivant je ferai l'autre moitié du parcours de 45 kilomètres sur Cienfuegos. C'est sur ma route, je suis très content. Je dors comme un bébé depuis que je suis ici. Après 165 kilomètres sur deux journées et demie de vélo, cet arrêt était nécessaire. J'apprends lentement les usages de base pour faire un voyage économique et confortable en cyclotourisme. J'ai trop de vêtements, je saurai pour la prochaine fois. 

10 janvier| Playa Giron, Cuba

J'ai quitté Playa Larga plus tôt que prévu. J'ai payé trop chères la chambre et le souper. Les tarifs sont indiqués en dollars américains ou en euros mais le taux de change est très élevé et varie d'un endroit à l'autre. Ma chambre n'était pas à mon goût, mal située et trop prêt des touristes. J'ai appris qu'il faut toujours passer par le site d'Airbnb pour réserver les "casas particulares". C'est moins cher et ça évite les surprises avec le taux de change. Je pars tôt à vélo en déjeunant à la sortie de la ville de sardines et d'un sandwich au beurre d'arachide. Je bois deux litres d'eau pour parcourir les 35 kilomètres pour rejoindre Playa Giron, le prochain village. Soleil, mer et bitume tapissent mon avant-midi sans voitures et maisons. La mer des Caraïbes est turquoise, je passe un site de plongeur, je bois un jus à l'ombre. Je passerai deux nuits à Playa Giron car il faut que je me repose. J'aime mieux de très loin ce village plus aéré et tranquille. Il fait plus chaud sur la mer des Caraïbes que du côté de l'Atlantique. L'alternance chaleur extérieure du jour et du climatisateur la nuit est mauvaise. Je trouve la villa Serafin, je paierai dans le site d'Airbnb dans la soirée car je suis bloqué pour 24 heures ayant fais quelques erreurs sur l'application. J'y prendrai quelques repas et les autres dans la rue principale. Le village est paisible, la plage à un kilomètre où se retrouve le seul "tout-inclus" Le gîte est au fond d'un chemin de terre dans le village. La chambre est très lumineuse et tranquille, les plafonds sont hauts. Estelle, mon hôtesse est accueillante de même que sa maison avec des couleurs éclatantes et ses grands espaces. Les poules et les dindes piaulent, le coq chante à ma fenêtre. Je n'entends rien à part les gens en fin d'après-midi qui reviennent de nulle part. Le village est beaucoup plus intime qu'à Playa Larga. Après avoir avalé un sandwich au fromage et aux tomates grillés, du riz au porc et un pichet de jus je vais dormir profondément dans la chambre aux grands volets beiges que je ferme légèrement.

9 janvier |Playa Larga, Mer des Caraïbes, Cuba

De jolies grenouilles translucides avec de grands yeux noirs tapissent la salle de bain avec les lézards. Je fait un mémorable séjour dans un oasis de paix. Au petit déjeuner deux hamburgers, des patates et bananes frites, un pichet de jus frais et du café de la plantation d'à côté. Je quitte tôt pour me promener à vélo au village et mouliner vers Playa Larga ma seconde étape. Tout le monde me regarde intrigué en me saluant. C'est joyeusement dépaysant, l'harmonie totale. Mon parcours est bien construit. Mes hôtes me donnent d'excellentes informations sur ma prochaine étape. En cas de soucis sur la route je n'ai qu'à lever le pouce pour de l'aide ou du transport. Les "casas particulares" doivent avoir un permis du gouvernement pour opérer et ils sont nombreux. C'est très chaud et venteux, pas trop humide, sous les arbres je suis bien mais ils sont rares. Je suis plus en forme aujourd'hui, la route est belle, les paysages plus agréables en campagne. Je traverse depuis Varadero que des régions agricoles, la déforestation est importante. Quand je vois un arbre je m'abreuve de son ombre. Ceux qui arrivent de l'étranger à Cuba il est préférable d'apporter les devises canadiennes et de faire le change dans la rue en négociant, les taux sont de loin meilleurs qu'à la banque. 

Je fais un arrêt bien mérité à Jaguay Grande puis je continue vers Playa Larga. À vingt kilomètres de ma destination j'aborde le parc national Cienaga de Zapata le plus grand à Cuba dans la baie des Cochons sur la mer des Caraïbes. C'est de cet endroit que l'invasion américaine a avortée à la révolution cubaine. Le parc est une immense étendue de marécages avec des oiseaux somptueux. Je traverse une ferme de crocodiles. Je n'ai aucune réservation de gîte, je trouverai sur place. Les voitures dégagent une odeur épouvantable. La route est impitoyablement linéaire. Avant mon arrivée les nuages me souhaitent la bienvenue, je suis exténué par la chaleur. Je bois quatre litres de liquide par jour. Sur la "caleton" de Playa Larga je retrouve des "casas particulares" partout sur la plage et de jolis restaurants. Je trouve un gîte abordable et pars rapidement enfilé un spaghetti et une pizza. L'endroit est franchement typique, des routards européens sont nombreux, aucuns américains car ils leurs est défendus de séjour sauf pour ceux qui ont les deux nationalités, américaines et cubaines. Je passerai deux nuits ici car c'est trop cool, les musiciens cubains sont en feu. J'ai réussi à traverser l'île en deux jours de l'Atlantique à la mer des Caraïbes sur 120 kilomètres.

8 janvier | Jovellenos, Cuba

Il y a quelques sympathiques hôtels économiques à Varadero. J'en ai ciblé quelques-uns. Certains possèdent des tarifs différents selon l'endroit où l'on fait la réservation. De très beaux hôtels sur la plage à 27$ US la nuit incluant les repas c'est possible. Fidel Castro a introduit le système socialiste en faisant la révolution, il est devenu président en 1959 suivi de son frère Raoul dans le pays renversant son prédécesseur Batista. Avant Fidel le capitalisme régnait avec immensément de corruption par des groupes d'américains sans scrupules. Le président actuel est Miguel Diaz-Canel. Des contrats commerciaux ont lieu avec la Russie depuis la guerre froide et l'embargo américain qui pertube la vie des cubains. La population de Cuba est de 11.3 millions, la densité trois fois qu'aux États-Unis. La capitale est la Havane. 1000 kilomètres relient l'île d'une extrémité à l'autre, la mer des Caraïbes au sud et l'océan Atlantique au nord. Haïti se trouve à l'ouest qui sépare Cuba par un étroit chenal, les Bahamas au sud et la péninsule du Yucatan au Mexique à l'Est. La Havane, resplendissante cité encore aujourd'hui qui fut très riche à l'époque des conquistadors espagnols. La Havane était jadis le dernier port d'Amérique d'où les navires remplis d'or des Incas qu'ils massacrèrent pour traverser l'Atlantique vers l'Espagne. Les navires se regroupaient à plusieurs afin de déjouer les pirates des Caraïbes.

Cuba possède des trésors architecturaux de l'époque coloniale et une culture riche et diversifiée. C'est le pays le plus sécuritaire de tous les pays latinos. Il y a peu de circulation sur les routes mais les voitures roulent rapidement. Les cubains adorent klaxonner au volant de leurs vieilles et rutilantes bagnoles américaines des années 50. Il y a davantage d'anciennes voitures que de récentes. Beaucoup de charrettes et de vélos circulent sur les routes par contre c'est probablement le pays le plus facilitant pour y faire du vélo. Il y a beaucoup d'affiches représentant l'armée et la révolution de Fidel qui est décédé récemment et de Che Guevara, un révolutionnaire bolivien qui fut son acolyte. Je me lève tôt avant les grandes chaleurs et après avoir ajusté le vélo et les bagages je pars fébrilement vers Santa Marta et Cardenas. À Coliseo je m'arrête me rafraîchir à la cafétéria qui est située au carrefour avec de petits kiosques où l'on y retrouve de petits snacks, cafés et rafraîchissements. J'achète de petites barres au miel et sésame, un jus et un café. Les cubains rafolent du café. Mon vélo intrigue les regards des locaux. Le soleil est torride, je suis constamment en sueur roulant sans ombrage. Le terrain est plat heureusement le paysage est monotone sur les premiers 25 kilomètres. 

Enfin tout devient vert et des eucalyptus apparaissent avec des bosquets de fleurs éparses. De belles montagnes lorgnent l'horizon avec quelques nuages qui me donnent un répit. Ma première étape est 60 kilomètres de Varadero à Jovellenos, typique village cubain, aucun étranger ici sauf sur quelques motocyclettes de passage. Je me sens mieux dans ce village qu'entourés de touristes endimanchés dans leurs bulles artificielles. En arrivant dans le village je peine à trouver mon gîte agricole bien camouflé a l'orée de la canopée. Une "finca" signifie une ferme, en espagnol, Finca Luna est son nom. Il y a huit chambres, je suis le seul client ce soir. Aniel, pompier à la retraite et Aniela, mes hôtes sont charmants en me servant un jus de papayes fraîchement pressé. Le tarif est très abordable incluant le petit déjeuner et le souper. Il y a une jolie piscine, des palmiers et des animaux de ferme. Tout y est paisible et vert. Je me sers de l'application le "traducteur parlant" pour discuter.  En arrivant je plonge dans mon lit pour un repos bien mérité, il est 14h00. Depuis une journée il y a aucune connexion internet sur l'île, par chance j'ai le wifi au gîte. J'ai acheté au besoin une carte wifi pour presque rien qui dure cinq heures. Le vélo se comporte bien, les manoeuvres sont différentes avec son poids considérable, je fais des pauses souvent. J'ai déjeuné de petites bananes sur la route, des calmars aux tomates en boites, des amandes et raisins secs. Pour 50$CAD en moyenne par jour je peux me loger et me nourrir, pas besoin d'essence et de transport. Je dois me donner quelques jours avant de m'adapter au 75 livres que je trimballe et surtout à la chaleur. Une journée à la fois est ma devise à ce voyage exotique hors du commun. Je ne ressens aucunes menaces dans le pays, me sentant agréablement en sécurité et entourés de gens qui me saluent. Les cubaines m'envoient des bisous sur la route et partout les sourires sont resplendissants malgré la pauvreté omniprésente. Les restaurateurs et les propriétaires de maisons d'hôtes gagnent plus d'argent que ceux qui travaillent dans les tous inclus, ces derniers ne laissant que très peu de dividendes dans le pays. Hier dans un hôtel de Varadero le réceptionniste, qui parlait bien français, ne rêvait qu'à s'enfuir du pays. Son salaire est de 30$ par mois incluant les repas à raison de six jours par semaine de dur labeur avec les "los tabernacos" sans classe saouls du matin au soir en déblatérant leur simplicité d'esprit et leur inconvenance. Le jeune type à la réception a versé des larmes en me parlant de liberté. Hier j'ai rencontré mon idiot de Québec, j'en ai fait mon deuil rapidement de cet imbécile que j'ai viré fermement dans un divorce irrévocable. J'éprouve autant de pitié pour lui que de mépris. Que le ciel lui vienne en aide ainsi que ceux qui auront à entendre ses balivernes et ses caprices lamentables. J'ai choisi ma route dorénavant. Merci la vie !

5-6-7 janvier| Varadero, Cuba

Le vol de Transat sur Varadero a été retardé. Arrivée à 00h30 à la "casa particulares" dans un immeuble bien situé dans le centre ville, je suis ravi. J'ai de la difficulté à grimper la boîte et son vélo avec Fernando le chauffeur de taxi dans l'escalier très étroit jusqu'au 4ème étage. Je frappe à la porte et personne ne réponds. Ça me prends vingt minutes pour trouver enfin Élisa la propriétaire qui m'ouvre. La chambre est modeste mais très bien avec un balcon offrant une belle vue. Le lendemain après une bonne douche sous un mince filet d'eau, je rencontre Pedro son mari qui est très gentil. J'aime mieux les gîtes que les grands hôtels style tout inclus, ça n'empêche pas d'aller m'allonger dans leurs chaises.  Je pars faire des courses, carte SIM, c'est long mais on y arrive et la banque pour les devises. Aucun endroit à Cuba ne prends les cartes de guichet, je fais le change avec la carte de crédit, des pesos cubains. Un gros paquet de pesos pour 200$. Je passe à l'épicerie, il n'y a presque rien mais là presque rien disais-je. Je ne prendrai pas de kilos dans ce voyage surtout avec les kilomètres que je vais avalés. Des conserves et de grandes bouteilles d'eau, c'est tout. Je trouve un pain sur la rue par un vendeur. Samedi matin est la seule journée de la semaine ou les fruits et légumes frais se retrouvent sur la place. A mon arrivée je ne trouve que de petites bananes, rien d'autres de comestibles pour mon estomac de "gringo". Je m'étais apporté quelques provisions de Québec heureusement. Des noix et fruits secs mélangés dans un gros sac et un pot de beurre d'arachide. Je file au restaurant, il y en a plusieurs, les prix sont abordables. Je prends un petit déjeuner dans un restaurant qui semble populaire par la quantité de touristes qui s'y retrouvent. Pas cher mais peu de chose dans l'assiette. Je fais deux bouchées de l'omelette avec un jus et du lait chaud, tarif moi à de cinq dollars. La ville est à moitié bondée de touristes mais tranquille sur la rue.

La pénurie alimentaire affecte beaucoup les cubains. Ce soir j'ai déniché un bon restaurant avec des musiciens traditionnels, la cuisine est excellente, riz au boeuf et salades et pour moins de dix dollars. Je dois être prudent avec ce que je mange surtout les légumes et les fruits dans pelure et bien entendu pas d'eau potable. Mes bagages sont prêts sur le vélo et demain je ferai la farniente sur la plage sous les palmiers me reposant avant d'entreprendre mon périple à vélo. Mon défi sera l'espagnol, avec le temps mon oreille et mes yeux s'y feront. Je suis bien ici, c'est décontracté et la chaleur humaine est omniprésente, le paradis quoi. Après le repas je vais sur la plage, c'est l'une des plus belle au monde avec son sable fin d'une blancheur immaculée. J'ai réussi à mettre en action un vieux rêve, ça commence bien. Il ne peut peu pas y avoir de meilleurs endroits pour débuter une retraite pendant l'hiver. Entre l'avenue Cartier et Cuba c'est pas difficile de faire son choix.

3 janvier|

Le compte à rebours a débuter pour "el paradisio del sol". Une connaissance de longue date avec qui j'ai peu d'affinités, à part le fait d'être célibataire tous les deux, est sur le même vol que moi pour Cuba. Je raconte. Je ne me souviens pas dans quelle circonstance l'avoir connu. Peut-être que ce sont les effluves de cannabis qui nous ont rassemblés jadis sur la folie des extases enfumés. Ce type assez grand et costaud ne fait pas ses soixante-dix ans passés. Il vit à l'aise financièrement seul près des remparts de la ville. Il possède une petite camionnette qui lui sert de charrette et de campeur rudimentaire l'été. De toujours il fut autodidacte et travailleur autonome. Me suivant sur les médias sociaux depuis quelques temps il m'a contacté afin de se joindre à moi pour une éventuelle aventure. La vérité est qu'il a subi une accident lui laissant de sérieuses séquelles aux jambes. Malgré sa force et sa vigueur je savais bien qu'il ne pourrait pas m'accompagner en cyclotourisme à Cuba compte tenu son état de santé et aussi du fait que je ne tenais pas à être accompagné sans cesse. Je lui ai conçu alors un programme différent du mien de trois semaines avec son approbation. Je l'ai aidé largement, sinon plus, dans les réservations de gîtes, d'avion, location de vélo tout en lui prodiguant de multiples conseils et l'appuyant sur les transports, vêtements, guides et accessoires nécessaires à son voyage parallèlement au mien.

Ma surprise fut grande au fur et à mesure de mes communications avec lui de constater un second problème qui au premier abord ne semblait pas présent, son état de santé mentale relative au voyage qui, à priori, ne lui convient pas du tout. Des problèmes cognitifs et de déficits d'attention ont émergés m'amenant à douter de ses capacités à bien saisir les informations prodiguées et sa perception du voyage. J'ai passé des heures considérables, parfois lamentables dans l'élaboration de son voyage relativement simple devant lequel nous devrions nous croiser occasionnellement sur l'île. Ces rencontres à destination nous auraient permis des échanges joyeux et amicaux. Aujourd'hui je me rends bien compte que j'ai largement dépassé mes limites et au lieu d'obtenir un plaisir réciproque j'ai récolté que malentendus et frustrations. Je n'ai pas su déterminé assez tôt l'ampleur de la tâche et son incapacité à exécuter le projet. La personnalité ingrate de ce bonhomme curieux c'est révélée dans la disgrâce et il me semble y avoir détecté une déficience dans les disjoncteurs. Je n'ai nullement les compétences à diagnostiquer ses distorsions et encore moins de les soutenir. J'ai déjà donné largement dans ma carrière en tourisme dans ce genre de situation malaisée. Ce type au caractère toxique devenait un fardeau avant même de m'envoler vers Cuba. Heureusement nos sièges ne sont pas juxtaposés dans l'appareil et nous ne séjournons pas au même gîte à Varadero. L'aventure a débuter bien avant de m'envoler. Ce rêve que je caresse depuis des décennies aurait pu rapidement devenir un cauchemar. L'ignorance vide la liberté de son sens, ceci est mon apprentissage au fil du temps. La chance encore une fois est de mon bord. Il est mieux partir seul que mal accompagné, telle est ma sage conclusion.

1er janvier|

"Cuba con la bicicletta" est un grand voyage de rêve qui débutera jeudi cette semaine. Je prends l'avion de Québec pour Varadero à Cuba pour cinq semaines en cyclotourisme. Depuis longtemps j'ai ce périple en tête et je suis prêt. Je ferai le centre et l'ouest de l'île à vélo en solo avec cinq sacoches. Ma vieille bécane est un hybride usagé de marque Mikado Brentwood. Il est en très bon état avec des pneus neufs et un "liner" à l'intérieur des pneus pour renforcir et éviter les crevaisons. Son poids incluant le bagage est de 75 livres. Il est équipé de quatre sacoches ultra-perfomantes neuves de marque américaine Ortlieb et une sacoche au guidon Topeak. Ce fut long, tant physique que mental, la planification de cette aventure, j'ai bien pris soin de le préparer minutieusement avec soin.

J'ai acheté la meilleure carte routière, Cuba National Geographic et deux guides vélo incluant Cuba Biking Lonely Planet sur Amazon, le seul et meilleur endroit pour en trouver des neufs et usagés. L'équipement modeste et nécessaire suivant entre à merveille dans les sacoches et l'une d'entre-elles à l'avant servira de garde-manger. Cinq chambres à air, des outils, des câbles à freins et vitesses, une pompe à air, une béquille, des "patchs" pour les crevaisons, des supports pour les sacoches, des étriers et des ailes. Les guidons sont droits avec des cornes sur les poignées et une sonnette pour avertir animaux, cyclistes et charrettes. J'apporte un adapteur pour  les prises de courant, une caméra numérique avec chargeur et une batterie externe pour le téléphone qui va requérir une carte SIM Cubacell à destination. Les devises locales cubaines sont disponibles dans les bureaux de change de Cuba et j'apporterai quelques devises canadiennes. J'apporte une trousse de santé, un drap en nylon sous forme de sac, une lampe frontale, ustensiles, canif, quelques bouquins, une serviette synthétique, crèmes solaire et moustique, accessoires de toilette, un casque à vélo, des vêtements cyclistes et des gants. J'ai une paire de chaussures Merrel neuve pour le vélo et la marche, une paire de sandales Keen mi-fermée, des sandales Croc pour la salle de bain sans oublier mon maillot de bain et ma brosse à dents.

Je dormirai exclusivement dans les abordables et authentiques "casas particulares", gîtes locaux où j'y prendrai la moitié du temps mes petits déjeuners et les repas du soir typiquement cubains copieux et peu dispendieux. Mon itinéraire est construit en me laissant abondamment d'espace pour les imprévues, le temps libre, les visites et la plage. Mes trois premières nuits sont réservées dans un magnifique gîte au centre de Varadero et les deux dernières nuits également. Je pourrai y laisser la boîte à vélo pour le retour. Le chauffeur de taxi qui est voisin du gîteur m'a fait un bon prix à l'arrivée en avion jusqu'à Varadero. Les gîteurs nous aident au besoin pour différents aspects du voyage avec leurs réseaux de contacts et les facilités. Je possède un dictionnaire et des applications de traducteur oral et écrit pour faciliter la conversation et l'apprentissage de l'espagnol. Je m'apprête à effectuer un voyage de simplicité volontaire et de tourisme durable dans lequel je priorise les contacts avec les cubains afin d'apprendre la culture et les mœurs. Vous pourrez me suivre en temps réel sur la perle des Caraïbes dans mon blogue de voyage. Hasta luego !