Cyclotourisme | Cuba

Québec| 28 janvier

Cuba ne fut pas une expérience agréable comme souhaitée. Je n'y retournerai plus de même qu'à toutes ces destinations exotiques que ce soit dans les Caraïbes ou en Amérique Centrale. J'ai mis en vente mes sacoches vélo tout en conservant mon hybride. Je suis revenu épuisé de ce voyage à Cuba qui fut plus difficile que je l'avais imaginé. La chaleur, l'approvisionnement en nourriture et autres services essentiels, les problèmes digestifs, la dépendance aux transports, la langue et le vélo encombrant et trop lourd m'aura cassé. Mon âge relatif pour ce type de voyage est a reconsidéré de même que le manque de confort relatif. Les forfaits dans le sud ne m'intéressent plus, sauf peut-être un jour, pour une semaine maximum accompagné d'une amie. Aux prochaines aventures je serai accompagné de Béa mon fidèle campeur et les États-Unis deviendront à coup sûr mon terrain de jeu avec Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse durant les grandes chaleurs de l'été. Il fait trop chaud ailleurs à cette période. Je suis content d'avoir beaucoup voyagé tôt sur tous les continents. Ce n'est pas à 65 ans que l'on peut débuter ces grands périples. J'ai fait toujours ce qu'il fallait et au bon moment. Cuba cet hiver me fait prendre conscience de mon cheminement et malgré les difficultés encourues j'en sors grandi. Je rêvais de ce voyage à vélo depuis vingt ans. Depuis mon retour je prends conscience d'habiter davantage dans un beau et grand pays libre. Faut aller voir ailleurs pour apprécier ce que l'on a. Jamais cette révélation n'aura été ressentie avec autant de justesse. Je vais tenter maintenant de repartir du bon pied et en forme tout en respectant davantage mes limites et mes besoins. Merci la vie !

23-24-25-26 janvier | Varadero, Cuba

Chez Cubatur la dame a fait une erreur sur mon "voucher" du transfert vers l'aéroport de Varadero, c'était indiqué l'aéroport de la Havane. En téléphonant le problème c'est réglé heureusement. Jusqu'à la dernière minute je dois être vigilant. Je me ferai rembourser la visite à la clinique médicale par mes assurances et peut-être bien mon nouveau billet d'avion spécifiant ne pas être suffisant en forme pour un retour prolongé, je verrai bien. Jamais je n'ai eu autant tant hâte de revenir chez moi. Une île me fait penser à une prison, les cubains le pensent aussi. Le temps généralement passe très vite, ce voyage à Cuba m'a paru une éternité. Les femmes en strings, les bonhommes à bedaine devant leurs cocktails, la musique latinos à chaque pâtés de maisons, j'en peux plus. À l'hôtel des fumeurs partout, au bar et au restaurant. Les gens ont droit de fumer partout à Cuba, c'est lamentable. Le Québec, mes bas de laine, la musique classique, mes toasts au beurre d'arachides, mes céréales au lait de soja me manquent, j'ai l'impression d'être parti depuis très longtemps. Ce voyage me fera apprécié "mi casa". Quelques heures et vivement la neige et la fraîcheur des couettes.

J'ai repris la forme enfin, ce fut long. Je me suis baigné beaucoup aujourd'hui, pour aimer Cuba fait aller à la plage sinon on cherche une autre destination. Mon enregistrement en ligne est fait. J'ai payé un extra de 4$ pour conserver ma chambre jusqu'à 19h00, heure à laquelle la navette viendra me chercher avec ma "big bike box". Je marcherai sur la plage ce matin laissant les images de ce voyage se dissoudre. Je suis allé hier à vélo sur Santa Marta pour trouver une housse de siège pour mon vélo. Évidemment comme pour le reste je n'ai rien trouvé à part quelques délicieux beignets au chocolat. J'ai beaucoup écrit sur le blogue dans ce voyage. Dans quelques heures la connexion sera débranchée. Je voulais conclure en racontant une histoire. Il y a très longtemps avec une connaissance je fis un court séjour dans un tout-inclus à Varadero, c'était mon premier. Mon entreprise de voyage d'aventures avait le vent dans les voiles à ce moment n'offrant que des voyages de randonnées pédestres au Québec, en Nouvelle Angleterre et dans le sud-ouest américain. J'étais en béquille suite à une sévère entorse à la cheville quelques jours avant le départ. Lors de ce voyage j'avais pris la décision que Vert l'Aventure Plein Air était mûr pour des voyages à l'international sur des destinations européennes, africaines et asiatiques. J'entrepris de grands projets autour du monde sans relâche pendant deux décennies. Des groupes de voyageurs enthousiastes m'ont accompagnés dans ces circuits sur mesure conçus par moi-même  dans lesquels j'y ai mis toute mon énergie et mon coeur. 

Aujourd'hui je revois le parcours. Je rentre à la maison fier, la tête haute d'avoir réalisé mes rêves qui ne seront plus jamais les mêmes à partir d'aujourd'hui. Je suis heureux d'avoir investi dans le tourisme d'aventures et le plein air. J'ai traversé plusieurs crises dont la dernière et non la moindre fut la pandémie. J'ai été tenace, persévérant et entêté jusqu'à la toute fin ayant réussi cette retraite qui dans mon jeune temps je n'imaginais pas m'y rendre. Je suis un survivant et ce dernier voyage à Cuba en cyclotourisme me le prouve encore. J'ai traversé de nombreuses épreuves, maladies, actes de vandalisme, attentats, poursuites, accidents, deuils, éruptions volcaniques, inondations, glissements de terrains, cataclysmes naturels et j'en passe. Je suis un résilient et c'est un miracle que je sois encore vivant. Cette dernière aventure à Cuba, symbolique certes, est le dernier d'une longue série de ce genre. Nul doute que mes prochaines aventures seront avec Béa mon fidèle campeur en Amérique du Nord. Je suis heureux de cette acquisition qui me permet une mobilité accrue, une autonomie et des aventures adaptées à mes besoins. Dans mon précieux téléphone d'où j'écris mon blogue, la carte de téléphone de Cuba va se désagrégée laissant apparaître le Québec sous une nouvelle forme, celle de ma liberté retrouvée, celle de la rencontre avec moi-même. Jamais je n'ai eu aussi hâte à ce moment, ce dernier voyage a été difficile. Le soleil brillera toujours quelque part ailleurs, dans ma tête et dans mon coeur surtout. Dans quelques mois un nouveau et grand périple va prendre forme, il n'aura jamais plus l'apparence de celui-ci. J'aurai appris à la dure, entêté mais reconnaissant. Merci à ceux qui m'accompagnent, mes amis, merci la vie !

Mon hôtel de deux étoiles, Dos Mares anciennement le Pullman était un hôtel de luxe en 1940 issu d'une chaîne d'hôtels française. Si je buvais encore je me saoulerais pour oublier ce voyage. Je vais me payer des langoustes au El Rancho pour me revigorer et surtout des "cakes" que je raffole. C'est ce que je retiendrai de la bouffe à Cuba avec les spaghettis et les jus fraîchement pressés. Venir seul sur une île tropicale renforce le sentiment de solitude, beaucoup plus qu'en campeur en Amérique du Nord. Bonne nouvelle ma sinusite m'a enfin lâchée après plusieurs mois à râler, le repos m'a soulagé. Demain je prends mes derniers cafés, je n'en bois jamais d'habitude. Seul l'un des quatre guichets automatiques de Varadero fonctionne. À vélo j'ai fait huit kilomètres pour trouver le bon. Aucun restaurants ne prends les cartes de crédit, quel horreur! Toujours la musique partout boum! boum! et les odeurs de monoxyde de carbone, j'ai hâte de marcher sur les plaines d'Abraham. De vieux italiens de Montréal se trimballent avec de très jeunes cubaines, indécence. Ils me saluent en me racontant leurs sales histoires que je m'enfuis. J'ai réussi à reprendre mon poids santé en trois semaines à Cuba. Le fromage sur les pizzas est très salé afin de le préserver des bactéries. Certains produits alimentaires coûtent trois fois plus chers qu'au Québec. 

J'ai respecté mon budget, même si j'ai acheté un nouveau billet de retour. J'économise malgré tout en restant moins longtemps. J'ai eu le de la chance de trouver ce billet d'avion car tous les autres disponibles avaient des coûts exorbitants.  Ce soir je me paie une grosse assiette de langoustes même si elles goûtent le brûlé. Deux semaines de plus à Cuba m'aurais déprimé. Plusieurs touristes rencontrés à Cuba n'y reviendront plus, la vie est trop difficile et les services essentiels inadéquats. Ce n'est pas que je sois exigeant mais j'ai frappé mon mur. Le soleil brillera toujours quelque part ailleurs. Après plusieurs heures de recherches j'ai réussi à trouver un nouveau chargeur de téléphone. J'ai aussi trouver une navette pour l'aéroport jeudi à 15$, les taxis coûtant 50$US. La navette me prendra à l'hôtel avec ma boîte à vélo. Il faut travailler très fort pour trouver quoi que ce soit à Cuba, c'est épuisant. J'ai retrouver mon mec du Québec qui est arrivé avec moi à Cuba. On est sur le même vol du retour, on partagera le taxi ensemble à Québec. Hier fut ma meilleure nuit depuis mon arrivée sur l'île. Après plusieurs spaghettis, boissons gazeuses et gâteaux, l'énergie est revenue, il était temps. Des québécois habitués de passer plusieurs semaines à Cuba chaque hiver n'y retrouvent plus l'enthousiasme d'antan. 

Depuis la pandémie la vie sur l'île a bien changée selon les habitués, le monde aussi. C'est la première fois qu'on fait ma chambre depuis mon départ, c'est le gros luxe. Il n'y a presque rien dans les restaurants et les épiceries, tout est complètement vide. Les vendeurs sont assis derrière des comptoirs fantômes à vendre que des bouteilles d'eau ou de misérables pointes de pizza infestes. Les cubains s'ils pouvaient quitter Cuba n'y reviendraient plus. Ayant modifié mon vol de retour je ne peux pas enregistré mon vélo à l'avance, il reste sept places de vélo sur le vol, tout est compliqué, je suis éreinté et j'ai hâte de me retrouver chez moi malgré la forme qui revient lentement. La musique me casse la tête dans les rues. Je suis aller à la pointe de la péninsule de Varadero à vélo. Plus on avance de ce côté, plus ça ressemble à Miami ou à Porto Rico. Ces images ne me plaisent pas. De ce voyage en cyclotourisme 400 kilomètres auront été parcourus non sans difficultés. J'ai séjourné dans plus de dix établissements, "casas particulares" et hôtels. 

La chaleur pour pratiquer le cyclotourisme et le poids du vélo furent contraignants. Les services de base sont difficiles à trouver mais on y arrivent avec des devises suffisantes et beaucoup de patience. L'amoxicilline que l'on m'a donné à Québec et à Cuba ne fonctionne pas, ce sont des médicaments de second ordre, ça prend de véritables antibiotiques. Les cubains n'ont pas beaucoup accès aux médicaments et à une qualité de vie nord-américaine, pourtant ils ont l'air serein dans l'adversité. Le peuple est généreux et accueillant, je n'y ai trouvé aucuns problèmes de sécurité à part l'hygiène. Je suis très heureux d'avoir modifié mon billet de retour. Ce que je retiendrai de ce voyage est la mer, la plage de Varadero et la ville de Trinidad. La mer est d'une couleur et d'une température sublime, le sable divin. Le climat est beaucoup plus agréable et moins chaud du côté de l'Atlantique que celui des Caraïbes. À l'occasion du côté nord la mer est trop agitée pour s'y baigner selon les courants provenant des États-Unis. Ce voyage à Cuba me fait apprécié ma ville natale et mon quartier. Si j'ai pu être critique à son égard dans les derniers temps ma vision s'est transformée depuis ce séjour de trois semaines à Cuba. Ce qui se passe dans ma tête et la réalité parfois est différente. Je dois valider par moi-même mes expériences. C'est la dernière fois que j'entreprends un voyage de cyclotourisme. À l'avenir je ferai des sorties d'une journée avec mon cyclosportif n'ayant vraiment plus le goût de transporter mes sous-vêtements et des boîtes de thons et de sardines sous les tropiques ou à quelques autres endroits. Décidément je pense beaucoup à mon campeur et aux possibilités que m'offre le vanlife en Amérique du Nord. En attendant de sortir Béa de son hibernation, il me reste quelques jours sous le chaud soleil de Cuba. Adios!

22 janvier | Varadero, Cuba

Varadero est une péninsule longue de 20 kilomètres. La moitié regroupe de grands hôtels qui ressemble à la Floride et l'autre moitié se retrouvent les "casas particulares" et ressemble davantage à Cuba de même qu'à Santa Marta. Mon hôtel est dans cette partie. Deux mondes se côtoient ici, l'un moderne et le second plus pittoresque et plus pauvre. Il m'aura fallu des efforts considérables et une planification extraordinaire pour arriver au constat que ce voyage fut trop difficile. De mon hôtel j'ai tout à proximité et le tarif est plus qu'acceptable. Après toutes ces années d'organisation de voyages d'aventures et à quelques semaines de mes 65 ans j'arrive à la conclusion que mes prochains voyages dans le sud seront par le biais de forfaits tout inclus d'une semaine maximum. Varadero possède l'une des plus belles plages au monde alors pourquoi me casser la tête et ce, à quatre heures de Québec sans décalage horaire. Pour moi un nordique, la seule et unique raison pour venir dans le sud est la plage et le soleil. Quelque chose en moi vient de mourir, autre chose renait, je le ressens fortement. J'éprouve une lassitude à organiser et une fatigue en rapport avec les planifications complexes de voyages effectuées toute ma vie. Je n'ai resté qu'une nuit dans la casa particulares à Varadero ensuite je me suis trouvé un petit hôtel typiquement cubain sympathique avec le petit déjeuner inclus pour 26$CAD  la nuit. La plage est à 100 mètres. J'y reste jusqu'à mon départ en avion le 26 janvier. Je suis aller récupéré ma boîte à vélo dans mon premier gîte à l'arrivée. Ce matin j'ai déjeuner avec un québécois voyageant seul et qui tenait de curieuses conversations. Tout le monde semblait fêlé sauf lui. J'ai quitté rapidement.

21 janvier | Varadero, Cuba

J'ai pris le petit déjeuner chez mes hôtes à la Havane. Deux italiennes ce sont jointes à moi. Ensuite j'ai traversé la Havane à vélo et puis quarante kilomètres vers Playa de l'Este que je n'ai pas particulièrement aimé. Il m'était impossible de traverser le tunnel à la Havane. J'ai pris une navette spéciale pour les vélos et motos d'où l'accès se fait par une rampe. De l'autre côté l'autoroute vers Varadero n'est pas du tout intéressante. Vers Playa Jibacoa je fais de l'autostop et rapidement une camionnette s'arrête pour me déposer à Varadero à 110 kilomètres plus loin. Le trajet en taxi aurait coûté 100$US. J'ai offert 10$ et le type était fou de joie. La route a passée à Mantazas, site de lourdes industries pétrochimiques. Tout le trajet fut horrible. À mon arrivée à Varadero, les hôtels que j'avais sélectionnés n'étaient pas disponibles. J'ai finalement trouver une chambre dans une maison d'hôtes à 35$ la nuit. Je suis comblé et heureux de me retrouver ici. J'ai modifié ma date de retour pour le 26 janvier. Il me reste six jours à Varedero, ce sera suffisant. Je tenterai de trouver demain un hôtel plus confortable avec les repas inclus. Ayant avortée une grande partie du trajet à vélo et la vallée de Vinales, je suis prêt à retourner à la maison en profitant du temps qu'il me reste pour me reposer sur la plage.

20 janvier| La Havane, Cuba 

Je suis arrivé en autobus avec Viazul à la Havane après plusieurs arrêts, sept heures plus tard. Nous ne sommes pas seul à voyager en autobus en première classe, des colonies de coquerelles nous accompagnent dans l'autobus. Installation à côté de la gare d'autobus dans un beau gite pour une nuit. Je suis arriver trop tard pour aller dans la vieille ville, la vieille ville étant plus loin. La Havane est très grande, bruyante et polluée. 3.7 millions d'habitants fait de cette ville la plus grande des Caraïbes et la capitale de Cuba. Faut être solide pour vivre ici. Sur 400 kilomètres à vélo j'aurai traversé trois provinces jusqu'à présent; Mantazas, Cienfuegos et Sancti Spiritus. L'autobus est confortable et me permets une pause. Mon campeur me manque quand je me vois avec la horde de touristes dans l'autobus et les hôtels. Ce voyage ne me ressemble pas sauf pour la détente et l'extase de me baigner dans les eaux turquoises. Définitivement Cuba est fait pour la plage et la farniente, pas pour le vélo sauf pour sur de très courtes distances en matinée... sans bagages. J'ai enlevé des sections à vélo prévue que je voulais faire, plus réaliste je rends l'aventure plus adaptée et agréable. J'ai passé quatre nuits à Trinidad ce qui est nettement acceptable. Une étape du voyage est réalisée, je délaisse maintenant les Lada's enfumés de la mer des Caraïbes pour celles de l'Atlantique.

19 janvier | Trinidad, Cuba

Depuis la pandémie Cuba n'a jamais repris son rythme. Quand les riches prennent un rhume lors de grandes crises ce sont les pauvres qui souffrent en premier. Les cubains vivent du tourisme, la crise ici en ce moment est réelle à plusieurs niveaux. C'est à Trinidad que l'on retrouve le plus de "jinareros" à Cuba, des vendeurs de rues plutôt insistants. Il est mieux les ignoré et ça n'ira pas plus loin. Je ne bois pas de café à Québec mais ici au déjeuner je ne peux m'en passé. La carte SIM achetée à mon arrivée ne fonctionne pas la plupart du temps, il est mieux se procurer des cartes wifi ETECSA vendues un peu partout. Des points wifi sont disponibles à différents endroits pour se connecter. Pour cinq heures d'internet il en coûte environ cinq dollars. Mes problèmes de santé se sont dissipés, j'ai réellement passé un mauvais quart d'heure. La "turista" dure quatre jours si bien traitée. Je flâne aujourd'hui car demain très tôt j'ai sept heures d'autobus pour me rendre à la Havane. À la Havane c'est cinq degrés de moins qu'à Trinidad et dix degrés de moins qu'à Santiago de Cuba. Je quitterai cette ville attachante avec nostalgie, rares les endroits que l'on retrouvent dans le monde comme Trinidad. On y vit au rythme du peuple, dans son coeur et son quotidien qu'aucun tout-inclus ne sauraient offrir.

18 janvier | Trinidad, Cuba

Tout le monde vit dehors, l'agitation est intense dans la ville entremêlée de musique langoureuse et répétitive. Je mange de délicieux gâteaux. Un québécois rencontré achète des maisons partout à Cuba, il est architecte et les mets au nom d'amis cubains, ce sont les règles, curieuse intention. Un américain tout vêtu de blanc ressemblant à un pasteur évangélique sur un vélo pliant travaille dans un organisme humanitaire, il connait les moyens pour passer les frontières car les américains n'y sont pas autorisés. Beaucoup de destins se croisent dans la rue de Trinidad, un va-et-vient incessant de chercheurs de vérité. J'ai tant marcher que maintenant ce sont mes doigts sur le clavier qui marchent. En attendant l'autobus pour Playa Ancon dans un café bruyant je regarde le théâtre de la rue, étonné, fasciné. Trinidad vaut le détour, mélange de passions, de rêves et de drames quotidiens. Les grandes maisons coloniales partout sont fraîches à l'intérieur comme en Méditerranée. Le soleil toujours écrase les intentions. 

Sur la lente et resplendissante péninsule d'Ancon je me réconcilie avec la plage et son sable immaculé, ça me calme. Cette journée m'est profitable. Dans un futur incertain il est probable que je j'aille dans les tout-inclus sur une semaine maximum. Le problème c'est que ce sont des cages dorées d'où on ne sais rien de ce qui ce passe à l'extérieur et, ce, prévaut dans toutes ces installations balnéaires. Une connaissance me disait prendre un forfait d'une semaine deux fois l'hiver, je trouve l'idée intéressante pour un vieil homme. Le sud des États-Unis en campeur me parle beaucoup pour les prochaines années. Un bon plan, sans y passer tout l'hiver, est de partir avant la neige en entreposant le véhicule en Floride à la fin janvier pour ensuite prendre un vol vers Québec et retourner en Floride en avion reprendre le campeur début avril en remontant lentement vers le nord. Au retour je vendrai la plupart des sacoches vélo n'en conservant qu'une seule. Je n'ai absolument aucun regret. Ne pas avoir essayer aurait été plus regrettant. La vie n'est qu'une série de bonnes et de mauvaises expériences, les mauvaises dépendent en partie de l'attitude. Parfois la douleur dépasse la volonté. Elles servent à réajuster son élan pour la suite. Je rencontre sur la plage un couple de britanniques très gentil. Ils voyagent dans les Caraïbes pour quatre mois. Encore une fois je prends conscience de mes affinités avec les anglo-saxons. Je peux entretenir une conversation très appréciable en anglais. Les français souvent je les trouvent râleurs mais ils possèdent une curiosité et une culture immense.

18 janvier | Trinidad, Cuba

Les gens les plus riches matériellement à Cuba sont ceux qui possèdent des restaurants et des gîtes. Ils gagnent plus que les docteurs, avocats et administrateurs. Hier soir je suis aller voir un spectacle à la Casa de la Musica, c'était super ! Curieusement plongé dans mes pensées j'avoue aimer davantage la culture anglo-saxonne que latino. À vrai dire les États-Unis en campeur m'est plus attrayant que tout ce que je vis en ce moment à Cuba. Je me sens plus autonome avec le campeur et mon vélo de carbone dessus que de trimballer 75 livres de bric-à-brac sur un vélo en acier dans une chaleur torride. Dans mon campeur j'ai frigo, poêle et lit, je vais partout où je veux quand je veux. En campeur je peux choisir à ma guise les lieux pour mouliner et les températures. Aux États-Unis je n'ai aucuns soucis concernant les virus dans l'eau et la nourriture, le revitaillement, les banques et les paysages sont plus enchanteurs et variés à mon goût. Je trace un peu tôt mon bilan mais il m'apparaît que l'espagnol m'est un handicap pour communiquer. Je maîtrise mieux l'anglais pour avoir un minimum de conversation. L'arrière-pays mythique des États-Unis me plaît où peut-être je n'aime que les courants d'air passagers. J'aime le caractère, la lenteur et le flegme anglo-saxon davantage que l'émotivité, la séduction et la rythme latino. Je suis en train de reconsidérer tellement de choses en peu de temps sur ma retraite, mes goûts, mes besoins, mes limites que j'en suis profondément troublé. Je suis en train de faire une synthèse en accéléré de ma vie. Mon blogue me permet de me rattacher à ce qui me reste de repères pour ne pas sombrer dans le vide. Le jeu de séduction et les chansons latinos ne m'inspire pas autant qu'à 20 ans. L'argent est le centre des préoccupations des cubains, je les comprends. Je suis le canadien, le touriste, le "dinero" ici. Écrire m'apporte du réconfort, ne parler que de sauces piquantes et de potinage m'étrangle dans ma quête d'expression. Je ne suis pas qu'un simple chroniqueur de plage et de rumba. Je suis tout et rien à la fois, de passage que très rapidement. Je peux difficilement me poser dans ma tête mais mon corps le requiert. Je suis né dans l'intranquillité et la mouvance de l'espoir du lendemain. Toujours et toujours les mêmes gestes à recommencer, les mêmes erreurs, les mêmes bêtises. Je plonge dans la mer pour dissiper mes pensées, je l'ai mérité, j'en ai payer le prix, elles sècheront momentanément pour une pause au soleil.

17 janvier | Trinidad, Cuba

Dans le temps où je suis passé à Trinidad c'était rempli de touristes, maintenant c'est assez tranquille. J'ai bien dormi, je serais incapable de prendre mon vélo aujourd'hui. La vallée des Ingénieurs près de Trinidad était la plus grande plantation de cannes à sucre de Cuba. Pour un dollars canadien j'ai environ 100 pesos. À voir les nombreux billets dans mes poches je me crois riche alors que je n'ai presque rien. Le fait de toujours devoir payer comptant est éreintant à la longue. À Trinidad je mange bien dans les nombreux restaurants sur place. Aujourd'hui j'ai fait une erreur en achetant trop cher un câble pour mon téléphone dans la rue. On se fait intercepté beaucoup pour toutes sortes de services et de marchandises. Je me suis acheté un billet d'autobus pour aller à Playa Ancon demain matin. La tarte au chocolat de Baracoa est un pur délice. Baracoa est la plus ancienne ville de Cuba à l'Est de l'île fondée en 1511. C'est le seul endroit où pousse le cacaotier. C'est la seule région tropicale de l'île avec une forêt épaisse et des pluies régulières. J'en suis à mon cinquième séjour à Cuba en y ayant grimpé, dans l'un des voyages, la plus haute montagne dans la Sierra Maestra, le Pico Turquino près de Santiago de Cuba à plus de 1974 mètres à partir de la mer. Un guide nous y a accompagné et l'ascension fut très pénible. Nous avions dormi dans une hutte sur la plage au sol. Santiago de Cuba est la deuxième plus grande ville, c'est très animé et l'odeur du monoxyde de carbone est pénible. J'avais séjourné dans un hôtel sur une plage complètement noire près de Santiago. Je suis aller à Holguin et Playa Guadelarvaca dans des séjours tout-inclus qui ne furent pas très mémorables sauf pour les randonnées en scooter sur Banes et Gibara.

16 janvier | Trinidad, Cuba

J'ai réussi à manger après trois jours de jeûne presque total. Les problèmes gastriques semblent avoir disparus. J'ai parcouru à vélo les trente kilomètres de Playa Yaguanabo jusqu'à Trinidad avec un fort vent de face et des faux plats sans arrêt. Les paysages étaient somptueux. Je pénètre Trinidad, joyau du patrimoine mondial de l'Unesco fondée en 1514. Partout des montagnes à perte de vue, la ville est dense et animée. La culture est immensément riche. Je trouve le gîte à 20 euros la nuit dans une belle maison. Mon hôtesse parle français, je suis content. L'habitation, réputée des touristes français, est magnifiquement bien située à côté de Plaza Major et de la Casa de la Musica. Je suis chanceux car c'est le premier gite que je visite. Les rues sont en pavées lourdement endommagés. Partout de beaux restaurants, casas et cafés. Ma chambre est belle et aérée. C'est ma troisième visite à Trinidad, les autres fois je séjournais à Playa Ancon et ne passais que rapidement dans la vieille ville accompagnant des groupes. Cette cité coloniale espagnole est un véritable musée à ciel ouvert et la plus authentique de Cuba. Trinidad prospérait par la canne à sucre et le marché des esclaves. Les terriens de l'époque possédaient des richesses inouïes à constater l'architecture coloniale exceptionnelle présente partout. De véritables palais inondent les rues. 

Je prends une douche et me dirige vers la clinique médicale de Trinidad pour ma récidive de sinusite. Je n'attends pas longtemps. Le tarif est 57 euros la consultation qui me seront remboursés par mes assurances. On me fait une piqûre dans la fesse et j'ai des antibiotiques à prendre incluant de précieux conseils. Les médicaments manquent terriblement comme bien d'autres choses surtout depuis la pandémie. Les grands hôtels de Playa Ancon ont fermés depuis ce temps. Je n'ai pas le choix de rester en ville et prendre l'autobus pour aller à la plage pour la journée. Je suis bien à Trinidad et je rester y rester un bon moment. Mon gîte est à côté de la gare d'autobus Viazul, je ne peux demander mieux. Les réservations doivent se faire plusieurs jours à l'avance. J'ai descendu physiquement et moralement assez bas quelques jours, le meilleur s'en vient après cette fulgurante tempête. Le restaurant ce soir, qui est un palais à moitié en ruines, j'entends les cochons et les poules. Toutes les maisons à Trinidad ont des couleurs pasteles. Au retour de la clinique il m'a fallu une heure pour retrouver mon gîte, j'avais oublié de prendre l'adresse et toutes les rues se ressemblent. Une nouvelle étape du voyage vient de débuter. Je vais modifier considérablement mes plans de voyage pour la suite.

14-15 janvier| Cienfuegos, Cuba 

Ce matin dimanche je vais bien, je mange un bol de riz et un jus. Les odeurs de monoxyde de carbone et de reflux d'égouts sortent des pores de ma peau. Je profite de la fraîcheur et du vent de dos pour quitter Cienfuegos vers Trinidad à travers la Sierra de l'Escambray. C'est de loin les plus beaux paysages de montagnes et de nature jusqu'à présent. Des montagnes escarpées partout, je monte quelques côtes à pied. Il y a de la fraîcheur qui se dégage de cette verdure, j'aperçois de grandes rivières. Les vautours rôdent, je maigris, ils n'auront que des miettes. J'y vais plus lentement. Mon hôte ce matin surpris de me voir à vélo m'a dit que j'étais son héros. À 60 kilomètres plus loin j'arrive à Playa Yaguanabo. Un complexe hôtelier modeste se dévoile au détour. Je prends une chambre incluant le petit déjeuner. La chambre est spacieuse et le tarif excellent. Peu de touristes présents. J'ai pas de retard sur le programme malgré le poids du vélo. Partout des charrettes tirées par des boeufs, des champs de fèves, des hibiscus, des bougainvilliers en fleurs. Tout est majestueux mais le soleil de plomb est torride sous le ciel bleu. C'est ma plus belle étape du voyage à ce jour. Rien de comparable. Sur l'île l'économie est parallèle et les commerces s'activent au noir entre particuliers. Les réseaux de distribution de nourriture passent par là. Partout des coopératives agricoles. Les commerces sont vide mais si on cherche bien sur la rue on trouve. Avant mon départ j'ai eu la covid et une sinusite, cette dernière n'a pas passée avec les antibiotiques, demain à Trinidad faut que je m'occupe de ça et allant à la pharmacie ou à la clinique médicale. Je dois rester positif, les nuages bientôt se dissiperont.

Je me promène à Cienfuegos sur les deux rues piétonnes de la ville et les rues marchandes bondées. Il n'y a presque rien à manger. Je trouve une cafétéria, il n'y a que de petits pains hamburgers blancs avec une tranche de jambon et de la mayonnaise, je prends un café. J'achète des biscuits sur la rue et je trouve un guichet automatique pour des pesos cubains. Mon hôte est juif, il exprime ardemment ses opinions, c'est agréable, il est éduqué et prompt. Il parle un anglais fort bien des solutions à mes problèmes digestifs et de nausées, de politiques et de culture. Selon lui les difficultés ne proviennent pas du gouvernement mais de l'ignorance et le manque d'éducation des cubains. Sa recommandation est de ne manger que du riz blanc, des soupes en purée sans fèves, du poulet et beaucoup d'eau froide et chaude. Les boissons gazeuses ne sont pas recommandées ni le café. C'est pas évident mon affaire. Je bois des tisanes préparées par mon hôte. Pleins d'aliments sont proscrits pour les touristes même les cubains ont des problèmes digestifs en lien avec l'eau. Dans mon gîte comme partout les odeurs de monoxyde de carbone envahissent les demeures. Je suis aller du côté de Viazul voir les horaires d'autobus pour aller sur Trinidad demain qui est à 80 kilomètres. Le seul part à 21h00. Trop tard, je partirai à vélo et dormirai dans une casa sur le bord de la mer à mi-chemin et au besoin je ferai de l'autostop. Je suis en train de faire mon examen de conscience. On ne peut pas être aviser d'un tel voyage sans y être réellement. Je suis en train d'apprendre à la dure comme indubitablement depuis que je suis né. Comme s'il me fallait m'exposer inlassablement pour apprendre. Le gravinol fait effet, j'ai un petit salon dans mon gîte, je me repose. J'ai fait 210 kilomètres à ce jour, parfois je pense à mon vélo de carbone et mon campeur. 

Cienfuegos est la 3ème ville de l'Unesco à Cuba après la Havane et Trinidad. Cienfuegos possède de beaux bâtiments coloniaux et un port de mer important; la perle des Caraïbes fondée par des français de Bordeaux et de la Louisiane pour y implanté le commerce du sucre. Je vais diminuer mon rythme à compter d'aujourd'hui, je passerai quelques jours ici. Je vais faire des photos, c'est inspirant. C'est une ville fort attrayante avec une culture très riche. Dans le passé je me rappelle d'un transfert d'autobus à Cienfuegos et d'un arrêt au parc José Marti. Je m'étais souvenu de cet endroit magique, rien n'a changé. Je m'étais dit que j'y reviendrais. Cienfuegos et Trinidad sont des arrêts obligatoires à Cuba, je vais ralentir mon rythme en alternant avec des transports en autobus. Les vélos sont autorisés sur Viazul. Rien de mon voyage ne ressemble à la dolce vita et la farniente. Je vais m'adapter pour la suite en réajustant le programme afin de flâner davantage à un rythme plus décent et contemplatif. En arrivant à Cienfuegos je viens de franchir une étape, le jeune en moi devrait se calmer sous peu.

13 janvier | Cienfuegos, Cuba

Luis me réveille tôt avec un thermos de café brûlant de café sucré. Mes forces ont repris et la nausée s'est amoindrie. Un "billie", genre de véhicule motorisé jumelant une moto et une camionnette m'attends pour aller sur Hoquerias à trente kilomètres par un chemin de terre très mauvais. Je traverse une forêt remplie de marécages suivi d'une vaste région agricole de rizières, de manguiers, de bananiers et de cannes à sucre. Il y a une banque au village où dégage des odeurs de vieux parfums et de toilettes. Deux heures j'ai attendu pour avoir 200$. Cinq caissières tentent de m'obtenir des pesos. Je paie le transport et le gîte au motocycliste J'espère pouvoir me rétablir rapidement, je n'ai pris qu'un comprimé d'immodium. Il n'y a rien à manger ici et le village ressemble au tiers monde. Je mange une conserve et un jus d'orange gazéifiée. Aucun endroit ne prends les cartes de crédit ou bancaires à Cuba à part quelques rares exceptions. Je suis très dépendant des banques et je ne veux pas trainer trop de devises sur moi à vélo. Cet incident aurait pu être davantage brutal et je prendrai des mesures de sécurité accrues pour la suite du programme. La marche est haute entre le climat du Québec et de Cuba ainsi que les bactéries qui s'y retrouvent. La chaleur peut venir à bout d'un mortel nordique à Cuba et malgré l'apparence délicieuse des repas servis se cachent des pièges. Voilà le prix de l'aventure, déjà en autobus c'est pas mal, imaginez à vélo. A Hoquerias c'est le bout du monde, je n'avais rien vu de tel à Cuba. Je suis le seul étranger. Des anges m'ont aidé, merci la vie ! Je mouline dix kilomètres jusqu'à Yaguaramas et trente-cinq de plus sur Cienfuegos, une grande ligne exécrablement droite au soleil. Les cubains ont l'air à se demander ce que je fais là, je me le demande aussi. J'arrive en fin d'après-midi à Cienfuegos au pied du massif de l'Escambray, hautes montagnes de Cuba. La ville est animée, le style est français, c'est agréable. Je m'installe dans un petit gîte près du parc José Marti. Je dévore un spaghetti jambon fromage et je vais me coucher.


12 janvier | Guasasa, Cuba

Cette nuit j'ai rêvé que je réussissais à voler et qu'on me payait grassement pour ça. Je me réveillai brutalement dans la nuit avec une impitoyable "turista". Je ne sais pas ce qui m'a pris de partir à vélo le lendemain malgré mes nausées et malaises. J'avale un cola et pris le chemin de terre sur le bord de la mer à travers le parc national Cienaga Oriental de Zapata. Trop manger c'est pas terrible avec la chaleur. À ma surprise aucune circulation et personne sur cette route déserte et ombragée. M'arrêtant à tous les cinq kilomètres pour m'étendre à l'ombre, j'arrivai deux heures plus loin à Guasasa, un petit hameau d'une dizaine de cabanes. Je m'écroule fiévreux devant le seul gîte où l'on me recueille. Le problème est que je n'ai que quelques pesos pour acheter trois boissons gazeuses. Je n'ai pas mangé de la journée et en serais incapable. Luis m'offre le gîte en face de la mer, c'est magnifique. Il n'y a que quelques enfants et des poules. C'est loin de tout mais vraiment. Je prends une douche, bois une boisson gazeuse, la seule chose qui entre, et m'effondre dans le lit grelotant de fièvre pour 18 heures.

11 janvier| Playa Giron, Cuba 

Je viens d'avoir la confirmation qu'il m'est impossible d'effectué des réservations sur le site d'Airbnb à partir de Cuba. C'est bloqué de même que bien des choses qui proviennent de l'étranger. Il faudrait que quelqu'un le fasse pour moi du Québec avec mes coordonnées. J'ai vérifié si je pouvais télécharger une application VPN mais c'est pas sécuritaire pour les transactions confidentielles. À un part d'avoir un très bon contact pour effectuer mes réservations de Québec je n'ai autre choix que de réserver sur place à mon arrivée ou par les hôtes de ma destination précédente comme c'est le cas présentement. Neylin la fille d'Estelle, mon hôtesse à Playa Giron, a fait pour moi la réservation pour demain qui a un gîte au même tarif. Elle habite sur ma route à Yaguramaras qui est à 45 kilomètres d'ici. Ce village est tellement petit que je n'ai qu'à dire son prénom pour qu'on m'indique son gîte. 

J'ai passé de très bons moments sur la plage ici en y allant à vélo. J'enlève les sacoches pour me promener autour du village en prenant soin d'apporter mon cadenas. J'ai rencontré un tas de routards européens et latinos, ces petits villages sont l'idéal pour faire de belles rencontres. Mon rhume est passé, jamais plus le climatiseur. La carte wifi Nauta de Cuba est mieux que la carte SIM Cubacell. Pour près d'un dollar j'ai cinq heures de connexion dans certains établissements. Depuis que je suis arrivé à Playa Giron je prends conscience que je débute maintenant mon voyage. J'aime beaucoup cet endroit simple et sans fioritures. Il est préférable lorsque les gîtes sont éloignés un peu de la plage. Je vais apprendre toujours un peu plus à chaque jour sur mes goûts, sur la culture et les habitudes à prendre pour voyager économiquement selon mes besoins. Il m'aura fallu cinq jours pour m'adapter de façon autonome et intelligente. Je reconnais davantage mes limites et les distances à vélo à ne pas franchir en interprétant mieux les guides de cyclotourisme en ma possession. Je saurai m'adapter rapidement compte tenu de mes nombreuses expériences de voyage. Merci la vie !

Mon hôtesse m'a fait le même tarif qu'Airbnb et les repas sont les meilleurs à ce jour. Playa Giron est le meilleur spot pour un arrêt avec une plage déserte à 500 mètres, Playa Coco. Sa fille qui habite à 45 kilomètres de Playa Giron m'hébergera. Je passerai sur le bord de la mer et à l'intérieur de l'île par des villages et chemins de terre perdus. Le jour suivant je ferai l'autre moitié du parcours de 45 kilomètres sur Cienfuegos. C'est sur ma route, je suis très content. Je dors comme un bébé depuis que je suis ici. Après 165 kilomètres sur deux journées et demie de vélo, cet arrêt était nécessaire. J'apprends lentement les usages de base pour faire un voyage économique et confortable en cyclotourisme. J'ai trop de vêtements, je saurai pour la prochaine fois. 

10 janvier| Playa Giron, Cuba

J'ai quitté Playa Larga plus tôt que prévu. J'ai payé trop chères la chambre et le souper. Les tarifs sont indiqués en dollars américains ou en euros mais le taux de change est très élevé et varie d'un endroit à l'autre. Ma chambre n'était pas à mon goût, mal située et trop prêt des touristes. J'ai appris qu'il faut toujours passer par le site d'Airbnb pour réserver les "casas particulares". C'est moins cher et ça évite les surprises avec le taux de change. Je pars tôt à vélo en déjeunant à la sortie de la ville de sardines et d'un sandwich au beurre d'arachide. Je bois deux litres d'eau pour parcourir les 35 kilomètres pour rejoindre Playa Giron, le prochain village. Soleil, mer et bitume tapissent mon avant-midi sans voitures et maisons. La mer des Caraïbes est turquoise, je passe un site de plongeur, je bois un jus à l'ombre. Je passerai deux nuits à Playa Giron car il faut que je me repose. J'aime mieux de très loin ce village plus aéré et tranquille. Il fait plus chaud sur la mer des Caraïbes que du côté de l'Atlantique. L'alternance chaleur extérieure du jour et du climatisateur la nuit est mauvaise. Je trouve la villa Serafin, je paierai dans le site d'Airbnb dans la soirée car je suis bloqué pour 24 heures ayant fais quelques erreurs sur l'application. J'y prendrai quelques repas et les autres dans la rue principale. Le village est paisible, la plage à un kilomètre où se retrouve le seul "tout-inclus" Le gîte est au fond d'un chemin de terre dans le village. La chambre est très lumineuse et tranquille, les plafonds sont hauts. Estelle, mon hôtesse est accueillante de même que sa maison avec des couleurs éclatantes et ses grands espaces. Les poules et les dindes piaulent, le coq chante à ma fenêtre. Je n'entends rien à part les gens en fin d'après-midi qui reviennent de nulle part. Le village est beaucoup plus intime qu'à Playa Larga. Après avoir avalé un sandwich au fromage et aux tomates grillés, du riz au porc et un pichet de jus je vais dormir profondément dans la chambre aux grands volets beiges que je ferme légèrement.

9 janvier |Playa Larga, Mer des Caraïbes, Cuba

De jolies grenouilles translucides avec de grands yeux noirs tapissent la salle de bain avec les lézards. Je fait un mémorable séjour dans un oasis de paix. Au petit déjeuner deux hamburgers, des patates et bananes frites, un pichet de jus frais et du café de la plantation d'à côté. Je quitte tôt pour me promener à vélo au village et mouliner vers Playa Larga ma seconde étape. Tout le monde me regarde intrigué en me saluant. C'est joyeusement dépaysant, l'harmonie totale. Mon parcours est bien construit. Mes hôtes me donnent d'excellentes informations sur ma prochaine étape. En cas de soucis sur la route je n'ai qu'à lever le pouce pour de l'aide ou du transport. Les "casas particulares" doivent avoir un permis du gouvernement pour opérer et ils sont nombreux. C'est très chaud et venteux, pas trop humide, sous les arbres je suis bien mais ils sont rares. Je suis plus en forme aujourd'hui, la route est belle, les paysages plus agréables en campagne. Je traverse depuis Varadero que des régions agricoles, la déforestation est importante. Quand je vois un arbre je m'abreuve de son ombre. Ceux qui arrivent de l'étranger à Cuba il est préférable d'apporter les devises canadiennes et de faire le change dans la rue en négociant, les taux sont de loin meilleurs qu'à la banque. 

Je fais un arrêt bien mérité à Jaguay Grande puis je continue vers Playa Larga. À vingt kilomètres de ma destination j'aborde le parc national Cienaga de Zapata le plus grand à Cuba dans la baie des Cochons sur la mer des Caraïbes. C'est de cet endroit que l'invasion américaine a avortée à la révolution cubaine. Le parc est une immense étendue de marécages avec des oiseaux somptueux. Je traverse une ferme de crocodiles. Je n'ai aucune réservation de gîte, je trouverai sur place. Les voitures dégagent une odeur épouvantable. La route est impitoyablement linéaire. Avant mon arrivée les nuages me souhaitent la bienvenue, je suis exténué par la chaleur. Je bois quatre litres de liquide par jour. Sur la "caleton" de Playa Larga je retrouve des "casas particulares" partout sur la plage et de jolis restaurants. Je trouve un gîte abordable et pars rapidement enfilé un spaghetti et une pizza. L'endroit est franchement typique, des routards européens sont nombreux, aucuns américains car ils leurs est défendus de séjour sauf pour ceux qui ont les deux nationalités, américaines et cubaines. Je passerai deux nuits ici car c'est trop cool, les musiciens cubains sont en feu. J'ai réussi à traverser l'île en deux jours de l'Atlantique à la mer des Caraïbes sur 120 kilomètres.

8 janvier | Jovellenos, Cuba

Il y a quelques sympathiques hôtels économiques à Varadero. J'en ai ciblé quelques-uns. Certains possèdent des tarifs différents selon l'endroit où l'on fait la réservation. De très beaux hôtels sur la plage à 27$ US la nuit incluant les repas c'est possible. Fidel Castro a introduit le système socialiste en faisant la révolution, il est devenu président en 1959 suivi de son frère Raoul dans le pays renversant son prédécesseur Batista. Avant Fidel le capitalisme régnait avec immensément de corruption par des groupes d'américains sans scrupules. Le président actuel est Miguel Diaz-Canel. Des contrats commerciaux ont lieu avec la Russie depuis la guerre froide et l'embargo américain qui pertube la vie des cubains. La population de Cuba est de 11.3 millions, la densité trois fois qu'aux États-Unis. La capitale est la Havane. 1000 kilomètres relient l'île d'une extrémité à l'autre, la mer des Caraïbes au sud et l'océan Atlantique au nord. Haïti se trouve à l'ouest qui sépare Cuba par un étroit chenal, les Bahamas au sud et la péninsule du Yucatan au Mexique à l'Est. La Havane, resplendissante cité encore aujourd'hui qui fut très riche à l'époque des conquistadors espagnols. La Havane était jadis le dernier port d'Amérique d'où les navires remplis d'or des Incas qu'ils massacrèrent pour traverser l'Atlantique vers l'Espagne. Les navires se regroupaient à plusieurs afin de déjouer les pirates des Caraïbes.

Cuba possède des trésors architecturaux de l'époque coloniale et une culture riche et diversifiée. C'est le pays le plus sécuritaire de tous les pays latinos. Il y a peu de circulation sur les routes mais les voitures roulent rapidement. Les cubains adorent klaxonner au volant de leurs vieilles et rutilantes bagnoles américaines des années 50. Il y a davantage d'anciennes voitures que de récentes. Beaucoup de charrettes et de vélos circulent sur les routes par contre c'est probablement le pays le plus facilitant pour y faire du vélo. Il y a beaucoup d'affiches représentant l'armée et la révolution de Fidel qui est décédé récemment et de Che Guevara, un révolutionnaire bolivien qui fut son acolyte. Je me lève tôt avant les grandes chaleurs et après avoir ajusté le vélo et les bagages je pars fébrilement vers Santa Marta et Cardenas. À Coliseo je m'arrête me rafraîchir à la cafétéria qui est située au carrefour avec de petits kiosques où l'on y retrouve de petits snacks, cafés et rafraîchissements. J'achète de petites barres au miel et sésame, un jus et un café. Les cubains rafolent du café. Mon vélo intrigue les regards des locaux. Le soleil est torride, je suis constamment en sueur roulant sans ombrage. Le terrain est plat heureusement le paysage est monotone sur les premiers 25 kilomètres. 

Enfin tout devient vert et des eucalyptus apparaissent avec des bosquets de fleurs éparses. De belles montagnes lorgnent l'horizon avec quelques nuages qui me donnent un répit. Ma première étape est 60 kilomètres de Varadero à Jovellenos, typique village cubain, aucun étranger ici sauf sur quelques motocyclettes de passage. Je me sens mieux dans ce village qu'entourés de touristes endimanchés dans leurs bulles artificielles. En arrivant dans le village je peine à trouver mon gîte agricole bien camouflé a l'orée de la canopée. Une "finca" signifie une ferme, en espagnol, Finca Luna est son nom. Il y a huit chambres, je suis le seul client ce soir. Aniel, pompier à la retraite et Aniela, mes hôtes sont charmants en me servant un jus de papayes fraîchement pressé. Le tarif est très abordable incluant le petit déjeuner et le souper. Il y a une jolie piscine, des palmiers et des animaux de ferme. Tout y est paisible et vert. Je me sers de l'application le "traducteur parlant" pour discuter.  En arrivant je plonge dans mon lit pour un repos bien mérité, il est 14h00. Depuis une journée il y a aucune connexion internet sur l'île, par chance j'ai le wifi au gîte. J'ai acheté au besoin une carte wifi pour presque rien qui dure cinq heures. Le vélo se comporte bien, les manoeuvres sont différentes avec son poids considérable, je fais des pauses souvent. J'ai déjeuné de petites bananes sur la route, des calmars aux tomates en boites, des amandes et raisins secs. Pour 50$CAD en moyenne par jour je peux me loger et me nourrir, pas besoin d'essence et de transport. Je dois me donner quelques jours avant de m'adapter au 75 livres que je trimballe et surtout à la chaleur. Une journée à la fois est ma devise à ce voyage exotique hors du commun. Je ne ressens aucunes menaces dans le pays, me sentant agréablement en sécurité et entourés de gens qui me saluent. Les cubaines m'envoient des bisous sur la route et partout les sourires sont resplendissants malgré la pauvreté omniprésente. Les restaurateurs et les propriétaires de maisons d'hôtes gagnent plus d'argent que ceux qui travaillent dans les tous inclus, ces derniers ne laissant que très peu de dividendes dans le pays. Hier dans un hôtel de Varadero le réceptionniste, qui parlait bien français, ne rêvait qu'à s'enfuir du pays. Son salaire est de 30$ par mois incluant les repas à raison de six jours par semaine de dur labeur avec les "los tabernacos" sans classe saouls du matin au soir en déblatérant leur simplicité d'esprit et leur inconvenance. Le jeune type à la réception a versé des larmes en me parlant de liberté. Hier j'ai rencontré mon idiot de Québec, j'en ai fait mon deuil rapidement de cet imbécile que j'ai viré fermement dans un divorce irrévocable. J'éprouve autant de pitié pour lui que de mépris. Que le ciel lui vienne en aide ainsi que ceux qui auront à entendre ses balivernes et ses caprices lamentables. J'ai choisi ma route dorénavant. Merci la vie !

5-6-7 janvier| Varadero, Cuba

Le vol de Transat sur Varadero a été retardé. Arrivée à 00h30 à la "casa particulares" dans un immeuble bien situé dans le centre ville, je suis ravi. J'ai de la difficulté à grimper la boîte et son vélo avec Fernando le chauffeur de taxi dans l'escalier très étroit jusqu'au 4ème étage. Je frappe à la porte et personne ne réponds. Ça me prends vingt minutes pour trouver enfin Élisa la propriétaire qui m'ouvre. La chambre est modeste mais très bien avec un balcon offrant une belle vue. Le lendemain après une bonne douche sous un mince filet d'eau, je rencontre Pedro son mari qui est très gentil. J'aime mieux les gîtes que les grands hôtels style tout inclus, ça n'empêche pas d'aller m'allonger dans leurs chaises.  Je pars faire des courses, carte SIM, c'est long mais on y arrive et la banque pour les devises. Aucun endroit à Cuba ne prends les cartes de guichet, je fais le change avec la carte de crédit, des pesos cubains. Un gros paquet de pesos pour 200$. Je passe à l'épicerie, il n'y a presque rien mais là presque rien disais-je. Je ne prendrai pas de kilos dans ce voyage surtout avec les kilomètres que je vais avalés. Des conserves et de grandes bouteilles d'eau, c'est tout. Je trouve un pain sur la rue par un vendeur. Samedi matin est la seule journée de la semaine ou les fruits et légumes frais se retrouvent sur la place. A mon arrivée je ne trouve que de petites bananes, rien d'autres de comestibles pour mon estomac de "gringo". Je m'étais apporté quelques provisions de Québec heureusement. Des noix et fruits secs mélangés dans un gros sac et un pot de beurre d'arachide. Je file au restaurant, il y en a plusieurs, les prix sont abordables. Je prends un petit déjeuner dans un restaurant qui semble populaire par la quantité de touristes qui s'y retrouvent. Pas cher mais peu de chose dans l'assiette. Je fais deux bouchées de l'omelette avec un jus et du lait chaud, tarif moi à de cinq dollars. La ville est à moitié bondée de touristes mais tranquille sur la rue.

La pénurie alimentaire affecte beaucoup les cubains. Ce soir j'ai déniché un bon restaurant avec des musiciens traditionnels, la cuisine est excellente, riz au boeuf et salades et pour moins de dix dollars. Je dois être prudent avec ce que je mange surtout les légumes et les fruits dans pelure et bien entendu pas d'eau potable. Mes bagages sont prêts sur le vélo et demain je ferai la farniente sur la plage sous les palmiers me reposant avant d'entreprendre mon périple à vélo. Mon défi sera l'espagnol, avec le temps mon oreille et mes yeux s'y feront. Je suis bien ici, c'est décontracté et la chaleur humaine est omniprésente, le paradis quoi. Après le repas je vais sur la plage, c'est l'une des plus belle au monde avec son sable fin d'une blancheur immaculée. J'ai réussi à mettre en action un vieux rêve, ça commence bien. Il ne peut peu pas y avoir de meilleurs endroits pour débuter une retraite pendant l'hiver. Entre l'avenue Cartier et Cuba c'est pas difficile de faire son choix.

3 janvier|

Le compte à rebours a débuter pour "el paradisio del sol". Une connaissance de longue date avec qui j'ai peu d'affinités, à part le fait d'être célibataire tous les deux, est sur le même vol que moi pour Cuba. Je raconte. Je ne me souviens pas dans quelle circonstance l'avoir connu. Peut-être que ce sont les effluves de cannabis qui nous ont rassemblés jadis sur la folie des extases enfumés. Ce type assez grand et costaud ne fait pas ses soixante-dix ans passés. Il vit à l'aise financièrement seul près des remparts de la ville. Il possède une petite camionnette qui lui sert de charrette et de campeur rudimentaire l'été. De toujours il fut autodidacte et travailleur autonome. Me suivant sur les médias sociaux depuis quelques temps il m'a contacté afin de se joindre à moi pour une éventuelle aventure. La vérité est qu'il a subi une accident lui laissant de sérieuses séquelles aux jambes. Malgré sa force et sa vigueur je savais bien qu'il ne pourrait pas m'accompagner en cyclotourisme à Cuba compte tenu son état de santé et aussi du fait que je ne tenais pas à être accompagné sans cesse. Je lui ai conçu alors un programme différent du mien de trois semaines avec son approbation. Je l'ai aidé largement, sinon plus, dans les réservations de gîtes, d'avion, location de vélo tout en lui prodiguant de multiples conseils et l'appuyant sur les transports, vêtements, guides et accessoires nécessaires à son voyage parallèlement au mien.

Ma surprise fut grande au fur et à mesure de mes communications avec lui de constater un second problème qui au premier abord ne semblait pas présent, son état de santé mentale relative au voyage qui, à priori, ne lui convient pas du tout. Des problèmes cognitifs et de déficits d'attention ont émergés m'amenant à douter de ses capacités à bien saisir les informations prodiguées et sa perception du voyage. J'ai passé des heures considérables, parfois lamentables dans l'élaboration de son voyage relativement simple devant lequel nous devrions nous croiser occasionnellement sur l'île. Ces rencontres à destination nous auraient permis des échanges joyeux et amicaux. Aujourd'hui je me rends bien compte que j'ai largement dépassé mes limites et au lieu d'obtenir un plaisir réciproque j'ai récolté que malentendus et frustrations. Je n'ai pas su déterminé assez tôt l'ampleur de la tâche et son incapacité à exécuter le projet. La personnalité ingrate de ce bonhomme curieux c'est révélée dans la disgrâce et il me semble y avoir détecté une déficience dans les disjoncteurs. Je n'ai nullement les compétences à diagnostiquer ses distorsions et encore moins de les soutenir. J'ai déjà donné largement dans ma carrière en tourisme dans ce genre de situation malaisée. Ce type au caractère toxique devenait un fardeau avant même de m'envoler vers Cuba. Heureusement nos sièges ne sont pas juxtaposés dans l'appareil et nous ne séjournons pas au même gîte à Varadero. L'aventure a débuter bien avant de m'envoler. Ce rêve que je caresse depuis des décennies aurait pu rapidement devenir un cauchemar. L'ignorance vide la liberté de son sens, ceci est mon apprentissage au fil du temps. La chance encore une fois est de mon bord. Il est mieux partir seul que mal accompagné, telle est ma sage conclusion.

1er janvier|

"Cuba con la bicicletta" est un grand voyage de rêve qui débutera jeudi cette semaine. Je prends l'avion de Québec pour Varadero à Cuba pour cinq semaines en cyclotourisme. Depuis longtemps j'ai ce périple en tête et je suis prêt. Je ferai le centre et l'ouest de l'île à vélo en solo avec cinq sacoches. Ma vieille bécane est un hybride usagé de marque Mikado Brentwood. Il est en très bon état avec des pneus neufs et un "liner" à l'intérieur des pneus pour renforcir et éviter les crevaisons. Son poids incluant le bagage est de 75 livres. Il est équipé de quatre sacoches ultra-perfomantes neuves de marque américaine Ortlieb et une sacoche au guidon Topeak. Ce fut long, tant physique que mental, la planification de cette aventure, j'ai bien pris soin de le préparer minutieusement avec soin.

J'ai acheté la meilleure carte routière, Cuba National Geographic et deux guides vélo incluant Cuba Biking Lonely Planet sur Amazon, le seul et meilleur endroit pour en trouver des neufs et usagés. L'équipement modeste et nécessaire suivant entre à merveille dans les sacoches et l'une d'entre-elles à l'avant servira de garde-manger. Cinq chambres à air, des outils, des câbles à freins et vitesses, une pompe à air, une béquille, des "patchs" pour les crevaisons, des supports pour les sacoches, des étriers et des ailes. Les guidons sont droits avec des cornes sur les poignées et une sonnette pour avertir animaux, cyclistes et charrettes. J'apporte un adapteur pour  les prises de courant, une caméra numérique avec chargeur et une batterie externe pour le téléphone qui va requérir une carte SIM Cubacell à destination. Les devises locales cubaines sont disponibles dans les bureaux de change de Cuba et j'apporterai quelques devises canadiennes. J'apporte une trousse de santé, un drap en nylon sous forme de sac, une lampe frontale, ustensiles, canif, quelques bouquins, une serviette synthétique, crèmes solaire et moustique, accessoires de toilette, un casque à vélo, des vêtements cyclistes et des gants. J'ai une paire de chaussures Merrel neuve pour le vélo et la marche, une paire de sandales Keen mi-fermée, des sandales Croc pour la salle de bain sans oublier mon maillot de bain et ma brosse à dents.

Je dormirai exclusivement dans les abordables et authentiques "casas particulares", gîtes locaux où j'y prendrai la moitié du temps mes petits déjeuners et les repas du soir typiquement cubains copieux et peu dispendieux. Mon itinéraire est construit en me laissant abondamment d'espace pour les imprévues, le temps libre, les visites et la plage. Mes trois premières nuits sont réservées dans un magnifique gîte au centre de Varadero et les deux dernières nuits également. Je pourrai y laisser la boîte à vélo pour le retour. Le chauffeur de taxi qui est voisin du gîteur m'a fait un bon prix à l'arrivée en avion jusqu'à Varadero. Les gîteurs nous aident au besoin pour différents aspects du voyage avec leurs réseaux de contacts et les facilités. Je possède un dictionnaire et des applications de traducteur oral et écrit pour faciliter la conversation et l'apprentissage de l'espagnol. Je m'apprête à effectuer un voyage de simplicité volontaire et de tourisme durable dans lequel je priorise les contacts avec les cubains afin d'apprendre la culture et les mœurs. Vous pourrez me suivre en temps réel sur la perle des Caraïbes dans mon blogue de voyage. Hasta luego !