Identiterre

Bienvenue sur mon blogue personnel. Ce journal intimiste dans ses récits et propos exprime un désir de dépassement et d'authenticité.

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4 décembre |

La vie étend ses surprises par des évènements simples et significatifs. Des gens d'autres pays m'étonnent de leurs gentillesse. J'ai l'impression parfois d'être plus prêt d'eux que de plusieurs québécois. Ces gens venus d'ailleurs possèdent beaucoup de discernement par le fait d'avoir quitté leurs pays souvent dans des conditions difficiles. Eshtah vient du Kurdistan. Il est ouvrier sur les plaines d'Abraham. On a de brèves et chaleureuses conversations ensemble entremêlant politique mondiale et économie. Il reconnait ceux qui lui ouvre la porte. Plus tard une colombienne, Anna, qui s'adresse à moi à travers une discussion dans une clinique médicale. Ça me touche beaucoup ces moments d'ouverture sur le monde. Définitivement j'aime les relations sociales avec des propos stimulants empreint d'ouverture et de chaleur humaine. Cela représente pour moi de la nourriture au même titre que le pain. Lorsque je regarde le téléjournal ce qui détonne est la rapidité dans laquelle on passe d'un sujet à l'autre. De la guerre aux potins artistiques en passant par les sports. L'animateur météo nous prédira le temps qu'il fera de Gaspé à Gatineau en un temps record en parallèle avec les meurtres et les drames relayés en boucle. Tout cela entremêlé d'annonces publicitaires cliquantes alimentées de connections rapides et de gadgets toujours plus mirobolants. En fermant le téléviseur tous ces messages nous laissent pantois. On se demande quoi retenir de ces intermitentes informations. Et l'on ressent le malaise de toute cette agitation sans pouvoir interagir. C'est pour ça que les nouvelles générations quittent la télé pour internet, c'est pour les interactions qu'elles proposent. Et les doigts s'agitent inlassablement dans un gouffre addictif. Être connecté et surtout ne rien manqué est l'essentiel dans un monde tellement étrange. C'est voulu ainsi et je n'y échappe pas. 

La chose la plus difficile d'atteindre est l'équilibre dans tout. Ce n'est pas une tâche facile d'avoir le discernement nécessaire pour notre équilibre. Il est facile de se remettre en cause et tomber dans le piège. L'action est nécessaire mais dépasser un certain stade elle est malsaine. Parfois dans mon esprit des flashs surviennent alimentant ma mémoire enfouie. L'origine de la rue Claire Fontaine provient d'une source d'eau fraîche qui jaillissait à l'angle des rues St Jean et de la Claire Fontaine d'où son nom. Une maison avait été construite autour de la source privilégiant son propriétaire à une ressource non négligeable. Sur cette rue jadis les religieuses des Franciscaines Missionnaires de Marie y habitaient. Je me rappelle car une tante y demeurait à la fin de ses jours. Une magnifique chapelle a été détruite pour faire place a des condos de luxe entassés pour faire fructifier les avoirs des entrepreneurs. Parfois je me demande à quoi ça sert un urbaniste dans une ville si ce n'est qu'alimenter les revenus de la ville. La congrégation possédait un immense jardin cloîtré allant de la Grande-Allée jusqu'au boulevard René Lévesque. L'actuel Grand Théâtre de Québec a été construit sur le jardin. C'était une toute autre époque. L'hôpital Jeffrey Hale avait sa facade sur René Lévesque. Je me rappelle car ma grand-mère habitait avec sa famille dans un immeuble de bourgeois notable dont le pâté de maison a été complètement rasé pour faire place à des tours à bureau et des banques. Une servante a passé sa vie à servir mes grands parents et mon grand-oncle Damase. Elle s'appellait Lydia. Plusieurs membres de ma famille était des aristocrates, écrivains et intellectuels. J'aimais beaucoup aller chez ma grand-mère, j'aimais les beaux tapis du salon, le foyer, les meubles anciens, le calme et l'harmonie des lieux. J'utilisais le pouf du vaste salon pour mes acrobaties sous les yeux amusés de la famille. J'étais un bel enfant comme tous les enfants. J'étais heureux car j'avais une grande famille qui semblait me chérir. Mon père et moi allions parfois le dimanche chez ma grand mère. Lydia la servante, ou la bonne comme on disait dans ce temps-là, nous faisait des sandwichs au jambon à la moutarde forte avec des muffins à la vanille que nous allions manger sur les plaines d'Abraham. La vie étant ce qu'elle est cette famille a disparu trop tôt en même temps que les tours à bureaux sont apparus. La maison de ma grand-mère, ses occupants et les jardins de pommiers des religieuses ont quitté ma trop courte jeunesse. Je raconte mon histoire car c'est la seule que j'ai eu. Ces flashs me reviennent de temps en temps comme pour m'indiquer que je viens de quelque part, comme pour m'indiquer que je porte toujours des souvenirs de famille.

1er décembre|

La méditation de la pleine conscience de Christophe André est celle qui me rejoint le plus. À chaque jour je dispose d'un moment privilégié pour me déposer dans l'instant présent. Dans la respiration consciente le sentiment d'appartenance à la vie se manifeste davantage que dans sa différence. Ma visite dans un centre communautaire aujourd'hui m'a permis de rencontrer Élodie. Cette femme n'a pas d'âge. Son regard est lumineux comme le jour. Elle démontait son exposition de la vitrine du centre. Je lui ai demandé si elle pliait bagage afin de m'introduire. Élodie est une véritable artiste dans l'âme. Elle a étudié en arts visuels et travaille dans un sex shop. Son exposition était emballée dans de gros sacs en direction d'autres établissements de Limoilou. C'est le secteur où elle a décidé de jeter l'encre pour diffuser ses messages percutants. L'exposition recueille des peintures et des objets inutilisables recueillis dans des sex shops. Une sex doll décomposée grandeur nature paraît-il témoignait d'une évidente curiosité auprès des passants. Les quelques instants passés avec elle ont été délectable autant pour son charme que pour ressentir l'énergie qu'elle dégage. Il y a tellement peu d'endroits pour créer des liens en ville. Certains ont décidément plus de faciliter à ce faire. Les gens sont toujours pressés, vont et viennent dans une course frénétique. Ou bien ils se donnent des airs de gens pressés. Créer des liens en développant un sentiment d'appartenance m'apparaît difficile plusieurs ayant déjà leurs propres réseaux. Québec est une ville hermétique en ce sens. Et puis tout est cruellement passager. Je me dis que si je veux très fort quelque chose ou des évènements ils arriveront tôt ou tard. M'arrimer avec des gens avec les mêmes intérêts au même moment n'est pas facile. Cela dépend de synchronicité dont je ne possède pas toujours le pouvoir d'exécution. Le goût de l'écriture pour raconter des histoires, mon histoire je le possède, cela m'appartient, C'est un acquis. Je les préfèrent réelles que fictives. Un grand-oncle écrivait des histoires romancées imprégnées de poésie. Il était de son temps. Ce style me plaît en l'adaptant à l'époque. Écrire exige d'être intensément dans le moment présent. C'est un exercice solitaire. Écrire comme je le fait développe mon esprit et mon discernement. Si j'étais plus jeune je recommencerais sans hésitez à mettre en relation les gens qui se cherchent. L'art est un moyen efficace pour se développer. La solitude qu'elle incombe requiert l'absence d'interactions sociales qui, sans équivoque, sont une source magistrale d'inspiration lorsqu'elles sont harmonieuses. Les dérives de nos sociétés reposent en partie par la trop grande consommation d'internet. J'aime le gym où je m'entraîne dans un collège privé. J'ai quelques interactions avec des jeunes étudiants. L'un d'eux, éthiopien, me salue gentillement à chaque fois que je le croise. Il est reconnaissant car je lui adressé la parole avec des questions sensibles. J'ai passé davantage de temps dans ma vie avec des plus vieux que maintenant je prends plaisir de voir la jeunesse s'animée. Dans une autre vie j'aurais été sûrement un bon prof en sciences humaines.


30 novembre |

J'ai beaucoup marché à la basse-ville aujourd'hui. L'itinérance frappe le regard en premier lieu. Une femme accompagnée de ce qui me semble un dealer m'interpelle fermement pour me demander si je venais lui rapporter son argent. Je m'achète un sandwich vietnamien dans une boulangerie. Il n'y a pas de tables. En face un centre communautaire offre des repas et de l'herbergement gratuitement aux démunis. La maison Revivre. Ce nom est fait pour moi. J'entre. Je prends une table dans le hall. On trouve curieux que j'apporte mon casse croûte, les repas étant gratuits. On m'offre du boeuf aux légumes avec une sauce d'une couleur étrange. Je prend le plat dans un bol en carton et l'offre à un itinérant. Il est content. Je m'étais tracé un itinéraire aujourd'hui dans le but de me trouver une nouvelle identité ou de nouveaux projets. La rue offre l'inspiration à ceux qui sont encore capable de marcher. Quelques organismes communautaires, des galeries en arts visuels, des cuisines collectives. J'explore. Les gens sont pas très riches dans les parages. Des commerces émergent ici et là tentant de répondre aux besoins. Des organismes d'aide aux immigrants sont présents. J'offre ma présence pour faciliter l'intégration. On n'accepte pas les québécois sauf quatre ou cinq déjà en place. Curieux. Je poursuis. Je participe à un café rencontre pour ceux qui se cherchent. Je suis l'un d'entre-eux. La vie c'est comme les montagnes russes. Je tente de remonter mon carrousel qui a largué les hauteurs pour un moment. J'ai besoin de chaleur humaine. J'en retrouve baignant d'humilité et de fragilité. La vie ne connait pas le vide. Une nouvelle identité m'attends au coin d'une rue peut-être. La rue est en moi. Je ne peux pas reconnaître cette nouvelle identité dans l'immédiat. Elle émergera ou je vacillerai. Le soir je médite. Je lis moins car trop d'histoires me portent, mon vase est déjà plein. Demain j'ai une autre rencontre fortuite. Il y a beaucoup plus d'hommes dans la rue. Les femmes ont davantage de réseaux. Elles savent davantage prévenir les coups. C'est une question de nature et de rôle. La photo d'une femme sur un site de rencontre ne tarde pas à être sollicitée peut importe ses traits ou son caractère. Le désert rejoindras les hommes insouciants et qui n'ont pas de chance. Les femmes compenseront leurs amours manqués avec leurs petits-enfants. Le pouvoir est restreint dans la solitude qui perdure. L'entonnoir est inversé pour les hommes. C'est comme ça qu'on en vient à dire c'est ça la vie. Je ne suis pas seul à qui le vase est plein. On marche pour en vider un coup. Il y a beaucoup de gens qui marchent pour oublier, ça paraît pas trop dans les visages mais on s'en doute. D'autres travaillent aussi pour oublier ou pour se donner un rôle. Seul l'amour en ce moment pourrait faire vaciller les choses. En attendant je traine mon corps alourdi d'un trop plein sur les trottoirs indifférents. Je ne suis pas utile donc je suis.

28 novembre |

Il se dit beaucoup de choses ces temps-ci dans les réseaux d'informations et les médias sociaux. Avec mon blogue j'en rajoute une couche de plus. Un fait divers a suscité mon attention dans un petit village des Bois Francs. Un litige a donné raison à la municipalité afin de démolir la grange-maison de Jean-Pierre. J'ai connu jadis cet ex-entrepreneur originaire de Québec. J'avais loué sa grange et deux petites maisons pour un weekend champêtre à Pâques avec un groupe. C'était mon tout premier forfait d'aventures que je réalisais pour Vert l'Aventure Plein Air. Déjà à l'époque les lieux étaient très rudimentaires et plutôt rustiques. Était affiché dans le prospectus de l'époque; "Pâques dans les Bois Francs à l'Auberge de la Belle Tranquilité". Il en coûtait 78$ pour trois jours et deux nuits incluant les déjeuners, les soupers et le guide. Jean-Pierre octogénaire aujourd'hui a toujours été un personnage marginal et indépendant. Les lieux sont très beaux et sauvages entre deux rivières qui coulent des journées tranquilles. Jean-Pierre avait ses racines dans le mouvement hippie. Il a tenté en vain d'empêcher la démolition de son havre de paix. La justice a eu raison de son argumentaire. Des règles étranges permettent de détruire son gîte pour des raisons de sécurité alors qu'il y vit seul pour finir ses beaux jours au milieu des champs.

Aux États-Unis il est très fréquent de voir ce style de maison délabrée.  La conformité et l'uniformité sont nos règles pour dicter nos façons de voir les choses. Il serait davantage approprié de faire du cas par cas dans certaines situations comme celle-ci. Je me souviendrai toujours de ce weekend à Pâques dans les Bois Francs. Ce fut authentique, dépaysant et bien différent de ce que l'on appelle la norm-alité. Lentement je me réconcilie avec la lecture étant plus concentré. J'ai cesser le cacao pur dans mes breuvages chauds. Déjà le café et le thé me sont contre-indiqués pour la nervosité qu'ils m'incombent, le cacao pris sur une base régulière m'est néfaste. L'Inesperée de Christian Bobin me ramène lentement à la réflexion profonde et le calme. Les premières pages me suffisent à reconnaître un être hautement spirituel. Cet essai est tout à fait mon genre de lecture. La vulgarité, on dit aux enfants qu'elle est dans les mots. La vraie vulgarité de ce monde est dans le temps, dans l'incapacité de dépenser le temps autrement que comme des sous, vite, vite, vite. J'avais un laisser-passer pour le Musée des Beaux-Arts aujourd'hui. Qu'une immense coquille vide au mur infiniment blanc. Très peu de choses significatives pour moi  dans ce mastodonte. Dans trois ou quatre ans on fera l'inauguration d'une autre salle. Je ne comprends rien à tout ça pour avoir visité quelques beaux musées américains. Les galeries chez nos voisins débordent de somptueuses peintures. Chez nous on aime le contemporain, le moderne, le neuf, les concepts nouveaux genres. Action ça tourne ! Ce soir c'est la pleine lune du gel et des castors, l'hiver approche.

27 novembre|

Trop tôt dans l'enfance j'ai côtoyé la souffrance, la misère et la mort qui ont fait celui que je suis devenu. Des traumas m'ont accompagnés toute ma vie essayant d'avoir une existence normale. Des deuils importants en passant par l'intimidation, la drogue, le manque de soutien, le décrochage scolaire, les difficultés d'intégration, le rejet et l'abandon ont parsemés mon existence. Le seul répit acceptable fut dans la création et le développement d'une micro-entreprise en loisir et tourisme qui m'a offert l'opportunité de me réaliser à plusieurs niveaux. Dans mon jeune temps le soutien n'existait pas dans mon entourage ni dans les institutions. La rue m'a élevé à la dure. Malgré le manque flagrant de support j'étais résilient ou quelque chose qui tient du miracle m'a soutenu. Je n'irai pas plus loin dans mon histoire car je n'ai pas trop le goût de réveiller tout ça. Les traumas se réaniment par certains événements et situations. Rien n'est simple pour moi ayant une sensibilité à fleur de peau. Les traumas se ravivent devant le rejet, l'abandon et l'exclusion. Dans ces situations les émotions sont vives et mon attitude adopte des moyens de défense vétustes tel l'isolement, les émotions excessives et la fuite. Les malaises peuvent devenir douloureuses et disproportionnelles en rapport avec la situation. C'est tout un témoignage que je fais ici. Jamais je n'aurais cru avoir le courage de me dévoiler ainsi. J'ai appris avec le temps qu'il est plus dommageable de ne rien dire. Mon vase est parfois trop rempli que j'ai l'impression de craquer de partout. Lorsque l'eau s'approchant d'un barrage devient trop haute, le barrage cède. Je peux affirmer que j'ai céder souvent d'un trop plein d'émotions et d'anxiété. Le miracle se manifeste par le fait que je sois toujours vivant. Mon destin aurait pu être pire; la prison, la morgue ou l'asile. Ma vie aura été une putain d'aventure parsemée de chemins tortueux et de pensées toutes aussi tortueuses. C'est pour ça que j'écris. C'est pour raconter mon histoire. En ce sens ça me fait l'aimer et l'accepter avec le recul que l'écriture propose. Depuis une semaine un feu de foyer virtuel orne mon téléviseur avec un crépitement authentique. C'est mieux que rien et ça compense largement. Le bonheur n'est certes jamais durable mais il est dans la façon de voir les choses.


26 novembre |

Je demande à deux jeunes asiatiques de quel pays ils proviennent. New York me répondent-ils. Pour eux il y a la grosse pomme et les USA. Ce dernier abrite selon eux les esprits étroits à part quelques villes sur la côte ouest. Un marocain me confit qu'il n'a aucun souci avec les juifs, il est éduqué et n'a pas fait la guerre. Je prends conscience que de toujours j'ai été un idéaliste. Il me fallait croire à autre chose que ce cirque auquel je devais me déployé. La condition humaine ne sera jamais parfaite ici ou ailleurs car nous connaîtrons la souffrance et la mort. J'ai trop souvent voulu fuir ces faits. Trop souvent j'ai porté des attentes trop élevées en rapport avec la condition humaine et nos schèmes. Nos plus grandes souffrances résident dans notre pensée. On pourrait croire qu'en vivant dans tels ou tels systèmes ou gouvernances le monde serait plus beau. Mais peut importe les grandes utopies, les rêves et les promesses d'un monde meilleur nous souffrirons encore. Certes un salaire universel offert à tous les habitants de la terre soulagerait de maux multiples. Cela ne ferait qu'amenuiser nos souffrances et non pas de les éradiquer. Ces sommes nous permettraient de vivre mieux en passant davantage de temps à s'entraider et s'aimer. Depuis quelques temps je laisse aux jeunes générations les grandes décisions, j'ai confiance en eux et je n'ai plus d'autres alternatives. Certains grands problèmes et enjeux m'étreingnent passablement. Je ne vois dans les politiques actuels qu'une redonnance assommante prônant des discours creux et populistes pour ne conserver que le pouvoir. Ce pouvoir est comme la vie, il ne peut être mis dans un placard. Sisyphe l'aura payé très cher. Ces politiques sont imparfaites à l'image des humains, comment s'en surprendre? Malgré toutes nos imperfections et faiblesses, la jeunesse rêve d'idéaux et c'est bien ainsi. Le monde a besoin de cette innoncence. Ensuite une fois que le système les assimilent il en ai fait d'eux. Nous sommes le système et il ne sera jamais parfait car nous ne le sommes pas. Telle est notre condition humaine. La vie des hommes offre un spectacle éblouissant d'un point de vue très limité. Parfois je crois vivre dans une pièce de théâtre enfreint de burlesque et de satire.


Malgré tout cette vie cruellement éphémère est belle. La mère et son enfant, les premiers pas et balbutiements du chérubin, les premiers baisers, les rêves de découvrir le monde, fonder une famille, acquérir une propriété pour y vivre. Tout cela est justifiable mais ne représente qu'un baume sur les souffrances futures car elles auront lieu tôt ou tard. En cela est le paradoxe des hommes et de ses contradictions. Elles se manifestent par sa rage et son espoir de vivre, sa capacité de se projeter en avant dans l'action. Je suis davantage dans les estrades ces temps-ci. Peut-être en est t-il rien ou j'ai tendance à me sous-estimé? Je dois déployé mon énergie à cibler mieux mes objectifs et de mieux définir mes besoins essentiels. Encore une fois je démontre trop de contrôle dans l'atteinte de mon bonheur alors qu'il est déjà présent ici et maintenant. Pourquoi je ne m'en tiens pas à cela? Qu'à cela ne tienne. Il est fort probable que ma véritable et principal ennemi soit la peur. Mais comment pouvoir la vaincre dans un monde si fragile et vulnérable. L'urgence de vivre est erronée dans l'interprétation que bien souvent on en fait. L'urgence de vivre doit se manifester en premier lieu dans la compréhension et l'acceptation de la peur. Qui craint de souffrir craint déjà de sa crainte disait Montaigne. Je quitte ce passage austère pour une méditation guidée bien méritée de Michel Dogma, le Grand Respir.


25 novembre|

Depuis quelques temps je prend plaisir à explorer le Vieux-Québec quelques jours par semaine. L'automne est la meilleure période pour s'y promener. J'aime l'hiver, la saison froide. Je n'ai pas toujours été de cet avis. J'ai beaucoup écris et lu depuis trois ans. Je suis en pause, l'inspiration fait défaut ou peut être bien que je suis dû pour vivre autre chose. Depuis une semaine je prends l'autobus, ça me plaît, je discute avec des gens. Ce qui m'inspire ces temps-ci c'est socialiser intelligemment, discuter, apprendre des gens. La cathédrale Ste Trinité de Québec ou Holy Trinity est la première cathédrale anglicane construite à l'extérieur des îles britanniques. Le marché de Noël allemand de Québec en collaboration avec le consulat général de la république fédérale d’Allemagne ont présentés un concert intime à la cathédrale du contre-ténor Nils Wanderer, accompagné de la pianiste Jennifer Szeto. Je ne me souvenais pas d'être entré dans cette église étant fermée la plupart du temps. Je reconnais, après avoir voyagé si souvent, que le Vieux-Québec possède une âme et qu'elle communique avec moi dans mes marches hebdomadaires. Je reconnais la chance d'y vivre à quelques kilomètres à pied. Je fus éblouis de ce magnifique concert. Assis sur la première rangée près du consul d'Allemagne et quelques dignitaires, rarement je me suis senti aussi bien devant un rassemblement musical. Un socle dorée avec un aigle impérial aux ailes déployées représentant la république d'Allemagne trônait près de l'autel. Il symbolise la force, la détermination et le courage. Écrire m'apparaît louable lorsque je vis des choses, des évènements ou des expériences. Ce chanteur possède un don, sa voix évocant le Moyen Âge m'a fortement inspiré. Divine journée, merci la vie.

22 novembre |

Le blogue sous sa forme actuelle de journal personnel existe depuis mai 2021, date à laquelle Vert l'Aventure Plein Air a interrompu ses activités après plus de 30 ans. C'est ma façon de garder vivant sa mémoire et la mienne en écrivant mon journal intime. Je n'ai aucune idée du nombre de lecteurs qui le visite. Pour satisfaire ma curiosité merci de me l'indiquer en m'écrivant : vertlaventure@videotron.ca ou sur ma page facebook.

21 novembre |

L'estime de soi est faite de quatre composantes: le sentiment de confiance, la connaissance de soi, le sentiment d'appartenance à un groupe et le sentiment de compétence. Depuis un mois je lis et écris moins. L'estime que j'ai de moi-même et la confiance que je me porte sont réduites depuis mon retour de voyage. J'éprouve moins d'intérêts et de motivation à lire. Je ne dois pas m'en faire outre mesure. J'ai fort probable autre chose à faire. Surtout me recentrer et méditer. Je me suis identifié pendant près de trente années à un groupe que j'ai créé y développant un très grand sentiment d'appartenance. Ce groupe a disparu avec une partie de mon identité. Je m'en suis créé une autre cette fois-ci sous l'apparence d'un nomade solitaire et réfractaire. J'ai cruellement appris que ce mode de vie est incompatible avec ma nature tourmentée et du besoin que j'éprouve à socialiser et entretenir quelques repères. Ma confiance en a pris pour son rhume passant d'un extrême à l'autre avec en prime une longue pandémie qui m'a coupé du monde un bon moment. Ma retraite a été tumultueuse comme le reste de ma vie, je ne dois pas m'en surprendre. Ma vie est et a toujours été qu'une putain d'aventure. Le rêve de la retraite s'est estompé dans une forme d'oubli, de vide, de perte d'identité et de sens. Un vent de panique et de déprime par dessus m'ont littéralement jeter par terre. L'énergie qui jadis me permettait de longue lecture s'est amoindrie au point d'y perdre ma concentration. Je fais mon introspection depuis remontant lentement dans un lâcher prise. J'ai vécu ce que j'avais à vivre, j'ai récolté ce que j'ai semé, pire aurait été n'avoir rien fait. Ma voix s'est affaibli avec le sens des mots énoncés. Ma confiance en moi s'est effritée amèrement. Je ne me reconnais plus ou plutôt celui que je croyais être. Qu'en est-il maintenant? Quel sera la couleur de mon prochain port d'attache, mon encrage dans ce désert perturbant et inconnu? Ma force réside dans la résilience, celle de poursuivre avec la vie qui m'est prêté devant l'adversité, devant ce vide ou du trop plein qui veux s'abreuver de mon sang. De petits miracles jailliront j'en suis persuadé, parfois minuscules, parfois anodins mais toujours révélateurs. Ce n'est pas ma première déprime mais celle-ci m'apparaît plus difficile à surmonter. Je ne dois pas me presser dans la tourmente et mon désir de triompher à nouveau. Tout est dans ma façon d'envisager les évènements. Il est sain je crois bien de reconsidérer sa trajectoire de temps à autre. Cela ne s'effectue jamais sans heurt. Il y a des étapes de vie plus difficiles que d'autres, je viens d'en franchir toute une. Tout est dans la perception, la souffrance va me transcendé. Ce qui m'attriste le plus c'est de franchir ces étapes importantes en solitaire. En cela ce n'est pas un échec total mais une demie victoire, la vie n'étant pas rectiligne. Je contrôle si peu de choses.

14 novembre |

Dans le passé j'ai intégré le groupe Hommes Québec sur quelques années. Ce groupe de développement personnel a été créé par le défunt Guy Corneau psychologue. C'est un réseau extraordinaire mais la confiance entre les participants doive prévaloir, ce qui n'est pas garanti. Un groupe est un microcosme de la société avec le meilleur et le pire. Un groupe est autogéré par huit participants maximum avec des règles à respecter. Au retour de mon périple dans l'ouest américain j'ai refais une demande dans le but de réintégrer un groupe. Hier je fus invité. L'énergie n'a pas passée avec quelques-uns des hommes présents, j'ai quitté rapidement. Un groupe semblable est thérapeutique lorsque les bonnes vibrations sont au rendez-vous. Je ne suis pas du genre batailleur, je préfère me défiler devant l'adversité. Parfois c'est préférable d'autres fois il fait tenir tête en affrontant la mecace lorsqu'elle devient inévitable. Je prend conscience de ma fragilité dans les relations humaines. Je suis très farouche et ne fais peu de compromis lorsque je ne me sens pas à ma place ou en situation de conflit. Ma réaction est la fuite ce qui n'est pas toujours le meilleur réflexe. Toute ma vie aura été marquée par la difficulté de m'intégrer socialement. Malgré cet exercise j'ai besoin de socialiser. Ce soir je médite aux chandelles. Ça se passe bien. J'aime le silence des froides saisons. Je n'y croyais pas jusqu'à tout récemment. Je fais tout ce qui m'est possible afin d'avoir une vie équilibrée malgré le fait que je sois seul. Parfois je ne dis aucun mot de la journée, c'est pas toujours facile mais je sais m'adapté, je n'ai pas toujours le choix. Je ne comprends rien, c'est mieux ainsi.  Accepter ce qui et avec parcimonie est nécessaire. Méditer c'est observer ses pensées sans jugement et sans aucune tentative de contrôle. Les pensées passent comme les nuages dans le ciel. Vient ensuite la respiration volontaire de la pleine conscience. Le calme et la paix s'émiscent lentement. Mon objectif est de méditer trente minutes et plus par jour. Ce rituel devient primordial pour une vie équilibrée sinon l'esprit cherche à compenser vers des futilités et des distractions. L'énergie vitale devient alors altérée. Le piège est de cesser de méditer lorsque tout va bien. Om manah shivaya est un mantra à répéter plusieurs fois par jour. Les vibrations qu'apporte un mantra favorise le calme et la sérénité. J'en ai besoin ces temps-ci. Quelques nouveaux arrivants m'ont adressé la parole avec compassion. C'est apprécié. Cette nuit j'ai fait un cauchemar épouvantable au point de devoir me lever quelques minutes. J'y voyais le suicide d'un vieil ami qui aujourd'hui est très malade. Le subconscient possède une mémoire vertigineuse et effrayante. 


13 novembre |

Le Dieu contemporain est le téléphone. Il est partout. Il épie, guette, raconte, séduit, influence et plus encore. J'éprouve envers lui un sentiment d'amour et de haine, une dépendance troublante. Les gens ont besoin d'être écouter, d'avoir de la reconnaissance, d'être approuver auprès des leurs bien souvent avant eux-mêmes. Je dois me discipliné de plus en plus pour éviter les nouvelles qui m'assaillent sans cesse. Il m'est impossible de me couper du monde. Le monde change rapidement. Je ne le reconnais plus certains jours. Ça va très vite. J'ai l'impression que l'on est en perte de contrôle, que l'identité se faufile dans la banalité. Les jeunes auront beaucoup à faire. Je me sens négatif pourtant il y a de belles choses dans la vie, elles sont d'ordre naturel. Ce que les humains en font me désole. On dirait une grosse mascarade remplie d'absurdité. Le mieux qu'il puisse m'arriver est méditer. J'ai l'impression d'avoir fait le tour du jardin mais je sais bien qu'en mon fort intérieur que c'est faux. Voici le paradoxe de la vie. Je dois apprendre à me tenir tranquille à l'intérieur d'une espèce d'immobilité croissante. Ce sont des pensées qui viennent avec l'âge peut-être. Que reste-t-il de mes rêves qui s'estompent dans l'indifférence et le vide? Je voudrais afficher de meilleures couleurs, c'est difficile, je m'enlise. La réalité est fausse à travers mes perceptions. La réalité est physique, mathématique, scientifique. Le reste ne sont que des histoires pour se donner du courage, des convictions et des appartenances qui ne riment plus. Tout tourne en rond inlassablement. Pour donner du sens à tout ça je dois médité, cessé de réfléchir, de me réfléchir. Je suis un être blessé, c'est ainsi. Mes propres pensées me blessent je reconnais. J'ai souvent l'impression d'être dans un mauvais film. Il me semble loin déjà le temps où je travaillais. Je m'affaisse dans une bulle qui rétrécit à vue d'oeil. Pourtant ce n'est pas parce que j'ai cessé d'explorer. Le problème viendrait-il du fait de vouloir trop embrasser ? Le problème ne vient-il pas du fait de ne pas rester tranquille à la maison par peur de mourir d'ennui? Montrer sa vulnérabilité peut être un risque. Ça dépend des circonstances. Montrer sa peur à un chien risque d'être encore pire. Je ne m'avoue pas encore vaincu mais je ne reconnais plus les batailles auxquelles je participe. J'ai beaucoup aimé la diversité, le changement et battre en retraite la routine. Mes forces ne me permettent plus autant d'audace et de force. La vie est si fragile.

11 novembre |

En marchant en ville je vois des gens que j'ai connu jadis et qui vieillissent mal. Accablés de maux divers parfois je peine à les reconnaître. J'ai passé une semaine troublante. Un voisin avec lequel dans le passé j'ai eu une altercation a récidivé en me proliférant des insultes. Sa femme est décédée, il est à la retraite. Lorsqu'il sort de chez lui c'est pour acheter alcool et cannabis. J'ai tenté à maintes reprises de lui tendre la main sans succès. La police a ouvert un dossier, des agents de sécurité de mon immeuble sont allé le rencontrer lui demandant de ne plus m'adressé la parole. Presqu'au même moment une conductrice avec la rage au volant m'a presque frappé en hurlant dans un stationnement d'un centre commercial. C'est une semaine chargée d'émotions et j'en passe. Aujourd'hui je suis allé comme à tous les weekends dans le Vieux Québec me détendre et prendre des clichés. Des étrangers peu farouches me saluent chaleureusement lorsque j'affiche ma disponibilité. C'est plutôt facile d'entrer en contact avec plusieurs d'entre-eux. Une  newyorkaise franchement agréable avec son magnifique sourire s'est entretenu avec moi un quart d'heure. C'est pas pour rien que j'ai fait mes études en tourisme au collège. J'aime les gens avec cette belle ouverture. Lorsque je croise des québécois dans les lieux publiques il n'y a jamais ou peu d'interactions significatives voir même de salutations. Cela m'attriste de me sentir étranger chez moi. Mon sourire auprès de mesdames est la plupart du temps perçu comme une menace ou une intrusion, je n'y comprends rien. On dirait que pour plusieurs ça prend un cadre spécifique et encore. C'est dommage car chaque journée de solitude excessive me semble être du temps perdu. La solitude est une chose nourrissante lorsque désirée. Pour mettre du soleil dans ma journée je cuisine, ce soir je vais à un concert de musique.

7 novembre |

L'actualité me déprime littéralement. À la radio je n'écoute que la musique classique ou relaxante. Il y a longtemps je syntonisais Radio Galilée. Je me suis mis à l'écouter de nouveau pour valider mon intérêt actuel. C'est fort probable le seul endroit dans les médias où l'on appronfondi la spiritualité. La base de cette chaîne est fortement catholique. De la musique intéressante à mes oreilles agrémentent les discussions à caractère philosophiques et sprituelles. Cela fait effet d'un baume sur tout ce que l'on entend ailleurs, divertissements, actualités, etc... Beaucoup de sujets qui prônent dans les médias sont associés aux divisions et à la compétition. Peut être est-ce ma propension à voir le côté sombre ? Il n'y a pas de publicités dans cette radio communautaire ce qui attire mon attention dans un premier temps. Ensuite on rejoint beaucoup de pauvres gens que plus rien d'autres ne s'attachent à eux. Je suis athée. Je pense parfois au type l'autre jour rencontré sur la rue qui me demandais si j'étais spirituel ou matérialiste. La plupart de ce qui se raconte sur les médias sont d'ordre matériel. Très peu de temps d'antenne n'est proposé à la spiritualité. À Radio Galilée, les accompagnateurs qu'ils soient spirituels, philosophes, théologiens ou croyants se relaient dans une lenteur appréciable. La plupart des réseaux de télécommunications reposent sur les publicitaires d'où émergent le caractère matérialiste de ces programmes. Tout file à une vitesse inouïe voir étourdissante. Dieu ne fait pas parti de ma gang mais les discussions et les réflexions diffusées me rejoignent en parti touchant ma sensibilité. Tout cela contribue à mes nouvelles explorations. Les divertissements matériels proposés ailleurs suscitent en moi peu d'intérêts. Samedi je vais à un concert de musique dans une église que j'affectionne sur la Grande-Allée, St Dominique. La musique des Voltigeurs et du 22ème Régiment seront à l'affiche pour une longue prestation. J'ai tellement besoin de calme que je me dois de restreindre les mauvaises nouvelles. Cela provoque chez moi des vibrations négatives et je n'ai aucun besoin de cette énergie si je peux m'en dispenser. Ce récital se pointe au bon moment. Dans mon livre de chevet ces temps-ci on décrit le monde absurde de la compétition que l'on habite. Écrit conjointement par Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, l'entraide ou l'autre loi de la jungle est admirablement bien écrit. Je prends conscience de l'intense compétition qui m'habite depuis longtemps qui a généré trop de stress en moi. La compétition est saine mais poussée à l'extrême entraîne un stress intense. Les animaux l'ont bien compris ne chassant pas 24 heures sur 24. C'est l'entraide qui devrait prendre le relais de la compétition, ce n'est pas ce que nous révèlent les médias. J'ai vraiment voulu gagner à être le premier, le plus intelligent, le plus attrayant. Ça n'a plus aucune importance aujourd'hui, à quoi ça sert d'être sur le podium tout seul ? Les récessions, les échecs et les épidémies nous mettent en face de la réalité, c'est à cela qu'elles servent afin d'agir mieux en conséquence. Le premier pas c'est de se pardonner en prenant soin de soi. Ça peut paraître un geste égoïste prendre soin de soi mais c'est l'ultime devoir que l'on possède dans un monde en déroute.

6 novembre |

La mode est au messages préfabriqués sur les médias sociaux. Il y a tellement de choses qui se disent et autant dans les communications et sur internet. Nous sommes littéralement inondés et je contribue avec mon blogue à en rajouter davantage. Les tendances actuelles sont de remplir le vide, de faire quelque chose à tout prix, de parler beaucoup.  Pour plusieurs la dépression ou la maladie est aux aguets en arrêt de travail. Vivement retourner sur le marché du travail, faire du bénévolat ou des activités à s'étourdir. C'est curieux mais c'est lorsque je n'ai rien à l'agenda que les meilleures idées émergent. Le refuge que représente l'écriture quand il n'y a plus d'espace où habiter devient un question de survie. Dans un autre registre je m’intéresse par le fait qu’on considère toujours que les locataires sont là temporairement pour, un jour, acheter et acquérir une propriété, Laurence Gagné en parle notamment dans son essai s'évincer, écriture et démantèlement. S’ils demeurent locataires toute leur vie, ils entrent dans une sorte de marginalité, dans un statut de gens qui ne sont pas parvenus à la réussite sociale.

5 novembre |

Parfois je vois le verre à moitié vide au lieu du contraire mais j'y travaille. En prenant ma marche quotidienne sur les Plaines d'Abraham je rencontre souvent Socrate. C'est le nom que je lui donne car je ne me rappelle jamais de son prénom. Socrate est un gourou prêchant ses sermons à qui veut bien l'entendre. J'ai parfois de la difficulté à le suivre dans sa bonne humeur déconcertante. Il est un jovialiste heureux qui marche la tête haute scrutant les interlocuteurs intéressés. Chaque jour je dois faire des choix et j'ai décider de minimiser mes interactions avec lui. À chaque rencontre j'ai l'impression de participer à une conférence d'une longueur intermittente. Il se donne des hauteurs de moralisateur qui ne me convient pas tout le temps. Enfin qui a dit que la vie est facile. Je n'ai jamais vu cette note de cette nature dans ma boîte aux lettres. J'ai souvent l'impression de gravir des montagnes à chacun de mes respirs. Par chance que mon blogue existe, un lieu qui m'appartient. Hier j'ai joint un groupe Facebook sur les français vivant à Québec. Ils sont plus de 14,000. Je veux partager mes meilleures photographies avec eux et quelques messages occasionnels. J'aime bien les français. Quelques-uns d'entre-eux ont été particulièrement significatifs dans mon cheminement, j'en suis reconnaissant. J'ai accompagner des cyclistes et randonneurs québécois et américains en France et dans plusieurs pays d'Europe et ailleurs dans le monde. J'aime la culture française et leur éducation. Égalité, fraternité, liberté. La France à la différence du Québec c'est qu'elle est fut un pays colonisateur. Ils n'ont pas le profil de colonisé que l'on traînent ici depuis des lustres. Avoir quelques échanges avec eux stimule mon intellect. La plupart conversent admirablement bien et prônent une certaine rigueur en matière de communication.  Mon opinion sur le sujet est à prendre ou à laisser. Pourquoi pas me disais-je joindre ce groupe. Au retour à la maison à ma grande surprise mes images ont été supprimées dans le groupe. J'ai vécu la même chose dans un groupe d'une autre nature. Probablement que mon destin a voulu que je prenne une route différente. Enfin je quitte ces groupes virtuels pour naviguer sous d'autres cieux. À chaque jour depuis des mois je m'adresse à des étrangers sur la rue. On dit que les québécois sont chaleureux et hospitaliers mais qu'après les salutations d'usage les portes se referment abruptement et souvent dans le malaise. Chacun a droit à son opinion, j'ai la mienne. Je trouve que les étrangers qui émigrent vers une nouvelle terre d'accueil ont beaucoup de courage et d'audace. Rien n'est totalement noir ou blanc, j'en conviens. Être critique c'est aussi être réaliste, c'est tenter de comprendre, de réfléchir et d'observer le monde autour de soi et en soi.

4 novembre |

Si je n'avais pas fais de sport et plus tard lire et écrire je serais devenu fou. On s'entend que rencontrer une femme à 25 ou 35 ans ce n'est pas la même chose qu'à 65 ans. Un ami m'a convaincu de m'inscrire à Tinder. Il n'y a personne en bas de 100 kilomètres à la ronde en recherchant une femme entre 55 et 62 ans. Ce qui me semblait un jeu d'enfants ne l'est certes pas. Le système me propose toujours de mettre plus d'argent pour obtenir de meilleurs résultats. Bien entendu que tout ça sera relayé aux oubliettes si dans une semaine aucune propositions ne se présentent. Ce qui est injuste dans ce système c'est que les femmes ne paient pas. C'est ainsi que ça fonctionne dans ces applications de rencontres. Tout cela a bien été étudié pour amasser le plus de sous possible. En me promenant au soleil près de chez moi je ne vois que des gens avec des grosses têtes, c'est-à-dire préoccupés. Tous dans leurs bulles respectives. Ainsi va le monde. L'espace commun se définit beaucoup par le matériel aujourd'hui. C'est pour ces raisons que l'itinérance prend de l'ampleur, l'isolement social, la violence, le suicide et les maladies mentales. 

Les prochains grands changements sociaux, économiques et culturels viendront des changements climatiques et de l'intelligence artificielle. On ne sais quand et comment mais une chose est certaine c'est que ça va donner un grand coup chez les humains et leurs cultures. Pour le meilleur ou le pire, personne ne sait mais l'intelligence artificielle se met en place rapidement. Les emplois ne seront plus jamais les mêmes. L'adaptation sera cruciale et surtout l'utilisation que l'on en fera. Les plus jeunes qui n'auront pas connu autre chose regarderont le passé bien étrangement. Il y aura une rupture. Ainsi va le progrès comme on dit. Si je suis et demeure seul pour le moment je dois m'adapter, c'est l'ultime recours que j'ai en ma possession. J'ai tellement essayé de réseauter par différent moyens que je suis devenu las et que parfois je perd confiance. Qu'en est-il de nos identités, de la mienne particulièrement ? Elle a eu tellement de difficulté à se définir à l'adolescence que j'en éprouve encore des séquelles. À mon époque il n'y avait pas d'éducateurs spécialisés ni de travailleurs sociaux. Même avec les appuis nécessaires rien n'aurait été garanti. Mon identité a fait défaut longtemps au point de me sentir étranger à moi-même. Alors je m'en suis créé une de toute pièce, celle de l'aventurier intrépide et téméraire. J'ai réussir à vivre de l'aventure et survivre en elle jusqu'à la retraite. C'est une solide victoire mais à quel prix. C'était ma seule solution, je n'ai aucun regrets. Tous les modèles pour moi ont fait défaut. L'identité est un grand sujet. Il est intéressant d'aborder ce thème. Mon identité depuis quelques années prend racine dans l'écriture et l'image. J'ai toujours aimé m'asseoir sur les places publiques pour observer les passants. Je tente de percer les images qui défilent à mes yeux. Ce spectacle est bien souvent étrange tout comme la plupart des humains dans leurs agitations. J'éprouve de plus en plus de satisfaction à écrire, prendre des photos, réfléchir librement. Hier j'ai contacté une ancienne connaissance en l'invitant à prendre un café. Elle a un copain, un travail et s'occupe de sa famille, bref elle n'est pas intéressé. Je pourrais interprété cela comme un rejet. Elle termine en m'écrivant que j'avais de la chance d'avoir autant de temps libre. C'est ce que je retiens. Oui je me sens heureux et libre. Ma décision est que lorsque le besoin de parler ou d'exprimer avec les humains deviendra nécessaire, en leur absence j'écrirai en ponctuant avec de sages lectures. Je compenserai ainsi et parviendrai du mieux que je peux à un équilibre satisfaisant en attendant d'autres stimuli. Si les fugues de ma jeunesse provenaient du besoin de ventiler, de me valoriser et d'apprendre, aujourd'hui ce schème n'a plus autant de signification. Cette étape importante est celle de mon identité forgée au fil des années est arrivé à son terme. Cette curieuse identité est à reconsidérer moi qui me croyais un éternel aventurier. Je continuerai à l'être au fond de moi mais en utilisant d'autres moyens pour rétablir le précieux équilibre.

3 octobre |

Je me suis senti mal à l'aise ce soir en allant à une soirée sociale dans un bar de Ste Foy. J'ai rencontré d'anciens clients de ma défunte entreprise. Ils étaient les derniers que je voulais voir. Ensuite les gens présents m'apparaissaient pour la plupart teintés de gris et de beige. J'avais l'impression d'être projeter vingt ans en arrière et de régresser. De plus les gens semblaient bien se connaître de là la difficulté d'intégration. Tant mieux pour eux. Enfin j'ai quitté rapidement sans aucun espèce de remords. J'aurai eu le courage de vérifier où j'en suis là-dedans. J'ai bien changé, j'en prends conscience. Je n'ai plus aucune motivation envers ce genre de groupe ayant donné amplement dans le passé. Je suis ailleurs et c'est bien ainsi. Cela ne m'empêchera d'expérimenter d'autres avenues. Il y a davantage de groupes fermés aujourd'hui qu'auparavant. Les gens sont plus conservateurs, plus sélectifs. J'ai l'impression  que plusieurs de sentent en sécurité lorsqu'ils sont en contrôle dans leurs bulles familières. Les meilleures rencontres, bien souvent, sont soit avec nos amis ou avec des groupes spécifiques basés sur des intérêts réciproques de cheminement personnel ou d'ateliers de croissance. Plus un groupe est grand et plus la moyenne d'âge mental des individus diminue. Je ne prétend détenir la vérité, ce sont seulement mes constatations, chaque groupe culturel étant distinct. Je sais bien que je fais pas mon âge, c'est génétique et quand je veux, je sais m'occuper de moi. Je trouve difficile de m'intégrer dans un groupe, m'identifiant peu, c'est mon problème. Mon enthousiasme pour le vanlife ayant passé je vais passer à autre chose sous peu je le ressens mais ce n'est pas urgent.