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16 septembre |

Un mois aujourd'hui que je suis de retour de l'ouest canadien en vanlife. Je lis en ce moment "marcher, parler, écouter" des éditions Novalis. D'auteurs québécois on raconte des expériences pèlerines. Ce livre fabuleux mets des mots sur mon ressenti lors de mes nombreux voyages, surtout le dernier en solitaire sur 80 jours. "Le monde existe à travers mes sens avant d'exister de façon ordonnée dans mes pensées". Un pèlerinage semblable est déroutant seul, j'ai quitté tous mes repères tentant de recréer une nouvelle routine sensorielle. J'ai rarement dormi plus d'une nuit au même endroit. Jamais je ne fus inquiet sauf d'être seul et sans objectifs précis autre que ceux d'atteindre la côte ouest et gravir des montagnes sauvages et insurmontables. Pire aurait été d'être mal accompagné. Lors de mes premières aventures à l'adolescence je partais en autostop à travers les Amériques. Sur plusieurs mois je dormais dehors dans un sac de couchage enroulé d'un grand plastique pour me protéger de la pluie et de l'humidité. Je dormais partout dans les ruelles de la Nouvelle-Orléans, San Francisco, Santa Fé, dans les trains de marchandises, sous les ponts, dans les refuges de sans abris, etc... au grand dam de ma mère désespérée. Ces périples ont très tôt formés mon caractère. J'étais libre et je découvrais le monde malgré l'inadvertance. Ce fut mieux que de croupir chez moi devant ma mère handicapée devant le téléviseur. Plus tard déployé dans la routine du travailleur et citoyen engagé, j'oubliais de m'allier à mon ressenti élaborant calcul mental, hyperactivité et projets multiples. Si je me considère en grande partie comme un pèlerin je me demande souvent ce que je quittais frénétiquement. Était-ce une fuite comme la question posée dans le livre? Ce précieux bouquin est délectable et révélateur sur les peurs et les aspirations qui m'habitent depuis toujours.  "Il n'y a pas de croissance sans nouvelle naissance et pas de naissance sans mort à ce que nous sommes"J'ai joint les rangs à l'âge adulte pour gagner ma vie dirait-on pour la sécurité, le sentiment d'être comme tout les monde et payer les dépenses courantes. Mais devenir travailleur autonome de l'aventure représente un certain risque. La chance et la providence m'ont accompagné. C'est assuré que dans un avenir rapproché je referai l'expérience du pèlerin nomade de la marche moins longtemps toutefois. Je reconnais que les réponses de la transformation s'obtiennent au retour très lentement. Durant le voyage une série de nouvelles expériences sensorielles entremêlaient extases, peurs et inconforts. Dans mon métier de guide je me demande si ce n'est pas le groupe qui me guidait. J'étais toujours dans un certain cocon avec les participants. C'était sécurisant et valorisant de suivre l'itinéraire et de savoir que j'avais conçu au préalable. Il y avait une certaine reconnaissance avec ce boulot. En voyages organisés les horaires et le rythme se trame autour d'une relative sécurité et encadrement. Il y a un but à atteindre, un objectif concret, la relative empathie du groupe mais rien n'était garanti. Je peux confirmer avoir été témoin de certaines situations explosives. J'ai passé plusieurs années dans cette dynamique et depuis mon retour je comprends mieux ce qui m'a animé durant ces décennies d'acharnement et de travail constant. Sur un quart de siècle ma vie et mon travail ne faisait qu'un. Mon rôle et mon identité étaient associé à cette mission que je m'étais donnée car je m'y sentais bien. Je me suis identifié en boucle à ce rôle car au fond de moi je n'existais peu ou de façon disproportionnée. Ma prochaine aventure naîtra de ces nouveaux éléments révélateurs que je viens d'expérimenter. Ce livre ressourçant est un baume pour mon âme troublée, je remercie l'amie qui me l'a prêtée qui est sur le chemin du pèlerin en ce moment. J'ai basé une grande partie de ma vie active sur l'organisation accompagnée d'un esprit envahissant et de doutes persistants. J'avais oublié qu'en me fabriquant une prison dorée, ça demeurait quand même une prison. Plusieurs d'entre-nous  s'encouragent en se disant qu'on est chanceux de ne pas être dans la rue. Je suis bien chez moi mais tôt ou tard le besoin se fera sentir d'esquiver mes repères. La vie n'est que perpétuel mouvement comme l'acte sexuel.


10 septembre |

La pandémie a accentuée certaines anomalies structurelles du système et de la société qui tôt ou tard allaient survenir. À elle seule on ne peut y déposer complètement nos blâmes. Pénurie de travailleurs, soins de santé, population vieillissante, changements climatiques, dépendances multiples, etc... Plusieurs critiquent les subventions destinées aux chômeurs durant la pandémie. Une réflexion nuancée et approfondie de nos valeurs s'impose. C'est malheureux mais plusieurs profitent de la vulnérabilité de la situation pour envenimer et exacerber le  climat social. Plusieurs ont besoin d'aide et ce nombre grandira dans l'après-covid. Les complotistes et agitateurs ne reconnaissent que leurs propres intérêts et les ignares inondent le terrain. Ce qui me rebute est l'ignorance et le manque de respect. La liberté d'expression est noble sauf quand ont ne sais pas de quoi on parle. Se taire et réfléchir est la meilleure décision à prendre parfois mais tout va tellement vite et il y a les comptes à payer et les tâches à effectuer n'est-ce pas? Ce n'est  jamais le bon moment pour amorcer les changements qui s'imposent. Le virus nous a obliger à nous regarder en pleine gueule. J'ai  pris un sérieux recul ces derniers temps et ma pensée est plus vive. J'ai coupé considérablement mes habitudes et ma façon de voir J'ai vu d'autres horizons et d'autres réalités ces derniers temps. La critique excessive est un signe de médiocrité et de faiblesse surtout effectuée dans l'anonymat, dans l'hypocrisie et la condescendance. Avant d'exprimer des sottises il est mieux de prendre une grande respiration et d'observer ce qui se passe à l'intérieur de soi. Les réponses s'y retrouvent bien souvent et le salut passe la plupart du temps dans le respect de soi et d'autrui. Michel Foucault dit "de l'homme à l'homme vrai, le chemin passe par l'homme fou". Se laisser guider par sa boussole intérieure n'est pas une tâche facile. Le confinement fut difficile pour tous et je comprends que les barrières imposées furent impitoyables à maints égards. Toutefois la crise passée le meilleur est à venir inévitablement à ceux et celles qui ont pris cette pause pour se réinventer. Le moment venu de m'envoler dans une myriade de possibilités renouvelées déjà pointe à l'horizon avec davantage de sagesse.


6 septembre |

Depuis la pandémie je n'éprouve aucune difficulté à me dévoiler. Célibataire non par choix je reprends une citation que je viens de lire "pour trouver une perdrix je dois aller dans les bois". J'aime cet exemple. Je m'abandonne à mon destin délivrant les forces créatrices qui logent en moi par le ressenti et l'écriture. Le voyage est un acte spirituel et transformateur. Lorsqu'on part il y a trois étapes; l'excitation, le contrôle et la lassitude du voyage. Cela s'applique à de nombreuses situations aussi. Pour écrire l'énergie doit venir du coeur comme tous gestes significatifs. Parfois j'intellectualise mes émotions provoquant la confusion. Ces émotions sont passagères comme les nuages dans le ciel. Je tente alors de ne pas m'identifier à elles. Pas toujours évident mais avec du calme et la pleine conscience surgit la paix. Rien n'est acquis et tout est à recommencer. L'équilibre tant recherché est difficile à atteindre et conserver. Je suis allié de la prudence davantage mais à être trop prudent, le risque est de passer à côté de l'objectif recherché. Nous sommes dans une ère de "politicaly correct" sauf sur internet où plusieurs "no names" anonymes se permettent des propos offensants et ignares. Des balises seront importantes à l'avenir pour éviter des dérapages. Pourquoi se camoufler sous des pseudonymes anonymes? Par prudence? Cette dernière a ses limites et, outre mesure, nocive en alimentant la peur. La vie est belle malgré l'inadvertance. Sur Instagram les lunettes roses sont omniprésentes, ça prend du discernement pour distinguer le vrai du faux. Le négativisme constant des bulletins d'informations, l'indifférence et la publicité omniprésente et pernicieuse modifient notre vision globale et notre objectivité. Les droits de liberté d'expression sont revendiqués dans plusieurs situations. Mes appréhensions sont l'ignorance et le déni et je suis souvent étonné de constater la misère qui règnent partout même chez les bien nantis car ils croient pouvoir tout se permettre avec l'argent. Je ne suis plus utopique, je ne crois pas à l'indépendance du Québec mais à l'indépendance de l'homme au sein de son coeur et de sa terre d'accueil. L'argent ne fait pas le bonheur mais un minimum est nécessaire pour satisfaire ses besoins. S'il en manque le désespoir est latent. Très tôt dans la vie j'avais de multiples besoins; matériels, affectifs, éducatifs. Des centaines de milliers de personnes sont dans le besoin dans le monde et il y a les besoins non essentiels qui sont la tare des occidentaux. Ma sœur est bouddhiste et heureuse. Sa famille est saine, son esprit tranquille. Nous n'avons pas eu le même père mais elle a eu une famille d'accueil exceptionnelle. La mienne fut défavorisée sur plusieurs niveaux mais ils ont fais leur possible avec les moyens et la force qu'ils possédaient. Je sais pardonner. L'ignorance est le pire des maux, le manque d'éducation et de soutien adéquat. Le souci d'autrui devient incontournable et l'obtention d'autonomie davantage sollicitée. Des ateliers obligatoires aux communautés sur l'apprentissage à vivre avec soi et les autres, apprendre la compassion et la solidarité devraient pouvoir s'offrir aux en remplacement du service militaire dans le monde. Les sempiternelles valeurs économiques priment et briment lorsque utilisées à outrance.


5 septembre |

Une amie m'a prêté un bouquin sur le pèlerinage. Ça signifie marcher à travers champs qu'emprunte les chemins inusités et franchir les frontières. Je crois que de toute ma vie j'ai été un pèlerin recherchant une certaine authenticité dans un monde quasi aliénant. Rien n'est tout à fait blanc ni noir, tel est notre condition. La pandémie a bouleversée tout le monde et nous avons dû se réinventer, revenir aux sources, réfléchir sur soi et sur la société complexe dans laquelle on évolue. Ce printemps j'étais complètement assommé du confinement et des médias d'informations. La peur a surgie de mes entrailles et le monde m'est soudainement apparu hostile, fragile et instable. Je suis parti dans l'ouest canadien ce printemps près de trois mois en prenant un véritable recul oubliant même que ce foutu virus existait. Au Québec j'aime la multitude de rangs et chemins de travers comme disait Serge Bouchard. Les gens heureux n'ont pas d'histoires dit-on ! Peut-être qu'un jour je ne ressentirez plus le besoin d'écrire car je deviendrez heureux ! Mais je ne suis pas malheureux pour autant en faisant de l'exercice de me recentrer, je suis résilient. J'ai eu peur de revenir chez moi reprenant ma vie où je l'ai laissée auparavant en retrouvant ma vie de citadin blasé et numéroté. Parler français est anodin quand on vit à Québec, on y pense même plus mais à l'étranger la langue devient un défi n'étant pas bilingue. Si je n'avais pas été aussi loin je serais peut être revenu avant car le sentiment d'isolement est venu me chercher. Des familles et des couples sur mon chemin que je croise la plupart du temps et tout à coup ce fort sentiment d'exclusion qui me tiraille. Je partais pour me rapprocher du monde mais cette impression grandissait. Trois semaines ce sont écoulées depuis mon retour et je suis heureux de retrouver une identité quelconque, mes repères et contacts. Après ce séjour prolongé dans un espace restreint mon petit logis de la vieille capitale m'apparait assez grand. Ma vision du voyage a changée et jamais plus ne sera pareille mes escapades. Je reconnais davantage mes limites et ne suis pas aussi courageux que je croyais l'être en solitaire. Fort probable que je me sous-estime en affirmant cela. Ce n'est pas toujours prudent par ailleurs les voyages d'aventures en solitaire surtout quand j'ai basé une grande partie de mon existence sur l'aventure en groupe. Je me souviens d'un séjour seul à Sainte Lucie dans les Antilles où un homme masqué a pointé un révolver sur ma tête pour me cambrioler. Je venais de faire une grande randonnée à Vieux Fort et cette altercation aurait pu être dramatique. J'ai passé à la télé devant le poste de police pour raconter mon histoire d'où le vol avait été effectué à 500 mètres de la plage déserte. Le lendemain je quittais, en modifiant la date de retour, l'île avec un traumatisme. Bien d'autres circonstances du genre ont eu lieu ailleurs dans le monde mais quand on est seul c'est davantage affolant. Que ce soit des accidents ou des malaises de santé ça laisse des cicatrices mais je n'ai jamais cessé de prendre des risques. Une voiture m'a frappée en vélo à Watertown dans l'état de New York. J'étais guide pour une entreprise de la Montérégie qui s'appelait Aventure Douce. Pas si doux que ça surtout lorsque je me suis réveiller à l'hôpital avec le prêtre que je vis en ouvrant les yeux pour me donner les derniers sacrements. J'étais mal en point et trois mois ont nécessités pour me rétablir souffrant d'un choc nerveux, de fractures, cicatrices et contusions multiples. Sans mon casque c'était mon dernier voyage, j'ai envoyé une lettre à Louis Garneau à l'époque pour le remercier de m'avoir sauvé la vie. L'année suivante je fus engagé par une grande firme internationale de voyages à vélo américaine pour l'Europe qui s'appelait VBT (Vermont Bike Tours). La base des opérations européennes était au centre de la France précisément à Meursault en Bourgogne. Résilience. J'ai eu la chance d'avoir des messages indirects tout le temps à différents moments mais têtu et déterminé dans mon désir de dépassement j'y faisais souvent fi. Je me devais de déchiffrer ces signes mais j'ai toujours gardé espoir dans mes tentatives de dépassements périlleuses. La jeunesse exige des défis pour se définir. Pèlerin je suis devenu par nécessité de renouvellement et pour mon travail. En groupe les dangers de la route me faisaient moins peur, parfois je me demandais ce que je faisais là au lieu d'être tranquille à éplucher le maïs à la maison. Le besoin de sensations fortes et de reconnaissances m'ont alimentées nombre de fois, c'est ce qui m'a permis de dépasser mes limites. L'orgueil et la vanité m'ont souvent accompagner, surtout des blessures. Aujourd'hui avec le recul je vois que j'ai grandi, ma route sera dorénavant plus tranquille du moins je l'espère car j'ai passé largement la vingtaine. Je pourrais avoir un accident en sortant de mon bain comme c'est arrivé à une amie. Ça me fait du bien de raconter ces histoires et j'excelle dans ce domaine. Mon apprentissage de la vie c'est fait à la dure en pratique davantage qu'en théorie. L'aventure a formée mon caractère incrédule. Parfois je me demande à quoi rime tout ça. J'ai souvent tendance à voir le verre à moitié vide qu'à moitié plein. Je tente maintenant de dénouer ce réflexe par la pleine conscience, la lecture, l'écriture, le yoga, l'amitié et la marche. Ma van me sert pour fuir la ville surexcitée et de ressentir autrement dans l'arrière-pays, mon lieu de prédilection pacifiste. Les excès furent nombreux cet été mais j'en reviens plus fort. En anglais on dit "working hard playing hard". De toutes mes actions le plus important fut d'apprendre et de ne pas regretter. Ces mots semblent anodins mais je sais maintenant qu'après ce long périple c'est dans les choses simples que logent les grandes reconnaissances... de ma part en premier lieu. Le bonheur est plus près que croyais. Je peux dire mission accomplie. Bientôt le goût de repartir sur la route, dans les champs et les bois se fera sentir mais le voyage sera différent.


3 septembre |

L'égo est la mauvaises conscience de soi, de notre personnalité. Mon égo, bien souvent, m'a joué et continue à me jouer de vilain tour. L'égo est une entrave au développement personnel. L'égo dicte des peurs devant ses propres intérêts. Un égo équilibré est recommandé mais de façon surdimensionné il est néfaste. S'il prend trop de place nous développons une fausse personnalité constituée du passé du futur incertain. Il devient une entrave à la liberté et au bonheur. L'égo difficilement satisfait est souvent dans le besoin, le déni et l'agitation. Les peurs alimentent l'égo apportant la distorsion de la réalité. Il s'exprime dans le but de nous satisfaire mais en réalité il est nuisible. L'égo n'aime pas la tranquillité de la conscience. Aujourd'hui je tente de rééquilibrer le tout. Peut être que c'est lui qui me pousse à écrire dans le blogue. L'égo et le mental sont étroitement associés alors que la conscience se situe au coeur et dans le ventre. L'égo agite le mental en voulant toujours plus, la conscience a besoin de calme. Pour le moment je cesse cette parenthèse. Le bonheur est tout près et existe que dans le moment présent. C'est vers quoi j'aspire pour un retour aux sources de mon être et m'apporter tranquillité d'esprit. Ces sujets sont souvent exprimés mais difficilement explorés. La vie professionnelle n'étant pas toujours aisée pour l'équilibre, la pleine conscience est un outil que j'ai adopté pour l'atteindre. J'en suis un adepte inconditionnel. La peur de la solitude a réveillé des démons en moi qui auraient pu être dévastateur durant le voyage, j'en suis conscient. Les retrouvailles avec mon quotidien et une meilleure attention me sont apaisantes. Je ne suis pas égocentrique mais parfois égaré dans mes pensées et mes émotions, le hamster vous connaissez? Je suis résilient heureusement. Mon aventure dans l'ouest canadien en solitaire ne fut pas toujours de tout repos mais enrichissant. N'ayant personne à mes côtés pour partager et la barrière de la langue m'ont amené sur une étape de vie importante. En réalisant ce road trip une boucle vient de se refermer.


2 septembre |

Le retour chez moi après trois mois sur la route de l'ouest canadien est bénéfique. La reprise de la routine, le calme du logis, le repos est largement apprécié. Après avoir séjourné davantage en nature je constate l'intensité de la ville de Québec, sa nervosité, sa rapidité et le stress qui s'agitent tout autour. On dira qu'on est latin, sanguin, occupé, etc... C'est malheureux que l'on puisse s'habituer au bruit, au stress et à la pollution. Pas toujours le choix n'est-ce pas? On dit aussi qu'il faut se contenter de ce qu'on a... Énormément de voitures circulant partout je me pose des questions sur notre qualité de vie, les soins de santé, le coût de la vie, les changements climatiques, la santé mentale et la culture. La culture est définie par ce qui se passe entre nous quand on communique, ces sujets me préoccupent. La science et la technologie évolue rapidement mais les humains ne suivent pas aussi rapidement, étrange paradoxe. De grandes réformes sociales, politiques et changements d'habitude doivent inévitablement survenir dans un avenir rapproché en commençant par moi-même. Je ne tiens pas à faire quelque morale que ce soit et les québécois ont toujours été un peuple généreux et créatif. Dans l'histoire du monde des grandes sociétés ont disparues pour avoir négliger leurs environnements. Un recul est nécessaire pour être objectif et clair dans son esprit mais tous n'ont pas cette possibilité par leurs responsabilités et endettement chronique. Le voyage est un moyen mais il en existe bien d'autres. L'autocritique modérée est nécessaire et il ne s'agit pas de tout démolir et reconstruire. Prendre la place qui nous reviens afin d'être autonome est primordial mais l'autonomie ne veux pas dire individualiste. Les liens tissés entre nous sont fragiles et aucun acquis nous est offerts dans ce monde incroyablement contradictoire. L'économie, les richesses accumulées, l'argent, ne serait-il pas le temps de replacer l'humain au centre de nos préoccupations ? La quête de l'argent nous rapproche de l'esclavage. Des clivages s'effectuent en sourdine, de la désinformation, des incohérences, ceci est mon lot d'observation. Je suis heureux et libre de pouvoir exprimer mes opinions et à ce titre et je me sens privilégié. Ce n'est pas la polémique que je recherche mais simplement parler des enjeux véritables en évitant de déblatérer des derniers divertissements à la mode. Je constate la faiblesse des liens qui nous unis et c'est grâce à eux que nous sommes devenu une société distincte voire une nation. Rien n'est acquis encore une fois. Il y a moins d'un siècle la majorité des gens vivaient à la campagne. Ce changement radical, cette exode urbaine est l'un des plus grands bouleversements de notre ère. Les grandes villes ont des difficultés évidentes à suivre l'évolution nécessaire au bien-être collectif et ne servent en partie qu'à la superproduction et la consommation excessive. Les spéculateurs et promoteurs véreux possèdent un bassin incroyable d'êtres soumis et habilement influencés depuis la tendre enfance. J'aimerais davantage obtenir un sentiment plus fort envers ma communauté et par ricochet avec moi-même. Je me sens impuissant dans cette requête et dois comme la plupart subir. Et on dit "c'est ça la vie", expression populaire qui est, selon moi, vide de sens bien souvent. Cette discussion n'est pas des plus réjouissantes mais devient incontournable à l'aube du plafonnement des ressources à grande échelle de la planète. La liberté d'expression et l'accumulation des richesses arborent des incohérences de toute part qui imprègnent notre capacité d'être objectif. Internet et les médias sociaux sont un exemple et devient le refuge de toute sorte de dérapage au nom des libertés individuelles. Je demeure confiant que le bon sens s'immiscera si nous savons reconnaître l'essentiel dans les valeurs humaines et l'authenticité. 



31 août |

La page blanche est ardue parfois. Celle qui cohabite dans mon logis exige des voyages intérieurs et des rêves pour s'exprimer. C'est plus difficile à décrire que la beauté des couchers de soleil et des plages somptueuses. Je pourrais fermer les yeux et voyager, me déplacer avec l'aide de mon imagination. Les villes sont rapides, stressantes, performantes et ingrates. On s'en rend pas toujours compte jusqu'au moment d'un séjour prolongée dans le silence. Je pourrais écrire ce journal à l'abri de regards dans mon cahier d'exercices. Le fait de l'alimenter en publique m'oblige à l'effort. Avec le temps et la sagesse qui devrais suivre avec le temps, ce silence précieux est recherchée. Je fuis les bavardages incessants et stériles, les critiques acerbes et le ton moralisateur. Si je pouvais simplement rester tranquille dans ma chambre ça serais plus simple. Je suis un idéaliste rêveur et, paraît-il, ce qui distingue les poissons c'est l'insaisissable et la contrariété. Son symbole est deux poissons nageant dans des directions opposées, de là cette dualité. C'est fatiguant à la longue de vivre avec moi-même mais je me soigne dans la méditation et le silence. Les plaines d'Abraham sont mon havre de paix préféré dans cette urbanité jamais assouvie, un oasis de fraîcheur dans ce monde de cinglés. Nous sommes au coeur de la colline parlementaire, le siège du pouvoir où règnent les artistes du beau discours organisationnel. Je n'irai pas plus loin dans cette direction mais incessamment je sais que je repartirai moins longtemps et moins loin cette fois-ci en nature. Le public ne me manque pas, les amitiés sincères davantage. Les sempiternels "hi how are you doing ?" des anglophones me manquent, je m'y sentais étranger parfois mais toujours séduit. Lentement ma page perd sa blancheur. Je prends conscience du besoin de créer par le biais de confidences. Une rupture s'est effectuée dans ma routine d'engagements et d'immobilisation. Je renais une fois de plus afin de repartir sur une trajectoire inexplorée. Le lâcher-prise me sert de tremplin pour l'acceptation et l'amour. Le voyage dans l'Ouest accompli, le vide est un baume ressourçant afin de poursuivre le chemin qui m'est destiné. Parfois je me demande où est cette ligne tracée entre ce que je veux et ce que je peux. Les réponses ressurgiront dans la tranquillité et le temps. En attendant, la routine est réconfortante et les mots partagés sur la page blanche apaisants.
 

30 août |

J'ai passé une grande partie de ma vie à me promener au Québec et ailleurs dans le monde. Des voyages pas toujours de grand repos comme on dit. Sac à dos la plupart du temps, à vélo, en randonnée, seul et en groupe pour mon travail. Débutant à l'adolescence, ces escapades et découvertes effectuées m'ont toujours animé. Je suis curieux de nature, sensible et hyperactif, mon idole de jeunesse fut Tintin et ces aventures m'ont inspiré comme plusieurs de ma génération. Enfant en classe je dessinais des routes et connaissait les capitales du monde par cœur. Toutes ces fugues m'ont permis d'acquérir suffisamment de courage, de connaissances et d'audace pour devenir guide touristique et d'aventures plus tard. Après un retour aux études en tourisme je me suis mis au travail rapidement ayant des objectifs précis à l'époque. Je possède un esprit libre et créateur, de nature entreprenante et sociale. Des erreurs j'en ai commises plusieurs car c'est ainsi que j'ai appris. J'ai toujours aimé naviguer dans les sentiers moins fréquentés et ma soif de découvertes ne c'est jamais estompée.


Je suis fils unique et j'ai une demie-soeur en Estrie. Issue d'une famille adoptive et plutôt âgée, lorsque j'avais 12 ans ma mère est devenue aveugle et c'est mis à parler constamment pour compenser son handicap visuel. Les voyages de ma jeunesse et les autres, plus tard inconsciemment, devenaient l'extension des yeux de ma mère. J'ai grandi ainsi aimant rapporter les paysages somptueux que je voyais et qui m'avaient terriblement manqués. Je ne les reconnaissais qu'en rêves et dans les livres. Mon père décédé à mes 10 ans était journaliste agronome avec une formation en théologie. Il m'a soutenu très jeune, notamment en ce qui a trait à la littérature. J'ai trouvé ça difficile et cette histoire me poursuit toujours. Mon apprentissage ne c'est pas fait dans la dentelle et ces fugues ont commencées à se perpétrer très tôt. Les années passèrent et dans la trentaine j'ai créé mon emploi dans le tourisme d'aventures, l'organisation d'activités sportives et sociales. À une certaine époque j'ai été photographe pigiste et un poste m'a particulièrement ébloui est celui au Musée des Beaux Arts dans lequel je prenais des clichés pour le service éducatif en autre. Mes meilleurs souvenirs du collège étaient la philosophie, la communication et le marketing visuel. J'ai parcouru tous les continents seul et en groupe dans une multitude de voyages. Internet est arrivé un jour et j'ai fait des médias sociaux un allié pour m'assurer une fidèle clientèle. Cette aventure m'a accompagnée pendant plus de 28 ans. J'ai réussi ma vie professionnelle, voyagé sur tous les continents et j'en suis fier. On dit de moi que je suis résiliant. Je fut témoin de multiples réseaux amicaux et affectifs au fil du temps. Mon travail a permis l'initiation à de nombreuses personnes au plein air et au voyage d'aventures. Innovateur, téméraire et avant-gardiste pour l'époque j'étais au bon moment et au bon endroit comme on dit. Le divorce prenait de l'ampleur dans ces années et les gens séparés trouvaient un repère dans le groupe qui n'existait pas ailleurs. Les temps ont bien changés. Plusieurs m'ont accompagnés dans cette histoire et mon slogan était "joignez cette grande et joyeuse famille" et ça fonctionnais. Jamais un boulot ne pouvait me rapprocher intimement des gens autant et mon rôle était valorisant mais pas toujours évident par la quantité de personnalités différentes et parfois explosives. J'ai côtoyé beaucoup de personnages ainsi, des gens de tous âges et de tout acabit. Ce ne fut pas toujours facile mais la passion m'animait et l'autonomie que ce travail représentait me satisfaisait pleinement. Je me suis fait lentement une nouvelle identité, confiante, engagée et responsable. Mon rôle prenait de plus en plus de place et j'accueillais tous les gens comme des amis et le succès m'enivrait. Mais la réalité en fait est que très peu de gens devinrent de véritables amis mais que des passagers transitoires et des clients. J'avais de la difficulté à tracer mes limites, l'équilibre est si fragile. "Ayez l'oeil au vert" fut mon second slogan et une chanson thème motivait les randonneurs vers les sommets.
 

Vous vous demandez vers où je veux en venir. Mon blogue et journal intime est l'aboutissement d'une aventure entrepris il y a longtemps déjà. Ce projet personnel était original et unique. Mon but n'est pas d'attirer lecteurs ou participants mais pour moi-même et tant mieux si ces propos vous inspirent. Il est impensable d'imaginer que je mets la clef dans la porte après toute ces années. Je chemine lentement vers l'écriture de récits-essai et qui sait d'autres projets quelconques dans le futur. Je n'ai plus la même énergie qui m'animait dans la trentaine mais mon esprit est limpide et clair pour de nouveaux élans vert l'aventure.


28 août |

Je vais discuter véhicules récréatifs. Il y a plusieurs modèles et grandeurs disponibles. On peut l'utiliser pour de courts et longs séjours seul, en couple, entre amis ou en famille. Des styles, modèles, grandeurs pour tous les goûts. Ces jouets sont plutôt dispendieux à l'état neuf et pas toujours évident de s'en procurer un bon de seconde main. Ça demande une sérieuse inspection. De plus il faut se tester sur la route plusieurs semaines si ces véhicules de loisirs sont faits pour nos besoins. Mon VR est plutôt petit mais complètement équipé pour voyager de façon autonome. Je ne suis pas seul par choix et parfois cette solitude je la subie. Rien n'étant parfait en ce monde que l'on soit seul ou en couple mais il est, selon moi, plus sain et agréable d'avoir de la compagnie pour partager si vous me saisissez. Je ne crois pas que je vais revivre cette expérience en vanlife de façon prolongée du moins en solitaire car je suis un être social qui a besoin d'échanges d'idées et de sentiments. L'anglais ça va pour moi mais n'étant pas parfaitement bilingue je me suis senti isolé pour cette période quand même considérable de 80 jours. Je ne regrette rien et suis très heureux de mon campeur. Il sera utilisé pour de courts séjours et peut être plus souvent. Il deviendra un "weekender" pour me sortir de Québec et me rapprocher de la nature. Ma ville natale est fort agréable mais c'est quand même une agglomération urbaine pas toujours tranquille de près d'un million d'habitants. Je ne connais pas l'avenir et des considérations futures peuvent changées. Ce long périple en van m'a permis d'apprécier ce que j'ai, ce que je suis. Plusieurs rêves ne resteront pour plusieurs que des rêves car la réalisation de ces derniers ne sont pas toujours réalisable. Ce voyage m'a fait prendre conscience que j'ai un encrage fort envers ma ville natale et surtout le Québec. C'est à quoi ça sert le voyage, car partir c'est mieux revenir et ainsi se retrouver. Toutefois tôt ou tard le besoin d'évasion se fait sentir. Déraciné temporairement le voyage en solo sur plusieurs mois est confrontant voire déroutant. Pour moi le voyage c'est le regard vers l'extérieur en premier lieu. Après un certain temps il devient essentiel de porter ce même regard vers l'intérieur et de prendre une pause. Sur la route il y a constamment des choix à faire et à la longue j'ai trouvé ça éreintant. L'homme et son cerveau sont doués d'une complexité étonnante du moins le mien.  On n'a qu'à observer autour de soi pour s'en apercevoir, notre monde se complexifie de plus en plus. Je pense ici à la mondialisation et la perte de repères pour plusieurs, la banalisation des valeurs, l'endettement et le coût de la vie, la consommation à outrance, les ressources qui s'amenuisent. Mais partout à chaque instant la vie renaît et jaillie de partout. Humblement j'ai de plus en plus confiance en mes affirmations littéraires car c'est là où j'en suis rendu. Mon "weekender" devient un allié pour atteindre l'équilibre si fragile entre la cité et la campagne, entre la foule et l'apaisement des bois. Le recul est toujours nécessaire, n'est-ce pas en partie pour ça qu'on prend une marche ! Le vide fût pour moi difficile à effectuer sur la route à long terme car le nez trop souvent dans le véhicule. Manque de discipline et de repos? Vouloir tout saisir en même temps n'est pas recommandé. Je refais souvent les mêmes erreurs car je suis têtu et hyperactif mais l'important c'est que je demeure dans l'action. Le temps me donnera des réponses, pour le moment j'apprécie tout court la vie et je remercie !


25 août |

Ayant pris l'habitude d'écrire sur le blogue tous les jours depuis mai en voyage exploratoire dans l'ouest canadien, le besoin d'écrire à nouveau se manifeste. De retour à la maison après ce long périple de 80 jours, ce voyage assez costaud pour un néophyte comme moi dans le vanlife m'a bousculé. On a l'habitude du vanlife sur Instagram et on ne voit qu'une partie de la réalité. De belles personnes dans leurs plus beaux atouts et une image qui ne représente la réalité qu'une fraction de seconde. Ce blogue est publique et ça me prends une certaine dose de courage, de créativité et un intérêt marqué pour écrire sur le web. Je me dois d'être vigilant avec l'ego, sagesse exige. Le voyage ne sera pas nécessairement le sujet principal car cela deviendrait redondant. J'éprouve du plaisir à choisir les bons mots et nous avons la chance de parler une langue extraordinaire m'identifiant en tant qu'individu à part entière à la langue française. J'ai souvent cru que c'est dans les épreuves qu'on grandi alors je me sens prêt à aller plus loin encore dans l'aventure des mots car cette aventure fut quand même ardue par la distance parcourue en autre. Je n'ai plus cette barrière qui jadis me campait dans un rôle bien établi et qui me permettra. En ce sens je peux dépassé mes limites à d'autres niveaux malgré les inconforts. Je me sens davantage libre d'exprimer mes sentiments et d'explorer de nouvelles avenues. Que les "followers" me suivent ou pas ça n'a plus d'importance. Que les internautes aiment ma page ou pas n'est plus mon objectif. Le nouveau blogue-essai de l'aventure vient de naître et me permet un accomplissement dans une liberté inégalée.