Équinoxe

Bienvenue sur mon blogue personnel. Ce journal intimiste exprime un désir de dépassement et d'authenticité.

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Polarsteps



7 septembre |

C'est à cause de la peur que nous vivons en société. Mais c'est la société qui nous rassure et qui, elle aussi est celle qui nous fait peur. La famille des humains, c'est un tas de peurs qui vivent ensemble. Peur des loups, de la maladie, du vide, des accidents, de l'autre, peur de perdre, peur de se perdre. On peut aller jusqu'à avoir peur de soi-même. Ne jamais se poser de questions dans la vie représente une forme de tranquillité. La bêtise rend l'homme heureux, dit-on, le temps que ça dure. Le doute déraisonnable peut se transformer en maladie. À force de douter, il devient possible de ne plus croire à rien. Seul l'humain porte le poids de sa conscience sur Terre. Et tous ces hommes qui n'ont pas eu de conscience avec l'idée de Dieu. Et aujourd'hui, l'idée même de progrès est devenu une source de doute. Qu'avons-nous à  nous reprocher d'avoir si autant peur ? Le progrès en question n'est qu'une apparence trompeuse dans un discours inconscient voir malhonnête pour falsifier la beauté du monde et exploiter des richesses. Les gens de progrès, comme on dit, ne pensent qu'à détruire la vie. Il apparaît en définition que le capitalisme est civilisé et que le sauvage n'a de sauvage que le nom. Il m'a fallu aller au bout du monde juste pour que je puisse y retrouver les traces de mes pas. Lorsqu'il n'y aura plus de places pour s'abriter dans le monde, que vaudront les SOS envoyés par textos ? Il semble bien que l'humanité soit finalement un grand et intermittent exode. La terre promise ici-bas n'existe pas, qu'on le veuille ou non. Ma longue marche ne fut qu'une fuite vers l'absolu qui n'existe qu'en songes. La fuite est une promesse qui n'est pas tenue de s'adresser à nous tous. Rêver, c'est ce qu'il me reste. Serge Bouchard a dit que la modernité a tué le vieux monde, elle a construit des autoroutes, des voies triples où nous ne rencontrons rien ni personne, isolés que nous sommes dans nos bulles, filant à grande vitesse. La liberté se trouve maintenant sur les tablettes. La grande liberté est dans un grand stationnement chez Walmart. Seule l'éducation pourrait nous sortir de cette fausse liberté. Nul ne doit être sans devenir, et devenir est un travail de tous les instants. Le plus long voyage commence par une longue pause. Lao-Tseu disait que le plus grand des voyages pouvait se faire assis sur le bord du chemin, immobile sur une roche. Merci monsieur Bouchard d'être ce grand homme que le Québec n'a jamais porté. Son dernier livre ; un café avec Marie a influencé mon choix des textes recueillis pour le blogue.

6 septembre |

Comment se fait-il que, dans un monde où la mémoire individuelle prend une si grande importance, la mémoire collective, elle, soit en si grande perte de vitesse ? La mémoire collective est sélective. La mémoire collective est rusée, surtout si elle parle de nationalisme. Les documents historiques se falsifient, les menteurs témoignent, les mensonges s'écrivent. Pourtant on a, depuis l'écriture, minimisé les récits oraux. Dans l'un ou l'autre, on ne peut s'y fier en totalité car la vérité est souvent manipulée par les hommes pour obtenir les résultats qu'ils veulent bien. Nous maîtrisons l'art de nous mentir à nous-mêmes. Nos plus grandes histoires sont d'immenses trous de mémoire, disait Serge Bouchard. Nous ne sommes qu'une matière qui, à travers chacun de nous, essaie de se révéler, sans jamais y parvenir. Je pense parfois en voyage lorsque je traverse les territoires aux hommes qui jadis, coupèrent tous ces arbres qui ont fait le Québec d'aujourd'hui. Ces forêts-là ne poussent pas aussi vite qu'on le voudrait dans la froideur et le vent. Il y a des choses qui ne changent pas et qui ne pourront jamais changé et ce, malgré toutes les bonnes intentions. Il vient un temps où l'on doit se résigner et cesser de se battre contre des moulins à vent. Les journées raccourcissent, le soleil devient plus timide à l'approche de l'équinoxe. J'aurai franchi une autre saison dans deux semaines en vivant ce que j'avais à vivre. Je n'ai point de regrets ni d'amertume à  part, peut-être, d'être parfois rigide et intransigeant. La fatigue l'emporte plus souvent qu'hier, signe de devoir ralentir mes ardeurs et faire des économies d'énergie pour les tâches les plus importantes dont je ne sais encore reconnaître.

S'il est un mot que je déteste, c'est le mot prestige. Ce mot est utilisé pour vendre de l'immobilier, des voitures, des marchandises, des biens et des services de luxe, paraît-il. Une carrière de prestige, une maison de prestige, sont souvent des termes utilisés à mauvais escient dans le but de vendre, de solliciter, de promouvoir. Le mot promouvoir est un autre mot dans lequel je ne me sens pas confortable car souvent galvaudé. Encore une fois, ce mot est utilisé à mauvais escient. La langue est riche encore faut-il savoir la maîtriser et en saisir des nuances. Prestige vient avec des signes de piastres et, pas seulement qu'une seule. Il y a dans ce mot une arrogance, un air hautain et prétentieux. Ce n'est pas un mot que j'utilise. Je le déteste, non pas par jalousie mais par dédain. Je vois souvent des véhicules ornés du mot prestige pour la décoration, l'aménagement, l'ameublement, la cuisine, etc. Aujourd'hui j'ai suivi une voiture arborant ce mot pour désigner des celliers de prestige. Que du marketing crasseux. Ce mot est utilisé à toutes les sauces car les promoteurs savent qu'il influence un tas d'imbéciles heureux. Et bien des gens se font prendre à ce jeu, car il en est un. Je vais devoir écrire beaucoup dans les prochaines semaines pour compenser l'immobilité et le repos forcé après avoir beaucoup voyagé. Le blues du retour l'appelle-t-on. Cela dure environ une semaine jusqu'au moment ou je reprenne une certaine routine. Cette routine est toujours en lien avec le gym, les marches quotidiennes et la cuisine. Avant cela, j'ai besoin de ne rien faire et de me reposer. Je dois avant tout cesser de penser, quoiqu'il soit impossible. Minimiser leur nombre serait plus juste en effet. L'hypervigilance en voyageant requiert beaucoup d'énergie. J'en sais quelque chose, moi qui suis anxieux déjà de nature. De toujours, j'ai été hypervigilant. Ça use et ça fatigue à la longue. La méditation et le sport sont requis pour rétablir une paix intérieure acceptable. Dans cette paix vitale et nécessaire, la créativité ne peut émerger adéquatement en harmonie avec son véritable moi. Méditer me permet de me dissocier de l'égo et de reconnaître ma véritable nature. J'ai déjà commencé à me transformer seulement en exprimant ces propos. Il n'y a jamais de but à atteindre car tout est là dans l'instant présent.