Anthropocentre


14 décembre |

Voici une formulation aristotélicienne "la liberté ne commence que lorsque les besoins essentiels sont satisfaits. (pyramide de Maslow). La société ne naît pas de la volonté de faire du bien à autrui, mais de l'intérêt individuel." Marx croyait que le travail était nécessaire à l'homme dans une extension de son expression vitale, son autonomie et sa créativité. Le capitaliste a vu renaître le travail aliéné et utilisé les travailleurs avec comme seul objectif le rendement, la croissance matérielle et l'enrichissement. Le "bon" travail qui est de réaliser son plein potentiel selon Marx est de développer, spiritualiser et humaniser l'humanité. Le philosophe allemand Hegel fut son mentor. Le capitaliste effréné a brutalisé et soumis les travailleurs leur faisant perdre la réelle valorisation du travail. Seul l'enrichissement démesuré des entreprises compte et les travailleurs deviennent des marchandises sous la subordination des marchés internationaux. Ceux qui se nourrissent de peur et d'ignorance deviennent les proies faciles du langage économique et populaire. Dominique Méda écrit ce qui correspond exactement à ce que je pense de la société idéale; "une société qui se réinventrais devrais trouver de nouvelles modalités d'expression à partir de véritables consultations publiques et se doter des moyens disponibles pour contrôler et évaluer la réalisation de ceux-ci. Enfin, déléguer la majeure partie de la mise en oeuvre concrète de ses politiques à d'autres que lui, aux collectivités locales pour la prise en charge de tel intérêt commun qui auraient à se  soumettre à des obligations et de transparence précise. On verrait ainsi un vaste champs couverts par l'intérêt public, sous la responsabilité de l'état sans être pris en charge directement par lui". Qu'est-ce qu'une société de services? C'est une société qui prend la forme de "service" et non plus celle de la transformation d'une matière. Nous devons cesser d'appeler travail ce "je ne-sais-quoi" censé être notre essence et, bien nous demander par quel autre moyen nous pourrions permettre  aux individus d'avoir accès à la sociabilité, l'utilité sociale et l'intégration.  C'est lorsqu'on a plus rien à perdre que l'on a tout a gagné dans une certaine mesure.


11 décembre |

"To think out of the box". Penser en dehors de la boîte signifie penser en dehors de nos cadres, de nos repères, de nos conditionnements. Le travail est un sujet complexe qui n'a pas de réponses faciles, le but est de proposer une réflexion. Le salaire universel pour tous ? Le travail obligatoire trois heures pour tous ? Je ne suis pas contre le travail mais je considère qu'il prend trop de place dans la société actuelle. Ce sujet délicat est très discutable, l'équilibre serait à mon avis de tenter d'associer le travail avec d'autres activités propres à un développement harmonieux. Pour cela il faudrait nécessairement réduire le nombre d'heures passées au travail. L'esprit est subjugué par le travail et son rôle difficilement indissociable même en temps de repos. Le travail est l'une des plus grandes sources de socialisation et de valorisation depuis toujours. Dominique Méda écrit dans son livre "le travail, une valeur en voie de disparition? "Dans notre type de société post-industriel, l'influence du travail sur l'opinion qu'a l'homme de lui-même est plus importante que celle d'aucune autre de ses activités sociales. Une pression considérable s'exerce donc sur l'individu pour le pousser à trouver son travail acceptable: le contraire équivaudrait pour lui à admettre qu'il ne se trouve pas acceptable."

Dans la Grèce antique il est intéressant à noter que les humanités et la démocratie des uns ont évoluées par l'esclavage. Certains citoyens et élites pouvaient s'élever au-delà des tâches matérielles et de nécessités grâce à lui. Seules les activités agricoles échappaient à la condamnation de vil travail car elles seules permettaient d'échapper à la dépendance d'autrui et à la servitude de l'argent. En s'indisposant des tâches contraignantes et quotidiennes les gens pouvaient se préoccuper d'études plus libérales, artistiques et intellectuelles. On peut affirmer que de grandes sociétés ont émergées par leurs nombres élevés d'esclaves. Ces derniers auront permis une évolution d'un côté de la société en libérant les citoyens des tâches ingrates et d'un abrutissement moral de l'autre. L'empire romain a suivi les traces de la Grèce avec son rapport au travail jusqu'à la fin du Moyen Âge. À partir de ce moment les Pères de l'Église et les Augustins ont interprétés les saintes écritures en affirmant que le travail est divin. Dieu ayant "travaillé" six jours et pris congé le dimanche. De là apparue une forme de croyance servile à l'église par les fruits du travail jusqu'à récemment pour "gagner" son ciel. Le système capitaliste-consumériste a récupérer le tout depuis la déconstruction récente de l'église et surtout depuis que la science s'est manifestée plus vigoureusement. Dans les sociétés occidentales modernes l'esclavage existe sous des visages plus sournois. Les produits que nous consommons provenant des pays sous-développés ont recours à l'esclavage que nous encourageons en pleine conscience car ces derniers nous font économiser temps et argent. Ce modèle perdure, certes et il y a des esclaves instruits et éduqués pour leurs tâches en devenir, intégrés par leurs statut social et dépendants d'une horde de besoins incommensurables. La répartition des richesses dans le monde est injustifiable. Cinq pourcent des plus riches de la planète possèdent les ressources d'environ 3.5 milliards d'habitants, il y a lieu de s'interroger n'est-ce pas ? Un nouveau modèle du travail doit requérir l'attention dans l'immédiat. Je crois fermement à l'octroi d'un salaire universel pour tous en supprimant les aides existantes qui se chevauchent allègrement. En ayant recours au minimum vital pour tous les humains, une plus grande conscience universelle pourrait voir le jour en réduisant la violence et la pauvreté et ne mettrais pas en péril les valeurs du travail.

10 décembre |

L'un de mes premiers emplois fut au YMCA situé à cette époque sur le boulevard St Cyrille aujourd'hui le boulevard René Lévesque. Il était à côté de l'avenue Belvédère en face du Québec High School. Le YMCA (youth man christian association) est une organisation communautaire anglophone de 1844 créé en Angleterre. Son objectif est de fortifier le corps, l'esprit et la tête qui constitue le triangle de son logo. Ce lieu était un important centre social, culturel et sportif. Il possédait un des premiers gymnases publics de poids et altères à l'époque avec un sauna qui n'existait pas de ma connaissance ailleurs. J'y faisait de l'entretien général. Une petite bibliothèque anglophone camouflée dans ses murs était jadis une librairie. On me recherchait parfois que j'étais camouflé dans ce petit espace qui sentait le vieux bouquin et l'histoire ancienne. Déjà je savais que les livres étaient mes amis. Le directeur Miguel était chilien et avait une formidable culture. Il est devenu plus tard consul chilien au Québec. Le YMCA a fermé ces portes pour emménager à l'emplacement actuel du Château Laurier. Cet établissement sur l'avenue Wilfrid-Laurier a été fondé par la communauté anglophone et s'appelait Québec Skating Club. Ensuite il est devenu le Québec Winter Club et finalement le Club des Employés Civils. C'était un magnifique château qui a été détruit pour laisser place à l'hôtel. Je m'y suis entraîné jusqu'à sa fermeture en 2004. Vert l'Aventure, dont je fus propriétaire durant 28 ans, y organisait des parties et tournois de badminton. Jusqu'à 65 participants s'y donnaient rendez-vous avec enthousiasme. Après les matchs du samedi après-midi, des soirées de danse énergique se déroulaient sur la Grande Allée où plus de cent à cent cinquante personnes prenaient part. Chaque samedi ces rencontres attractives et sociales avaient lieu dans différentes discothèques. C'était l'âge d'or des 5 à 7 à Québec notamment au Quartier de Lune sur l'avenue Cartier avec ses délicieux buffets. Un souper avait lieu à chaque mois au défunt restaurant végétarien le Commensal sur la rue St Jean. Jusqu'à 150 personnes s'y donnaient rendez-vous. Durant les fêtes le propriétaire nous offraient un immense gâteau représentant une forêt ou une montagne de ski. Internet n'existait pas pour les rencontres et la drague comme actuellement. Plusieurs jeunes aujourd'hui éprouvent davantage de plaisir dans le monde virtuel que dans le réel et la danse est franchement moins populaire aujourd'hui.

J'ai la nette impression d'avoir contribuer à quelque chose de grand d'une période révolue. Je n'ai pas la nostalgie du passé et ne regrette rien sauf parfois d'avoir passé rapidement. De toujours je fus à l'avant-garde d'un mouvement et je savais que je répondais à un besoin qui était aussi le mien. De toujours j'ai été non conformiste, par exemple aux randonnées organisées du club je priorisais les sorties hors piste été comme hiver. Ce fut d'ailleurs mes meilleurs souvenirs surtout l'hiver à la campagne. Nous chevauchions des clôtures champêtres innombrables et rien ne m'arrêtais. Les gens étaient fort étonnés et n'avaient de mots pour exprimer ces escapades hors du commun. Nous traversions de multiples ruisseaux et des rivières sauvages. Les gens vivaient les plus belles aventures possibles d'effectuées à proximité de Québec sauf pour les randonneurs moins aguerris et conventionnels. Je m'identifiais à un amérindien en raquettes suivant les cours d'eau pour me déplacer en hiver. Des milliers de randonneurs ont sautés ainsi des clôtures le dimanche et parfois le samedi. Il y avait tellement de randonneurs durant une époque que je ne me souviens plus de leurs visages ni de leurs noms pour la plupart. C'est pour l'une de ces raisons que j'écris ce blogue, c'est pour me rappeler d'où je viens et où j'ai marché. connaissances Ainsi les juifs ont survécus par l'écriture et la transmission de leurs et récits historiques. Nietzsche dans Zarathoustra disait "en vérité c'est avec d'autres yeux que je chercherai ceux que j'ai perdus; c'est d'un autre amour que je vous aimerez alors".