Bienvenue sur mon blogue personnel. Ce journal intimiste exprime un désir de dépassement et d'authenticité.
7 juin | Lake Garfield Beach, Monterey, Bershires, Western Massachusetts
Faut se perdre pour se retrouver. C'est comme ça pour la route et aussi pour la maladie. Petite anecdote : hier, je me suis installé pour la nuit sur un terrain avec une affiche indiquant que des matières dangereuses (restriction area) s'y retrouvaient et de ne pas aller plus loin. Plus tard, je vis un curieux bonhomme sortir du terrain. Ensuite, une auto. Je constate que l'affiche était un leurre pour que les gens n'entrent pas sur le terrain. Ils avaient mis des gravats à l'entrée du chemin pour donner l'illusion. Il y a un vieux type qui habite dans le bel immeuble et sa pelouse fraîche en face de chez moi à Québec. Plusieurs fois par jour, il vient faire chier son chien sur le terrain en face de mes fenêtres. Un bon matin, je lui dis cordialement et fermement d'utiliser la belle pelouse chez lui. Il dit que son toutou ne veut pas y aller. Je lui dit que c'est absurbe. Il va obtempérer. La propriété privée aux États-Unis est plus qu'importante. Les américains sont très cordiaux mais très réservés. Il y a une petite infiltration d'eau dans le campeur par le toit. J'ai repéré la fissure et, à la moindre occasion, je ferai réparer le calfeutrage. Je suis en forme. Ma souplesse est excellente. Je le vois en faisant mes exercices dans la van le matin, les jours de pluie. De plus, j'ai perdu du poids. La musique à la radio est vraiment excellente ce matin, presque sans commerciaux. Parfois, j'aimerais aller à New York, mais je le ferai pas seul et sans les vélos en arrière. Depuis cinq ans, que je voyage en campeur, c'est le premier road trip où j'ai envie de prendre mon temps. Le campeur est de mieux en mieux aménagé pour mon confort. J'ai développé quelques habitudes qui me font ralentir. J'ai cette manie de vouloir trop embrasser et de rapetisser trop large. C'est la première fois en cinq ans que j'ai fait l'acquisition du campeur que je ne prends ni alcool, ni cannabis, ni cacao et qui tantôt me stimulait, tantôt me déprimait. De plus, je crois avoir réussi à maintenir une saine alimentation cette fois-ci pour survivre à de pareilles aventures. Ce matin, pluie abondante, je profite de l'occasion pour étudier les parcours à vélo au Massachusetts qui sont fort nombreux. J'ai des kilomètres de plaisir et d'aventures qui m'attendent. Je possède une collection suprenante de guides à vélo usagés pour la plupart achetés sur Amazon. Je fais la visite du Clark Institute Museum au college town de Williamstown dans les Berkshires. Je prends des images, Renoir, Monet, etc... Le musée est situé en pleine nature et assorti d'une multitude de sentiers pédestres. Je déjeune dans un café pour observer les jeunes élites qui deviendront peut-être bien les prochains grands décideurs des États-Unis. Ensuite, je me dirige pour la nuit vers Lake Garfield de Monterey. J'adore particulièrement les Berkshires au Massachusetts, le sud-ouest du Vermont et l'Hudson River Valley dans l'état de New York. Au Massachusetts, il y a une multitude de petites routes champêtres très bien pavées qui, sans système de navigation adéquate et un bon sens d'observation, il serait facile de s'y perdre. Les Berkshires sont situés au carrefour d'Albany, la capitale de New York, de Boston, de New York et de plusieurs autres grandes cités américaines d'East Coast.
6 juin | South Stream Pond, Pownal Center, Southwest Vermont
À mon goût, c'est le sud-ouest du Vermont que je préfère dans l'état. Bennington est une jolie ville, très verte d'une population de 20,000 habitants. Je fais de l'exploration en campeur. Je m'arrête me baigner à the Tubbs sur Anthony Road sur Old Bennington. C'est un endroit peu connu. De beaux bassins pour se rafraîchir avec quelques promeneurs. La pluie a débutée. Je m'installe pour la nuit à South Stream Pond situé à Pownal Center dans le sud ouest du Vermont. À dix kilomètres à l'ouest, New York State, dix kilomètres au sud, le Massachusetts.
5 juin | West River, Windham County, Wardsboro, Central Vermont
Hier fut ma mise en jambe pour le vélo. Ce matin, petit déjeuner à Keene. La plupart des gens que je m'adresse disent que Trump est un asshole et qu'ils commencent à avoir marre de big mouth, même les républicains. La Nouvelle-Angleterre est largement démocrate. Le type au café me montre une photo de lui la tête tranchée sur la guillotine. Il affiche l'image joyeusement sur son poste de travail à l'épicerie. Je débute ma seconde randonnée de vélo à Hillsdale. Le nom du parcours est tri starter. Je parcours sur mon Specialized Roubaix, les trois états limitrophes, New Hampshire, Massachusetts et Vermont le le long de Connecticut River Valley. C'est un parcours plat de cinquante cinq kilomètres. Je traverse une ville industrielle importante du Vermont, Bennington. J'aime de loin le Vermont pour ses paysages bucoliques et ses valeurs qui me ressemblent. C'est le meilleur endroit pour faire du cyclotourisme aux États-Unis. Aucune place aux États-Unis ne rivalisent pour l'énergie que dégage le Vermont en lien avec sa canopée exceptionnelle, sa qualité de vie et la beauté présente partout. Les vallées regorgent de pures rivières pétillantes où je peux me baigner en toute liberté. Tel fut le cas à West River de Newfane. Je n'étais pas le seul et pour cause, 35 degrés avec le facteur humidex. À cette chaleur, j'aime rouler à vélo pour le vent qui rafraîchi. Je m'installe en fin d'après-midi au village de Wardsboro, face à la rivière pour une autre baignade. Je me fais frire du poulet assaisonné avec une salade. Le bonheur est total. La route panoramique 100 traverse l'état du nord au sud le long des Montagnes Vertes. J'aime décidé, au jour le jour ma prochaine destination qui varie selon mon humeur, ma forme et la météo. J'appelle ça être libre et vivre selon mes intérêts et mes valeurs.
4 juin | Greater Goose Pond Forest, Keene, Monadnock County, Southwest New Hampshire
Au départ de Troy, dans la région des Monadnock, j'ai entrepris ma première sortie de vélo de l'année aux États-Unis. Ce ne fut pas mon coup de cœur à cause de la circulation automobile. Malgré tout, les automobilistes sont très respectueux. Ils pourraient offrir d'exemple à grands nombres de québécois qui sont les plus dangereux sur les routes d'Amérique du Nord. J'ai parcouru quarante-cinq kilomètres dans les côtes parfois ardues sous la canicule. C'est une région très montagneuse avec comme point central le mont Monadnock qui culmine à 975 mètres. La région est située au sud-ouest de l'état, bordant le Vermont et le Massachusetts. Avant, j'ai fait quelques courses à Keene, ville universitaire appelée college town aux États-Unis. Tous les college town sont très chics. C'est pas étonnant, avec le coût des inscriptions, seuls les jeunes riches peuvent se permettre d'y étudier. La plupart les étudiants ne sont que de passage, ce qui rend les lieux anonymes. Toutefois, la beauté et l'harmonie dégagent des lieux. Tout est bien organisé sur les campus pour rendre la vie agréable aux étudiants. Les grandes universités de la ligue de lierre (Ivy League) méritent une attention particulière pour leurs histoires. les college town sont intéressants pour trouver des produits alimentaires de qualité. Je vais acheter des provisions au Monadnock Coop à Keene l'équivalent d'Avril au Québec. Je prends un plat végétarien avec du seitan et des haricots rouges épicés, un pain bio et des mangues. Ensuite, j'achète la suite dans une grande chaîne d'alimentation. Les prix sont similaires à Québec, je dirais, avec des prix assez élevés pour les fruits et légumes. Les œufs sont le même tarif qu'au Québec pour faire taire les racontars. J'ai eu de la difficulté à me trouver un spot pour la nuit. J'ai enfin déniché un bon endroit dans le stationnement du départ des randonnées pédestres au Greater Goose Pond Forest de Keene. J'avais planifié quelques autres sorties de vélo dans les environs, mais je viens de me rendre compte que j'ai fait les parcours, il y a quelques années auparavant. J'ai toujours un deuxième plan au besoin. Ce ne sont pas les idées et les places qui manquent. C'est à l'est de Keene que se retrouve la plus grande population du New Hampshire autour de Nashua et de Manchester, qui sont à une heure de Boston. Je n'ose même pas m'imaginer rôder dans ces parages. Vivement la nature, la tranquillité et les paysages champêtres.
2-3 juin | Herricks Cove Natural Reserve, Bellows Falls, Connecticut River, Rockingham, Southwest Vermont
Il m'est impossible de quitter ce parc. C'est un sanctuaire pour les oiseaux. Toute la nuit, les oies ont passé au-dessus de ma tête. Ils survolent la rivière Connecticut pour se diriger vers le nord. Je suis littéralement au paradis, rien de moins. Je ne retrouve pas ce genre d'endroits au Québec. Il y a beaucoup de parcs accessibles gratuitement pour la journée aux États-Unis. Les anglais possèdent un grand respect pour les arbres et les espaces verts, principalement en Nouvelle-Angleterre. Je parle à Dwain, un ancien militaire à la retraite. C'est un fervent trumpiste. Il est morose, tout comme son président. J'évite de discuter politique. Ça ne servira à rien avec lui. Il y a quelques retraités coiffes de leurs traditionnelle casquette avec leurs camions qui passent en me saluant. J'offre du chocolat de Dubaï à l'un d'entre-eux. Je crois que Trump met le doute dans l'esprit de plusieurs américains. Il apporte la confusion et la division dans le pays. Je ferai des investigations plus tard, le temps est au repos. Je me remets lentement d'une sérieuse bronchite qui m'a mis sur le carreau depuis plus de deux semaines. Je débute un traitement aux antibiotiques sur les recommandations du médecin pour m'assurer de ne plus me traîner comme je le fais depuis tout ce temps. Est-ce un signe pour me faire ralentir et vivre ce voyage autrement que ceux du passé ? J'ai fait mon yoga, mes redressements assis à l'ombre d'un grand chêne. Partout des oiseaux de toutes les couleurs chantent. Tout autour de moi m'apporte le calme et cet état de sérénité qui me comble de bonheur. L'air est pur. Où j'habite, au centre-ville de Québec, l'été me rend malade. Je ne suis pas fait pour y vivre l'été. Le seul moyen et non le moindre que j'ai trouvé est mon campeur pour fuir ces lieux aux beaux jours. Tout à l'heure, j'irai marcher dans le parc pour tenter d'amorcer quelques brins de jasette et ne pas penser d'où je viens. Je peux toujours me dire qu'il y a pire pour me consoler. Ça ne fonctionne pas. Il y a quelque chose qui n'est pas en harmonie dans cette ville trop grande pour moi. Là est le problème. De plus, avec les millions de visiteurs qui viennent y faire rouler leurs voitures et marcher sur les trottoirs à la file indienne, cela me rend fou. Andrew, non pas le prince, mais un avocat retraité du centre de l'état, vient discuter. Je lui offre un siège. Après une conversation de trente minutes, il m'avoue que sa femme l'a quitté en prenant une direction opposée récemment après quarante-trois ans de vie commune. Les quelques passants dans leurs pick-up me saluent tous. Quelques-uns discutent. Un autre type, cigare à la bouche et ses deux chiens, s'approche. Il me dit que le parc est un haut-lieu des homosexuels d'âge mûr. Il paraît que sur internet c'est indiqué. Il me pointe du doigt deux voitures faisant partie du clan. Il parle fort. L'autre lui fait un doigt d'honneur. Je comprends pourquoi, alors, Andrew revenait sur le sexe. Je ne me suis pas douté un instant que j'étais dans une joyeuse trappe champêtre. Malgré ça, je repasse la nuit ici dans la section permise pour passer la nuit. Tiens, une jeune femme qui passe dans sa voiture. Les américains en région aiment leurs bolides. Ils font même des courses sans sortir de leurs véhicules. J'aime écouter la musique américaine à la radio. Certaines stations ont peu ou pas de commerciaux. Country, folk, bluegrass, blues, rock, jazz, tout y est dans mon petit radio-transistor vintage des années 90 revampé la semaine dernière qui appartenait à ma mère biologique. Je mange une soupe aux légumes assaisonnée préparée dans mon petit mixeur électrique. Il est là, le bonheur. Macaroni au porc haché et légumes avec un carré aux dattes sans sucre pour la suite. Je surveille de près ma consommation alimentaire et internet. Tout est plus que satisfaisant. Ainsi, je pourrai bavarder avec une amie qui m'est chère et qui ne pouvait pas être présente à ce voyage-ci. Ce n'est que partie remise, heureusement.