Éphéméride


7 décembre |

Martin Luther King disait en 1967 "il est grand temps de passer d'une société orientée vers les choses à une société sur les êtres". Depuis les grandes guerres du XXème siècle le capitalisme-consumériste et le libéralisme ont créés de grands récits pour nous apporter une vie meilleure avec l'appui des énergies fossiles. Cela a détruit les espèces vivantes et créer une illusion presque parfaite dans cette société modelée par l'imaginaire américain. Les autres ont suivis et nous y avons adhéré. Ce discours n'est plus viable et nous avons rapidement besoin de nouveaux modèles. Des sommes importantes sont versées dans la publicité et sur internet pour nous faire croire qu'on est libre et heureux. Pour un grand nombre d'habitants sur cette planète, la course à la croissance matérielle est toujours l'horizon principal. Gagner de l'argent. On en vient à croire que le travail est une valeur. Certes oui à différents aspects et moindre dans une autre. 

Dans le dernier livre de Cyril Dion "le petit manuel de résistance contemporaine", l'auteur offre des stratégies pour transformer le monde sans toutefois détruire ses bases. Il est urgent d'agir et la plupart se demandent de quelles façons. Agir sur une base individuelle est nécessaire mais c'est collectivement que le changement sera considérable. Pour revendiquer et se mobiliser il faut distinguer des horizons et de projets communs sinon nous irons dans des directions opposées et mal définies. Boycotter certains produits ou entreprises et ces derniers perdront leurs emprises destructrices sur la vie et la planète. L'objectif est de transformer de l'intérieur au lieu de détruire. La plupart des multinationales possèdent de puissants mécanismes visant à protéger leurs intérêts et ce n'est pas par la violence que les changements surviendront. Il faut apprendre à développer des structures collectives visant à représenter nos droits et valeurs avec les différents groupes de la société. 

D'ici quelques années de grands bouleversements climatiques et sociaux émergeront, c'est le temps de modifier le cours de l'histoire en débutant par un choix judicieux de notre consommation. Le travail est-il en voie de disparition? On pourrait s'interroger avec la pénurie de main-d'oeuvre. Certes il y a la démographie mais on dirait que tout le monde s'est mis sur pause en même temps pour réfléchir sur son existence et son futur. Quel est le sens du travail de nos jours ? La motivation y est amoindrie car le projet commun est incertain et insipide. Le monde aujourd'hui est excessivement individuel, contradictoire et énergivore. Le travail est devenu un esclavage et nous consommons davantage de ce que la planète peut produire. Surtout il y a désiquilibre répartie sur les richesses dans le monde. Nous devrions bien constater, si nous ne sommes pas des idiots, qu'il y a des limites à exploiter les ressources naturelles et les nôtres. Nous en sommes venus à nous exploité nous-mêmes par notre déni. Ce n'est pas étonnant que plusieurs aient le goût de démissionner. La croissance économique est devenu la religion. Le bon sens reprendra le dessus tôt ou tard mais certains plus fragiles perdront au change si rien n'est fait. Je pense à la santé mentale de tant d'individus qui est menacé particulièrement aux jeunes à l'utilisation croissante des médias sociaux. Pour plusieurs la vie est plus radieuse dans le virtuel que dans le réel. S'asseoir sur ses lauriers n'est plus concevable et un retour en arrière non plus. Pour élaborer de nouveaux récits, nous devons identifier celui dans lequel nous règnons et nous en affranchir s'il y a lieu. C'est à ce stade où j'en suis et qui me libèrera irréductiblement. Je suis en train d'élaborer mon nouveau récit.


5 décembre |

"Femme désire rencontre casual". J'ai recherché dans le dictionnaire ce mot populaire dans les sites de rencontres. Ça veut dire décontracté. Je me demande ce que veux bien dire une rencontre décontractée? Fort probable un mot à la mode ou peut être une relation anonyme en pyjama chacun chez soi devant une webcam? Curieusement tous font énormément de sports et de voyages dans ces sites, en réalité qu'en est-il? On dirait que la plupart des célibataires ont leurs faces sur un écran. Parfois il est indiqué non disponible et leurs profils sont toujours là !!! Parler à une inconnue sur la rue n'est pas courant de nos jours. On peut facilement passer pour un "dinosarius" d'une époque révolue. La peur et la méfiance règnent, on évite les malaises. Naviguer et magasiner anonymement un conjoint (e) en ligne est moins inquiétant. À la moindre différence identifiée on passe rapidement à un autre face. Il y a aussi les personnes très occupées. Comment font-ils alors pour prendre ce temps précieux à regarder sans cesse leurs écrans? Plusieurs font du jogging, c'est une bonne chose, c'est à la mode et quelques minutes suffisent pour retrouver le tonus. Le reste du temps toutefois pour la plupart sera consacré devant un ordinateur. C'est bon pour le cardio paraît-il. On sera "top shape" pour naviguer encore plus rapidement et avoir un teint "casual". Alors on essaie de courir aussi rapidement que la vitesse requise sur son portable. Régulièrement de nouveaux forfaits internet sont vendus proposant des réseaux à plus grandes vitesses. Parfois je souhaiterais des pannes de satellites pour que les gens se parlent à découvert. Voilà! mon opinion. Les revenus que les sites de rencontres et facebook récoltent sont faramineux. Ces sommes vont pour la plupart à l'étranger. Parfois j'entends dire que ça fonctionne pour une amie, un frère, une collègue. La plupart des célibataires y sont cartonnés comme des troupeaux de moutons. Le temps économisé en fermant son poste permettrait de sortir et d'aller voir le monde avec davantage de fructueux hasards des cafés et des coins de rues. Je ne suis pas à l'abri de cette addiction. Je prend conscience de cette dépendance généralisée qui semble apportée le mirage d'une certaine facilité. Internet nous présente en schéma à sens unique le monde dans lequel on se prélasse, qu'arrive-t-il lorsque les rencontres sont réelles? Malaises et inconforts. Pour certains groupes d'individus la réalité n'est que le prisme traversant les écrans. Et si on avait peu de temps à vivre serions-nous planter devant nos portables pour nos derniers jours? J'en doute.


2 décembre |

Auparavant la société englobait et contenait l'économie, or voilà désormais l'économie englobant et contenant la société. Les idées parfois me manquent sporadiquement. Décrire l'actualité à tous les jours ne m'enthousiasme guère, la politicaillerie non plus. Je sais bien que c'est un mal nécessaire mais les médias répétant sans cesse les mauvaises nouvelles affaiblissent ma source intérieure. J'aime raconter des histoires en voyageant, décrire les impressions qui traversent mon esprit, accorder mon souffle avec les paysages en alternance avec le cocooning. Je suis furieusement sédentaire depuis quelques mois mais au fond de moi abrite un aventurier. Mon regard a besoin de larges horizons, d'exotisme et de beautés. La semaine prochaine j'ai ma 3ème dose du vaccin covidial. Psychologiquement je me prépare à des aventures cet hiver songeant aux tropiques avec mon nouveau et magnifique sac à dos de 55 litres acheté aujourd'hui, ça me motive. Si les conditions ne le permettent pas et n'ayant pas de véhicules l'hiver je ferai la location d'une voiture à l'occasion pour des escapades à la campagne et faire de la raquette. Il m'est impensable de rester à la maison n'ayant comme seul objectif écouter le téléjournal, regarder le temps qu'il fait la face collée à la fenêtre ou marcher sur les rues indifférentes de la ville. J'ai un projet en perspective, en attendant je suis de près les informations sur le développement de la pandémie comme tous les voyageurs fébriles à l'approche d'un départ imminent.


27 novembre |

"Le touriste est tout le contraire d'un marginal, il est parfaitement dans la norme et c'est pour cela que l'aventure, fondamentalement, lui échappe. La pratique de routes toutes tracées est une improbable évasion. L'existence devient exagérément schématique au nom du refus de l'aléa. Or l'aléa n'est-il pas le propre de l'expérimentation et de la découverte, c'est-à-dire, aussi, le propre du voyage? Le monde se bocalise et s'uniformise culturellement" dit Rodolphe Christin. Trop de gens vivent dans les grandes villes aujourd'hui avec des écrans énergivores fusant de partout. Tentant désespérément de fuir la réalité ou d'en déceler une nouvelle. Nous sommes dans une époque où le faire et l'avoir prend la place de l'être à bien des égards. Nous vivons dans une époque moderne où la performance et les burn-out dominent. Dans les années 50 les gens ont quittés massivement la campagne pour vivre en ville. De là est apparu le tourisme de masse. Plusieurs cons-citoyens rêvaient nostalgiquement d'un retour aux sources dans la nature. La société de loisirs est apparue avec ses déplacements incessants vers un modèle croissant de consommation. Cette exode vacancielle a créé l'industrie touristique que l'on connaît aujourd'hui banalisant la vie et la culture dans une consommation démesurée. De multiples emplois d'une nouvelle industrie ont émergés de par le monde et, de surcroît, une nouvelle attitude entrepreneuriale. Une immense opportunité d'affaires est née de cette nouvelle sphère d'activité lucrative. La rentabilité et le développement outrageux n'ont cessés depuis d'être le leitmotiv compulsif. Cette mouvance matérialiste détruit nos écosystèmes, l'inconscience devient collective. Depuis la pandémie, nombreux sont les gens désireux de se rapprocher de la nature, ils veulent toutefois apportés dans leurs enclaves la ville qu'ils tentent de fuir, furieux paradoxe! Blaise Pascal disait "tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans sa chambre."


25 novembre |

Épictète disait que "le grand obstacle n'est pas la réalité mais la représentation de ce que nous en avons". Dans la consolation de l'ange de Frédéric Lenoir il est dit "tout le chemin de la vie c'est de passer de l'inconscience à la conscience et de la peur à l'amour". Voilà le sens ultime de toute existence. Le destin a mis sur mon chemin des gens afin de me révéler les prémisses du bonheur et de ma réalité. Freud appelait ça le mécanisme de répétition. Tant que je n'ai pas compris ce quelque chose d'essentiel qui me pousse à commettre des actes de manière pulsive, la vie m'enverra des rencontres et des évènements dans le but de me confronter à cette pulsion et cette croyance qui vivent en moi. En référence à une rencontre récemment d'où il devait, mais pas absolument, avoir amour et joie, je n'y ai retrouvé que douleur et amertume. Je ne distingue pas toujours mes attentes et mes besoins relationnels avec une femme s'il y a désir. Le désir m'apporte une certaine souffrance. Je répète inconsciemment le même réflexe dans le but de m'éveiller à l'amour et manifestement je n'y arrive pas. Des peurs ancestrales dominent mon inconscient qui m'empêche de basculer dans cet état de grâce. Les occasions ne s'y prêtent moins depuis la retraite annoncée. Il est aussi possible que les bonnes personnes ne soient pas au rendez-vous, l'autre n'étant pas disponible pour les mêmes raisons que moi possiblement ou que sais-je le hasard ne m'est pas favorable. Il est possible qu'en affirmant cela que je sois dans le déni, parfois je me demande si le hasard existe vraiment. Bien des choses sont invisibles à mes yeux. Ma liberté et son désir évoque souvent une fuite par en avant. Une chose est admise c'est que tout ce qui m'arrive à présent je l'accueille avec davantage de conscience et d'indulgence. Je vais cesser cette réflexion pour le moment, j'y reviendrai plus tard.


23 novembre |

Le iPhone dans les mains prolonge l'absence de soi-même et de relation à l'autre à côté de soi. Gandhi disait "Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde." Il est bien facile de critiquer et de juger à propos de tout et de rien mais le changement commence par soi-même. Juger se trouve dans le domaine de la dualité, elle demande une réponse du genre oui ou non, bien ou mal, coupable ou non-coupable. Critiquer est plutôt une description qui énumère les points positifs et négatifs. Une de mes clientes, fort gentille d'ailleurs, m'a révélée indirectement sa personnalité complotiste. Au début je ne m'étonnais pas trop de ses propos qui m'apparaissait comme une solide affirmation. Plus tard je me rendis compte que ses commentaires grossièrement répétitifs dépassaient largement le bon sens et qu'elle possédait un certain mépris envers la société. D'autant plus que la moitié de ses amis sur les médias sociaux étaient de puissants conspirateurs. Je m'étonnais de constater comment les supporteurs de Trump croyaient à tant de balivernes aux USA. Je suis d'autant plus surpris d'apprendre que cette vague de folie s'étend près de chez moi auprès de gens que je ne doutais d'aucune façon. J'ai eu dans le passé un groupe au Costa Rica une dame assez violente dans ces propos envers moi. Un jour, lors d'une baignade dans les eaux thermales du volcan Arenal, je m'approchai d'elle dans le but d'établir un rapprochement. Elle m'apprit qu'après le suicide de son père sa famille c'est littéralement entre-déchirée. Je compris alors que je n'étais pas la source de ses vives réactions et me suis dégagé alors de toute forme de culpabilité. Plus tard dans des circonstances similaires j'ai pris, non sans difficultés, un certain recul devant certaines personnes dans les groupes auxquels j'étais responsable. "Il ne faut pas faire par les lois ce qu'on peut faire par les mœurs" écrivait Montesquieu. Les mœurs ça comprend et relie nos manières de vivre, de penser et nous relie les uns aux autres. Ce sont aussi nos racines et nos idéaux. Les lois seules ne pourront être les seules balises de la société. Avant de formuler des critiques maintenant je porte mon regard sur moi-même et sur les raisons profondes que m'amène mon attitude. Ce malaise profond prend sa source parfois non pas dans l'événement en cours mais dans les blessures du passé. Je pourrais en ce moment joué aux grands explorateurs pour vous divertir mais j'ai modifié ma trajectoire sachant très bien que le contenu de mes révélations ne soit pas très sexy. Ma découverte de lecture aujourd'hui est "le manuel de l'anti tourisme" de Rodolphe Cristin. Je m'y reconnais et je considère que durant les 40 années consacrées au tourisme j'ai été fidèle à moi-même en prenant "des chemins de travers" comme disait l'anthropologue Serge Bouchard. Je suis fier de m'être respecté et avoue parfois que mon attitude était réfractaire à certaines règles d'usage. Néanmoins l'essentiel que je retiens c'est que j'ai appris de mes expériences. Je sais que mes victoires et mes échecs sont composées de ces expériences ni bonnes, ni mauvaises en soi. Elles m'ont enrichis que cela ne plaise ou pas à mes détracteurs.


20 novembre |

Ce que j'ai écris hier et avant-hier relève déjà du passé. Les propos énoncés sous forme de nouvelles de ce passé récent ne sont déjà plus actuels. Des sujets demeurent immuables telle l'histoire et la nature, la politique pas vraiment. Ma spiritualité est personnelle, elle ne peut être transmise et c'est tant mieux. Il est possible qu'elle me soit nuisible car seul pour en discuter. Mes croyances peuvent être erronées car bricolées avec moi-même elles n'ont pas de vis-à-vis. Ces dernières sont influencées par mes valeurs et mes références littéraires d'auteurs confirmés. Il y a aujourd'hui une réduction du spirituel au neuronal. La société moderne y contribue en débutant par les médias. On a besoin d'expliquer et d'être rassuré par d'inexprimables raisonnements. Les mots et les idées passent et repassent en boucle dans un esprit surdimensionné. Je ne suis pas défaitiste et négatif de nature. Je sais encore m'enthousiasmer de la pureté du regard et de la clarté d'un ciel bleu. Mes plus grands bonheurs furent mes expériences altruismes de dépassement.


La pandémie aura été l'événement  marquant en nous remettant en question à différents niveaux. Le monde ne sera plus jamais le même. Des milliers de gens sont décédés laissant endeuillés plusieurs survivants. Ce lourd combat laissera des cicatrices profondes. Nous avons touché la peur et la détresse. Des clivages importants ont émergés avec les antivax et les complotistes créant de profondes divisions. Le télétravail, la pénurie de main d'oeuvre, les problèmes structurels des soins de santé. Des problématiques semblent s'aggraver avec l'approvisionnement des services et des ressources, les changements climatiques, l'endettement, l'individualisme, le décrochage des baby-boomers de la vie active, le pouvoir excessif et nos dépendances aux médias et GAFA, la corruption, la violence, etc... La construction de notre monde s'est échelonné sur plusieurs milliers d'années, il en faudra moins pour le déconstruire. Les jeunes générations auront beaucoup de travail à faire pour conserver les acquis des précédentes générations, le tri des besoins superflus sera irréversible. Tant qu'il y a de la vie il y aura de l'espoir. Les plus forts et les plus adaptés survivront dans ce monde bouillonnant en évolution. Il devient essentiel de trouver espérance en l'humanité car l'univers ne connait ni l'espoir ni le temps. Nous sommes beaucoup plus petits que nous nous imaginons, la planète nous survivra. "L'arracheuse de temps" est parmi nous en référence au conte de Fred Pellerin. Elle multiplie sa raison d'être dans ce chaos et cette confusion intemporelle.

Réflection


19 novembre |

Mes émotions furent plus vives que ma raison trop souvent. Elles m'ont jouées de vilains tours et ne sont pas toujours mes guides. Je suis un miraculé. Mon instinct de survie a mis sur ma route des anges gardien de passage. Mon éducation a été négligée et les mentors m'ont profondément manqués. Je suis un autodidacte au parcours sinueux. Jacques Grand Maison a dit "qu'il faut beaucoup de jugement pour bien discerner ce qui exige de ne pas juger et ce qu'on doit juger. On peut choisir entre l'éducation utilitaire centrée sur un futur emploi ou humanisme pour donner un sens à sa vie, à bien penser, à faire les bons choix et connaître le monde d'hier à aujourd'hui." Je n'ai pas toujours choisi le chemin le plus facile mais celui qui correspondait le plus à ce que je croyais être le meilleur par instinct, parsemé d'humanisme. "soyons nous-mêmes les autres sont déjà pris" disait Oscar Wilde. Mon père adoptif écrivait sans cesse, il était journaliste. En lisant un bouquin il collait une feuille blanche entre chaque page et donnait ses opinions à travers son vécu, ses connaissances. Il était un fervent croyant, il avait une formation de théologien, d'agronome et de journaliste. Il est décédé à mes dix ans, il m'a manqué. Je m'identifiais davantage à mon père qu'à ma mère pour la littérature qu'il affectionnait et les longues marches qu'on prenait ensemble. Il aimait rire et réfléchir, ma mère aimait le jeu et la coquetterie.


Les gens, ces temps-ci, réfléchissent sur la possibilité d'aller en vacance au soleil. Les agences de voyages reçoivent de plus en plus d'appels. Dans les commentaires sur internet à propos des hôtels et destinations je sursaute lorsque certains parlent des "locaux" pour décrire les habitants. On indique souvent que les plages sont "malheureusement occupées par des "locaux". Pourquoi ces touristes ne restent-ils pas chez eux s'ils sont préoccupés par les gens des
 pays hôtes? Ces gens agissent comme des colonisateurs infâmes avec leurs commentaires méprisants. Ils sont chez eux alors pourquoi ne profiteraient-ils pas de leurs plages? Ces touristes ne se sentent pas en sécurité parce qu'ils cohabitent avec des gens différents? J'ai déjà subi un attentat à main armée en voyageant seul à Ste Lucie dans les Caraïbes. Je dormais dans les gites d'Airbnb. J'ai eu peur et j'ai appris, je n'y retournerai plus ni dans les tout-inclus. Je ne me sens pas à l'aise dans ces paradis artificiels agrémentés de bracelets et de barbelés. Des commentaires désagréables exprimés sur internet à propos des bibittes et d'avoir souvent le même buffet gargantuesque m'indispose, pôvres eux-autres ! Je m'abstiens de côtoyer ces misérables opprimés. Je reste chez moi et c'est tant pis. Je ne crois pas qu'encourager ces "resorts" soient bons pour les gens de ces pays. Enfin on a droit à son opinion. 


Sur un autre sujet j'ai entendu le premier ministre faire de la démagogie en voulant se porter à la défense du hockey, sport national du Québec paraît-il. Il mentionne vouloir encourager les jeunes à pratiquer ce sport. La réalité c'est que le hockey coûte très cher aux familles et que les jeunes préfèrent jouer "en ligne"Le soccer deviendra le sport national prochainement selon moi car les immigrants s'identifient davantage à ce sport et deviendront plus nombreux au Québec que cela n'en déplaise. Le premier ministre fait la promotion du hockey pour faire vibrer la fibre nationaliste des québécois et son intérêt est manifestement de gagner des points pour sa victoire aux prochaines élections. Les empereurs romains avaient compris qu'il devait offrir du pain et des jeux pour obtenir la ferveur du peuple et détourner les véritables enjeux. Le premier ministre est fort habile devant la masse d'éventuels électeurs. Monsieur Legault a toute mon admiration pour son travail et sa détermination, toutefois je ne suis pas aussi naïf que j'en ai l'air. J'en suis pas à ma première élection, toutefois je serai heureux qu'il soit le chef aux quatre prochaines années. Il est l'un des derniers bastions de centre nationaliste de ma génération.


17 novembre |

L'avenir est à ceux qui lisent tôt ! Je remarque que je fais beaucoup moins de fautes d'orthographes depuis quelques temps. Le Vieux-Québec me plaît beaucoup en novembre. On s'y sent chez soi sans les hordes de touristes. Parfois j'ai l'impression d'habiter à côté de Walt Disney à la période estivale lorsque les croisiéristes arrivent en ville. Il n'y a pas beaucoup de résidents à l'intérieur des murs, heureusement il y aura un supermarché bientôt près du plus vieil hôpital d'Amérique du Nord, l'Hôtel Dieu. Il déménagera sous peu dans Limoilou. Les commerces ne sont conçus, pour la plupart, que pour les touristes. Le faubourg St Jean-Baptiste manque d'amour. Il cherche sa vocation, les commerces de jadis se retrouvent en périphérie depuis plusieurs décennies. Il y a longtemps les égouts de la haute ville se déversaient dans la rivière St Charles à la basse ville. L'espérance de vie y était moins élevée et la pauvreté omniprésente. Les quartiers ouvriers et industriels s'y retrouvaient. Les plus grands manufactures de chaussures du Canada y avaient pignons et les salaires étaient plutôt maigres. Ça bien changé. Les îlots de chaleur de la capitale se retrouvent à la basse ville. Il y manque considérablement d'arbres et de verdure. Autrefois St Roch était le haut-lieu des grands magasins à Québec. La rue St Joseph est dorénavant plus que l'ombre d'elle-même mais il y a eu pire. L'étalement urbain et la construction des grands axes routiers ont affaiblis le centre ville. Les grandes œuvres qui font la beauté de Québec c'est ce qu'on doit aux anglais; citadelle, fortifications, terrasse Dufferin, plaines d'Abraham, Château Frontenac et les quartiers Montcalm,  St Sacrement et Sillery. Les anglais aiment les arbres, les "french canadians" aiment les voir sur le dos. Pays de bûcherons, maudit calvaire ! J'aime le temps froid et sec sans la neige noircie par les voitures anonymes pour marcher en ville. Ma période préférée dans les bois est juste avant la neige lorsque tout est gelé et calme. Je n'ai plus de voiture l'hiver par choix. J'ai acheté hier une carte d'autobus pour aller au centre commercial à l'occasion flirté les librairies et marcher au chaud. Ma van est entreposée jusqu'en avril et je suis en hibernation jusqu'au printemps. Je ferai des sorties de raquettes dans les Appalaches occasionnellement, région de mes amours. Il y a moins de neige, c'est plus sec et tranquille. J'affectionne le hors piste à travers champs et boisés des vallons enivrants de blancheur. Ma retraite sera constituée de randonnées pédestres, cyclotourisme, lecture, écriture, photographies, musique et yoga. Au printemps je partirai à l'aventure en vanlife sur les chemins de travers pour renaître dans d'autres lieux. En attendant j'entends déjà les cantiques des fêtes qui m'apportent la sainte paix. 


Après le visionnement du reportage; Québec terre d'asphalte je suis bouleversé sur ce que j'envisageais depuis longtemps. Les promoteurs mettent la main sur les meilleures terres agricoles de la province pour s'enrichir considérablement sur le dos du pauvre monde. La réalité c'est que ces terres représentent l'autonomie alimentaire du Québec. Il y a contradiction avec les projets d'autonomie alimentaire et ce qui s'effectue en réalité. Convertir en centres commerciaux et en condos apporte beaucoup de taxes aux municipalités. La gestion des terres agricoles devrait être la responsabilité du gouvernement en empêchant des dézonages anarchiques et spéculatifs. S'il n'y a pas de relèves agricoles dans l'immédiat ça prend des mécanismes pour que ces terres soient protégées et trouvent preneurs auprès d'agriculteurs qui ne paieront pas des millions pour les acquérir. Une fois les terres bétonnées il devient trop tard pour retourner en arrière. En plus de diminuer nos capacités alimentaires et d'augmenter notre dépendance envers autrui on fait la promotion de l'étalement urbain et de la consommation excessive des transports. Les promoteurs et le soi-disant marché nous font régresser comme société au détriment du progrès économique et d'une indifférence totale. Nous perdons petit à petit nos libertés, notre dignité et notre autonomie. Il est temps que le gouvernement agisse pour le bien être commun et cesser de viser uniquement la victoire aux prochaines élections. Il en est aussi pour nos forêts qui appartiennent aux grandes entreprises n'ayant pour seul objectif que l'argent au détriment de l'environnement. Le projet du 3ème lien est une erreur monumentale en faisant de Québec et sa périphérie un immense stationnement. Les terres agricoles dans Chaudière Appalaches seront de plus en plus à la merci de ces promoteurs véreux avec leur gros pickup pour aller prendre leurs commandes à l'auto chez McDo. À quoi nous servira de voyager au Québec lorsque tout sera identique avec les Tim Horton à chaque carrefour ? Vivre le moment présent est bien mais se projeter dans le futur avec sa progéniture me semble urgent. J'espère aller marcher dans les Appalaches dans les magnifiques forêts encore pour me rappeler que la campagne et ses délicieux boisés existent encore. C'est une question de temps de voir apparaître Dollorama et ses dérivés chinois au bout des rangs tranquilles du Québec. Si ça continue il ne restera que les plaques d'immatriculation "je me souviens" en mémoire de notre identité. On pourra bientôt porter des coquelicots bleus en souvenir de la belle province. 


16 novembre |

Pourquoi écrire? Je respecte les écrivains surtout les bons. C'est relatif, ça dépend des goûts. J'aime les penseurs, les réflexologues, les bons journalistes, les philosophes. J'ai grandi comme plusieurs avec la télévision par habitude, par ennui souvent car je n'avais pas autre chose à faire ou à penser. Toutefois à la télé il y a certains personnages qui me sont chers par leur intégrité et leur charisme. Malgré tout en vieillissant je ressens moins le besoin de m'y noyé. Mon temps devient de plus en plus précieux et je tiens à m'accorder ma propre présence. Un relent de confiance en moi m'habite. J'ai possiblement la capacité d'accepter ce qui est, ce n'est pas toujours aisé. Cela ne m'empêche pas de partager de bonnes discussions avec des amis. Durant de nombreuses années j'étais relié par mon travail à plus de 6,000 personnes sur internet et je me sentais aussi seul qu'avec moi-même dans mes moments de détresse. Anonymes pour la plupart, tous ces gens sur la liste d'envoi dont je proliférais ma propagande, ce temps est pour moi révolu sans regrets. Je priorise la qualité et non la quantité dorénavant dans mes rapports sociaux. Mes besoins évoluent au fil du temps et je reconnais davantage ma valeur depuis cette retraite qu'il y a pas très longtemps m'effrayais. Je préfère bien souvent le silence et la compagnie des livres que cette télé trop bavarde et bruyante. Placotage incessant afin de meubler le vide et vendre tout ce qui est possible de faire. J'aime la compagnie d'un être cher lors d'une longue marche. J'ai aimé guider les randonneurs au Québec et sur tous les continents. Étonnamment nous regardions tous dans la même direction. Ce fut pour moi la meilleure façon de trouver des compagnons pour refaire le monde dans des discussions interminables. Les échanges d'idées nous rendent plus libres et épanouis en plus si elles sont partagées à travers des paysages somptueux. J'ai su me tirer d'affaire, j'en suis heureux et reconnaissant. Je reprends confiance. La retraite m'apparaissait il y a pas longtemps encore comme un vide, une fin en soi et un abandon alors qu'elle est en réalité le tremplin vers une liberté assumée. J'ai hâte de voir réapparaître de véritables milieux de vie comme jadis où il fut bon d'échanger en toute simplicité et liberté sans ornières. Le discours est devenu lourd au fil du temps, égoïsme et revendicateur. Il est triste et étonnant de constater combien de gens, au moment ou l'on se parle, sont devant leurs écrans frénétiques. Il est triste de constater que les sourires des passants sont contrariés et absents.


Dans ma jeunesse les frères St Vincent-de-Paul créèrent les centres communautaires en loisirs, les fameux patros. Le frère de la Sablonnière en fut le précurseur dans les Laurentides. C'étaient des milieux de vie importants à l'époque pour la jeunesse. J'ai suivi une attestation d'études collégiales en animation auprès des descendants de cette communauté qui devenait alors la fédération des centres communautaires en loisirs. De solides valeurs y étaient propagées. Je devenais un catalyseur et un rassembleur fier, enthousiasme et motivé. J'avais un projet de vie qui proposait, par l'intermédiaire contagieuse d'une énergie débordante, l'organisation et l'accompagnement d'activités sociales, de plein air et de loisirs. Par la suite après une formation de technicien en tourisme je devins conseiller en voyages d'aventures extérieur autonome ayant pour but de développer davantage mon projet innovateur de l'époque. J'ai créé un club social et de plein air qui répondait au besoin. J'étais avant-gardiste et entreprenant voir entrepreneur. On n'y retrouvait de tout même des amis comme dit le slogan. Où les gens se rencontrent-ils maintenant? Les centres de loisirs sont devenus de centres de consommation en loisirs. Internet a tout râper et le cynisme est omniprésent. Une dame m'appelle ce soir me racontant sa vie, le nombre de vaccins reçus et de conjoints consommés. Elle a trouvé mes coordonnées dans une ancienne rubrique d'annuaire téléphonique sur "agences de rencontre". Je lui ai gentiment spécifié que je n'étais plus en opération mais elle insistait pour discuter. Mes conseils furent, en abrégeant, de sortir accueillante dans la rue et de sourire.


13 novembre |

Depuis longtemps lobbyistes, grandes entreprises, multinationales, corporatismes, etc... dominent le monde et les gouvernements. Le progrès et le développement économique servent de discours à toutes les sauces avec l'emploi, la prospérité, la spéculation, etc... Dans plusieurs pays les humains sont littéralement des esclaves au service de l'économie, triste réalité. J'ai souvent l'impression que plusieurs ministères appartiennent aux entreprises, je pense ici aux transports, l'énergie et les forêts en particulier. 40 pourcent des américains croient que c'est Dieu qui nous a créés. Imaginez le reste ! Pays des armes à feu, les lobbyistes y sont tellement puissants que les armes sont protégées par des lois au nom des libertés individuelles et surtout du commerce. Les drogues douces et les produits dérivés sont en vente libre. Les casinos en ligne reconnus par la société d'état se propagent à grande vitesse. Il y a plus d'argent investi dans les guerres que dans la vie. Quel est notre pouvoir dans tout cela? S'instruire et s'éduquer en élevant sa conscience, prendre de soi maintenant en étant solidaire les uns des autres et revendiquer les valeurs communes telles la liberté et la dignité. Sur un autre terrain, comment s'opère l'amour pour se transformer? Soit l'amour provient du monde, sois elle sort de nous, fort probable des deux. Il y a un double déclenchement, le feu qui sort du corps convoité et le feu qui exsude du corps convoitant. En amour choisit-on ou est-on choisi? L'illusion résulte d'un puissant désir. Par exemple, épuisé dans le désert, perdu et sans eau, un homme croit apercevoir au loin une oasis. Il est possible qu'elle existe ou il est possible que ce soit une hallucination produite par son fantasme. Grâce à cette illusion, un homme perdu se ressaisira et se remettra en route. Nous vivons de nos illusions et de nos fantasmes, ils servent à poursuivre notre route et nos idéaux. Dans le chaos l'amour nous sauvera. Au cinéma le thème principal est l'opposition entre le bien et le mal. Nous portons en nous les deux et marchons sur un fil entretemps. Le discernement entre les deux est essentiel. Mais tout n'est pas blanc ou noir. L'individualisme relève de l'abrutissement des masses à différents niveaux. Par peur par méfiance, par envie. Dieu a été inventé pour donner de l'espoir et pour ne pas sombrer dans la folie. "Qui est Dieu maintenant qu'il est mort" comme disait Nietzsche?
 

12 novembre |

Ne pouvant raconter mes récits de voyages actuels en cette période de pause, j'exprime mes réflexions d'escapades urbaines et champêtres effectuées au quotidien en attendant le prochain grand départ. Je partage mon opinion avec le maire sortant de Québec sur le 3ème lien. Je suis contre ce projet actuel. Il est évident qu'une remise en question de la circulation à la tête des ponts ainsi que sur l'autoroute de la Capitale m'apparaît la solution. Le trafic lourd s'effectue à l'ouest de la ville et non pas à l'est. Éviter d'augmenté le trafic au centre-ville de Québec me semble évident. Projeter un troisième lien avantage les promoteurs de la rive sud et ne fera qu'empiéter sur les zones vertes de ces secteurs dans un étalement urbain douteux.  La réalité c'est que certaines régions de Chaudière Appalaches n'y voient que des opportunités d'affaires au détriment de la qualité de vie. Ce sera encore plus le royaume de la voiture et de la dégradation des milieux de vie de Bellechasse et de la Côte du Sud. On n'a qu'à regarder ce qu'ils ont fait de la métropole et de ses régions limitrophes pour constater l'amplitude des dégâts. Il n'est nullement essentiel d'énumérer les inconvénients de ce projet coûteux qui ne respecte pas l'environnement. Le tramway sera un atout majeur sur la mobilité de la capitale mais la sauvegarde des arbres sur le tracé est vitale. Faut cesser de minimiser les espaces verts en les protégeant de cet urbanisme énergivore et démesuré. L'économie et l'environnement ne font pas toujours bon ménage. La voix des promoteurs est plus forte bien souvent que celle des citoyens dans leurs discours de développements anarchiques. Le développement économique avec des objectifs à court terme plaît au gouvernement qui amoncelle des votes aux élections. Ce n'est pas toujours du développement durable qui s'effectue. Il y a toujours une volonté archaïque d'asphalté le Québec au grand complet avec des Walmart et des Costco à chaque carrefour pour gagner de votes. Je crois que c'est de l'amour et de la dignité qu'on doit signifier pour que l'humain s'harmonise davantage au centre des priorités.


J'aimerais bien être en mesure de décrire la beauté des temples grecs ou de la nature flamboyante du Costa Rica mais en ce moment je suis ici chez moi. Je me sens bien et en équilibre dans mon environnement appréciant ce qui est à ma disposition maintenant. Je constate étrangement que les citadins marchent davantage que les gens de la campagne. J'ai installé un compteur de pas sur mon téléphone. Il faut marcher paraît-il 10,000 pas par jour pour être en santé. Je dépasse largement ce nombre en plus de faire du vélo stationnaire en hiver, de la randonnée et du yoga. Je me considère chanceux d'avoir atteint la retraite en bonne santé et sans difficultés financières. Je possède un logis simple et agréable à proximité de tous les services nécessaires à mes besoins et de quoi bien m'alimenter. Les plaines d'Abraham représentent 
mon terrain de jeu au quotidien avec leurs grands arbres ancestraux et leurs beaux et grands espaces verts. L'avenue Cartier est un lieu agréable où il est possible de rencontrer des gens dans une ambiance décontractée. Je me sens privilégié et suis reconnaissant auprès de tous ces lieux qui m'ont vu naître et grandir. L'habitude certes et une relative routine dans un repos bien mérité s'avère délectable. Au printemps j'envisage un départ prolongé en vanlife. J'alternerai entre nomadisme et sédentarité dans le futur à moins de décisions contraires. J'ai besoin de projets et la route m'apparaît avec l'écriture un moyen de cheminer harmonieusement. Je ne suis pas seul lorsque je lis et je suis accompagné de mon meilleur ami c'est-à-dire moi-même, comment pourrais-je m'ennuyer ! J'aimerais bien la présence occasionnelle d'une charmante compagne toutefois non pas pour remplir un vide mais pour bonifier mon existence dans l'extase de son épiderme et de sa complicité. Le temps viendra que je serai tellement bien dans ma peau que je pourrai me permettre d'être bien dans la peau d'une autre. La vie est une étrange aventure, un jour je cueillerai les fruits lorsqu'ils seront mûres. J'ai déjà entendu qu'une femme devait dire 8,000 mots par jour pour s'épanouir et 3,000 pour les hommes en général. C'est un bon sujet à réflexion. Dans ce blogue ça me permet d'en énoncer quelques-uns du moins. Les femmes aiment l'amour, les hommes aiment le faire. Avoir des doutes c'est humain et la seule certitude possible est que rien n'est certain. Je me méfie de ceux qui ne doutent pas. Je sens la vie m'abreuver à mesure que ma conscience s'élève. Je suis plus grand que moi-même, ma famille et mon pays. L'intransigeance me quitte et j'accueille ce soir une force lumineuse qui surgit des ténèbres. Mon esprit a somnolé des années, il s'agite enfin à la lueur d'espoirs retrouvés. Des bras m'enveloppent fermement et je ne reconnais pas encore le visage. J'aimerais pouvoir 
me refléter dans son regard mais dans l'attente je ne suis qu'un homme accablé de curieux désirs. Je marche implacablement à l'ombre de ses pas dans une randonnée somptueusement incongrue et inhabituelle.


10 novembre |

Je me réjouis des résultats des votes sur l'ensemble du Québec avec la nouvelle génération. À Québec un vent de renouveau c'est amorcé avec le nouveau maire sortant qui rompra avec les quatorze années du règne Labaume. Ce dernier fut un bon leader mais les temps sont venus de laisser la place à de nouvelles dynamiques. Je crois que les citoyens seront davantage impliqués par la mise en oeuvre de consultations publiques. Des gens aiment côtoyer le pouvoir servant leurs intérêts et inévitablement le moment vient de rompre ces liens. La gestion publique n'est pas une entreprise privée. L'environnement doit devenir au coeur des préoccupations, ce sera l'enjeu de ce siècle. Épicure disait qu'il existe trois catégories de plaisirs; naturels et nécessaires, naturels et non nécessaires, non naturels et non nécessaires. Épicure dans le traité que je consulte discute avec le défunt Michaël Jackson de la pertinence de ces énoncés qui se traduisent par des réflexions existentielles. Machiavel fait de même avec Vladimir Poutine. Les plaisir naturels et nécessaires sont ceux du corps et de l'âme. Se loger, se nourrir, exprimer et partager ses idées avec des amis et se sentir libre. On dirait que seules les montagnes à gravir et le succès dans mon entreprise m'exaltaient. J'ai travaillé comme tout le monde afin de combler mes besoins essentiels, j'ai réussi non sans peine. Bien souvent je n'ai pas respecté mes besoins de l'âme dans la tranquillité d'esprit. La recherche du succès, d'honneur, de pouvoir et de reconnaissance à cet égard m'apporta son lot d'anxiété et d'insécurité. Ces plaisirs devinrent alors non naturels et non nécessaires. La vie se charge à mon insu de me renouveler dans cesse. Je fais de plus en plus l'éloge de la lenteur ou du moins j'y aspire. Mon esprit devient plus vif à l'amorce d'un lâcher prise et d'introspection depuis la retraite annoncée. J'ai accumulé beaucoup d'objets divers dans ma vie et depuis quelques années je fais la sélection de ce qui m'est utile. Bien des objets revendiquent encore des inutilités mais ils sont d'ordres affectifs. C'est comme s'ils constituaient mon histoire et que les abstraire ferait en sorte de m'abandonner. L'abandon dans ma vie fut de loin mon schéma, voir mon trauma, qui m'a caractérisé. Cela étant relié aux blessures familiales et sociales du passé. Les gens ayant un esprit limpide pourraient se permettre un certain désordre extérieur, cela n'est qu'une hypothèse. J'ai besoin d'ordre et d'harmonie, d'une certaine lenteur afin que je puisse observer mon esprit dans un calme relatif. L'introspection est mise en place disposant davantage de temps. Swami Rama disait; le pauvre recherche la richesse et le riche le ciel, mais le sage recherche la tranquillité.


On raconte que les gens heureux n'ont pas d'histoires. Cela veut-il dire que les écrivains qui racontent des histoires sont malheureux? On a le droit de s'interroger. Montaigne fut le créateur de l'essai, style littéraire qui me passionne. De nos jours on souffre d'infobésité, c'est-à-dire qu'on diffuse et se nourrit d'informations compulsivement. Les téléphones intelligents consommés à grande fréquence rendent inapte la vie sociale alors on compense dans le flux incessant d'actualités à l'ère de la mondialisation. En étant branchés sans cesse nous ne voulons rien manqué même du pauvre chat écrasé, j'exagère ! Je peux paraître redondant avec ces thèmes récurrents mais l'inculture m'interpelle. Écrire dans le blogue semble anodin mais j'exerce ainsi mon style, mon vocabulaire et mes idées. En moi s'exerce une certaine thérapie critique et contemplative. J'ai toujours alimentés des journaux intimes sans jamais y apporter autant de rigueur. Cette nouvelle activité ludique m'apporte un délicieux réconfort et exercice mental. Je m'applique dans la justesse des mots vibrants sur le clavier du téléphone. Encore une fois, je répète, cette activité est avant tout pour moi-même. M'exprimer publiquement m'oblige à l'effort et l'idée qu'une seule personne puisse se délecter du blogue comme je le fais depuis bientôt six mois m'apporte satisfaction. J'ai la nette impression d'aller dans un endroit précis et familier avec le sentiment de me retrouver après de longues périodes de déroute intellectuelle. Préoccupé pendant vingt-six ans dans mon entreprise dont seuls les résultats comptaient, je bifurque sur un sentier fort différent. Les mots éclaboussés me dirigent adroitement pour me recentrer, voilà l'essentiel. Peut m'importe les critiques, ça m'est égal car je sais pertinemment que j'adopte ma véritable nature d'où réside l'importance de mon action et ce malgré l'inconfort du changement.


8 novembre |

Il existe trois sortes d'amitiés selon Aristote; vertueuse, utile et agréable. La plus profonde est la vertueuse. Nous avons tous une ou plusieurs amitiés dans celles énoncées. L'amitié vertueuse est la plus durable et ne demande pas nécessairement aux protagonistes de partager les mêmes opinions. Par exemple avoir des relations sexuelles agréables n'est pas un gage de durabilité. On pourrait faire parti d'un groupe de randonneurs dont les amitiés ne perdurent pas dans le temps. Ces alliances tissées parfois par le biais d'activités qui une fois consumées l'amitié est rompue. Je ne remets aucunement la légitimité de ces activités mais je tente d'y apporter certains éclairages. Les femmes ont très largement évoluées depuis mon jeune temps. Opportunités d'affaires, éducation, alliances multiples, réseautage, affirmation, émancipation, conciliation travail-famille, garderie, divorce, etc... Les sites de rencontres et les médias sociaux ont favorisés l'indépendance des femmes. Sagement assis dans le confort de la maison et sous des couverts anonymes elles ont pu, en sécurité relative, exprimer leurs besoins. Une jolie femme peut recevoir des centaines de requêtes en peu de temps. La difficulté revient alors de l'embarras du choix pour mesdames. Les critères de sélection s'élèvent au point que plusieurs seront rejetés impunément et les filtres en place rejettent une masse considérable de "bon-hommes." Le virtuel est implacable en ce sens et ne permet pas d'établir un rapport objectif dans sa forme actuelle car il manque d'informations pertinentes. On choisi des partenaires dans des catalogues virtuels comme on achète des gadgets sur Amazon ou eBay. On aime la consommation frénétique et jetable. Dans mon jeune temps pour rencontrer des gens on devait sortir de ses pantoufles et aller vers les autres ce qui exigeait une certaine détermination et audace. Il y avait des 5 à 7 partout, les bars et les cafés étaient bondés. On avait une certaine dose de courage et d'authenticité sinon on était privé de contacts.  Il n'y avait pas autant de choix et on possédait un sentiment d'appartenance à des lieux communs. Internet a changé la culture sur une très courte période et est devenu le lieu commun de tous les défis en affichant son anonymat et son indifférence. Évidemment chacun à son histoire à propos d'un parent, collègue ou ami dans laquelle le déclic amoureux c'est effectué sur internet. Il m'apparaît évident que si tous et chacun clavardent à chaque jour inévitablement il y aura des résultats mais à quel prix, à quel effort! À moins d'une profonde révolution dans ce médium nous perdrons une certaine autonomie et identité. Les géants du web sont les gagnants par le profit et le pouvoir qu'ils exercent. Les gens cachés derrière leurs écrans affirmant "ne plus avoir le temps" et sont réduits à banaliser les rapports interpersonnels. Ils sont "pressés". Les priorités vont dans le sens de l'hyper-productivité. Quelques clics et ça y est, la quantité est de mise au lieu de la qualité, on ne veut rien manquer. Les modes se démodent et la seule qui persiste est la compulsion effrénée de nos index sur les écrans. La façon souvent anonyme et perfide d'internet influence la culture en un immense et terne profilage des masses et le plus pernicieux débute avec la dépendance croissance des enfants. Les algorithmes décideront à l'avenir ce qui est bien ou mauvais pour nous et nous resterons cloîtré dernière nos écrans. Les endroits pour se rencontrer jadis sont relayés aux oubliettes. En deux décennies on a jeté aux ordures ce qui a pris des centaines d'années à se mettre en place. Les gens s'identifient sur des critères très spécifiques de plus en plus sectaires. Dans la recherche d'un homme les québécoises prennent les initiatives, sinon elles s'enfuient. Le mâle n'a pas la vie aussi facile qu'en Europe. En France les gens ont rejeté les curés plus tôt qu'au Québec. Les traditions en Europe sont davantage ancrées dans les sociétés qu'au Québec. On a tourné le dos très rapidement à nos traditions. Nous avons adopté des changements pour le changement comme s'il y avait eu une profonde douleur reliée à notre passé. Ce dernier n'est probablement pas complètement sombre mais plusieurs n'auront retenus que les aspects négatifs de notre histoire.


Aujourd'hui on mise beaucoup trop sur la science et les technologies pour cheminer. Les sites de rencontres sur internet appartiennent à de grands agglomérats qui au nom du progrès nous manipulent largement sous le couvert de notre sécurité. Mais à trop vouloir se protéger on étouffe sous nos murs. Un temps précieux est perdu à jamais. J'apporte des nuances car internet me permet de rejoindre une bonne parti de mes lecteurs. On ne doit jamais prendre pour acquis l'exactitude de ce qui s'affiche sur la toile, c'est pour cette raison qu'est apparu les sectes, groupes marginalisés, complotistes et anarchistes. Des groupes terroristes sont nés avec internet ne l'oublions pas avec une propagande multipliée par la toile. Des arnaques de mauvais goût sévissent sur la toile avec la venue de "fakes news". Ils deviennent la norme dans les médias en se propageant dans toutes les sphères de notre vie si nous continuons à cesser de nous faire confiance et être naïf. Le rejet est autant douloureux dans le virtuel que dans le réel. Cessons de nous cacher derrière les ordinateurs et allons se salué sur la rue avec de larges sourires. Les plus jeunes n'auront jamais connu cela, on leur a trop dit de faire attention aux étrangers. Pour terminer sur une note plus joyeuse je me suis procuré un bouquin écrit par un enseignant et philosophe du collège Garneau, René Bolduc. Les livres d'enseignement d'aujourd'hui sont parfois excellents et actuel. "Sincèrement vôtre ou petite introduction épistolaire aux philosophes" est une lecture fraîche et délicieuse. J'ai l'impression de faire un retour aux études, il n'est jamais trop tard pour s'éclairer. Parfois quand je regarde certaines chaînes de télévision j'ai l'impression qu'elles appartiennent aux publicitaires. C'est pour cette raison que j'y renonce de plus en plus. Mes besoins ont largement diminué et l'offre me semble dépassée dans le petit écran sauf pour me mettre à jour dans l'actualité et son analyse.

4 novembre |

Henry David Thoreau disait "Si quelqu'un dispose d'une conscience bien vivante capable de discerner le bien du mal et le vrai du faux, peut outrepasser le cercle fermé des codes sociaux et le schéma étroit de l'obéissance. L'individu doit viser cette libération s'il veut jouer de l'ampleur de la vie et augmenter, d'un même élan, son expérience et sa connaissance. Le penseur s'en va sur les chemins, parcours les terres en friches où l'on peut devenir attentif, enfin, aux heures de l'univers et non à celles des trains."

Une ville passée trop rapidement en voyage sera vite oubliée, c'est pour ça que j'écris mon journal. Ça me permet de mettre de l'ordre dans le chaos des sensations. Partir en voyage c'est fuir ses repères momentanément et retrouver sa nature véritable. Toutefois c'est au retour chez soi que la métamorphose s'effectue. Rechercher un espace pur et intact pour se recréer dans l'absence de la modernité est vital. C'est le recul de soi vers soi. La nature en friche sera privilégiée, rien n'y est cadré ou structuré avec la main du prédateur. Le problème c'est qu'elle est de plus en plus difficile à trouver. Parfois je m'infiltre dans les forêts habitées et retrouve les traces harmonieuses de nos ancêtres. Je ne recherche surtout pas les réserves dites naturelles. La planète est envahie par la main des entrepreneurs et des bûcherons, c'est que nous avons des besoins exponentiels. Les villes repoussent leurs limites sans cesse dévorées par les agglomérations infinies et l'avidité des constructeurs. Tout devient trop organisé, trop incolore et nos vitalités se heurtent aux murs épais de l'indifférence et de l'ignorance. Les rivières meurent lentement lorsqu'elles sont bornées de béton de même que les hommes des cités. Le Maine a rejeté par référendum le passage des lignes électriques du Québec sur son territoire. L'acceptabilité sociale n'y était pas et l'entreprise rechigne en branlant la victimisation. N'aurait-il pas été aussi simple d'enfouir ces câbles odieux ? On c'est malheureusement habitués dans la belle province de voir le massacre des paysages au nom du sempiternel progrès économique. Hydro Québec affirme dans un communiqué en même temps qu'il faudra à l'avenir se serrer la ceinture afin de vendre davantage cette énergie qualifiée de propre aux "states". Bien entendu ça prend une analyse plus approfondie sur le sujet que je vais éviter ici. Tout ça pour dire comment s'exercent les contradictions de l'accélération funeste d'un monde qui s'agitent inlassablement. Le retour occasionnel à soi-même dans la solitude est nécessaire pour saisir le vrai du faux. Lorsqu'on est toujours exposé à ce progrès édulcoré on subit des influences et ensuite on dit que c'est ça la vie. Je déteste cette affirmation biaisée. Nuance, je dirais plutôt c'est ça la vie qu'on a choisie et qu'on mérite.

Souvenir

3 novembre |

Mes meilleurs souvenirs d'enfant furent les visites chez un grand-oncle qui habitait dans le quartier Montcalm. Il habitait avec sa femme et Lydia, la bonne comme il l'appelait. Ils n'avaient pas d'enfants. Lydia à été à leurs services pendant un demi-siècle. À leurs décès elle a héritée de la maison et des biens. Mon oncle écrivait des livres d'histoires romancés du Québec particulièrement populaires à cette époque sur les îles du Saint Laurent, du Saguenay et du Lac St Jean. Il était membre fondateur de la société St Jean Baptiste. Il inaugura un monument à Péribonka en l'honneur de Louis Hémon, auteur du roman de Maria Chapdelaine. On donna son nom à une rue de La Baie. Damase Potvin avait écrit "le roman d'un roman" de Louis Hémon et était reconnu dans la littérature québécoise. On le citait à l'université pour la rigueur de ces romans aux saveurs historiques du terroir québécois. La petite maison où il habitait sur la rue Désy possédait un joli jardin. Le style de la maison était classique avec de très anciens meubles et un foyer devant lesquels je me prélassais sur le tapis du salon. J'aimais entrer dans son cabinet où s'enlignaient les bibliothèques de notaire mur à mur. Il y avait un vieux canapé et un ancien bureau de fonctionnaire avec une grosse lampe dessus. Des livres arboraient partout cet univers où l'ordre régnait dans la maison avec les bons soins de Lydia. Elle s'occupait de moi étant petit. Parfois elle était appelé à venir en aide à mes grands parents lors de réceptions familiales. Mes grands parents habitaient sur la rue Claire Fontaine à l'endroit des grands édifices qui aujourd'hui abrite un immense tour à bureaux près du Grand Théâtre. Il y avait des communautés religieuses partout à cette époque dont le couvent des Franciscaines en face de mes grands parents dans la paroisse Sacré-Cœur-de-Marie. L'immense parc qu'elles possédait était à l'endroit actuel du Grand Théâtre et près de l'ancien hôpital Jeffrey Hale. Deux tantes que je visitais au  monastère peignaient de belles aquarelles, j'en ai conserver quelques-unes.

Mon second souvenir se situait sur un grand territoire sauvage près du lac Édouard en Haute Mauricie. C'était le territoire des plus anciens clubs de pêche du Québec dont le Triton. Ce club rigoureusement bien entretenu par des gestionnaires américains était jadis la propriété de l'ingénieur en chef du chemin de fer entre Québec et Chambord au Lac St Jean. Ce territoire était le plus riche du Québec pour sa faune et sa flore. Les plus grosses truites du Québec jamais enregistrées attiraient les pêcheurs du monde entier. J'y ai travaillé quelques mois durant la période ou les propriétaires étaient de l'agence Groupe Voyages Québec. Les premières grandes vagues de touristes français y débarquèrent avec enchantement. Un couple d'amis de ma mère, des Gros-Louis, autochtones hurons de Wendake possédait un petit camp en bois rond à Pearl Lake. Pour s'y rendre à l'époque il n'y avait que le train qui partait de la gare du Palais une fois par semaine. Le train était rempli de joyeux pêcheurs heureux de quitter la ville tout comme moi d'ailleurs. Adrien était mon protecteur, je passais du bon temps avec lui, il riait sans cesse et son bonheur consistait à pêcher et prendre le mythique train. On achetait de gros cubes de glaces que l'on transportait avec nos bagages dans une brouette sur un kilomètre. Le petit camp vert en bois rond était minuscule où régnait une forte odeur de bois et de fumée. Ce camp a abrité trois générations sinon plus d'autochtones. Sans électricité ni téléphone ni aucune fantaisie, c'était pour un petit bonhomme comme moi le bout du monde, une terre magique. La glace était déposée dans un caveau pour conserver les aliments. Il y avait un petit fumoir à côté du quai. Un gros dépotoir dont s'empilaient conserves et bouteilles flirtait à l'arrière du camp. Chaque nuit on entendait les animaux et possiblement les ours brassés les "cannes". La rivière Batiscan passait en face d'où débutait une série de long remous. Le père et le grand-père d'Adrien ont vécus dans ce camp toute l'année de trappe, de chasse et de pêche. Une fois par mois il prenait le train pour vendre leurs denrées à Rivière-à-Pierre et acheter des produits de bases, des caisses de bières et des gallons de mauvais vins peu onéreux, du St Georges. On prenait le canot et partions à la pêche toute la journée. Parfois je marchais des kilomètres sur la "track" vers le lac aux Hirondelles qui portait bien son nom. C'était pour un petit garçon des ruelles de la basse ville les plus beaux moments de ma vie et Adrien était fort plaisant. J'avais ma chambre minuscule et on mangeait des "bines", des oeufs, des toasts et des spaghettis Catelli en boite éclairé au propane. Il y avait le gardien du club qui dans sa cabane avait des photos de femmes nues partout sur les murs. Les étrangers qui voulaient pêcher apportaient un gallon de vin, c'était le permis de pêche à l'époque. Des fois des groupes de jeunes femmes autochtones entraient dans son camp, le vieux "chnock" on disait. Au retour en ville après une semaine dans le bois je me souviens d'avoir dit souvent à ma mère que je m'ennuyais en ville. Les temps n'étaient pas faciles dans les quartiers populaires de ma jeunesse. Les bagarres et la pauvreté tapissaient les quartiers. Un jour ma mère loua un chalet à Notre-Dame-des-Laurentides sur ce qui s'appelle aujourd'hui la plage Laurentides. Je me rappelle m'être assis des heures près de la mare observant les grenouilles. À cette époque ce lieu pour un enfant comme moi était le paradis à comparer à St Zéphirin-de-Stadacona où je vivait en ville avec ma mère handicapée visuelle. On habitait un ancien collège dans un minuscule logement lugubre. "Stocane les toasts" est le nom de ce quartier toxique et malfamé sur le bord de la rivière St Charles qui à cette époque était un égout à ciel ouvert. Voilà ce que je me souviens du plus joyeux de ma jeunesse, le reste est de loin moins présentable sauf peut être lorsque mon père et moi allions en pique-nique sur les plaines d'Abraham près des gros canons. On dégustait des sandwichs au jambon et moutarde forte accompagné de petits gâteaux à la vanille que ma grand-mère nous préparait. Aujourd'hui je suis habité par la ville et la nature, les deux me sont indissociables.

1er novembre |

Les remous qui m'intéressent émergent du rapport au dehors. Les nombreux écrits de Victor Segalen sur ces nombreux voyages sont saisissants. Il ne sait pas si ce sont les voyages qui l'ont inspiré à l'écriture ou l'inverse. La diversité est la plus grande richesse sur terre. L'abolition des petits groupes par la domination du plus grande nombre sont dangereux à différents niveaux. Devenant rigide et totalitaire la société prendrait des couleurs et une saveur morbide. L'exotisme comme elle apparaît est de plus en plus homogène et est le reflet d'un système récréo-touristique fondé sur une surconsommation excessive et sur l'extinction des diversités culturelles. Je suis de nature hypersensible et instinctive, mon signe astrologique est poisson. Son symbole est deux poissons reliés ensemble nageant dans des directions opposées. Voilà ce qui me caractérise, la dualité. La mer agitée reflète ma nature insaisissable. Parfois je nage à contre-courant ce qui m'exige de déployer une énergie considérable. J'ai dans le passé dû exclure des membres du groupe, dans lequel je travaillais, tâche pas facile mais essentielle selon les circonstances pour la continuité des activités et la sauvegarde de mon emploi durement acquis. Au Guatemala j'ai littéralement sauté mes plombs avec un type particulièrement avare et revendicateur. Profitant sans cesse des bontés des habitants je fut témoin de gestes impardonnables. Je n'ai jamais fléchi sur ce qui m'apparaissait la meilleure direction que je devais prendre, je ne regrette rien. Ce n'est pas parce que j'étais payé que je devais fermés les yeux en m'agenouillant. Si j'avais été un employé je n'aurais pas pu travailler plus d'un mois avant d'être congédié. C'est pour cette raison en partie que je fut travailleur autonome, et ce, depuis toujours. Parfois en groupe on discutait longuement afin de prendre des décisions. Jamais je n'aurais pu effectuées autant de somptueuses randonnées dans différents pays dans ces discussions interminables. J'étais le chef, je m'assumais et je savais que j'étais à ma place, voilà! Toutes les aventures manifestées auront apportées de mémorables souvenirs aux participants, j'en suis assuré. Nous n'étions pas des touristes mais des randonneurs, des véritables aventuriers. J'avais l'impression de toucher à quelque chose de très grand, de créer. Je suis un artisan du voyage d'aventures et de toujours je me suis soucié qu'il en soit ainsi pendant les vingt-huit années dans ma carrière de guide. Seul je possède moins de courage car la force du groupe à différents aspects est indéniable. Je me suis accompli dans cette passion sachant bien que je ne pouvais plaire à tous. Des conflits de toutes sortes j'en aurai vécu et il m'a fallu développée une résilience incroyable dans des conditions  parfois impitoyables. Glissements de terrains, tempêtes tropicales, attentats, litiges multiples, volcans en éruptions, malaises et accidents graves nécessitant recours aux hélicoptères et ambulances, disparition de randonneurs, accidents, individus égarés en montagne, menaces de mort, etc... J'ai résisté et survécu en suivant mon chemin avec le meilleur de moi-même et avec la détermination de parcourir le monde. Ma mission depuis mon très jeune temps fut de partager les beautés sauvages de ce monde avec des compagnons de fortune. J'ai réussi tous mes objectifs mais ces compagnons que je croyais fidèles furent cruellement transitoires. Amères illusions, ainsi va la vie. Mon deuil est autorisé maintenant. Je sais que de solides relations d'amitiés et de coeur se sont forgées entre ces pèlerins de passage, qu'ils ont dépassés leurs limites et qu'ils ont appris sur eux-mêmes. C'est là que réside ma conviction d'avoir accompli mes objectifs.


31 octobre |

Un modèle social est toujours le produit d'une histoire et d'une culture particulière. Par exemple la consommation du cannabis ici n'aura pas les mêmes résultats et conséquences dans un autre pays. Il en est de même pour différents thèmes tels le droit à mourir, la censure, l'éducation, etc... La vraie vie est ailleurs, utopie ! Je voyage pour la renaissance afin de ne pas revenir indemne. Je recherche dans le voyage une initiation me projetant en dehors du conformiste au quotidien et sa transgression. Je tente la reconquête de l'être que je devrais être. J'ai aimé joué avec le feu dans de nombreux voyages. Je voyage pour ne pas avoir à dire un jour j'aurais donc dû....! Plus mon cercle de relations est étroit et plus je me sens heureux maintenant. Plus il était vaste plus j'étais tourmenté et inquiet. Pablo Neruda disait "qu'il meure lentement celui qui ne prend des risques, qui ne fuit les conseils sensés, qui ne change de cap". Il me serait impossible d'écrire des romans, des histoires innombrables et inimaginables. L'essai et la nouvelle me convient mieux. J'éprouve davantage d'extase en plongeant dans mes vérités ou ce que j'en crois plutôt que d'en inventées et moins encore en créant des personnages fictifs. La poésie me plaît. J'aime les auteurs qui recherchent à exprimer l'insondable de notre existence et des cultures qui nous révèlent le sens de nos actions et inactions. Sortir du cadre des propos rationnels devient une sphère à explorer. On appelle ça l'art. Je respecte les artisans qui révèlent la rectitude de leurs pensées par les mots de l'inconscient et du coeur. Je tente de transpercer ces zones en gestation dans mon esprit pour me révéler, me dépasser et survivre.

30 octobre |

En plus d'une grande et incontournable réforme sur la fiscalité, une décentralisation du pouvoir actuel des hôpitaux est urgente. Les syndicats, les corporations et les ordres professionnels doivent modifiés leurs interventions considérablement et mettre davantage les organismes communautaires dans le carrousel. Offrir des responsabilités au secteur privé sous forme d'association et de collaboration avec le secteur public devient prioritaire. Payer une franchise et les services davantage en incluant des crédits d'impôts et de l'aide ciblée aux plus démunis serait favorable selon moi. Faire payer tout le monde les mêmes tarifs n'est plus adéquat mais prioriser en fonction de l'utilisation des services. Augmenter les frais de scolarité aux universités serait envisageables. Les éternelles vaches sacrées de la société doivent être revues et repensées sans toutefois tomber dans les extrêmes en devenant un ième état américain. Les femmes exigent davantage de conciliation travail-famille, les conventions patronales et syndicales ne peuvent dans leurs formes actuelles apportées de la souplesse aux travailleurs qui démissionnent en bloc. La décentralisation et le rapport public-privé sont importants en mettant des balises afin d'éviter que l'état se fasse "fourrer" comme actuellement dans plusieurs secteurs par une trop lourde administration et des conflits d'intérêts. La population vieillissante ne pourra plus être supportée dans la structure actuelle. Si Legault entreprend des réformes majeures il a des chances de se faire battre aux prochaines élections et ses adversaires vont récupérer l'électorat et ça sera toujours à recommencer. L'état, les citoyens et les syndicats tous ensembles doivent amorcer ces changements. Rallier le pouvoir politique avec ses opposants devient inévitable dans ces enjeux collectifs car la société s'en va dans une dérive sectaire. Rallier le pouvoir politique en partie avec ses opposants devient inévitable dans cet enjeu collectif. Il n'y a désormais plus d'espace pour les divisions au sein de la société actuellement.

27 octobre |

Qu'est-ce que la réalité ? La réalité de soi, des autres, des aînés, des jeunes, des travailleurs, des immigrants, etc... toutes différentes. La réalité est différente pour chacun d'entre nous, celle que je conçois avec mon histoire, mes expériences, mon éducation, mes connaissances, ma culture, etc... Elle peut être disproportionnée par mes émotions, mes croyances, mes idées, etc... La réalité n'est jamais immuable et passe par le prisme de son regard qui parfois la déforme. Mes bons souvenirs de voyages sont ceux des mois d'octobre en Europe du Sud au moment où la chaleur est moins intense. Les plantes aromatiques séchant au soleil dégagent des odeurs incroyables. Les fines herbes de sauge, thym, anis, menthe, etc... émanent dans des couleurs et des paysages infinis. Les vieilles pierres nous révèlent leurs glorieux passés, je pense ici à l'Italie et la Grèce. L'île du vent Karpathos dans le Dodécanèse qui signifie douze pour le nombre d'îles qui s'y retrouvent est un passage dans le temps. Située en face des côtes africaines sur la mer de Libye elle est peu peuplée et restera gravée dans ma mémoire. Ma plus belle randonnée jamais effectuée fut à Saria près de Karpathos. Cette île est inhabitée depuis peu. J'avais trouvé un bateau de pêcheur pour nous y amener. Nous étions quatorze et la traversée a durée près de deux heures. Au retour le capitaine a attrapé des thons en nous les offrant le soir venu. La seule auberge de Diafani nous les a mijotés gratuitement en échange des consommations achetées. Nous fûmes invités au souper d'où des musiciens jouaient de la lyra et du violi, musique traditionnelle de l'île en dégustant la fameuse bière grecque Mythos. Plusieurs habitants de Karpathos portent le costume traditionnel qui est unique dans le pays. Cette île ne fait pas parti du tourisme de masse et aucun navire de croisière l'aborde. Pour atteindre l'île en quatre heures le traversier débute au port de Rhodes à quelques kilomètres de la Turquie. Rhodes c'est le nom de l'île et de sa capitale qui possède les plus grandes fortifications d'Europe. Traverser la Méditerranée en Grèce nous plonge littéralement dans l'histoire et la mythologie grecque. L'Italie offre la même impression mais il faut sortir des sentiers battus car les hordes de touristes en Italie diminuent considérablement l'expérience. De toute ma vie jamais je n'aurai fait autant d'expériences gastronomiques et de randonnées somptueuses quand je pense à la Grèce et l'Italie. Les grillades et salades fraîches le soir venu dans les ports sont inoubliables en Grèce. Les cohortes de chats déambulant partout pour les grecs représentent de véritables dieux selon les traditions de l'ancienne Égypte. Les chats je les adore ils sont tellement beaux là-bas, ils errent partout, ils sont nourris par les habitants. 

Je pourrais longuement parler de la Grèce notamment de la Crète, plus touristique mais éblouissante par sa diversité, son histoire, sa culture et ses multiples randonnées qu'il est possible d'effectuées. Je me rappelle de Charlotte qui m'a accompagnée durant de nombreux voyages en groupe dont le dernier fut en Crète. Charlotte avait plus de 70 ans et possédait une joie de vivre contagieuse à son dernier voyage en Crète. Elle est décédée récemment, son fils m'a écris pour me saluer et me remercier de lui avoir fait découvrir le monde et allumer son visage. Les nombreux voyages d'aventures effectués étaient toujours en randonnée. Ces dernières étaient assez costaudes pour la plupart, Charlotte étant toujours prête pour relever les défis qui l'attendaient, et ils étaient nombreux. Jamais je n'aurais pu faire tous ces voyages sans tous ces gens qui m'ont accompagnés. Je vous remercie chaleureusement pour la confiance que vous m'avez exprimée. Ce n'est qu'un au revoir. Gardez l'oeil au vert !


24 octobre |

"Quelque chose grand comme un peuple" fut prononcé par René Lévesque, c'est le titre du livre de Joseph Facal que tous devraient lire. Il explore notre histoire jusqu'à nos jours en nous décrivant de façon remarquable. Je vais énoncer quelques grandes lignes que j'ai retenues sur nos caractéristiques selon lui. L'autodénigrement, le repli sur soi, le manque de confiance, l'insécurité, le réflexe de blâmer les autres, le cynisme, la consolation dans la consommation, le nombrilisme, l'exaltation effrénée de la nouveauté, le renoncement à affirmer sa culture sous couvert de gentillesse et d'ouverture à la différence et la fuite en avant déguisée en modernisme de pacotille. Dans les années 80 les québécois ont perdu leurs illusions en perdant le référendum et la tendance aux divorces multiples. On a oublié notre histoire radicalement qui devait être la source de tous les maux selon les croyances véhiculées de l'époque avant les années 60. On a oublié consciemment pour les uns et inconsciemment pour les autres notre histoire alors qu'elle est nécessaire pour construire notre présent et se projeter dans l'avenir. De tous les canadiens nous sommes ceux les moins intéressés par notre histoire alors qu'on devrait la chérir pour mieux s'identifierJoseph Facal est l'un des plus éminents penseurs du Québec. J'ai cité beaucoup ses propos et il exprime ce que je pense depuis toujours et je ne suis pas le seul. L'économie sociale doit se revitaliser avec le capital social, c'est primordial. Il faut trouver d'autres façons d'offrir aux citoyens de s'exprimer ailleurs qu'aux élections aux quatre ans, dans les radios poubelles et dans les médias sociaux.

La poursuite du bonheur, de l'émancipation et de la prospérité individuelle ne peut s'effectuer sans le capital social et les groupes communautaires. La culture c'est le temps qu'on passe ensemble et non seulement des billets de spectacle et d'humour cynique à 50$. Sur un autre sujet la gauche et la droite ce sont complexifiées qu'aujourd'hui j'ai du mal à m'identifier. Bernard Émond disait dans son livre "camarade ferme ton poste" qu'un peuple peut survivre à des siècles d'oppression mais il ne peut survivre à sa propre indifférence. La liberté est noble lorsqu'elle est utilisée à bon escient. Pour moi ma liberté retrouvée est d'écrire et de lire pour me souvenir d'où je viens et qui je suis.

On parle beaucoup de télétravail ces temps-ci. Mon opinion à ce sujet est que la plupart des gens concernés devraient travaillés la moitié chez eux et l'autre moitié au bureau. Il y aurait moins de circulation automobile sur les routes et les centres villes pourraient se réinventer en voyant apparaître de nouvelles dynamiques. Il y aurait moins de pollution et de circulation. Les banlieues devraient s'harmoniser davantage autour de centres communautaires et d'artères commerciales de bons goûts. Ils deviendraient de véritables quartiers au lieu de villes dortoir aux allures de stationnements engorgés à l'intérieur de sorties d'autoroutes donnant l'impression d'aller nulle part. Nos urbanistes devraient faire des stages en Europe pour s'inspirer en faisant mieux au lieu de plus. La mondialisation est apparue avec les fusions municipales ce qui a entraîné une perte de repères pour plusieurs. Les arrondissements sont souvent des coquilles vides teintées de déprimes et privées de leurs âmes.  C'est ça se réapproprier de son territoire. La parole doit être donnée davantage aux citoyens par de nouveaux mécanismes qui apporteraient un dynamisme  renouvelé. Il faut cesser de toujours pensé en fonction des budgets en négligeant les gens. De toute façon le modèle et les structures en place ne fonctionnent plus car trop de bureaucrates pensent à notre place. Nous ne sommes pas des bénéficiaires de l'état mais des citoyens. Le civisme c'est valable autant pour les élus qu'aux citoyens. Le problème que nous vivons est le vieillissement de la population et la pénurie de main d'oeuvre. Des choix douloureux devront s'appliquer sous peu ou repenser le modèle existant. Une nouvelle révolution tranquille est amorcée.


23 octobre |

Des vingt-sept pays visités mes trois préférés furent l'Italie pour sa riche histoire, ses paysages somptueux, sa culture extraordinaire, sa diversité et sa gastronomie. En second vient la Grèce pour les mêmes raisons et surtout la simplicité et la générosité de son peuple. Le coût de la vie y est notamment beaucoup moins cher qu'en Italie. Les italiens et les grecs ont une alimentation saine axée sur l'achat local. Il est vrai que le soleil joue en leurs faveurs pour l'agroalimentaire. La plupart des pays au monde exportent leurs meilleurs produits alors que l'Italie et la Grèce conserve les meilleurs produits pour eux-mêmes. Ensuite vint la Hollande pour l'extrême maturité de son peuple. La Hollande tout comme l'Italie fut un peuple colonisateur. La Hollande a depuis très longtemps tolérée et accueillie les diversités culturelles, les idées nouvelles sans toutefois rejetées leurs valeurs profondes. Les auteurs et artistes censurés des pays avoisinants y étaient acceptés et ont apportés une grande tolérance et ouverture d'expression à cette société. La religion calviniste s'est dissociée de l'église catholique en apportant davantage de libertés que dans les pays occidentaux chrétiens. La religion catholique avait un rapport insidieux avec l'argent que possédaient ses fidèles. De ce fait la Hollande a accueilli sur son territoire les juifs ce qui aura fait prospérer son économie. J'ai passé plus de cinq mois à titre du guide en Hollande et toujours je fus étonné de la grande maturité culturelle et morale de ce petit pays. Je pourrais en parler longtemps et je le porte dans mon coeur à tout jamais. C'est un pays soucieux de son environnement et de son territoire. L'achat local demeure un précieux allié des pays qui l'adopte mais ne pourrons jamais rivaliser avec les Costco et Walmart de ce monde. On a beau avoir des convictions mais l'argent demeure le nerf de la guerre comme on dit. En Italie et en Grèce les gens ont réussis à établir un rapport de force avec les entreprises agroalimentaires et l'achat local demeure compétitive. Nos réserves hydroélectriques pourraient pallier au climat de l'hiver en développant davantage de serres ce qui réduirait notre dépendance alimentaire envers d'autres pays tout en diminuant la pollution.

À la télévision je regarde principalement l'actualité, son analyse et les débats de société. J'aime essayer de situer le vrai du faux dans ces discussions et de faire ma propre analyse de l'actualité en développant mon esprit critique. Il y a beaucoup de propagandes de toutes sortes surtout sur internet. Il faut posséder un esprit éclairé et objectif pour tenter d'y discerner une certaine vérité. Je me méfie de ceux qui mettent leurs intérêts personnels au détriment des communautés. Souvent bariolés d'un discours progressiste et économiques, ces acteurs et actionnaires ne font que la promotion de leurs comptes en banque en vidant littéralement les pouvoirs publics. Je suis suspicieux car avec l'argent qu'ils récoltent ils peuvent se donner les moyens d'influencer la classe politique et la société, pensons ici à Facebook. J'aime le mot conciliation qui est populaire ces temps-ci dans l'actualité avec les autochtones. On ne vote jamais pour le meilleur candidat mais toujours pour le moins pire. Néanmoins le mot "conciliation" devrait inspirer les citoyens, syndicats, la classe politique et le patronat. Notre époque abrite le dernier rempart du nationaliste modéré au Québec et les tentatives du gouvernement en place font des avancées considérables avec les moyens dont ils disposent. Justin Trudeau s'avère un excellent équilibriste pour tenter d'unifier ce grand pays d'un océan à l'autre, pas évident ! Le temps est venu afin que le mot conciliation s'incline devant les querelles stériles qui diminuent nos forces et nos valeurs communes. Nous ne sommes pas suffisamment nombreux pour nous permettre ces divisions qui perdurent depuis déjà trop longtemps. Soyons responsable et digne.
 

En politique municipale le temps est venu à Québec d'un changement de régime avec des idées nouvelles. J'ai mon idée sur le sujet et une analyse approfondie du programme des participants est primordiale. Régis Labaume fut un pilier important de l'économie de la capitale pour son franc-parler malgré ses offensives parfois loufoques. Surfer encore plusieurs années sur ce régime ne m'apparaît pas sain. Des mauvaises habitudes s'établiront dans une paperasse obnubilante à l'aide d'amis trop près du pouvoir selon moi. Je me méfie du discours de la densification urbaine. Regardons de près cet aspect. Les immeubles s'entassent allègrement depuis une décennie les uns sur les autres rayant du territoire les espaces verts et les arbres. Pour plusieurs entrepreneurs ces derniers ne sont pas rentables à comparer aux mètres carrés de béton à vendre. Le discours est toujours situé au niveau des statistiques économiques. Une grande partie du littoral espagnol est complètement détruit par le béton. L'urbanité de la métropole du Québec croupie dans une totale anarchie. Faudra bien un jour se réveiller et regarder plus loin que le bout de son nez en se réappropriant notre territoire. Faudra aussi faire des statistiques sur le bonheur !


22 octobre |

Quatre éléments bouleversent nos vies, la mondialisation qui affaiblie nos pouvoirs individuellement et collectivement, internet qui liquide le monopole des gouvernements et des grands médias, la mise en cause des institutions, la science et les technologies et les mutations démographiques. Plusieurs pays souverains perdent leurs influences dans cette mondialisation dont les valeurs communes sont brimées. Notre époque a la bougeotte. Ces temps-ci je suis à contre-courant, peut-être l'aube de la retraite m'influence. N'étant fort probable pas le seul dans ce cadre car la moyenne d'âge au Québec augmente considérablement. Je m'abstiens d'être au coeur de la mode et de l'action frénétique. Je veux agir non plus par réflexe mais par réflexion. Les irrégularités et absurdités ambiantes ne me laisse d'autres choix que de m'élever au dessus de la mêlée. Je n'adhère guère uniquement aux stériles divertissements et bavardage, mon temps est précieux. Apprendre dans une certaine marge m'est bénéfique pour le moment. Les projets communs sont ardus, chacun agissant que pour leur bien-être personnel. Voici une anecdote pour commenter  où vas une partie du monde dont je suis réfractaire. Je reçois une demande "d'amis" d'une inconnue sur les médias sociaux. Je réponds simplement que je ne peux comme ça être ami en un clic ne sachant absolument rien sur cette personne, n'ayant ni photos plausibles ni conversations crédibles avant d'accepter. Je ne tiens plus à collectionner les amis virtuels comme auparavant qui aiment tout ce qui bougent à l'aide de leurs index. Plusieurs ont développés des réflexes insipides sans réfléchir s'agitant sans cesse pour meubler leurs temps et l'espace de cette époque écrémée. Je vais m'abstenir, merci j'ai donné. J'ai répondu à cette gentille dame de me téléphoner pour discuter avec plaisir ou bien d'aller prendre un café pour faire connaissance. Plusieurs ne se rendent pas compte des subtilités d'internet en devenant dépendant et agité impulsivement. On a adopté ces systèmes pour être davantage libre mais on a accélérée une addiction pernicieuse dans une vitesse qui ne laisse plus de place à la conversation autre qu'avec soi-même. L'illusion est totale. J'ai passé deux décennies sur internet activement, je sais de quoi je parle. Pas de soucis toutefois si le divertissement et la consommation à outrance est votre norme, ça vous regarde. Plusieurs grandes civilisations dans le passé ont disparues car elles ont oubliées l'essence même du vivre ensemble et en négligeant leurs territoires. Cette pauvre dame a probablement eu peur d'avoir peur ou de quelques fantômes du passé que sais-je. Rejeter avant d'être rejeté ça fait moins mal, en fait cela ne m'appartient pas. Ce qui m'appartient réside dans le fait de me choisir malgré l'ennui, malgré les échecs, malgré l'adversité. Je trouve l'intégration difficile autour de moi car le monde est devenu d'une complexité inouïe et intransigeante. Dans cette profonde individualité des ghettos se forment sur internet et ailleurs. Les gens se profilent sur la toile dans le but d'interagir faute de trouver d'autres moyens à leurs dispositions. La télévision ne joue pas ce rôle évidemment car elle n'est pas interactive comme les médias sociaux en perdant de plus en plus son charisme auprès des jeunes générations. Je sais pertinemment que la réalité est différente pour bien d'autres et c'est tant mieux. Cela m'affecte d'une moindre mesure dorénavant car comme dit la phrase célèbre je suis venu, j'ai vécu et j'ai vaincu. Comme Max Weber dit dans son livre "toutefois j'ai encore le goût de l'avenir".

19 octobre |

L'ambivalence culturelle et politique du Québec est prédominante. Les intellectuels nationalistes ont travaillés à nous convaincre de la séparation avec le Canada. Notre ambivalence résulte de la division induite par le pouvoir colonisateur des anglais. Nous sommes peureux car nous avons été colonisés. L'état providence prendra le relais dans les années 60 de l'église. Les forces vives du Québec iront travaillées au gouvernement car c'était le plus grand développeur économique de l'époque. À partir de ce moment le Québec entrera dans le modernisme et deviendra prospère au niveau matériel. Le niveau de vie des québécois s'élèvera considérablement. La nation est teintée de nationalisme mais cette réalité n'est pas immuable. Tous les pays du monde n'ont pas une histoire rectiligne et ont possédés pour les uns une majorité de victoires et pour les autres de défaites. Le Québec s'en est pas mal sorti depuis les années 60 et les gouvernements ont pris une dimension gigantesque pour mettre en place des mesures sociales. Sa croissance fut très rapide. Le déclin démographique des québécois sera un enjeu majeur pour la suite des choses. Personne ne peut prédire l'avenir mais une connaissance de notre histoire est primordiale pour saisir la réalité d'aujourd'hui et notre caractère. Les divisions au sein de la nation ont toujours existé et alimentées par différents protagonistes disais-je plus tôt. Diviser pour mieux régner ont comprit les détracteurs. Rien n'est parfait en ce monde, rien ne sera acquis. Les anglophones et allophones sont plus nombreux dans le Canada, notre pouvoir au sein de la confédération est amoindri par ce fait. Je n'ai pas la langue de bois car je n'ai pas grand chose à perdre, ce n'est pas le cas de plusieurs. Je n'aime pas les radios poubelles car ils alimentent les divisions dans l'ignorance. La solidarité des québécois a toujours été présente surtout pour les moins nantis et les malades. Au Canada anglais la culture philanthropique est plus développée qu'au Québec et les entreprises privées investissent davantage particulièrement dans les hôpitaux. Alors ce n'est pas étonnant de constater la faiblesse du gouvernement par sa taille disproportionnée. Les coûts à tout ça sont les taxes et impôts faramineux récoltés par l'état sur la classe moyenne.

Je suis en train d'aborder un ouvrage considérable de Joseph Facal qui me révèle l'histoire de notre société distincte. Nous n'y sommes pas nombreux. Nous voulons l'autonomie et voulons conservés des privilèges et l'aide du Canada au besoin. Opportuniste un peu beaucoup, on ne sait pas ce que serait devenu le Québec si Montcalm avait gagné la bataille, nous le saura jamais. C'est par le nombre que s'établit le pouvoir et j'observe un affaiblissement des forces vives en ce moment. Des pressions affleuvent de toutes parts Cessons nos divisions politiques et culturelles en regardant maintenant les véritables enjeux.  Le moment est arrivé ou l'on devrait se prévaloir davantage de solidarité sur la planète. Nous ne formons qu'une seule nation en réalité. Nous vivons dans l'ère moderne depuis les années 60. Les découvertes scientifiques et technologiques évoluent rapidement mais nos esprits sont bien souvent semblables à l'homme des cavernes. Je reconnais qu'un salaire universel devrait se prévaloir partout dans le monde pour obtenir un minimum de subsistance et avoir ainsi le privilège d'éclairer sereinement nos esprits qui répètent sans cesse les mêmes bêtises. On est tous concernés par le futur car nous passerons tous notre vie ici ainsi que celle des prochaines générations.