Massachusetts • New York

Bienvenue sur mon blogue et cybercarnet personnel. Ce journal intimiste dans ses récits et propos exprime un désir de dépassement et d'authenticité.

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Polarsteps



29 avril |

Je regarde le lac comme si c'était la première fois. Des canards s'amusent. Le soleil est chaud au lac des Sources. Dans la journée, j'ai fait ma première randonnée à vélo de la saison. Je suis dans Lotbinière, le plat pays. Le vent est fort. Les chevaux mangent l'herbe dans les enclos. Mon odomètre affiche soixante kilomètres au retour. On m'avertit de déguerpir avec la van, sur le terrain près de l'eau. Pourtant aucune affiche me défend d'y stationner. Il y a quelques beaux petits lacs. Malgré la proximité de la ville, ça sent bon la campagne. Les boisés sont généreux. Les oiseaux chantent le printemps. Je me stationne plus loin sur le bord du lac, les roues à moitié dans la rue. Je m'endors paisiblement après le coucher de soleil. Je vais bien. Je n'ai eu aucuns voyages ou weekends de ressourcement cet hiver à part quelques trop rares sorties de raquettes. Cette escapade arrive à point après une semaine tumultueuse remplie d'émotions. L'habitacle du campeur est petit. Je dois m'y faire. C'est le seul que je possède. Je pense à tous ceux qui n'ont pas cette chance d'en avoir un et qui croupissent l'été en ville. La nuit est froide. Je suis agité. Cette légère fugue n'est que le prélude de plusieurs excursions à vélo. J'ai perdu du poids depuis un mois. J'ai encore dix livres à perdre. À la fin mai, je vais rouler dans les Berkshires au Massachusetts et dans les Catskills de l'état de New York. Mon programme est déjà établi. J'y suis déjà allé. Cette fois, je vais approfondir quelques secteurs soigneusement sélectionnés. La canopée est plus abondante qu'ici. Nos arbres sont petits comparativement à nos voisins du sud et de plus, ils les chérissent. La ville est venue planter deux beaux arbres sous ma fenêtre. Un projet d'embellissement paysager verra peut-être le jour sur le terrain de mon immeuble. Le mois de mai est le plus beau de l'année. Un ami me dit de monter au balcon lorsque j'ai des émotions. J'arrive à comprendre ce qu'il dit. Les marches sont hautes. Il paraît que si on fait une mauvaise action, l'univers entier nous le fera payer. Si je fais une bonne action, l'univers me le rendra au centuple. Je commence à y croire. Je n'ai qu'une petite envie d'écrire. Je fais un effort. Sinon, que devrais-je faire ? J'ai bien compris que je devais faire des pauses de tout ce charabia. Il se sert à  rien de courir surtout à mon âge. De toute façon, personne ne me lit, preuve à  l'appui. Et puis à quoi ça sert ? De toute façon, ça m'intéresse personne. Les gens aussi ont leurs histoires. J'aime la campagne pour les liens étroits que les gens tissent entre eux. La campagne est moins tranquille qu'elle n'en a l'air avec tous les réseaux d'amis et la parenté. Dans une autre vie, je n'habitais pas en ville. Surtout pas les grandes. Je n'aime pas les grandes choses que les hommes construisent. J'aime la nature apprivoisée, les petites villes belles et tranquilles ou presque rien ne semblent se passer. En ville, je rêve et j'ai toujours rêvé de vivre loin de la foule. Juste la présence des gens que j'apprécie et que j'aime me suffirait. L'été j'irais pêcher avec des amis, l'hiver, je referais le monde devant le foyer loin du vacarme et des gens pressés. Au lieu de changer d'adresse, j'ai traversé les paysages. C'est mieux que rien. Je ne connu personne habitant la campagne. Même si j'en connaissais, on n'aurait pas grand-chose à se dire tellement nos vies sont différentes et que les distances nous séparent. En vieillissant, je parle moins aux passants. Ce n'est pas que je n'aille rien à dire. C'est plutôt les occasions qui manquent. Ça y est, j'ai réussi un petit chapitre. Il faudra bien que je me pratique un peu avant mon départ. Voyageant seul, je dois bien écrire, si je ne veux pas perdre la carte, comme on dit. Je trouverai quelques livres sur la confiance en soi pour le voyage car elle s'effrite parfois sans m'avertir. Écrire me permet de prendre ma température. Si l'envie n'y est pas, c'est que ça ne va pas ou bien que je suis trop fatigué pour le faire. C'est étonnant de voir comment je change en si peu de temps. C'est étonnant comme tout change autour de moi.