Éveil


17 octobre |

Pour aller au bout du chemin il ne suffit pas seulement de marcher, encore faut-il se raconter. Le pèlerin a besoin de se raconter, l'expérience fut trop intense et appelle le récit. Le pèlerin que je suis recherche à mettre en place une structure de langage pour me raconter, parler, écrire, etc... le récit du pèlerin ou du voyageur exige de se mettre à nu. Devant de tels récits, je reconnais une prise de parole authentique. Le mot pèlerin signifie un individu se sentant étranger à lui-même désirant renouer avec ses racines. Il marche en marge des différences culturelles, sociales, politiques et économiques. La marge offre une posture en retrait qui donne à voir d'un point de vue différent. 

Je reviens transformé de mon périple dans l'ouest canadien et j'éprouve la nécessité viscérale de me raconter, de raconter mon histoire afin de lui donner un sens et ainsi donné un sens à ma vie. Je reviens au point de départ mais quelque chose a changé. Je demeure encore un touriste chez moi mais le pas est plus lent. La transformation ne c'est pas effectuée en atteignant mon objectif sur la côte ouest, elle s'effectue au retour après un long et pénible malaise et de remises en question. Mon blogue est le canal par lequel j'exprime mon récit, mon histoire me projettant beaucoup plus loin que les trois mois effectués sur la route. Le récit débute à ma naissance et refais surface douloureusement afin que la transformation s'effectue. L'écoute et la parole sont primordiales. Je ressens que la boucle se referme lentement mais momentanément le temps d'un autre départ le moment venu jusqu'au moment ou je comprendrai. Vivre est un élan vers nos désirs inachevés disait Éric Laliberté.


Ma mère me disait que je mangeais trop vite. Je faisais toujours tout trop vite sauf quand je faisais l'amour. Je n'ai plus ce privilège depuis des années et cela demeure un mystère pour moi. J'avais toujours l'impression d'être dans le besoin, que c'était mon dernier repas. Les jeunes sont beaux, attrayants, séduisants. Ils sont faits ainsi par la vie qui nécessite la procréation de l'espèce. Après ça se complique mais on possède l'expérience paraît-il. Cette dernière n'est pas un gage de sérénité toutefois. La complémentarité sans le désir de l'autre est difficile à atteindre. La condition de la femme a bien changée depuis mon jeune temps. Les sexes n'existent plus. Les femmes sont libérées de bien des aspects mais possèdent de multiples obligations sans cesse grandissantes. Les salaires ne suffisent plus car les besoins et le coût de la vie augmentent sans cesse. Le Québec et la France sont les pays qui consomment le plus de médicaments pour les troubles nerveux. Le travail excessif, la compétition, le surmenage et la volonté pour plusieurs d'éviter le vide poussent les gens de tous âges à des comportements dangereux et excessifs. Ça se reflète dans plusieurs pays occidentaux où la richesse existe, est-ce normal? La famille demeure le plus grand filet de sécurité dans ce monde hostile. La famille a éclatée pour plusieurs alors où est le refuge ? Dans les centres commerciaux ou sur internet? C'est pour cette raison que les gouvernements sont submergés, ils deviennent les parents absents ou négligés. J'ai lu cette semaine qu'il y a une personne sur quatre au Québec qui travaille au gouvernement et davantage à Québec la vieille capitale. Québec vit dans une bulle et c'est ici que vivent la plus grande proportion de gens âgées au Canada. Les syndicats sont censés protéger les travailleurs mais ils étouffent littéralement sous les responsabilités, les règlements et les lois. On a peur du chaos, de l'anarchie, on a peur d'avoir peur. On a besoin de se sentir protégé car on perd confiance à force de se faire materner et réglementer. Et lorsque le système craque on crie à l'injustice. Protéger sa famille est essentiel mais protéger sa communauté est tout aussi important. Le gouvernement c'est nous et bientôt les charges deviendront trop lourdes. Les entreprises qui font de gros profits ont des redevances envers les communautés mais au contraire elles possèdent des privilèges au lieu d'avoir des obligations. Les vagues ne cessent de nous balancer entre des décisions diamétralement opposées.


16 octobre |

Je ne crois plus à l'effervescence de la mondialisation. Des grandes entreprises cotées en bourse se sont faufilées pour bonifier leurs avoirs en profitant des faiblesses du système. Tout ça ne profite qu'à une minorité. On c'est mis à croire que c'étaient mieux partout sauf ici. Le modèle mis en place à la révolution tranquille c'est effritée laissant place à des détracteurs et utopistes. Les quartiers ont disparus et une centralisation s'est effectuée au détriment des valeurs communes. Une perte d'identité profonde s'est installée à ce qui avait pris des générations pour se mettre en place. D'un seul clic on a appris odieusement et par réflexe à rejeter ceux qui nous différencie. Les gens débattent des enjeux sur internet qui ne laisse peu de place à la véritable communication. Lorsque j'ai créé un club de plein air il y a longtemps je répondais à un réel besoin. Internet est venu apporter une instabilité dans les rapports humains. Toutefois il demeure dans une juste mesure un outil bénéfique. Dans les années 90 le divorce venait de s'institutionnaliser. Les gens joignaient le club car ils y retrouvaient des gens libres qui ne savaient que faire de leurs libertés et qui vivaient des expériences similaires. Un deuxième départ s'effectuait pour plusieurs. J'écrivais dans le journal à cette époque afin de regrouper les gens dans une grande et joyeuse famille. Les gens par naïveté, par nouveauté ou par nécessité y accédaient en grand nombre. Et moi je croyais retrouver une famille disparue, quel délire. Il n'y avait pas beaucoup d'alternatives. Maintenant l'angoisse est de savoir choisir parmi la panoplie de propositions vides et dénaturées sur la toile ou ailleurs. J'apporte des nuances n'étant pas de nature fataliste. À quoi bon écrire à des gens de partout alors qu'on ne parle pas à ses voisins, absurde ! Je n'ai pas d'enfants et je ne regrette rien. Mon héritage se livrer aux mots ressurgis pour s'étaler sur un médium quelconque. Cela demeure la meilleure chose qu'il m'est possible de transmettre c'est-à-dire mes expériences, mes souvenirs et le fruit de mes pensées dans la réflexion et la contemplation. À part ça il y a l'amour qui tarde à se manifester.

Je cesse de me prostitué à gauche et à droite en me faisant confiance. À trop vouloir contrôler et embrasser je ne vais nulle part et la vie passera à côté sans m'en apercevoir. En marche j'essaie de voir au delà des montagnes. L'improvisation excessive est risquée mais à vingt ans on s'en fout. Les gouvernements ne pourront répondre à tous nos besoins, il est temps de se faire confiance et de son jugement. Un grand frère m'a manqué. N'est-ce pas par manque de confiance en soi que les gouvernements et syndicats décident à outrance ce qui est bons pour nous ? Ce qui était valable dans les années 60 est à reconsidérer. Les modèles ont besoin de rafraîchissement sans toutefois rejeter l'ensemble de l'œuvre. L'humain doit revenir au centre des préoccupations. On ne mangera plus de mûres et de fraises du Mexique mais on aura toujours les pommes du Québec. Une multitude de choix est comme ne pas en avoir assez. Enfant je dessinais toujours une route qui se défilait à l'horizon. Mes meilleures images aujourd'hui sont encore ces chemins vers l'infini. La route pour moi depuis était déjà un symbole fort. Les carrefours étaient des lieux privilégiés des dieux dans l'Antiquité car ils représentaient des endroits où notre vie dépendait de ces choix. Nous sommes à ce carrefour pour la suite des choses afin de perpétrer l'unité de notre intégrité et de ce qui nous est précieux; la vie et celle de notre nourrice. Oser sa vie c'est de ne pas avoir peur du ridicule et d'avoir le courage de ses convictions. "La folie est de toujours faire la même chose en espérant des résultats différents à chaque fois" disait Einstein.


13 octobre |

La musique d'ambiance alimente de plus en plus mon temps au lieu d'écouter les nombreuses balivernes à la télévision. La lecture m'accompagne, je ne me sens pas seul avec tous ces auteurs qui me révèlent leurs intimités. La ligne est parfois mince entre être égoïsme et penser à soi. Sur l'île de Crète en Grèce il y a quelques années lors d'un voyage de groupe constitué d'une quinzaine de randonneurs il y avait un avocat et juge à la retraite avec son épouse. L'égo aussi gros que l'avion qui nous transportait ce gentleman possédait le verbe facile et une personnalité assez volubile. À un certain moment il c'est mis à faire mon procès devant le groupe au petit déjeuner. Ce fut très embarrassant. Je ne possédais pas la phraséologie pour me défendre et ceux du programme en cours. Ce fut pénible mais j'ai toutefois réussi à placer mes pions afin que ce voyage se déroule dans l'harmonie. Étant responsable d'un groupe il me fallait identifier rapidement les leaders et les rallier à la cause afin que le voyage s'accomplisse dans l'ordre. Dans ma carrière en tourisme j'ai rencontré plusieurs grosses têtes de tous acabits. Les gens parlant au nom des autres furent de loin de qui m'agaçait le plus. Manipulateurs intégrés, grandes gueules et cinglants personnages auront marchés de nombreuses années à mes côtés. Je n'ai, durant ces vingt six ans, jamais effectué de sélection auprès des randonneurs et des voyageurs. Je faisais confiance et j'étais ouvert à un éventail de personnages édulcorés. Ma seule règle était que les participants puissent mettre un pas devant l'autre et marcher. Plusieurs mentionnaient posséder la forme requise et une fois à destination c'était surtout pour boire un coup, raconter des blagues grivoises et manger des croustilles qu'ils excellaient. Policiers, politiciens, urgentologues, infirmières, ingénieurs, entrepreneurs, complotistes, saboteurs, ect...  la liste est longue et diversifiée.  Toutes ces années j'ai acquis une solide formation de psychothérapeute je crois bien, j'ai exercé ma patience en la repoussant sans cesse. La diversité des touristes randonneurs représentait de loin la force et l'unité. J'ai travaillé longtemps sur ces dynamiques et je peux confirmer qu'il était beaucoup plus aisé et agréable d'accompagner des participants qui ne se connaissaient pas. Je n'ai vraiment jamais réalisé la nature de mes responsabilités. Je savais que j'étais à ma place, j'en ai toujours eu la conviction. Quoi qu'il en soit je demeure responsable de mes choix mais pas de mes compagnons de route. Savoir déterminer son chemin est un long processus qui n'a pas de fin en soi et qui exige de se renouveler sans cesse. 

Dans quelques jours je vais terminer le magnifique livre sur l'exercice pèlerin "marcher, écouter, parler" des Éditions Novalis. C'est fort probable l'un des meilleurs que j'ai lu car il aborde différents aspects de ma vie. C'est un bouquin qui se prend avec lenteur et qui m'éclaire profondément sur le sens de la vie. Il raconte que l'expérience pèlerine s'effectue en général après dix jours de marche et hors de sa zone de confort. Le pèlerin exige à ne plus porter de chapeaux ni de rôles. Je fut davantage dans ma vie professionnelle un touriste randonneur organisateur et de très loin un pèlerin invétéré sauf dans mon très jeune temps. La van sur plusieurs semaines est un exercice pèlerin mais la vitesse à laquelle j'ai traversé de l'un à l'autre en passant par le confinement et la retraite naissante fut vertigineuse voir troublante. Depuis mon retour de l'ouest je redeviens lentement le pèlerin de ma jeunesse en m'accordant le discernement entre le savoir-faire et l'être affamé de vivre intensément.

Malgré des situations rocambolesques les unes comme les autres ma carrière de guide fut sinueuse mais enrichissante. Parfois je me demande pourquoi la maxime du Québec est je me souviens ! Les québécois ne sont pas au Canada ceux qui ont la mémoire la plus aiguisée...! Mes clients les plus fidèles furent un belge et un anglophone. La plupart des participants recherchaient le divertissement, la rigolade et la rencontre de l'âme soeur. La comptemplation passait en second. L'entreprise a débutée avant l'arrivée d'internet. À cette époque il n'y avait pas d'écrans pour rencontrer les gens, l'amitié et l'amour. Nous devions sortir de chez soi pour aller vers les autres. En vingt ans c'est formé une multitude d'internautes aguerris. Ceux et celles qui m'ont accompagné malgré les divergences conserveront j'en suis assuré les plus beaux souvenirs d'aventures de leurs existences. Ce qui fait la richesse des voyages c'est la rencontre de soi, des autres et des souvenirs qui s'en suivent. J'ai eu de la chance dans la vie malgré l'adversité et les médisances car je fus toujours convaincu de suivre mon destin. J'étais capable de propager ma passion. J'ai le sentiment d'avoir toujours été à ma place en accomplissant ma mission. J'ai poussé, tiré, encouragé, discuté et entendu une panoplie de gens à travers des randonnées parfois assez costaudes. Les sorties quatre saisons hors sentiers avec GPS étaient ma spécialité. Il faut savoir se perdre pour se retrouver disais-je et nous revenions toujours aux points de départ. Ma vie de guide a été une putain d'aventure. Les voyages à l'étranger sur tous les continents étaient créés de toute pièce par moi-même. J'effectuais des voyages exploratoires avant chacun des périples. C'était des voyages très personnalisés. J'étais fait pour le travail autonome. J'ai risqué ma vie à bien des égards au détriment bien souvent de ma vie personnelle, ma réputation en faisait écho. Je devenais quelqu'un à mes yeux et me suis révélé professionnellement jusqu'à ce jour. Aujourd'hui j'ai marché seul en forêt comme je l'ai fait tout l'été dans l'ouest canadien. Je ressens encore cette absence, ce vide mais lentement je me ressaisi en respirant profondément. Je prends conscience qu'une nouvelle étape de vie se manifeste. Il devient inévitable et essentiel ce retour vers soi. La peur du vide lentement s'efface pour laisser place à une présence accrue, celui de l'humble gourou me guidant à son tour sur les chemins de travers tentant d'accepter ce qui est.

Intégration


11 octobre |

J'aime les chroniques de Richard Martineau. Il exagère mais ces propos sont vifs, révélateurs et souvent négatifs, il écrit bien. Sur un paragraphe plusieurs sujets actuels sont exprimés dans une clarté d'esprit remarquable. On aime ou pas mais ne laisse indifférent. La langue française est en péril au Québec, le village gaulois s'affaiblit et le peuple distinct de la petite vie s'effacera avec le vieillissement des québécois de souche. Ils deviendront une minorité inévitablement avec l'arrivée massive des immigrants. Pour ma part je crois que ces derniers apportent beaucoup à la culture lorsqu'ils font le choix de s'intégrer pacifiquement en respectant les us et coutumes. Je lis beaucoup et j'ai le désir d'écrire depuis longtemps ne sachant pas le bon moment pour le faire et quels seraient les bons thèmes à aborder. Mon blogue étant publique est une école viable car je possède la volonté de m'appliquer. C'est nouveau pour moi et tout comme mes muscles se développent à l'entraînement mon esprit en fera de même. La confiance que je m'accorde en ce moment porte fruit j'en suis convaincu. J'ai macérer lentement dans une matière prolifique et le contenant semble avoir bien mûri selon de l'avis de mon médecin. Les juifs très tôt ont pris conscience de l'importance du souvenir, de l'histoire et de l'écriture ce qui en a rendu jaloux plusieurs par le pouvoir qu'ils possédaient de leurs connaissances. Le résultat fut une persécution abominable. J'aime l'esthétique et l'ordre en toute chose. Ce n'est pas toujours facile de vivre comme ça mais je suis fait ainsi. Ce n'est pas le luxe mais la beauté de par le monde et sa diversité qui m'interpelle. Je déteste l'ignorance et je ne suis pas nationaliste. Toutefois je suis privilégié et chanceux de vivre ici et reconnaissant envers tous et chacun de m'avoir permis de vivre toutes ces expériences.


Écrire est une source d'inspiration et un encrage dans l'esprit au service du coeur. Écrire me permet de vivre ici et maintenant tout en revisitant le passé et en me projetant dans l'avenir. Écrire est un voyage que je porte en moi en souhaitant partager intelligemment sur différentes formes et sujets. Je ne suis pas l'homme d'un clan, ma nature est universelle et je crois à la bonté du monde. Il faut porter le chaos en soi pour pouvoir donner naissance à une étoile dansante disait Michel Onfray. Le chaos je l'ai côtoyé jour et nuit depuis ma naissance, le temps est venu de renaître à moi-même peu m'importe les sarcasmes. Des auteurs prolifiques m'ont influencés je cite Jacques Attali dans "les juifs, le monde et l'argent" qui représente une véritable rétrospective du monde contemporain. En ce moment je lis "ma vie avec Mozart" d'Eric-Emmanuel Schmitt qui m'assure des heures de bonheur. Ma bibliothèque est bien garnie. Au décès de mon père adoptif ma mère à mis aux poubelles d'immenses coffres contenant ses manuscrits et livres de chevet. Ce fut un évènement troublant que j'ai réalisé plus tard après son décès à mes dix ans. Aujourd'hui je comprend que créer c'est vivre deux fois et je ramasse les livres.
 

Un van est un bel accessoire pour accéder au bonheur. Un pays visité sans la rencontre de l'autre sera vite oublié. Un voyage sans le partager devient rapidement vide de sens. La van est un bel outil pour dormir, manger et se déplacer. La van sert pour aller à la rencontre de soi, des autres et de la nature. Elle peut servir à se reposer et prendre un recul un certain temps. Si je mange la même chose tous les jours il me manquera inévitablement d'énergie. Être constamment en vacance ne serait plus des vacances à un moment donné et il deviendra essentiel de se poser. Faut faire le vide de son réservoir pour le remplir à nouveau, il en est de même pour soi. C'est une parabole issue de mes voyages et de mon expérience. L'expérience ne vaut rien sans le renouvellement de son regard. L'équilibre est difficile à acquérir mais lorsqu'on y arrive le bonheur enfin est à notre portée. La connaissance et l'amour est ce qui alimentent notre esprit.


10 octobre |

Je suis pour le tramway à Québec mais contre le 3e lien proposé. Un tramway devrait relier les centres villes de Lévis et Québec au lieu d'un tunnel sous-fluvien. Montréal et son agglomération n'est pas un modèle enviable. Ce grand territoire est devenu une immense déconfiture conçue pour les entrepreneurs véreux se souciant uniquement de leurs comptes en banque. Montréal et ses banlieues interminables sont devenus une terre d'asphalte et de béton. Ça sent mauvais. Les îlots de chaleur deviennent insupportables durant les saisons chaudes. Il devient difficile aux humains d'y rayonner dans l'harmonie et la santé selon moi. L'automobile et le développement urbain anarchique y règnent en maîtres. Québec est l'une des plus belles villes d'Amérique du Nord. Voulons-nous l'offrir aux détracteurs ? Voulons-nous habitez un territoire pour nos chars ou bien pour soi ? Voici mon opinion, la polémique et les tractations n'est pas mon objectif mais je crois avoir mon mot à dire car c'est ici que je vis. Plusieurs entrepreneurs ont trouvés des terreaux fertiles pour s'enrichir sur l'ignorance et l'opportunité au nom du progrès et de l'économie. La structure de nos systèmes est usée et inadéquate. Il y a une époque chez les autochtones les ressources étaient utilisées jusqu'au dernier recours. Ils respectaient leur environnement car ils savaient qu'ils ne pourraient vivre sans lui. Ils ne possédaient pas des richesses accumulées à la bourse pour enrichir leurs actionnaires au détriment de leurs semblables. Toutes ces années ou ils ont vécus devraient nous servir de leçon mais on a remodelée l'histoire de façon éhontée de manière à les manipuler et prendre possession de leurs patrimoines. Je demeure positif qu'enfin le grand bon sens arrive un jour avant de détruire ce qui nous a mis au monde, avant qu'il ne soit trop tard. Je ne suis pas désobéissant civil mais il est temps d'agir dans le bon sens sinon nous serons plusieurs à observer des malaises grandissants de plus en plus grands. Dans les milieux sauvages, forestiers et ruraux de plus en plus de barrières s'érigent en propriété privés nous isolant les uns des autres. Pourtant nous appartenons tous la même "tribu" il me semble. Ce syndrome de la vie privée est aliénant et il provoquera davantage de rupture entre nous. "Menaud maître draveur" de Félix-Antoine Savard est un bouquin à relire pour se remettre dans le contexte qui demeure actuel. Un juste milieu et un retour au bon sens m'apparaît évident et urgent dans ce monde en ébullition. Plusieurs diront que je suis idéaliste mais on doit penser le monde avant de le créer. Ce monde en ce moment n'appartient qu'à une poignée d'individus ou de groupes d'individus. Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme disait Jean Jacques Rousseau. De toujours je fut un travailleur autonome et un autodidacte. Ma confiance et mon rayonnement me porte aujourd'hui sur la réflexion imprégnée de mes expériences. Toutes ces années productives, dans le jargon populaire, me mérite de prendre une pause en mettant en perspective mes priorités et par ricochet celles de mes semblables. Nous sommes tous reliés les uns aux autres dans le monde et par les événements qu'ils soient heureux ou malheureux.


7 octobre |
 
L'art est partout, dans le regard et l'esprit avant tout. Par exemple certaines personnes lisant les bulletins de nouvelles sont aussi des artistes de la parole et du verbe. Ils sont admirables car ils ont pour la plupart la passion à même titre que les chanteurs et poètes. Les artistes se retrouvent dans toutes les sphères d'activités. On mélange souvent autonomie, indépendance, liberté d'expression. En France la culture possède les rumeurs de son passé flamboyant. Le Québec a été une terre conquise et colonisée ce qui fait de nous des peureux. Une amie travaillant en gérontologie a fait il y a quelques années une recherche sur la qualité des soins aux aînés dans différentes villes et régions du Québec. La palme fut attribuée aux communautés juives et anglophones. Nous sommes à la fois bourreau et victime. Faut mettre le pied sur le frein un peu, observer et apprendre à s'écouter. Faites ce que je dis et non ce que je fais, je ne suis pas le meilleur exemple à suivre. La pandémie a exacerber et mis en relief des problématiques préexistantes. C'est l'événement qui a fait basculé notre monde si fragile vers un tournant majeur. Nous nous croyons invincible et nous avons pris conscience de la faiblesse de nos croyances. Nous possédons un certain pouvoir sur nos vies qui attend d'être rapatrié. Malheureusement tous n'auront pas ces privilèges. C'est pour cette raison que les religions ont existé et qu'elles demeurent mais affaiblies et peu accessibles par leurs panoplies de symboles complexes. C'est pour offrir en premier lieu l'espoir. Ce temps est révolu pour de plus en plus de gens mais comment redonner l'espoir aux opprimés dans ce monde fatigué, usé. Nous ne reviendrons jamais ceux que nous étions mais nous pouvons transformer ce monde pragmatique. Cela n'appartient qu'à soi-même et collectivement. Le regard de l'artiste ou d'une mère bienveillante représente une infime réalité sur laquelle nos bases se fortifient mais ils ne sont pas les seules. Je ne crois pas à notre définition de l'oisiveté. Un temps d'arrêt s'impose pour mieux reprendre la route. Concernant les dollars requis il s'agit que les banques centrales en impriment quelques uns de plus si l'économie l'exige et voilà le tour est joué. Je n'aurai pas été un bon économiste quoique je ne possède pas de dettes. 


J'aime les mots qui s'accordent et s'harmonisent, ne recherchez pas toujours leurs sens telle mon existence qui s'exprime entre le désordre et l'absolu. Le style de vie imposé et choisi est parfois absurde, précaire. Par exemple mon père et ma mère ne reposant pas dans le même caveau...! Ce couple raté ne fut pas mon modèle. Il est où le modèle alors?  Dans les mots rassemblés, désordonnés, juxtaposés en attendant d'être affranchi, en attendant le jugement dernier. Nous sommes capables de beaucoup mieux dans notre façon de s'occuper de soi et des autres, nous ne sommes pas des automates. Replacer l'humain au centre de nos préoccupations devient inévitable. Des choix s'imposent mais ça demeure complexe dans mon esprit. Des mots, toujours des mots pour comprendre, exprimer et tenter de définir l'indéfinissable. Je ne tente pas d'avoir raison sur quoi que soit sauf sur la liberté acquise ici et maintenant à me raconter des histoires.


6 octobre |

Je suis un survivant. Je réalise la chance d'être vivant après plusieurs aventures qui auraient pu tourné au drame à de multiples reprises. Je dis merci aujourd'hui d'être devenu celui que je suis et constate que rien n'est acquis dans la vie. Je suis unique, c'est ce qui me distingue. Que ce soit par les incidents d'eau, d'altitude, les altercations et attentats, la chaleur extrême, les maladies sur la route,  les accidents de toutes sortes, les dépressions j'en sors indemne. Un jour lors d'une balade à vélo, à titre de guide pour une entreprise de la Montérégie, qui se voulait tranquille aux Milles-Îles en Ontario nous traversâmes aux USA dans l'état de New York et je fus happé par un automobiliste. Au réveil au Samaritain Hospital de Watertown je vis le prêtre prêt pour mes derniers sacrements. Le médecin m'a dit alors à mon réveil que je pouvais retourner à la maison. Ce que je fis péniblement avec des cicatrices, des contusions multiples et un choc post-traumatique. À Sainte Lucie dans les Caraïbes lors d'une randonnée solo un jeune homme masqué a pointé un pistolet sur ma tête pour me cambrioler, retour abrupte et douloureux. En kayak de mer à Deer Isle du Maine au large de Stonington j'ai failli ne jamais revenir. Mon enthousiasme était plus fort que ma raison. Les oies volantes en groupe leurs permettent de traverser des milliers de kilomètres. Seules elles n'iraient pas loin. 


J'ai créé un club de plein air avec une passion impitoyable qui aura survécu vingt-huit ans dans le but de dépasser mes limites et de ceux qui m'ont accompagnés. Je savais que seul il aurait été impensable d'en faire autant. La confiance que les gens m'accordaient m'insufflait une immense dose d'énergie, de force et d'autonomie. J'aurai été mis à l'épreuve dans mes responsabilités à maintes reprises avec plusieurs participants belligérants mais je fus constamment témoin de liens d'amitié et de coeur. Je me rappelle en Équateur amazonienne sur l'immense rivière Napo provenant des Andes que les meilleurs kayakistes du monde s'y donnaient rendez-vous. Accompagné d'un compagnon téméraire j'y ai fait un voyage exploratoire. Tombant de mon embarcation j'étais à quelques minutes d'une noyade, un guide équatorien m'a sauvé la vie. Un miracle une fois de plus comme la fois avec une américaine sur les côtes du Pacifique à Playa Dominical. Les vagues sournoises ont failli m'emporter au large. En Équateur j'ai marché trop rapidement en voulant suivre un groupe d'alpinistes allemands expérimentés le volcan Cotopaxi. Résultat, on m'a reconduit en bas rapidement d'urgence à cause d'importants malaises. Et ainsi de suite je pourrai énumérer plusieurs aventures aussi troublantes les unes que les autres. Je raconte tout ça pour me rappeler que j'ai eu de la chance, la chance du survivant et du résiliant. Après mon accident à vélo l'année suivante je fut engagé en Europe à titre de guide à vélo. À chaque jour nous devions appeler l'ambulance pour des accidents. Des gens assez âgés parfois et malades voulaient vivre une retraite intense. Vieillir demande beaucoup d'humilité et de discernement. Plusieurs croient pouvoir effectués à la retraite des tas de projets et plusieurs sont davantage occupés que dans leurs vies professionnelles. "working hard playing hard" disaient-ils. La sagesse s'immisce souvent lorsque pris au pied du mur. C'est fou comment l'écriture libère et permet de se recentrer. 


Ce journal intime et autobiographique est révélateur, j'y ajoute de surcroît mes réflexions d'aventurier. Dans tous mes périples sur les routes du monde la recherche d'identité et le dépassement aura primée. Avec le recul que l'écriture me permet je ressors plus serein et satisfait de cette vie mouvementée. Mes objectifs ont tous été atteints sauf en amour et en amitié mais je suis encore jeune...! Si j'avais écouté les gens je n'aurais jamais fait tout cela. J'étais déterminé et gonflé à bloc par l'orgueil, les défis, l'ambition et le besoin non-négligeable de gagner ma vie. J'ai failli la perdre à vouloir la gagner. Ces années de conception et d'accompagnement de voyages d'aventures et de randonnées furent de la pure création à maints égards. Je devenais le superhéros de mes livres d'aventures, je voulais mettre les pieds sur tous les pays du monde. En minibus au Guatemala, en Corse et en Arizona parfois les roues du véhicule s'arrêtaient à quelques pouces de ravins vertigineux. Glissements de terrains et pistes extrêmes dans le Haut Atlas du Maroc en 4 x 4 je me souviens de cette pluie torrentielle et des fortes tempêtes de neige dans le désert. L'année suivante une équipe de touristes européens ont décédés sur les mêmes pistes que nous précédemment. Dans ma jeune vingtaine lorsque l'autostop était la tendance de l'époque pour découvrir le monde j'ai subis de nombreuses altercations dans des situations dangereuses. Aujourd'hui ces souvenirs défilent dans mon esprit. Parfois j'étais le seul guide pour des groupes constitués de vingt-cinq personnes sur les sommets de la Nouvelle Angleterre. Quelques-uns se perdaient en montagne. Une fois un hélicoptère a dû récupérée un jeune homme atteint de malaises cardiaques, un autre avec la jambe déchirée. Une dame au Vermont a pris panique à vélo devant un chien, résultat plusieurs fractures à la mâchoire et les dents broyés. À Oudewater anciennement village des sorcières en Hollande un jeune homme sur son tracteur a happé une cycliste du groupe qui a eu plusieurs fractures sévères. Une balance était utilisée au village jadis pour peser les femmes soupçonnées d'hystérie. Si elle était trop légère on disait qu'elle pouvait s'envoler sur un balai. On remettait des certificats à celles qui avaient passé le test mais elle devaient offrir toutes leurs économies pour survivre, les autres étaient brûlées. La liste est longue et de toujours je fut exposé à des évènements périlleux depuis l'enfance. Ce soir je suis bien chez moi, je pratique le yoga et la pleine conscience depuis longtemps. J'essaie d'apprécier ce qui m'entoure ici et maintenant et je prends conscience de la fragilité de la vie. Cet été j'ai tombé dans quelques crevasses sur les glaciers du parc Kokonee dans les montagnes rocheuses en Colombie Britannique. Au retour de cette randonnée particulièrement difficile j'ai réalisé que le moment était venu de passé à un autre chapitre avant qu'un accident survienne. Le risque n'en vaut plus la peine. Les aventures simples et nourrissantes de la vie telles l'amitié et l'amour sont les montagnes à gravir que je privilégie dorénavant au meilleur de moi-même. Mais au fond je sais que la seule certitude que je possède est que rien n'est certain. Qui craint de souffrir souffre déjà de sa crainte disait Montaigne. La vie est une putain d'aventure.


2 octobre |

Une lecture vient de m'interpeller à propos de la culture. Il y a pas si longtemps la culture était de proximité. C'était avant les fusions de toutes sortes, le temps où la vie de quartier régnait. Depuis une ou deux décennies nous avons adopté ou bien on nous a inculqué la mondialisation et la culture internationale, on voulait du changement, c'est fait. La religion prédominait et les institutions étaient respectées. Internet joue un rôle important dans cette culture de la mondialisation et depuis ce temps tout s'est accéléré et bousculé. Internet est un outil indispensable mais devient une addiction si mal utilisé. Il y a eu l'avant et l'après covid aussi bien que l'avant et l'après internet. On ne reviendra sûrement pas en arrière ce qui est souhaitable à mon humble avis mais un équilibre s'impose. On ne pourra toujours demander aux gouvernements de s'imposer dans toutes les sphères de l'activité humaine comme dans les pays totalitaires. Dans cette culture de proximité autrefois il y avait un sentiment d'appartenance et davantage de solidarité et l'ont se reconnaissaient parmi les artistes, les commerçants, etc... La province devient une grande banlieue monochrome et indifférente avec des immenses parcs d'automobiles et de franchises de toutes sortes. Mais il y a des nuances, des distinctions je mentionnerai car je ne suis pas fataliste. Le rêve des riches développeurs est d'asphalter partout les routes menant à des immenses stationnements face aux Costco et Walmart de ce monde d'où les banlieues sans âmes s'étalant à l'infini. Les géants tels Amazon, Facebook, Google, etc... occupent des parts de marchés immenses et les revenus récoltés vont dans les paradis fiscaux et alimentent les spéculations boursières. Les petits joueurs sont littéralement engloutis dans cette spirale ou la culture devient une monnaie d'échange au lieu d'être un lieu d'échange. La science et les technologies évoluent sans cesse mais l'humanité baignent soient dans une mer d'illusions ou de désillusions. Les ressources naturelles et les valeurs humaines en paient le prix, la productivité devient l'ultime objectif. Je ne dis pas que c'était mieux avant mais je porte une réflexion. La liberté est plus répandue qu'avant dans plusieurs régions et pays du monde mais à quel prix, le système ne veux pas des gens trop libres et éduqués, ils veulent des consommateurs avant tout pour faire rouler l'économie comme on dit. L'économie et l'environnement ne font pas bons ménages tous le savent mais quand ça touche son portefeuille on est prêt à sacrifier les arbres. Ce dernier est important quand il rapporte des sous. La forêt est rentable une fois abbatu. La solidarité et l'éducation devraient être de plus en plus importantes sinon c'est l'affaiblissement des individus et des nations. 


L'ignorance est le pire des maux on le voit avec les complotistes de tous acabits. Des gens deviennent de plus en plus méfiants des pouvoirs en place car la stabilité des valeurs qui ont fait de ce que nous sommes s'effrite de plus en plus au détriment de l'enrichissement des plus nantis. À Rome on avait compris que pour obtenir les faveurs des citoyens on devait leur fournir du pain et des jeux. Malgré la grandeur de cet empire il s'est effondré de même que plusieurs empires qui jadis régnaient. La mondialisation est dangereuse car le pouvoir que possèdent les géants de ce monde feront de nous des êtres soumis si ce n'est pas déjà fait. La liberté ne devrait pas seulement s'acquérir avec l'argent et le pouvoir mais avec la dignité et le respect de toute vie. À constater la vitesse à laquelle la biodiversité s'épuise on peut en témoigner. Des changements s'imposent afin qu'une conscience collective s'éveille. Faut être au pied du mur pour apporter les correctifs, nous en sommes pas très loin. Vous aurez préféré du divertissement, de la poésie et des cocktails, j'en conviens ! Dans les trains d'Amtrak au Vermont il y a pas longtemps une personne était libre de prendre la parole pour exprimer divers opinions sur différents sujets. Ceci étant inspiré de Londres ou un lutrin est exposé publiquement pour s'exprimer. On appelle ça la démocratie, ceci était avant que les détracteurs de toutes sortes prennent la parole.

1er octobre | 

On possède à chaque étape de notre vie un rôle. Celui de parent, de travailleur, de conjoint, d'étudiant, de retraité, d'aventurier, de sportif, etc... L'important est d'identifier qui on est vraiment derrière tous ses rôles. Le mot intégration me vient à l'esprit. On veut intégrer une identité ou un rôle. L'humain est un être social avant tout. Chacun a sa place pour que tout fonctionne sinon la marginalité et l'exclusion guettent. L'intégration m'a fait cruellement défaut depuis toujours et j'ai tenté par milles façons de me sentir à ma place souvent en me négligeant. Dans la vie ont avancent pas toujours en ligne droite, parfois on recule, parfois on stagne. J'éprouve de la difficulté parfois à dire JE qui est pas toujours facile publiquement. Je ne tiens pas à faire de morale ni faire un "égotrip", simplement mettre en écriture mes pensées. Ce geste libérateur m'offre une pause en réfléchissant sur le sens de la vie et de la mienne par ricochet. Je reviens de très loin depuis quelques temps. J'ai avancé en zigzaguant cette saison souvent de façon intuitive et irrationnelle. J'avais besoin de vivre vigoureusement suite au douloureux confinement du printemps dernier. J'étais à la recherche d'une certaine identité fabriquée pour intégrer quelque chose de plus grand que moi. J'ai prolongé mon confinement cet été en voyageant seul. Il n'y a pas d'âge pour cheminer car à chaque instant nous changeons et devons nous réajusté. L'essentiel est invisible disait St Éxupery. Le retour du voyage dans l'ouest est probablement la plus importante étape de mon périple, celle des retrouvailles avec moi-même. C'est pour cette raison que j'ai beaucoup voyager, c'était pour me retrouver en autre ou fuir un malaise. J'ai souvent quitté ma zone de confort dans mon existence non sans éprouver d'éprouvantes remises en question. Certes je ne regrette rien. Mon apprentissage dans la vie ne c'est pas fait en douceur, je n'ai jamais pris les chemins les plus fréquentés. Depuis toujours je suis un autodidacte. Un temps d'arrêt est nécessaire pour mieux repartir sur une meilleure connaissance de moi-même et d'identifier mes besoins réels actuels. La van demeure un bel outil que je devrai adapter à ma réalité et mon rythme.

Camino


St Lazare-de-Bellechasse | 21 septembre

Je viens de passer une fin d'été d'une semaine splendide dans Bellechasse. Les ambiances et harmonies s'animaient dans un décor aux couleurs vibrantes. Chaque soir j'ai visité un boisé différent ou une érablière ombragée pour camper. Plusieurs rivières d'une clarté impitoyable traversent la région. J'ai marché une quarantaine de kilomètres sur quelques tronçons du chemin St Rémi et sur les rangs de l'arrière-pays. Les pics-bois sont omniprésents dans les bois où j'aime m'enfoncer avec le campeur pour dénicher des décors somptueux. Les coyotes hurlent à la tombée du jour et les oies migrent inlassablement vers le sud. J'écoute du jazz le soir venu avec un joyeux feu, je réalise la chance de faire ça. Le bonheur n'est pas toujours aussi loin que l'on croit mais il est fugace. 


St Nérée-de-Bellechasse | 19 septembre

Aujourd'hui je viens de renouer avec la randonnée champêtre. C'est ma première marche d'une quinzaine de kilomètres dans l'arrière-pays. Après cette impitoyable saison caniculaire, de feux de forêts, de déserts brûlants et de plusieurs milliers de kilomètres dans l'ouest canadien en vanlife, mon corps se souvient du divin plaisir de marcher sur ce territoire. Mon terrain de jeu se situe dans Chaudière Appalaches et dans le Centre du Québec. Que ce soit en randonnée champêtre ou en raquettes ce territoire est l'un de mes préférés du Québec par son piedmont et ses vallons appalachiens. La proximité avec la capitale lui confère un attrait évident. Cette diversité de paysages, de rangs et de chemins forestiers multiples offrent des possibilités de promenades infinies. C'est dans ma cour, je m'y sens comme chez moi et les gens sont accueillants. Je suis sur le chemin du Pouvoir à St Raphaël. Ce nom évoque la reprise de mon pouvoir et des lieux qui me sont familiers. J'ai perdu vingt livres cet été car j'ai dépensé davantage d'énergie que j'en ai consommée. Mon médecin dit que j'ai atteint mon poids santé. Je fais l'exercice d'écrire dans mon blogue pour moi-même en premier lieu et tant mieux si mon journal vous interpelle.


St François-de-Montmagny | 18 septembre

Je suis sagement installé dans un champ de maïs en vanlife ce soir. Je préfère de loin l'arrière-pays que la horde de touristes du weekend le long de la 132. Toutefois j'ai apprécié la plage de Berthier-sur-Mer. Une lumière c'est allumée sur mon tableau de bord indiquant un problème avec un pneu dans la journée. Chanceux j'étais à côté d'un garage qui a réparé le vilain pneu. C'est la seconde crevaison cet été, la première fois il a éclaté sur l'autoroute dans les Rocheuses. Je crois sous-estimée ma patience mais en réalité voyager en van me permet de l'aiguiser et de délimiter mes choix. L'espace restreint et une présence accrue dans ce petit habitacle n'est pas toujours aisée. Ma satisfaction est de dénicher des endroits magnifiques loin des foules dans un calme absolu. Ça prend énormément de discipline pour voyager en solitaire en van, à deux c'est une autre histoire. L'essentiel pour moi, ce qui n'est pas toujours facile, est de ne pas conduire trop longtemps. Je prends conscience de plus en plus du flot incessant de voitures sur les routes partout. C'est pour cette raison, en partie, que je recherche la tranquillité des bois et des rangs de campagne. Ce trafic lourd et intermittent devient la norme et je trouve ça d'une tristesse absolue d'entendre ce vacarme dans un mouvement incessant. Parfois je préfère rester chez moi à la maison évitant cette circulation compulsive. La publicité des voitures neuves m'irritent et les publicités en général. On se fait bourrer constamment de bêtises et de nouveaux besoins qui sans cesse nous placardent l'esprit. Je choisi alors les bois et la lecture. On dit souvent "c'est normal". Qui est conforme: qui est la référence, le modèle. Normalité: qualité de ce qui est normal. Parfois je regarde autour de moi et je constate la folie nous entourant mais l'espoir demeure et des modèles existent heureusement. Je ne sais pas si c'est moi qui change ou c'est le monde qui se détraque. Peut-être un peu des deux. Je deviens peut être un "woke" comme disait l'autre, c'est-à-dire un réveillé. En même temps j'observe l'absurdité dans notre façon de vivre, nos insouciances et nos indifférences. J'observe le réveil des consciences avec, paradoxalement, le doute qui s'installe dans mon esprit en voyant des symboles s'écrouler. On dirait bien que quelque chose ne va pas ou ne vas plus. Serait-il arrivé le moment de changer et en avons-nous le pouvoir et la volonté réellement ? Force est de constater notre impuissance devant un système de plus en plus instable et incertain. Le monde dans lequel on gravite est en perpétuel changement qu'on le veuille ou pas pour le meilleur et pour le pire. Peut importe la bulle qu'on tient à protéger je cite Bob Dylan "time are changing".


St Gervais-de-Bellechasse | 17 septembre

J'écris de plus en plus. C'est plutôt intimidant de se dévoiler par l'écriture quoique dans mon travail je fus exposer à raconter des histoires pour un large public. Je fais confiance et me lance dans cette aventure car j'ai tout à gagner en priorisant l'être au lieu du faire. Je suis rendu à ce stade et avec le recul de la vie active ce geste m'apparaît urgent. Je pourrais écrire des romans mais je ne me sens pas à l'aise dans la fiction et pas suffisamment patient. Je possède déjà une panoplie d'histoires à raconter et de thèmes qui demandent d'être explorer. Aujourd'hui je pars sur le chemin St Rémi pour marcher dans le cadre d'un pèlerinage et me ressourcer sur les terres qui m'inspirent.

Retour


16 septembre |

Un mois aujourd'hui que je suis de retour de l'ouest canadien en vanlife. Je lis en ce moment "marcher, parler, écouter" des éditions Novalis. D'auteurs québécois on raconte des expériences pèlerines. Ce livre fabuleux mets des mots sur mon ressenti lors de mes nombreux voyages, surtout le dernier en solitaire sur 80 jours. "Le monde existe à travers mes sens avant d'exister de façon ordonnée dans mes pensées". Un pèlerinage semblable est déroutant seul, j'ai quitté tous mes repères tentant de recréer une nouvelle routine sensorielle. J'ai rarement dormi plus d'une nuit au même endroit. Jamais je ne fus inquiet sauf d'être seul et sans objectifs précis autre que ceux d'atteindre la côte ouest et gravir des montagnes sauvages et insurmontables. Pire aurait été d'être mal accompagné. Lors de mes premières aventures à l'adolescence je partais en autostop à travers les Amériques. Sur plusieurs mois je dormais dehors dans un sac de couchage enroulé d'un grand plastique pour me protéger de la pluie et de l'humidité. Je dormais partout dans les ruelles de la Nouvelle-Orléans, San Francisco, Santa Fé, dans les trains de marchandises, sous les ponts, dans les refuges de sans abris, etc... au grand dam de ma mère désespérée. Ces périples ont très tôt formés mon caractère. J'étais libre et je découvrais le monde malgré l'inadvertance. Ce fut mieux que de croupir chez moi devant ma mère handicapée devant le téléviseur. Plus tard déployé dans la routine du travailleur et citoyen engagé, j'oubliais de m'allier à mon ressenti élaborant calcul mental, hyperactivité et projets multiples. Si je me considère en grande partie comme un pèlerin je me demande souvent ce que je quittais frénétiquement. Était-ce une fuite comme la question posée dans le livre? Ce précieux bouquin est délectable et révélateur sur les peurs et les aspirations qui m'habitent depuis toujours.  "Il n'y a pas de croissance sans nouvelle naissance et pas de naissance sans mort à ce que nous sommes"J'ai joint les rangs à l'âge adulte pour gagner ma vie dirait-on pour la sécurité, le sentiment d'être comme tout les monde et payer les dépenses courantes. Mais devenir travailleur autonome de l'aventure représente un certain risque. La chance et la providence m'ont accompagné. C'est assuré que dans un avenir rapproché je referai l'expérience du pèlerin nomade de la marche moins longtemps toutefois. Je reconnais que les réponses de la transformation s'obtiennent au retour très lentement. Durant le voyage une série de nouvelles expériences sensorielles entremêlaient extases, peurs et inconforts. Dans mon métier de guide je me demande si ce n'est pas le groupe qui me guidait. J'étais toujours dans un certain cocon avec les participants. C'était sécurisant et valorisant de suivre l'itinéraire et de savoir que j'avais conçu au préalable. Il y avait une certaine reconnaissance avec ce boulot. En voyages organisés les horaires et le rythme se trame autour d'une relative sécurité et encadrement. Il y a un but à atteindre, un objectif concret, la relative empathie du groupe mais rien n'était garanti. Je peux confirmer avoir été témoin de certaines situations explosives. J'ai passé plusieurs années dans cette dynamique et depuis mon retour je comprends mieux ce qui m'a animé durant ces décennies d'acharnement et de travail constant. Sur un quart de siècle ma vie et mon travail ne faisait qu'un. Mon rôle et mon identité étaient associé à cette mission que je m'étais donnée car je m'y sentais bien. Je me suis identifié en boucle à ce rôle car au fond de moi je n'existais peu ou de façon disproportionnée. Ma prochaine aventure naîtra de ces nouveaux éléments révélateurs que je viens d'expérimenter. Ce livre ressourçant est un baume pour mon âme troublée, je remercie l'amie qui me l'a prêtée qui est sur le chemin du pèlerin en ce moment. J'ai basé une grande partie de ma vie active sur l'organisation accompagnée d'un esprit envahissant et de doutes persistants. J'avais oublié qu'en me fabriquant une prison dorée, ça demeurait quand même une prison. Plusieurs d'entre-nous  s'encouragent en se disant qu'on est chanceux de ne pas être dans la rue. Je suis bien chez moi mais tôt ou tard le besoin se fera sentir d'esquiver mes repères. La vie n'est que perpétuel mouvement comme l'acte sexuel.


10 septembre |

La pandémie a accentuée certaines anomalies structurelles du système et de la société qui tôt ou tard allaient survenir. À elle seule on ne peut y déposer complètement nos blâmes. Pénurie de travailleurs, soins de santé, population vieillissante, changements climatiques, dépendances multiples, etc... Plusieurs critiquent les subventions destinées aux chômeurs durant la pandémie. Une réflexion nuancée et approfondie de nos valeurs s'impose. C'est malheureux mais plusieurs profitent de la vulnérabilité de la situation pour envenimer et exacerber le  climat social. Plusieurs ont besoin d'aide et ce nombre grandira dans l'après-covid. Les complotistes et agitateurs ne reconnaissent que leurs propres intérêts et les ignares inondent le terrain. Ce qui me rebute est l'ignorance et le manque de respect. La liberté d'expression est noble sauf quand ont ne sais pas de quoi on parle. Se taire et réfléchir est la meilleure décision à prendre parfois mais tout va tellement vite et il y a les comptes à payer et les tâches à effectuer n'est-ce pas? Ce n'est  jamais le bon moment pour amorcer les changements qui s'imposent. Le virus nous a obliger à nous regarder en pleine gueule. J'ai  pris un sérieux recul ces derniers temps et ma pensée est plus vive. J'ai coupé considérablement mes habitudes et ma façon de voir J'ai vu d'autres horizons et d'autres réalités ces derniers temps. La critique excessive est un signe de médiocrité et de faiblesse surtout effectuée dans l'anonymat, dans l'hypocrisie et la condescendance. Avant d'exprimer des sottises il est mieux de prendre une grande respiration et d'observer ce qui se passe à l'intérieur de soi. Les réponses s'y retrouvent bien souvent et le salut passe la plupart du temps dans le respect de soi et d'autrui. Michel Foucault dit "de l'homme à l'homme vrai, le chemin passe par l'homme fou". Se laisser guider par sa boussole intérieure n'est pas une tâche facile. Le confinement fut difficile pour tous et je comprends que les barrières imposées furent impitoyables à maints égards. Toutefois la crise passée le meilleur est à venir inévitablement à ceux et celles qui ont pris cette pause pour se réinventer. Le moment venu de m'envoler dans une myriade de possibilités renouvelées déjà pointe à l'horizon avec davantage de sagesse.


6 septembre |

Depuis la pandémie je n'éprouve aucune difficulté à me dévoiler. Célibataire non par choix je reprends une citation que je viens de lire "pour trouver une perdrix je dois aller dans les bois". J'aime cet exemple. Je m'abandonne à mon destin délivrant les forces créatrices qui logent en moi par le ressenti et l'écriture. Le voyage est un acte spirituel et transformateur. Lorsqu'on part il y a trois étapes; l'excitation, le contrôle et la lassitude du voyage. Cela s'applique à de nombreuses situations aussi. Pour écrire l'énergie doit venir du coeur comme tous gestes significatifs. Parfois j'intellectualise mes émotions provoquant la confusion. Ces émotions sont passagères comme les nuages dans le ciel. Je tente alors de ne pas m'identifier à elles. Pas toujours évident mais avec du calme et la pleine conscience surgit la paix. Rien n'est acquis et tout est à recommencer. L'équilibre tant recherché est difficile à atteindre et conserver. Je suis allié de la prudence davantage mais à être trop prudent, le risque est de passer à côté de l'objectif recherché. Nous sommes dans une ère de "politicaly correct" sauf sur internet où plusieurs "no names" anonymes se permettent des propos offensants et ignares. Des balises seront importantes à l'avenir pour éviter des dérapages. Pourquoi se camoufler sous des pseudonymes anonymes? Par prudence? Cette dernière a ses limites et, outre mesure, nocive en alimentant la peur. La vie est belle malgré l'inadvertance. Sur Instagram les lunettes roses sont omniprésentes, ça prend du discernement pour distinguer le vrai du faux. Le négativisme constant des bulletins d'informations, l'indifférence et la publicité omniprésente et pernicieuse modifient notre vision globale et notre objectivité. Les droits de liberté d'expression sont revendiqués dans plusieurs situations. Mes appréhensions sont l'ignorance et le déni et je suis souvent étonné de constater la misère qui règnent partout même chez les bien nantis car ils croient pouvoir tout se permettre avec l'argent. Je ne suis plus utopique, je ne crois pas à l'indépendance du Québec mais à l'indépendance de l'homme au sein de son coeur et de sa terre d'accueil. L'argent ne fait pas le bonheur mais un minimum est nécessaire pour satisfaire ses besoins. S'il en manque le désespoir est latent. Très tôt dans la vie j'avais de multiples besoins; matériels, affectifs, éducatifs. Des centaines de milliers de personnes sont dans le besoin dans le monde et il y a les besoins non essentiels qui sont la tare des occidentaux. Ma sœur est bouddhiste et heureuse. Sa famille est saine, son esprit tranquille. Nous n'avons pas eu le même père mais elle a eu une famille d'accueil exceptionnelle. La mienne fut défavorisée sur plusieurs niveaux mais ils ont fais leur possible avec les moyens et la force qu'ils possédaient. Je sais pardonner. L'ignorance est le pire des maux, le manque d'éducation et de soutien adéquat. Le souci d'autrui devient incontournable et l'obtention d'autonomie davantage sollicitée. Des ateliers obligatoires aux communautés sur l'apprentissage à vivre avec soi et les autres, apprendre la compassion et la solidarité devraient pouvoir s'offrir aux en remplacement du service militaire dans le monde. Les sempiternelles valeurs économiques priment et briment lorsque utilisées à outrance.


5 septembre |

Une amie m'a prêté un bouquin sur le pèlerinage. Ça signifie marcher à travers champs qu'emprunte les chemins inusités et franchir les frontières. Je crois que de toute ma vie j'ai été un pèlerin recherchant une certaine authenticité dans un monde quasi aliénant. Rien n'est tout à fait blanc ni noir, tel est notre condition. La pandémie a bouleversée tout le monde et nous avons dû se réinventer, revenir aux sources, réfléchir sur soi et sur la société complexe dans laquelle on évolue. Ce printemps j'étais complètement assommé du confinement et des médias d'informations. La peur a surgie de mes entrailles et le monde m'est soudainement apparu hostile, fragile et instable. Je suis parti dans l'ouest canadien ce printemps près de trois mois en prenant un véritable recul oubliant même que ce foutu virus existait. Au Québec j'aime la multitude de rangs et chemins de travers comme disait Serge Bouchard. Les gens heureux n'ont pas d'histoires dit-on ! Peut-être qu'un jour je ne ressentirez plus le besoin d'écrire car je deviendrez heureux ! Mais je ne suis pas malheureux pour autant en faisant de l'exercice de me recentrer, je suis résilient. J'ai eu peur de revenir chez moi reprenant ma vie où je l'ai laissée auparavant en retrouvant ma vie de citadin blasé et numéroté. Parler français est anodin quand on vit à Québec, on y pense même plus mais à l'étranger la langue devient un défi n'étant pas bilingue. Si je n'avais pas été aussi loin je serais peut être revenu avant car le sentiment d'isolement est venu me chercher. Des familles et des couples sur mon chemin que je croise la plupart du temps et tout à coup ce fort sentiment d'exclusion qui me tiraille. Je partais pour me rapprocher du monde mais cette impression grandissait. Trois semaines ce sont écoulées depuis mon retour et je suis heureux de retrouver une identité quelconque, mes repères et contacts. Après ce séjour prolongé dans un espace restreint mon petit logis de la vieille capitale m'apparait assez grand. Ma vision du voyage a changée et jamais plus ne sera pareille mes escapades. Je reconnais davantage mes limites et ne suis pas aussi courageux que je croyais l'être en solitaire. Fort probable que je me sous-estime en affirmant cela. Ce n'est pas toujours prudent par ailleurs les voyages d'aventures en solitaire surtout quand j'ai basé une grande partie de mon existence sur l'aventure en groupe. Je me souviens d'un séjour seul à Sainte Lucie dans les Antilles où un homme masqué a pointé un révolver sur ma tête pour me cambrioler. Je venais de faire une grande randonnée à Vieux Fort et cette altercation aurait pu être dramatique. J'ai passé à la télé devant le poste de police pour raconter mon histoire d'où le vol avait été effectué à 500 mètres de la plage déserte. Le lendemain je quittais, en modifiant la date de retour, l'île avec un traumatisme. Bien d'autres circonstances du genre ont eu lieu ailleurs dans le monde mais quand on est seul c'est davantage affolant. Que ce soit des accidents ou des malaises de santé ça laisse des cicatrices mais je n'ai jamais cessé de prendre des risques. Une voiture m'a frappée en vélo à Watertown dans l'état de New York. J'étais guide pour une entreprise de la Montérégie qui s'appelait Aventure Douce. Pas si doux que ça surtout lorsque je me suis réveiller à l'hôpital avec le prêtre que je vis en ouvrant les yeux pour me donner les derniers sacrements. J'étais mal en point et trois mois ont nécessités pour me rétablir souffrant d'un choc nerveux, de fractures, cicatrices et contusions multiples. Sans mon casque c'était mon dernier voyage, j'ai envoyé une lettre à Louis Garneau à l'époque pour le remercier de m'avoir sauvé la vie. L'année suivante je fus engagé par une grande firme internationale de voyages à vélo américaine pour l'Europe qui s'appelait VBT (Vermont Bike Tours). La base des opérations européennes était au centre de la France précisément à Meursault en Bourgogne. Résilience. J'ai eu la chance d'avoir des messages indirects tout le temps à différents moments mais têtu et déterminé dans mon désir de dépassement j'y faisais souvent fi. Je me devais de déchiffrer ces signes mais j'ai toujours gardé espoir dans mes tentatives de dépassements périlleuses. La jeunesse exige des défis pour se définir. Pèlerin je suis devenu par nécessité de renouvellement et pour mon travail. En groupe les dangers de la route me faisaient moins peur, parfois je me demandais ce que je faisais là au lieu d'être tranquille à éplucher le maïs à la maison. Le besoin de sensations fortes et de reconnaissances m'ont alimentées nombre de fois, c'est ce qui m'a permis de dépasser mes limites. L'orgueil et la vanité m'ont souvent accompagner, surtout des blessures. Aujourd'hui avec le recul je vois que j'ai grandi, ma route sera dorénavant plus tranquille du moins je l'espère car j'ai passé largement la vingtaine. Je pourrais avoir un accident en sortant de mon bain comme c'est arrivé à une amie. Ça me fait du bien de raconter ces histoires et j'excelle dans ce domaine. Mon apprentissage de la vie c'est fait à la dure en pratique davantage qu'en théorie. L'aventure a formée mon caractère incrédule. Parfois je me demande à quoi rime tout ça. J'ai souvent tendance à voir le verre à moitié vide qu'à moitié plein. Je tente maintenant de dénouer ce réflexe par la pleine conscience, la lecture, l'écriture, le yoga, l'amitié et la marche. Ma van me sert pour fuir la ville surexcitée et de ressentir autrement dans l'arrière-pays, mon lieu de prédilection pacifiste. Les excès furent nombreux cet été mais j'en reviens plus fort. En anglais on dit "working hard playing hard". De toutes mes actions le plus important fut d'apprendre et de ne pas regretter. Ces mots semblent anodins mais je sais maintenant qu'après ce long périple c'est dans les choses simples que logent les grandes reconnaissances... de ma part en premier lieu. Le bonheur est plus près que croyais. Je peux dire mission accomplie. Bientôt le goût de repartir sur la route, dans les champs et les bois se fera sentir mais le voyage sera différent.


3 septembre |

L'égo est la mauvaises conscience de soi, de notre personnalité. Mon égo, bien souvent, m'a joué et continue à me jouer de vilain tour. L'égo est une entrave au développement personnel. L'égo dicte des peurs devant ses propres intérêts. Un égo équilibré est recommandé mais de façon surdimensionné il est néfaste. S'il prend trop de place nous développons une fausse personnalité constituée du passé du futur incertain. Il devient une entrave à la liberté et au bonheur. L'égo difficilement satisfait est souvent dans le besoin, le déni et l'agitation. Les peurs alimentent l'égo apportant la distorsion de la réalité. Il s'exprime dans le but de nous satisfaire mais en réalité il est nuisible. L'égo n'aime pas la tranquillité de la conscience. Aujourd'hui je tente de rééquilibrer le tout. Peut être que c'est lui qui me pousse à écrire dans le blogue. L'égo et le mental sont étroitement associés alors que la conscience se situe au coeur et dans le ventre. L'égo agite le mental en voulant toujours plus, la conscience a besoin de calme. Pour le moment je cesse cette parenthèse. Le bonheur est tout près et existe que dans le moment présent. C'est vers quoi j'aspire pour un retour aux sources de mon être et m'apporter tranquillité d'esprit. Ces sujets sont souvent exprimés mais difficilement explorés. La vie professionnelle n'étant pas toujours aisée pour l'équilibre, la pleine conscience est un outil que j'ai adopté pour l'atteindre. J'en suis un adepte inconditionnel. La peur de la solitude a réveillé des démons en moi qui auraient pu être dévastateur durant le voyage, j'en suis conscient. Les retrouvailles avec mon quotidien et une meilleure attention me sont apaisantes. Je ne suis pas égocentrique mais parfois égaré dans mes pensées et mes émotions, le hamster vous connaissez? Je suis résilient heureusement. Mon aventure dans l'ouest canadien en solitaire ne fut pas toujours de tout repos mais enrichissant. N'ayant personne à mes côtés pour partager et la barrière de la langue m'ont amené sur une étape de vie importante. En réalisant ce road trip une boucle vient de se refermer.


2 septembre |

Le retour chez moi après trois mois sur la route de l'ouest canadien est bénéfique. La reprise de la routine, le calme du logis, le repos est largement apprécié. Après avoir séjourné davantage en nature je constate l'intensité de la ville de Québec, sa nervosité, sa rapidité et le stress qui s'agitent tout autour. On dira qu'on est latin, sanguin, occupé, etc... C'est malheureux que l'on puisse s'habituer au bruit, au stress et à la pollution. Pas toujours le choix n'est-ce pas? On dit aussi qu'il faut se contenter de ce qu'on a... Énormément de voitures circulant partout je me pose des questions sur notre qualité de vie, les soins de santé, le coût de la vie, les changements climatiques, la santé mentale et la culture. La culture est définie par ce qui se passe entre nous quand on communique, ces sujets me préoccupent. La science et la technologie évolue rapidement mais les humains ne suivent pas aussi rapidement, étrange paradoxe. De grandes réformes sociales, politiques et changements d'habitude doivent inévitablement survenir dans un avenir rapproché en commençant par moi-même. Je ne tiens pas à faire quelque morale que ce soit et les québécois ont toujours été un peuple généreux et créatif. Dans l'histoire du monde des grandes sociétés ont disparues pour avoir négliger leurs environnements. Un recul est nécessaire pour être objectif et clair dans son esprit mais tous n'ont pas cette possibilité par leurs responsabilités et endettement chronique. Le voyage est un moyen mais il en existe bien d'autres. L'autocritique modérée est nécessaire et il ne s'agit pas de tout démolir et reconstruire. Prendre la place qui nous reviens afin d'être autonome est primordial mais l'autonomie ne veux pas dire individualiste. Les liens tissés entre nous sont fragiles et aucun acquis nous est offerts dans ce monde incroyablement contradictoire. L'économie, les richesses accumulées, l'argent, ne serait-il pas le temps de replacer l'humain au centre de nos préoccupations ? La quête de l'argent nous rapproche de l'esclavage. Des clivages s'effectuent en sourdine, de la désinformation, des incohérences, ceci est mon lot d'observation. Je suis heureux et libre de pouvoir exprimer mes opinions et à ce titre et je me sens privilégié. Ce n'est pas la polémique que je recherche mais simplement parler des enjeux véritables en évitant de déblatérer des derniers divertissements à la mode. Je constate la faiblesse des liens qui nous unis et c'est grâce à eux que nous sommes devenu une société distincte voire une nation. Rien n'est acquis encore une fois. Il y a moins d'un siècle la majorité des gens vivaient à la campagne. Ce changement radical, cette exode urbaine est l'un des plus grands bouleversements de notre ère. Les grandes villes ont des difficultés évidentes à suivre l'évolution nécessaire au bien-être collectif et ne servent en partie qu'à la superproduction et la consommation excessive. Les spéculateurs et promoteurs véreux possèdent un bassin incroyable d'êtres soumis et habilement influencés depuis la tendre enfance. J'aimerais davantage obtenir un sentiment plus fort envers ma communauté et par ricochet avec moi-même. Je me sens impuissant dans cette requête et dois comme la plupart subir. Et on dit "c'est ça la vie", expression populaire qui est, selon moi, vide de sens bien souvent. Cette discussion n'est pas des plus réjouissantes mais devient incontournable à l'aube du plafonnement des ressources à grande échelle de la planète. La liberté d'expression et l'accumulation des richesses arborent des incohérences de toute part qui imprègnent notre capacité d'être objectif. Internet et les médias sociaux sont un exemple et devient le refuge de toute sorte de dérapage au nom des libertés individuelles. Je demeure confiant que le bon sens s'immiscera si nous savons reconnaître l'essentiel dans les valeurs humaines et l'authenticité. 



31 août |

La page blanche est ardue parfois. Celle qui cohabite dans mon logis exige des voyages intérieurs et des rêves pour s'exprimer. C'est plus difficile à décrire que la beauté des couchers de soleil et des plages somptueuses. Je pourrais fermer les yeux et voyager, me déplacer avec l'aide de mon imagination. Les villes sont rapides, stressantes, performantes et ingrates. On s'en rend pas toujours compte jusqu'au moment d'un séjour prolongée dans le silence. Je pourrais écrire ce journal à l'abri de regards dans mon cahier d'exercices. Le fait de l'alimenter en publique m'oblige à l'effort. Avec le temps et la sagesse qui devrais suivre avec le temps, ce silence précieux est recherchée. Je fuis les bavardages incessants et stériles, les critiques acerbes et le ton moralisateur. Si je pouvais simplement rester tranquille dans ma chambre ça serais plus simple. Je suis un idéaliste rêveur et, paraît-il, ce qui distingue les poissons c'est l'insaisissable et la contrariété. Son symbole est deux poissons nageant dans des directions opposées, de là cette dualité. C'est fatiguant à la longue de vivre avec moi-même mais je me soigne dans la méditation et le silence. Les plaines d'Abraham sont mon havre de paix préféré dans cette urbanité jamais assouvie, un oasis de fraîcheur dans ce monde de cinglés. Nous sommes au coeur de la colline parlementaire, le siège du pouvoir où règnent les artistes du beau discours organisationnel. Je n'irai pas plus loin dans cette direction mais incessamment je sais que je repartirai moins longtemps et moins loin cette fois-ci en nature. Le public ne me manque pas, les amitiés sincères davantage. Les sempiternels "hi how are you doing ?" des anglophones me manquent, je m'y sentais étranger parfois mais toujours séduit. Lentement ma page perd sa blancheur. Je prends conscience du besoin de créer par le biais de confidences. Une rupture s'est effectuée dans ma routine d'engagements et d'immobilisation. Je renais une fois de plus afin de repartir sur une trajectoire inexplorée. Le lâcher-prise me sert de tremplin pour l'acceptation et l'amour. Le voyage dans l'Ouest accompli, le vide est un baume ressourçant afin de poursuivre le chemin qui m'est destiné. Parfois je me demande où est cette ligne tracée entre ce que je veux et ce que je peux. Les réponses ressurgiront dans la tranquillité et le temps. En attendant, la routine est réconfortante et les mots partagés sur la page blanche apaisants.
 

30 août |

J'ai passé une grande partie de ma vie à me promener au Québec et ailleurs dans le monde. Des voyages pas toujours de grand repos comme on dit. Sac à dos la plupart du temps, à vélo, en randonnée, seul et en groupe pour mon travail. Débutant à l'adolescence, ces escapades et découvertes effectuées m'ont toujours animé. Je suis curieux de nature, sensible et hyperactif, mon idole de jeunesse fut Tintin et ces aventures m'ont inspiré comme plusieurs de ma génération. Enfant en classe je dessinais des routes et connaissait les capitales du monde par cœur. Toutes ces fugues m'ont permis d'acquérir suffisamment de courage, de connaissances et d'audace pour devenir guide touristique et d'aventures plus tard. Après un retour aux études en tourisme je me suis mis au travail rapidement ayant des objectifs précis à l'époque. Je possède un esprit libre et créateur, de nature entreprenante et sociale. Des erreurs j'en ai commises plusieurs car c'est ainsi que j'ai appris. J'ai toujours aimé naviguer dans les sentiers moins fréquentés et ma soif de découvertes ne c'est jamais estompée.


Je suis fils unique et j'ai une demie-soeur en Estrie. Issue d'une famille adoptive et plutôt âgée, lorsque j'avais 12 ans ma mère est devenue aveugle et c'est mis à parler constamment pour compenser son handicap visuel. Les voyages de ma jeunesse et les autres, plus tard inconsciemment, devenaient l'extension des yeux de ma mère. J'ai grandi ainsi aimant rapporter les paysages somptueux que je voyais et qui m'avaient terriblement manqués. Je ne les reconnaissais qu'en rêves et dans les livres. Mon père décédé à mes 10 ans était journaliste agronome avec une formation en théologie. Il m'a soutenu très jeune, notamment en ce qui a trait à la littérature. J'ai trouvé ça difficile et cette histoire me poursuit toujours. Mon apprentissage ne c'est pas fait dans la dentelle et ces fugues ont commencées à se perpétrer très tôt. Les années passèrent et dans la trentaine j'ai créé mon emploi dans le tourisme d'aventures, l'organisation d'activités sportives et sociales. À une certaine époque j'ai été photographe pigiste et un poste m'a particulièrement ébloui est celui au Musée des Beaux Arts dans lequel je prenais des clichés pour le service éducatif en autre. Mes meilleurs souvenirs du collège étaient la philosophie, la communication et le marketing visuel. J'ai parcouru tous les continents seul et en groupe dans une multitude de voyages. Internet est arrivé un jour et j'ai fait des médias sociaux un allié pour m'assurer une fidèle clientèle. Cette aventure m'a accompagnée pendant plus de 28 ans. J'ai réussi ma vie professionnelle, voyagé sur tous les continents et j'en suis fier. On dit de moi que je suis résiliant. Je fut témoin de multiples réseaux amicaux et affectifs au fil du temps. Mon travail a permis l'initiation à de nombreuses personnes au plein air et au voyage d'aventures. Innovateur, téméraire et avant-gardiste pour l'époque j'étais au bon moment et au bon endroit comme on dit. Le divorce prenait de l'ampleur dans ces années et les gens séparés trouvaient un repère dans le groupe qui n'existait pas ailleurs. Les temps ont bien changés. Plusieurs m'ont accompagnés dans cette histoire et mon slogan était "joignez cette grande et joyeuse famille" et ça fonctionnais. Jamais un boulot ne pouvait me rapprocher intimement des gens autant et mon rôle était valorisant mais pas toujours évident par la quantité de personnalités différentes et parfois explosives. J'ai côtoyé beaucoup de personnages ainsi, des gens de tous âges et de tout acabit. Ce ne fut pas toujours facile mais la passion m'animait et l'autonomie que ce travail représentait me satisfaisait pleinement. Je me suis fait lentement une nouvelle identité, confiante, engagée et responsable. Mon rôle prenait de plus en plus de place et j'accueillais tous les gens comme des amis et le succès m'enivrait. Mais la réalité en fait est que très peu de gens devinrent de véritables amis mais que des passagers transitoires et des clients. J'avais de la difficulté à tracer mes limites, l'équilibre est si fragile. "Ayez l'oeil au vert" fut mon second slogan et une chanson thème motivait les randonneurs vers les sommets.
 

Vous vous demandez vers où je veux en venir. Mon blogue et journal intime est l'aboutissement d'une aventure entrepris il y a longtemps déjà. Ce projet personnel était original et unique. Mon but n'est pas d'attirer lecteurs ou participants mais pour moi-même et tant mieux si ces propos vous inspirent. Il est impensable d'imaginer que je mets la clef dans la porte après toute ces années. Je chemine lentement vers l'écriture de récits-essai et qui sait d'autres projets quelconques dans le futur. Je n'ai plus la même énergie qui m'animait dans la trentaine mais mon esprit est limpide et clair pour de nouveaux élans vert l'aventure.


28 août |

Je vais discuter véhicules récréatifs. Il y a plusieurs modèles et grandeurs disponibles. On peut l'utiliser pour de courts et longs séjours seul, en couple, entre amis ou en famille. Des styles, modèles, grandeurs pour tous les goûts. Ces jouets sont plutôt dispendieux à l'état neuf et pas toujours évident de s'en procurer un bon de seconde main. Ça demande une sérieuse inspection. De plus il faut se tester sur la route plusieurs semaines si ces véhicules de loisirs sont faits pour nos besoins. Mon VR est plutôt petit mais complètement équipé pour voyager de façon autonome. Je ne suis pas seul par choix et parfois cette solitude je la subie. Rien n'étant parfait en ce monde que l'on soit seul ou en couple mais il est, selon moi, plus sain et agréable d'avoir de la compagnie pour partager si vous me saisissez. Je ne crois pas que je vais revivre cette expérience en vanlife de façon prolongée du moins en solitaire car je suis un être social qui a besoin d'échanges d'idées et de sentiments. L'anglais ça va pour moi mais n'étant pas parfaitement bilingue je me suis senti isolé pour cette période quand même considérable de 80 jours. Je ne regrette rien et suis très heureux de mon campeur. Il sera utilisé pour de courts séjours et peut être plus souvent. Il deviendra un "weekender" pour me sortir de Québec et me rapprocher de la nature. Ma ville natale est fort agréable mais c'est quand même une agglomération urbaine pas toujours tranquille de près d'un million d'habitants. Je ne connais pas l'avenir et des considérations futures peuvent changées. Ce long périple en van m'a permis d'apprécier ce que j'ai, ce que je suis. Plusieurs rêves ne resteront pour plusieurs que des rêves car la réalisation de ces derniers ne sont pas toujours réalisable. Ce voyage m'a fait prendre conscience que j'ai un encrage fort envers ma ville natale et surtout le Québec. C'est à quoi ça sert le voyage, car partir c'est mieux revenir et ainsi se retrouver. Toutefois tôt ou tard le besoin d'évasion se fait sentir. Déraciné temporairement le voyage en solo sur plusieurs mois est confrontant voire déroutant. Pour moi le voyage c'est le regard vers l'extérieur en premier lieu. Après un certain temps il devient essentiel de porter ce même regard vers l'intérieur et de prendre une pause. Sur la route il y a constamment des choix à faire et à la longue j'ai trouvé ça éreintant. L'homme et son cerveau sont doués d'une complexité étonnante du moins le mien.  On n'a qu'à observer autour de soi pour s'en apercevoir, notre monde se complexifie de plus en plus. Je pense ici à la mondialisation et la perte de repères pour plusieurs, la banalisation des valeurs, l'endettement et le coût de la vie, la consommation à outrance, les ressources qui s'amenuisent. Mais partout à chaque instant la vie renaît et jaillie de partout. Humblement j'ai de plus en plus confiance en mes affirmations littéraires car c'est là où j'en suis rendu. Mon "weekender" devient un allié pour atteindre l'équilibre si fragile entre la cité et la campagne, entre la foule et l'apaisement des bois. Le recul est toujours nécessaire, n'est-ce pas en partie pour ça qu'on prend une marche ! Le vide fût pour moi difficile à effectuer sur la route à long terme car le nez trop souvent dans le véhicule. Manque de discipline et de repos? Vouloir tout saisir en même temps n'est pas recommandé. Je refais souvent les mêmes erreurs car je suis têtu et hyperactif mais l'important c'est que je demeure dans l'action. Le temps me donnera des réponses, pour le moment j'apprécie tout court la vie et je remercie !


25 août |

Ayant pris l'habitude d'écrire sur le blogue tous les jours depuis mai en voyage exploratoire dans l'ouest canadien, le besoin d'écrire à nouveau se manifeste. De retour à la maison après ce long périple de 80 jours, ce voyage assez costaud pour un néophyte comme moi dans le vanlife m'a bousculé. On a l'habitude du vanlife sur Instagram et on ne voit qu'une partie de la réalité. De belles personnes dans leurs plus beaux atouts et une image qui ne représente la réalité qu'une fraction de seconde. Ce blogue est publique et ça me prends une certaine dose de courage, de créativité et un intérêt marqué pour écrire sur le web. Je me dois d'être vigilant avec l'ego, sagesse exige. Le voyage ne sera pas nécessairement le sujet principal car cela deviendrait redondant. J'éprouve du plaisir à choisir les bons mots et nous avons la chance de parler une langue extraordinaire m'identifiant en tant qu'individu à part entière à la langue française. J'ai souvent cru que c'est dans les épreuves qu'on grandi alors je me sens prêt à aller plus loin encore dans l'aventure des mots car cette aventure fut quand même ardue par la distance parcourue en autre. Je n'ai plus cette barrière qui jadis me campait dans un rôle bien établi et qui me permettra. En ce sens je peux dépassé mes limites à d'autres niveaux malgré les inconforts. Je me sens davantage libre d'exprimer mes sentiments et d'explorer de nouvelles avenues. Que les "followers" me suivent ou pas ça n'a plus d'importance. Que les internautes aiment ma page ou pas n'est plus mon objectif. Le nouveau blogue-essai de l'aventure vient de naître et me permet un accomplissement dans une liberté inégalée.