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Journal de Voyages

Parabolique

Bienvenue sur mon blogue personnel. Ce journal intimiste exprime un désir de dépassement et d'authenticité.

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Polarsteps


2 juillet | 

J'ai toujours trouvé les retours de voyage pénibles. Les derniers jours de voyage, j'ai cessé de faire mon budget, je mange des repas au restaurant, envoie mon argent en l'air en cessant de me discipliner. C'est comme si je compensais pour un manque, comme si je perdais le contrôle de moi-même, si je puis dire. Ou bien c'est l'énergie qui n'est plus au rendez-vous, je deviens alors anxieux et fatigué. Pour compenser, je fais des trucs étranges, comme m'envoyer une alimentation trop riche dans le ventre. Quatre semaines en solitaire, c'est légèrement trop, surtout si, comme j'ai fait, je passe quelques jours à New York sous la canicule. Je n'aime pas les grandes chaleurs humides. Je n'aime pas le soleil de juillet et du début août. La lumière est âpre, pas assez subtile. Au retour, je ne retrouve, jamais celui que j'ai été. Toutefois revenir dans les mêmes lieux m'oblige à répéter les mêmes gestes, la même rengaine. La routine revient rapidement après les courses et les mises à jour d'après-voyage. La vie coûte extrêmement chère. Les prix n'arrêtent jamais de grimper. Les salaires ne suivent pas les dépenses relatives au coût de la vie et je parle pas des pensions de vieux. On aime tous être en contrôle de nos vies. Les imprévus sont inévitables. Cela ne fait que vingt-quatre heures que je suis de retour et déjà écrire me manque. Sans ce moyen d'expression, je rate quelque chose. L'absence de mots provoque en moi un vide douloureux. Écrire me permet de faire le point de cette journée qui ne reviendra plus et qui, sans que je la note dans mon journal, ne serait pas la même. Écrire ma journée permet de ne pas l'oublier ou qu'elle tombe dans l'indifférence la plus totale. Continuer d'écrire me permet d'éviter de rompre mon rythme, de ne pas revenir en arrière, de ne plus retrouver celui que j'ai laissé. Écrire me permet d'élargir mes horizons en abattant les cloisons de mon logis. De telles expériences que je viens de vivre pendant un mois laissent des séquelles profondes. Elles sont positives malgré la fatigue qui stagne. Le monde est rempli de représentations et d'illusions. Ce qu'il reste au retour, ce sont les repères et les quelques amis que l'on retrouve. La vie n'est que mouvement. Comment ferais-je pour être immobile sans rien écrire et penser ? Je suis du genre à toujours me poser des questions existentielles. Je suis toujours du genre à m'interroger sur le sens de ma vie et sur celui des hommes en général. Les prochaines semaines deviendront un devoir pour moi de me reposer et de réfléchir sur les raisons qui me poussent à vivre ainsi. Plus j'avance en âge et plus il m'est difficile de me projeter dans l'avenir. Je n'aime pas les tâches en suspens. Je suis proactif et du genre anxieux. Je n'y peux rien. C'est mon corps qui m'oblige à freiner, sinon je traverserai sans cesse le mur du son. J'ai toujours aimé explorer, voir le monde, comme on dit. Curieux de nature, il m'est difficile de rester immobile trop longtemps. J'ai l'impression de procrastiner, de perdre mon temps. Avec le temps, je comprends que les pauses sont nécessaires. C'est à ce moment que mon journal prend toute son importance car en écrivant je ne suis pas immobile.