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27 décembre |

Je tiens à rendre hommage à deux gourous qui m'ont influencés dans mon parcours de guide d'aventures; Serge Bouchard, conteur, animateur, conférencier, écrivain et anthopologue. Il animait une émission à la radio de Radio-Canada "les chemins de travers" qui m'a donné le goût de comprendre et de voir le monde autrement. Je me suis identifié depuis toujours aux "chemins de travers", peut-être ai-je grandi de travers" où est-ce ma méfiance au troupeau qui m'aura animé ? Le second, ni moins illustre, fut Louis Lefebvre écrivain, conteur, aventurier, récréologue et fonctionnaire. Il écrivit un livre éblouissant "le Sentier des Jésuites". Dans les années 70 il fonda l'un des premiers clubs de plein air à Québec "Club Quatre Saisons". Le sentier des Jésuites était sa passion, il le connait bien pour avoir retracé à pied, en canot, en raquettes et en ski hors piste l'ensemble de ce sentier mythique qui traverse la réserve faunique des Laurentides du Lac Beauport à Chambord au Lac St Jean. Il fut l'un des premiers diplômés en récréologie à l'université de Trois-Rivières. Il était un fier conteur et se disait lui-même, avec raison, un spécialiste géomorphologique de la réserve faunique des Laurentides. Lorsque j'ai créé Vert l'Aventure en 1994, il m'a transmis la passion du territoire et des grands espaces. Ma première grande aventure hors piste dont Louis était le guide fut au "Point Jambon" au pied du mont Bellefontaine dans la réserve faunique anciennement le parc des Laurentides. On dormait à l'extérieur couché sur des branches de sapins à -30  au coeur de la forêt boréal. Louis avait une personnalité et une physionomie légendaire. Je le rencontrais parfois à son bureau sur l'heure du midi sur la colline parlementaire d'où nous déployions de multiples cartes topographiques annotées. J'avais toujours à mon agenda des dizaines de lieux sauvages après sa rencontre que je voulais découvrir et les partager à des passionnés tout comme moi. Je fus précurseur du Sentier National à Québec et des régions limitrophes. À la naissance de ce projet en collaboration avec Nature Québec, chaque semaine je rencontrais l'agent de développement, dont j'ai oublier le nom, en consultant de multiples cartes indiquant le tracé en devenir. Je fus le premier dans la région de Québec à publiciser le Sentier National qui n'existait qu'en projet en réalité. Je ne disposais pas de GPS à cette époque et ces randonnées étaient de véritables aventures considérant les informations dont je disposais. J'ai toujours eu un sens d'orientation inouïe qui m'a parfois joué de vilains tours dans lesquels j'y reviendrai. Vert l'Aventure Plein Air était né. Des milliers de randonneurs téméraires parfois insouciants m'ont accompagné pour le meilleur et pour le pire. C'est de cette envolée en sortant des sentiers que le club a crée des liens, des expériences et des souvenirs inoubliables.


Les grands espaces sauvages et naturels au Québec appartiennent aux compagnies forestières et minières. Les espaces à proximité des villes et des régions limitrophes appartiennent aux promoteurs immobiliers. Tous ces intervenants et lobbyistes dictent les règles avec l'aide des gouvernements qui ne sont que les marionnettes d'un système basé sur l'exploitation massive des ressources. Ils n'ont visiblement pas le pouvoir de faire mieux. Le discours demeure toujours dans la même perspective soit de faire rouler l'économie et d'enrichir davantage les mieux nantis. Ces entreprises affirment vouloir auto-régularisé le milieu, j'en doute. Je souhaite de tout coeur qu'un jour le bon sens prenne le dessus sur la cupidité. La différence entre le Canada et les États-Unis, en rapport avec les espaces protégés, est que de l'autre côté de la frontière, de généreux donateurs et organisations philanthropiques s'impliquent davantage que nous pour la protection et la sauvegarde de certains sites. Les entreprises développant les ressources au Canada retournent des dividendes généreuses aux élus et actionnaires. La population quand à elle se met la tête dans le sable en recevant des miettes pour mieux avaler la pilule. Nous avons une culture de bûcherons rien de moins. Lorsque le prix moyen d'une maison à Montréal dépasse le demi-million de dollars cela évoque des raisons pour trouver les moyens d'obtenir de l'argent impunément et rapidement. Le Canada est l'un des plus grands exploiteurs de richesses naturelles au monde car nous n'avons ni les moyens, ni la volonté de changer les comportements. Certains indiquent que le libre marché doit être la règle de l'économie mais la réalité est qu'une infime richesse du monde est entre les mains d'une fraction minime et arbitraire de l'humanité. Des randonneurs parfois me critiquaient lorsque je marchais en groupe dans les forêts privées alors que des entreprises ayant des permis élaborent, à l'aide de multiples lois, des stratégies avec leurs firmes d'avocats dans le but de les détruire. J'ai traversé le Canada cet été et des clôtures partout confirment que nous ne sommes pas si libres qu'on le croit. Allez voir ce que font ceux qui en possèdent les clefs. Pour éviter que se développe la conscience collective, les maîtres du divertissement ont manifestement dévié les véritables enjeux. Ou va la pensée, l'énergie va ! Avez-vous déjà songé pourquoi en partie les territoires sont clôturés ? Faut les traverser pour constater. Vous connaissez tous ces propos depuis fort longtemps mais pourquoi ça ne çhange pas? Parce que l'on a peur de perdre nos acquis qui de toute façon seront perdu a ce rythme si rien n'est effectué. Les choses évoluent lorsqu'on est au pied du mur pour reprendre un terme populaire, sinon le laxisme demeure omniprésent.


26 décembre |

Descartes a dit "je pense donc je suis". Olga Tokarckuk dans son livre "les Pérégrins" a repris cette phrase célèbre en l'adaptant à nos jours "je parle donc je suis". Plusieurs vont s'y reconnaître. On dit aujourd'hui beaucoup de choses, ses états d'âme, d'esprits, ses complaintes, ses désirs. Le blogue me permet de me raconter, de raconter mon récit, mon histoire. Dans le passé le "moi" s'éclipsait, il se faisait discret et restait soumis au collectif. "à l'heure actuelle le moi se gonfle et bourgeonne, il s'hypertrophie dans le but d'annexer le monde". Ces affirmations proviennent du livre d'Olga qui reçu en 2018 le prix Nobel en littérature. Dernièrement j'ai lu quelques extraits de Charles Baudelaire, le poète maudit des "Paradis Artificiels". L'opium et le hashich l'a détruit à 46 ans. S'il avait vécu de nos jours il aurait eu des traitements qu'il lui aurait permis de prolonger sa vie sans aucun doute. Voilà le prodigieux résultat du progrès actuel. De nos jours on offre cette confiture de hashish à la SQDC, curieux paradoxe ! Hier on a envoyé le plus grand télescope jamais construit, le James Webb se déployer dans l'espace et, au même moment, sur Terre des gens fument du hashish. Une somme est prélevée sur la vente des stupéfiants dans le but de soigner ces illusionnistes et d'avoir recours ainsi à des soins de base et une thérapie non garantie sauf si vous avez les moyens. Je connais bien le sujet et j'ai eu la chance d'être né quelque part vers la moitié du XXème siècle. On devrait me semble-t-il, se prévaloir de remèdes aux maux ici-bas que de chercher des réponses dans l'au-delà. Peut être y retrouverons-nous de nouvelles drogues et élixirs, de nouveaux dieux ou des réponses à nos précaires vulnérabilités.

Se faire socialiser où se socialiser? nuance. L'éducation est le plus grand lieu d'apprentissage pour concilier les valeurs communes et sociales. L'école pour moi fut conflictuelle et n'a pas développé les résultats escomptés sauf en quelques occasions par l'intermédiaire d'agent de socialisation, communément appelé professeur, ayant des vocations particulières. On veut apprendre à socialiser mais dans quels objectifs? Étant solitaire non par choix mais par circonstances, j'ai réussi toutefois à mettre en place des dispositions instinctives dans certaines règles propres à ma survie ou repères étranges de socialisation. Le but de socialisation à part pour le plaisir est pour devenir un citoyen respectable en payant ses impôts, développer son potentiel créateur, fonder une famille en transmettant et reproduire ses valeurs, sauver le monde ou sa patrie et alimenter la chaîne de production. Je considère avoir eu de la chance malgré l'adversité qui m'a vu grandir. Il paraît que l'on mérite ce que l'on a et, d'autre part, le destin qui nous est tracé. On ne choisi pas sa famille ni notre lieu de naissance, il ne reste qu'à tracer ses choix dans une conscience salutaire.


25 décembre |

Wikipedia, la littérature classique et contemporaine, les podcasts sociologiques de France Culture alimentent mon intellect depuis un moment. L'analyse approfondie chez nos cousins français en rapport avec la pandémie et des enjeux sociologiques notamment sont d'une clarté remarquable. Les français sont les artisans du verbe. Ils sont les maîtres de la pensée utilisant les mots comme matière première. Par ces échanges d'idées et de réflexions, ces propos éclairés me révèle une nouvelle attitude. La pandémie aura t-elle ouverte la porte à une folie individuelle et collective? Des repères ont-ils disparus et une résilience se manifeste-t-elle pour combattre la peur et l'impuissance? Quelques-uns trouveront-ils à l'intérieur de soi des forces considérables pour une divine métamorphose. C'est la fin du parcours de la société moderne, l'accès considéré des dernières décennies n'est plus. Des malaises psychiques d'une insécurité généralisée se manifestent et les gouvernances n'ont pas encore modélisé le système en devenir. On devra s'appuyer de moins en moins sur l'état providence à moins que cette dernière ne se réforme rapidement. Trump le maître de la démagogie s'est fait huer par les républicains lorsqu'il a reçu sa troisième dose. Le populisme provient des milieux périphériques des villes et des profondes régions rurales. La mondialisation a permis la montée du populisme et du conspirationnisme en excluant une grande partie des populations. Des sociétés entières ont perdues la puissance d'agir exprimant des hostilités devant une impuissance émergente. La démocratie et les libertés auront du mal à sortir de l'impasse des changements climatiques. Je constate que les tragédies sont paradoxalement créatrices. M'engager en ce moment s'exprime par de cohérentes études et le désir d'écrire l'épilogue d'une vie qui m'a échappée parfois par distraction ou parce que j'étais occupé ailleurs. L'un des films le plus remarquable ayant vu fut Forrest Gump dans la scène où ayant couru plus de deux ans et des poussières, le protagoniste s'arrêta soudainement pour retourner à la maison.

23 décembre |

Il est de ces pays qui ont eu une force d'attraction considérable chez moi dans ma jeunesse. Le Guatemala fut celui-ci. Ce petit pays d'Amérique centrale est parsemé d'énergies indescriptibles, de curieux rituels et de multiples contradictions. Cette terre volcanique et imprévisible n'a rien de commun surtout ses habitants issus du peuple mayas. Un jour j'entrepris un voyage exploratoire avec Gérard, nom fictif pour conserver l'anonymat de ce gentleman. J'aurai côtoyé péniblement dans ma carrière de guide beaucoup de Gérard et de Roger. La plupart n'étaient pas autant attiré par mon amitié que pour la volumineuse quantité de femmes disponibles qui partageaient mon réseau de célibataires. Gérard était fort populaire pour sa grande gueule, plus poliment son verbe facile. Il aura fait de nombreuses et délicieuses rencontres jusqu'au jour ou il a trouvé sa Germaine ! C'est depuis cette époque que les hommes ont commencés à se faire prescrire massivement du "dicomelle". Du jour au lendemain je fus largué par lui à titre d'accessoire non essentiel. Parfois avant de rompre avec une gentille dame, il attendait d'en rencontrer une seconde afin de ne pas passer une seule et unique journée à se morfondre de chagrin. On a tous connu des Gérard et des Germaine, ceci étant dit le Guatemala n'est pas une mince aventure à entreprendre en solitaire alors j'en fis l'exploration avec Gérard que je considérais à l'époque comme un frère. 

Je me souviens de cette journée tumultueuse à la veille de Noël lors d'une visite au plus grand marché d'Amérique centrale à Santo Thomas Chichicastelnango. Tentant d'établir un plan pour Noël nous nous rendîmes à Quatzeltenango par la suite car il y avait, dans cette grande cité coloniale au pied des volcans, quelques "tours operators". Je fis la connaissance d'un belge qui opérait une agence réceptive de voyages pour les européens. Il était dans ce pays depuis vingt ans. Il y avait fondé une famille. Faire des affaires au Guatemala est périlleux, des milliers d'homicides ont lieu chaque année causés par la corruption et les cartels. Des conseillers municipaux, députés et hommes d'affaires se font tués chaque jour lorsqu'ils tentent des réformes. J'ai réservé une navette et un bungalow pour Fuentes Georginas Hot Spring à Zunil sur les rives d'un majestueux volcan pour Noël par l'intermédiaire de l'ami belge. Le matin du 24 décembre le chauffeur maya arrive complètement ivre pour nous transporter à travers les montagnes sur une route plutôt sinueuse, ça commence bien ! À notre arrivée il y avait un jeep avec les vitres fracassées par des tirs de balles. Des chandelles étaient allumées partout pour témoigner du drame qui venait de se dérouler et pour éclairer les lieux des ténèbres. Le patron de ce site inouïe venait de se faire tué dans son véhicule il y avait quelques heures à peine laissant le jeep sur place pour faire une enquête.... "manãna". Tout le personnel avait quitté les lieux sauf un homme apeuré et attristé de ce drame sordide en nous remettant les clefs du bungalow réservé. Je n'ai pas dormi de la nuit croyant que les tueurs viendraient liquider les personnes restantes. Seuls dans les thermes de pierres volcaniques aux eaux chaudes nous passâmes quelques heures de détente incertaine, l'alcool aidant. Je ne cacherai pas que je fus heureux de quitter les lieux rapidement le lendemain. 

L'année suivante, j'y retournai avec un groupe de randonneurs. Une série d'imprévues ont eu lieu qui aurait pu être dramatique, j'en suis sorti vivant encore une fois me laissant un arrière-goût amer du Guatemala. Malgré la pauvreté et la misère ce peuple est d'une simplicité et d'une générosité remarquable malgré l'oppression qu'ils subissent depuis des siècles. Avant l'arrivée des Espagnols ce pays était l'un des plus beaux sur Terre. Lorsqu'un groupe d'une dizaine de touristes et plus arrive à l'aéroport, il est escorté immédiatement par des patrouilles armées de mitrailleuses en camionnettes jusqu'à leur premier hôtel,  habituellement Antigua. Ça débute bien l'aventure ! Sur la route plus tard un immense glissement de terrain faisant plusieurs morts nous a obligés de faire un détour d'environ 400 kilomètres. Plus tard le chauffeur de l'autocar failli glisser dans un profond précipice causées par des pluies torrentielles. L'autocar étant trop grand pour le chemin de terre boueux, nous avons dû continuer la piste jusqu'à l'hôtel dans un camion en pleine jungle. Souvent aux carrefours, le chauffeur doit verser des pots-de-vin à des "bandidos" pour continuer la route. Ils se travestissent en femme parfois pour simuler l'arnaque. Chaque jour des évènements ressurgissaient qui auraient pu être tragique. La moitié du groupe a attrapé la "turista" à cause d'enchilladas qu'une paysanne nous avait vendu dans le bus. Une affreuse bronchite m'a clouée au lit deux jours à Tikal suite à une mauvaise grippe qui infecta la moitié du groupe. Toutefois j'ai réussi à déployer l'énergie nécessaire pour visiter les splendides temples mayas de Tikal situés dans la forêt luxuriante du Peten et poursuivre la route.


22 décembre |

"Winter is coming" d'après la magnifique série de "Games of Thrones". Cet hiver sera fort probablement le théâtre d'un long confinement. Sans avoir la prétention de quelque nature qui soit à part de me servir de ma cervelle, je crois que la planète est en train de s'autorégulariser. Malgré nos efforts de vouloir contrôler le monde, j'ai la certitude que l'univers est beaucoup fort que toutes nos prétendues manifestations. Les pandémies et dérèglements climatiques se présentent à nous afin de freiner nos ardeurs rocambolesques de consommation et d'exploitation. Seules des changements d'attitudes radicales puissent être envisagées en face de ces fulgurants présages des dernières décennies. La réalité nous échappe bien souvent car nous ne voulons l'admettre. Je suis athée mais je crois profondément qu'il y a des règles dans la vie que l'on ne doit pas outrepassées. "L'essentiel est invisible à nos yeux" disait le Petit Prince. Je me sens moins anxieux devant cette montée de la ième vague, je suis davantage résolu. En rapport avec l'économie, les banques n'ont qu'à imprimer des dollars quelques temps en versant un salaire universel à tous. La superproduction n'a jamais eu de cesse depuis des lustres alors quelques mois de répit à notre chère planète ne sera pas du luxe. Elle a droit à ses vacances aussi me semble t-il, elle fait ses devoirs manifestement. Charles F. Kettering disait "nous sommes tous concernés par le futur car nous passerons le reste de notre vie ici". La société est excessivement anxieuse car le moindre dérèglement freine nos valeurs de super-consommateurs. Des pays pauvres souffrent de plusieurs maux et ne font pas la manchette autant qu'en Occident. Il y a de quoi se questionner. Le malheur des uns fait le malheur des autres. Netflix doit sabrer le champagne à l'heure qui l'est. 


21 décembre | 

Le sud de l'Espagne qui constitue l'Andalousie était arabo-musulmane jusqu'en 1502. À cette époque les chrétiens, juifs et musulmans vivaient ensemble en paix. Un jour cet émirat explosa et de petits califats arabo-musulmans tel Grenade fut le dernier à sombrer. Cette cité abrite l'Alhambra, le palais des palais et l'une des merveilles du monde que j'ai eu la chance de visiter à titre de guide d'un groupe de randonneurs. L'Alhambra se situe dans le massif de la Sierra Nevada ou l'Alpujarras qui signifie "montagnes blanches" et qui servait de protection naturelle aux envahisseurs. L'origine nébuleuse des gitans proviendrait de cette cité. Au même moment a eu une immense exportation hors du pays, issue de l'Inquisition, des communautés juives et musulmanes qui ne voulaient pas se convertir, on les appelaient les "conversos". On raconte qu'avec l'argent récolté de ces peuples, l'Espagne aurait payé les explorations de Christophe Colomb aux Amériques. Cordoue en Andalousie était à cette époque la plus grande ville d'Europe qui rayonnait par sa culture artistique et culturelle. À côté de la cathédrale de Grenade les plus beaux marchés de fruits séchés me comblaient de bonheur.

Robert et Gérard, sont des noms fictifs pour conserver l'anonymat, étaient du groupe du moins au départ de l'aéroport à Montréal. Leurs affections communes pour le bar de l'aéroport étaient plus grandes que les gens qui constituaient le groupe. À l'appel des voyageurs pour Paris, où nous devions transiter, nos deux compagnons n'ont pas entendu l'appel de leurs noms respectifs répétés à maintes reprises. Étant affecté par leur absence je me rendis à l'évidence que s'ils avaient eu un certain jugement ils nous retrouveraient quelques part sur le circuit car ils possédaient l'itinéraire détaillé avec les noms et coordonnées des gîtes et des hôtels. Il m'était impensable de retarder le programme pour ces deux assoiffés. À mon grand étonnement Robert et Gérard n'ont jamais atterri à Malaga, notre point de départ et ne m'ont jamais contacté. Ils ont plutôt délibérément de faire la fête à Barcelone modifiant ainsi les vols initiaux pour partager ensemble dans un hôtel quelconque les meilleurs vins et alcools de la Catalogne. Je fus soulagé de ce dénouement car je ne peux m'imaginer les problèmes encourus par ces deux fanfarons sur les sommets de la Sierra Nevada, notamment sur la plus haute montagne continentale d'Espagne, le Mulhacen. Au retour lors du transfert à Paris nous virent nos joyeux lurons dans la file d'attente pour Montréal les yeux brouillés par les vapeurs incessantes de l'alcool. Aucun remboursement n'a été accordé pour leurs inattentions. D'autres aventures toutes aussi loufoques les unes que les autres se sont déroulées au fil des années. Dans le roman d'Albert Camus "le Mythe de Sisyphe", un homme est puni des dieux pour avoir enfermé la mort dans le but d'être éternel. Sa punition fut de devoir rouler un immense rocher tout en haut d'une montagne et de la laisser redescendre et de recommencer ainsi durant l'éternité. La morale de cette histoire est que nos vies représentent souvent un dur et incessant labeur. Sisyphe poussant son immense rocher toutefois peut contempler autour de lui la création et la beauté de son rocher tout en se reposant lorsque ce dernier roule en bas de la montagne. Le travail jour après jour peut être difficile parfois mais le repos est  divin si on l'utilise à bon escient.


19 décembre |

Durant près de vingt ans j'ai clos mes nombreuses publications par des citations philosophiques et spirituelles. Je n'aurais jamais pensé que ces citations un jour me porterais vers d'autres aventures. Je ne pouvais me permettre de m'exprimer à l'époque librement, comme ici dans ces confidences, car le but était de convier les gens à la marche et non à la lecture. Ces publications étaient principalement des informations relatives aux activités et voyages proposés. Ce qui reste aujourd'hui sont des souvenirs et récits qui traversent le temps. Ayez l'oeil au vert fut mon slogan. Jamais je n'aurais cru que cet œil vert se réincarnerait un jour sous la forme d'un journal intime. Le clin d'oeil au vert (ouvert) est dédié à ma défunte mère adoptive et aveugle. Le vert est la route indiquée que je poursuis instinctivement. Cette couleur est dans mon sang, elle masque le gris de la cité qui m'a vu naître. Le vert symbolise l'espoir, le hasard, la chance et la croissance. Le logo entrepreneurial utilisé, transfiguré représente les maillons d'une chaîne de vélo dans un cercle qui déploie de l'intérieur la rose des vents. Les maillons représentent une famille unie dans un cercle tournant inlassablement dans toutes les directions.

18 décembre |

Le travail est à redéfinir. Il y a quelques années en "faisant" les escaliers pour la forme entre la haute et la basse ville, j'apercevais un nombre élevé de déchets sous les escaliers. Les semaines suivantes j'effectuais des corvées de nettoyage dans la falaise. Ce n'est pas un travail productif mais nécessaire. J'éprouvai une satisfaction à m'impliquer dans le but d'embellir mon environnement. Je le fais autour de mon immeuble aussi mais ça dérange les gestionnaires. Les gens trouvent ça curieux que ça ne soient pas des ouvriers salariés qui nettoient les lieux. Aujourd'hui plusieurs personnes critiquent les autorités et, d'autres part, certains ne s'identifient plus à la société. Le travail valorisé est de produire des marchandises ou faire accroître des bénéfices d'une entreprise. Les arbres qui se tiennent debout ont moins de valeurs que couchés sur un "truck" pour en faire des deux par quatre. La société peut décider de sacrifier un ou quelques individus pour le bien commun. Réinventé le travail en ne laissant personne dans l'indifférence ou l'exclusion devrait être la norm-alité. La valorisation ne devrait pas être contenu uniquement dans la production ou la spéculation des marchandises pour le profit mais au service commun, l'entraide et le développement humain.

Sur un site internet de rencontres une femme décrit sa vie en cinq émoticônes. Des pictogrammes définissant sa personnalité est très réducteur de l'oeuvre m'apparaît-il. Avec ses fantaisistes symboles sa photo révèle une large poitrine dans un profond décolleté. Certains n'auront pas besoin de descriptions supplémentaires, le message est concluant. De nombreux êtres humains s'affichent telles des marchandises. Des mises en scène contribuent à renforcer l'image et ne révèlent qu'un impressionnant spectacle parfois d'humour lamentable et dérisoire. Je regarde tout ça maintenant comme une grande comédie dramatique. Ce film ne m'amuse plus et je suis passé à d'autres distractions qui me propose un bonheur plus durable.


16 décembre |

"Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée." Cette citation d'André Gide est devenue référentielle à mon parcours. À mes vingt-cinq ans j'avais déménagé à plus de vingt-six reprises multipliant les écoles et collèges. Enfant unique j'éprouvais de sérieux problèmes d'intégration sociale et d'apprentissage. Mon père adoptif est décédé à mes dix ans et ma mère est devenue aveugle perdant ainsi son emploi. La vie ne fut pas de tout repos. Je proviens des quartiers populaires de la Basse Ville vivant auprès des moins bien nantis et des incultes. La violence, l'ignorance et la misère faisaient rage dans ces sombres ghettos, j'en suis un survivant et heureux de l'être. J'ai fait confiance au destin et ma résilience fut immense. 


Mon schéma principal est le sentiment d'abandon et d'impuissance. La méfiance que j'éprouve envers qui et quoi que ce soit, des systèmes en place et de l'autorité étaient et sont encore omniprésents. Ma personnalité et mon apprentissage en solitaire ont fait de moi un travailleur autonome. J'ai appris avec le temps que je ne suis plus cet enfant opprimé, blessé. Le plus malheureux dans cette 
histoire est mon propre abandon qui c'est manifesté de différentes façons. Je ne ferai pas ici une exhaustive autopsie en ne voulant pas me projeter telle une victime. Néanmoins je porte des blessures qui ont faites ce que je suis devenu en parti. Mon enfance est baignée de douleurs et de nostalgies, mes plus beaux souvenirs proviennent de la couleur verte du végétal. La ville représentait pour moi la crasse immonde et la totale indifférence, j'y étais relié. Le vert de cette nature prometteuse est devenu mon seul objectif et allié. Vert l'Aventure Plein Air naquit et fut pendant vingt-sept ans une extension de mon étrange et sensible personnalité. J'en étais tellement persuadé que des milliers de personnes m'ont accompagné dans cette curieuse aventure. Je ne m'abandonne plus comme auparavant et j'ai appris à me poser davantage avec de lumineux souvenirs et de délicieux projets. Et les odeurs du maquis de l'île de la beauté ravivent mes espoirs, l'île du vent mes amours et le soleil éternel m'accompagne infiniment dans ma grisaille occasionnelle. Sénèque dit" quiconque aspire à une joie sans éclipses ne doit se réjouir de ce qui lui vient de lui seul." Des révélations importantes se manifestent aujourd'hui dans la solitude absente de nécessité et de trompeuses reconnaissances.

Anthropocentre


14 décembre |

Voici une formulation aristotélicienne "la liberté ne commence que lorsque les besoins essentiels sont satisfaits. (pyramide de Maslow). La société ne naît pas de la volonté de faire du bien à autrui, mais de l'intérêt individuel." Marx croyait que le travail était nécessaire à l'homme dans une extension de son expression vitale, son autonomie et sa créativité. Le capitaliste a vu renaître le travail aliéné et utilisé les travailleurs avec comme seul objectif le rendement, la croissance matérielle et l'enrichissement. Le "bon" travail qui est de réaliser son plein potentiel selon Marx est de développer, spiritualiser et humaniser l'humanité. Le philosophe allemand Hegel fut son mentor. Le capitaliste effréné a brutalisé et soumis les travailleurs leur faisant perdre la réelle valorisation du travail. Seul l'enrichissement démesuré des entreprises compte et les travailleurs deviennent des marchandises sous la subordination des marchés internationaux. Ceux qui se nourrissent de peur et d'ignorance deviennent les proies faciles du langage économique et populaire. Dominique Méda écrit ce qui correspond exactement à ce que je pense de la société idéale; "une société qui se réinventrais devrais trouver de nouvelles modalités d'expression à partir de véritables consultations publiques et se doter des moyens disponibles pour contrôler et évaluer la réalisation de ceux-ci. Enfin, déléguer la majeure partie de la mise en oeuvre concrète de ses politiques à d'autres que lui, aux collectivités locales pour la prise en charge de tel intérêt commun qui auraient à se  soumettre à des obligations et de transparence précise. On verrait ainsi un vaste champs couverts par l'intérêt public, sous la responsabilité de l'état sans être pris en charge directement par lui". Qu'est-ce qu'une société de services? C'est une société qui prend la forme de "service" et non plus celle de la transformation d'une matière. Nous devons cesser d'appeler travail ce "je ne-sais-quoi" censé être notre essence et, bien nous demander par quel autre moyen nous pourrions permettre  aux individus d'avoir accès à la sociabilité, l'utilité sociale et l'intégration.  C'est lorsqu'on a plus rien à perdre que l'on a tout a gagné dans une certaine mesure.


11 décembre |

"To think out of the box". Penser en dehors de la boîte signifie penser en dehors de nos cadres, de nos repères, de nos conditionnements. Le travail est un sujet complexe qui n'a pas de réponses faciles, le but est de proposer une réflexion. Le salaire universel pour tous ? Le travail obligatoire trois heures pour tous ? Je ne suis pas contre le travail mais je considère qu'il prend trop de place dans la société actuelle. Ce sujet délicat est très discutable, l'équilibre serait à mon avis de tenter d'associer le travail avec d'autres activités propres à un développement harmonieux. Pour cela il faudrait nécessairement réduire le nombre d'heures passées au travail. L'esprit est subjugué par le travail et son rôle difficilement indissociable même en temps de repos. Le travail est l'une des plus grandes sources de socialisation et de valorisation depuis toujours. Dominique Méda écrit dans son livre "le travail, une valeur en voie de disparition? "Dans notre type de société post-industriel, l'influence du travail sur l'opinion qu'a l'homme de lui-même est plus importante que celle d'aucune autre de ses activités sociales. Une pression considérable s'exerce donc sur l'individu pour le pousser à trouver son travail acceptable: le contraire équivaudrait pour lui à admettre qu'il ne se trouve pas acceptable."

Dans la Grèce antique il est intéressant à noter que les humanités et la démocratie des uns ont évoluées par l'esclavage. Certains citoyens et élites pouvaient s'élever au-delà des tâches matérielles et de nécessités grâce à lui. Seules les activités agricoles échappaient à la condamnation de vil travail car elles seules permettaient d'échapper à la dépendance d'autrui et à la servitude de l'argent. En s'indisposant des tâches contraignantes et quotidiennes les gens pouvaient se préoccuper d'études plus libérales, artistiques et intellectuelles. On peut affirmer que de grandes sociétés ont émergées par leurs nombres élevés d'esclaves. Ces derniers auront permis une évolution d'un côté de la société en libérant les citoyens des tâches ingrates et d'un abrutissement moral de l'autre. L'empire romain a suivi les traces de la Grèce avec son rapport au travail jusqu'à la fin du Moyen Âge. À partir de ce moment les Pères de l'Église et les Augustins ont interprétés les saintes écritures en affirmant que le travail est divin. Dieu ayant "travaillé" six jours et pris congé le dimanche. De là apparue une forme de croyance servile à l'église par les fruits du travail jusqu'à récemment pour "gagner" son ciel. Le système capitaliste-consumériste a récupérer le tout depuis la déconstruction récente de l'église et surtout depuis que la science s'est manifestée plus vigoureusement. Dans les sociétés occidentales modernes l'esclavage existe sous des visages plus sournois. Les produits que nous consommons provenant des pays sous-développés ont recours à l'esclavage que nous encourageons en pleine conscience car ces derniers nous font économiser temps et argent. Ce modèle perdure, certes et il y a des esclaves instruits et éduqués pour leurs tâches en devenir, intégrés par leurs statut social et dépendants d'une horde de besoins incommensurables. La répartition des richesses dans le monde est injustifiable. Cinq pourcent des plus riches de la planète possèdent les ressources d'environ 3.5 milliards d'habitants, il y a lieu de s'interroger n'est-ce pas ? Un nouveau modèle du travail doit requérir l'attention dans l'immédiat. Je crois fermement à l'octroi d'un salaire universel pour tous en supprimant les aides existantes qui se chevauchent allègrement. En ayant recours au minimum vital pour tous les humains, une plus grande conscience universelle pourrait voir le jour en réduisant la violence et la pauvreté et ne mettrais pas en péril les valeurs du travail.

10 décembre |

L'un de mes premiers emplois fut au YMCA situé à cette époque sur le boulevard St Cyrille aujourd'hui le boulevard René Lévesque. Il était à côté de l'avenue Belvédère en face du Québec High School. Le YMCA (youth man christian association) est une organisation communautaire anglophone de 1844 créé en Angleterre. Son objectif est de fortifier le corps, l'esprit et la tête qui constitue le triangle de son logo. Ce lieu était un important centre social, culturel et sportif. Il possédait un des premiers gymnases publics de poids et altères à l'époque avec un sauna qui n'existait pas de ma connaissance ailleurs. J'y faisait de l'entretien général. Une petite bibliothèque anglophone camouflée dans ses murs était jadis une librairie. On me recherchait parfois que j'étais camouflé dans ce petit espace qui sentait le vieux bouquin et l'histoire ancienne. Déjà je savais que les livres étaient mes amis. Le directeur Miguel était chilien et avait une formidable culture. Il est devenu plus tard consul chilien au Québec. Le YMCA a fermé ces portes pour emménager à l'emplacement actuel du Château Laurier. Cet établissement sur l'avenue Wilfrid-Laurier a été fondé par la communauté anglophone et s'appelait Québec Skating Club. Ensuite il est devenu le Québec Winter Club et finalement le Club des Employés Civils. C'était un magnifique château qui a été détruit pour laisser place à l'hôtel. Je m'y suis entraîné jusqu'à sa fermeture en 2004. Vert l'Aventure, dont je fus propriétaire durant 28 ans, y organisait des parties et tournois de badminton. Jusqu'à 65 participants s'y donnaient rendez-vous avec enthousiasme. Après les matchs du samedi après-midi, des soirées de danse énergique se déroulaient sur la Grande Allée où plus de cent à cent cinquante personnes prenaient part. Chaque samedi ces rencontres attractives et sociales avaient lieu dans différentes discothèques. C'était l'âge d'or des 5 à 7 à Québec notamment au Quartier de Lune sur l'avenue Cartier avec ses délicieux buffets. Un souper avait lieu à chaque mois au défunt restaurant végétarien le Commensal sur la rue St Jean. Jusqu'à 150 personnes s'y donnaient rendez-vous. Durant les fêtes le propriétaire nous offraient un immense gâteau représentant une forêt ou une montagne de ski. Internet n'existait pas pour les rencontres et la drague comme actuellement. Plusieurs jeunes aujourd'hui éprouvent davantage de plaisir dans le monde virtuel que dans le réel et la danse est franchement moins populaire aujourd'hui.

J'ai la nette impression d'avoir contribuer à quelque chose de grand d'une période révolue. Je n'ai pas la nostalgie du passé et ne regrette rien sauf parfois d'avoir passé rapidement. De toujours je fus à l'avant-garde d'un mouvement et je savais que je répondais à un besoin qui était aussi le mien. De toujours j'ai été non conformiste, par exemple aux randonnées organisées du club je priorisais les sorties hors piste été comme hiver. Ce fut d'ailleurs mes meilleurs souvenirs surtout l'hiver à la campagne. Nous chevauchions des clôtures champêtres innombrables et rien ne m'arrêtais. Les gens étaient fort étonnés et n'avaient de mots pour exprimer ces escapades hors du commun. Nous traversions de multiples ruisseaux et des rivières sauvages. Les gens vivaient les plus belles aventures possibles d'effectuées à proximité de Québec sauf pour les randonneurs moins aguerris et conventionnels. Je m'identifiais à un amérindien en raquettes suivant les cours d'eau pour me déplacer en hiver. Des milliers de randonneurs ont sautés ainsi des clôtures le dimanche et parfois le samedi. Il y avait tellement de randonneurs durant une époque que je ne me souviens plus de leurs visages ni de leurs noms pour la plupart. C'est pour l'une de ces raisons que j'écris ce blogue, c'est pour me rappeler d'où je viens et où j'ai marché. connaissances Ainsi les juifs ont survécus par l'écriture et la transmission de leurs et récits historiques. Nietzsche dans Zarathoustra disait "en vérité c'est avec d'autres yeux que je chercherai ceux que j'ai perdus; c'est d'un autre amour que je vous aimerez alors".

Éphéméride


7 décembre |

Martin Luther King disait en 1967 "il est grand temps de passer d'une société orientée vers les choses à une société sur les êtres". Depuis les grandes guerres du XXème siècle le capitalisme-consumériste et le libéralisme ont créés de grands récits pour nous apporter une vie meilleure avec l'appui des énergies fossiles. Cela a détruit les espèces vivantes et créer une illusion presque parfaite dans cette société modelée par l'imaginaire américain. Les autres ont suivis et nous y avons adhéré. Ce discours n'est plus viable et nous avons rapidement besoin de nouveaux modèles. Des sommes importantes sont versées dans la publicité et sur internet pour nous faire croire qu'on est libre et heureux. Pour un grand nombre d'habitants sur cette planète, la course à la croissance matérielle est toujours l'horizon principal. Gagner de l'argent. On en vient à croire que le travail est une valeur. Certes oui à différents aspects et moindre dans une autre. 

Dans le dernier livre de Cyril Dion "le petit manuel de résistance contemporaine", l'auteur offre des stratégies pour transformer le monde sans toutefois détruire ses bases. Il est urgent d'agir et la plupart se demandent de quelles façons. Agir sur une base individuelle est nécessaire mais c'est collectivement que le changement sera considérable. Pour revendiquer et se mobiliser il faut distinguer des horizons et de projets communs sinon nous irons dans des directions opposées et mal définies. Boycotter certains produits ou entreprises et ces derniers perdront leurs emprises destructrices sur la vie et la planète. L'objectif est de transformer de l'intérieur au lieu de détruire. La plupart des multinationales possèdent de puissants mécanismes visant à protéger leurs intérêts et ce n'est pas par la violence que les changements surviendront. Il faut apprendre à développer des structures collectives visant à représenter nos droits et valeurs avec les différents groupes de la société. 

D'ici quelques années de grands bouleversements climatiques et sociaux émergeront, c'est le temps de modifier le cours de l'histoire en débutant par un choix judicieux de notre consommation. Le travail est-il en voie de disparition? On pourrait s'interroger avec la pénurie de main-d'oeuvre. Certes il y a la démographie mais on dirait que tout le monde s'est mis sur pause en même temps pour réfléchir sur son existence et son futur. Quel est le sens du travail de nos jours ? La motivation y est amoindrie car le projet commun est incertain et insipide. Le monde aujourd'hui est excessivement individuel, contradictoire et énergivore. Le travail est devenu un esclavage et nous consommons davantage de ce que la planète peut produire. Surtout il y a désiquilibre répartie sur les richesses dans le monde. Nous devrions bien constater, si nous ne sommes pas des idiots, qu'il y a des limites à exploiter les ressources naturelles et les nôtres. Nous en sommes venus à nous exploité nous-mêmes par notre déni. Ce n'est pas étonnant que plusieurs aient le goût de démissionner. La croissance économique est devenu la religion. Le bon sens reprendra le dessus tôt ou tard mais certains plus fragiles perdront au change si rien n'est fait. Je pense à la santé mentale de tant d'individus qui est menacé particulièrement aux jeunes à l'utilisation croissante des médias sociaux. Pour plusieurs la vie est plus radieuse dans le virtuel que dans le réel. S'asseoir sur ses lauriers n'est plus concevable et un retour en arrière non plus. Pour élaborer de nouveaux récits, nous devons identifier celui dans lequel nous règnons et nous en affranchir s'il y a lieu. C'est à ce stade où j'en suis et qui me libèrera irréductiblement. Je suis en train d'élaborer mon nouveau récit.


5 décembre |

"Femme désire rencontre casual". J'ai recherché dans le dictionnaire ce mot populaire dans les sites de rencontres. Ça veut dire décontracté. Je me demande ce que veux bien dire une rencontre décontractée? Fort probable un mot à la mode ou peut être une relation anonyme en pyjama chacun chez soi devant une webcam? Curieusement tous font énormément de sports et de voyages dans ces sites, en réalité qu'en est-il? On dirait que la plupart des célibataires ont leurs faces sur un écran. Parfois il est indiqué non disponible et leurs profils sont toujours là !!! Parler à une inconnue sur la rue n'est pas courant de nos jours. On peut facilement passer pour un "dinosarius" d'une époque révolue. La peur et la méfiance règnent, on évite les malaises. Naviguer et magasiner anonymement un conjoint (e) en ligne est moins inquiétant. À la moindre différence identifiée on passe rapidement à un autre face. Il y a aussi les personnes très occupées. Comment font-ils alors pour prendre ce temps précieux à regarder sans cesse leurs écrans? Plusieurs font du jogging, c'est une bonne chose, c'est à la mode et quelques minutes suffisent pour retrouver le tonus. Le reste du temps toutefois pour la plupart sera consacré devant un ordinateur. C'est bon pour le cardio paraît-il. On sera "top shape" pour naviguer encore plus rapidement et avoir un teint "casual". Alors on essaie de courir aussi rapidement que la vitesse requise sur son portable. Régulièrement de nouveaux forfaits internet sont vendus proposant des réseaux à plus grandes vitesses. Parfois je souhaiterais des pannes de satellites pour que les gens se parlent à découvert. Voilà! mon opinion. Les revenus que les sites de rencontres et facebook récoltent sont faramineux. Ces sommes vont pour la plupart à l'étranger. Parfois j'entends dire que ça fonctionne pour une amie, un frère, une collègue. La plupart des célibataires y sont cartonnés comme des troupeaux de moutons. Le temps économisé en fermant son poste permettrait de sortir et d'aller voir le monde avec davantage de fructueux hasards des cafés et des coins de rues. Je ne suis pas à l'abri de cette addiction. Je prend conscience de cette dépendance généralisée qui semble apportée le mirage d'une certaine facilité. Internet nous présente en schéma à sens unique le monde dans lequel on se prélasse, qu'arrive-t-il lorsque les rencontres sont réelles? Malaises et inconforts. Pour certains groupes d'individus la réalité n'est que le prisme traversant les écrans. Et si on avait peu de temps à vivre serions-nous planter devant nos portables pour nos derniers jours? J'en doute.


2 décembre |

Auparavant la société englobait et contenait l'économie, or voilà désormais l'économie englobant et contenant la société. Les idées parfois me manquent sporadiquement. Décrire l'actualité à tous les jours ne m'enthousiasme guère, la politicaillerie non plus. Je sais bien que c'est un mal nécessaire mais les médias répétant sans cesse les mauvaises nouvelles affaiblissent ma source intérieure. J'aime raconter des histoires en voyageant, décrire les impressions qui traversent mon esprit, accorder mon souffle avec les paysages en alternance avec le cocooning. Je suis furieusement sédentaire depuis quelques mois mais au fond de moi abrite un aventurier. Mon regard a besoin de larges horizons, d'exotisme et de beautés. La semaine prochaine j'ai ma 3ème dose du vaccin covidial. Psychologiquement je me prépare à des aventures cet hiver songeant aux tropiques avec mon nouveau et magnifique sac à dos de 55 litres acheté aujourd'hui, ça me motive. Si les conditions ne le permettent pas et n'ayant pas de véhicules l'hiver je ferai la location d'une voiture à l'occasion pour des escapades à la campagne et faire de la raquette. Il m'est impensable de rester à la maison n'ayant comme seul objectif écouter le téléjournal, regarder le temps qu'il fait la face collée à la fenêtre ou marcher sur les rues indifférentes de la ville. J'ai un projet en perspective, en attendant je suis de près les informations sur le développement de la pandémie comme tous les voyageurs fébriles à l'approche d'un départ imminent.


27 novembre |

"Le touriste est tout le contraire d'un marginal, il est parfaitement dans la norme et c'est pour cela que l'aventure, fondamentalement, lui échappe. La pratique de routes toutes tracées est une improbable évasion. L'existence devient exagérément schématique au nom du refus de l'aléa. Or l'aléa n'est-il pas le propre de l'expérimentation et de la découverte, c'est-à-dire, aussi, le propre du voyage? Le monde se bocalise et s'uniformise culturellement" dit Rodolphe Christin. Trop de gens vivent dans les grandes villes aujourd'hui avec des écrans énergivores fusant de partout. Tentant désespérément de fuir la réalité ou d'en déceler une nouvelle. Nous sommes dans une époque où le faire et l'avoir prend la place de l'être à bien des égards. Nous vivons dans une époque moderne où la performance et les burn-out dominent. Dans les années 50 les gens ont quittés massivement la campagne pour vivre en ville. De là est apparu le tourisme de masse. Plusieurs cons-citoyens rêvaient nostalgiquement d'un retour aux sources dans la nature. La société de loisirs est apparue avec ses déplacements incessants vers un modèle croissant de consommation. Cette exode vacancielle a créé l'industrie touristique que l'on connaît aujourd'hui banalisant la vie et la culture dans une consommation démesurée. De multiples emplois d'une nouvelle industrie ont émergés de par le monde et, de surcroît, une nouvelle attitude entrepreneuriale. Une immense opportunité d'affaires est née de cette nouvelle sphère d'activité lucrative. La rentabilité et le développement outrageux n'ont cessés depuis d'être le leitmotiv compulsif. Cette mouvance matérialiste détruit nos écosystèmes, l'inconscience devient collective. Depuis la pandémie, nombreux sont les gens désireux de se rapprocher de la nature, ils veulent toutefois apportés dans leurs enclaves la ville qu'ils tentent de fuir, furieux paradoxe! Blaise Pascal disait "tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans sa chambre."


25 novembre |

Épictète disait que "le grand obstacle n'est pas la réalité mais la représentation de ce que nous en avons". Dans la consolation de l'ange de Frédéric Lenoir il est dit "tout le chemin de la vie c'est de passer de l'inconscience à la conscience et de la peur à l'amour". Voilà le sens ultime de toute existence. Le destin a mis sur mon chemin des gens afin de me révéler les prémisses du bonheur et de ma réalité. Freud appelait ça le mécanisme de répétition. Tant que je n'ai pas compris ce quelque chose d'essentiel qui me pousse à commettre des actes de manière pulsive, la vie m'enverra des rencontres et des évènements dans le but de me confronter à cette pulsion et cette croyance qui vivent en moi. En référence à une rencontre récemment d'où il devait, mais pas absolument, avoir amour et joie, je n'y ai retrouvé que douleur et amertume. Je ne distingue pas toujours mes attentes et mes besoins relationnels avec une femme s'il y a désir. Le désir m'apporte une certaine souffrance. Je répète inconsciemment le même réflexe dans le but de m'éveiller à l'amour et manifestement je n'y arrive pas. Des peurs ancestrales dominent mon inconscient qui m'empêche de basculer dans cet état de grâce. Les occasions ne s'y prêtent moins depuis la retraite annoncée. Il est aussi possible que les bonnes personnes ne soient pas au rendez-vous, l'autre n'étant pas disponible pour les mêmes raisons que moi possiblement ou que sais-je le hasard ne m'est pas favorable. Il est possible qu'en affirmant cela que je sois dans le déni, parfois je me demande si le hasard existe vraiment. Bien des choses sont invisibles à mes yeux. Ma liberté et son désir évoque souvent une fuite par en avant. Une chose est admise c'est que tout ce qui m'arrive à présent je l'accueille avec davantage de conscience et d'indulgence. Je vais cesser cette réflexion pour le moment, j'y reviendrai plus tard.


23 novembre |

Le iPhone dans les mains prolonge l'absence de soi-même et de relation à l'autre à côté de soi. Gandhi disait "Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde." Il est bien facile de critiquer et de juger à propos de tout et de rien mais le changement commence par soi-même. Juger se trouve dans le domaine de la dualité, elle demande une réponse du genre oui ou non, bien ou mal, coupable ou non-coupable. Critiquer est plutôt une description qui énumère les points positifs et négatifs. Une de mes clientes, fort gentille d'ailleurs, m'a révélée indirectement sa personnalité complotiste. Au début je ne m'étonnais pas trop de ses propos qui m'apparaissait comme une solide affirmation. Plus tard je me rendis compte que ses commentaires grossièrement répétitifs dépassaient largement le bon sens et qu'elle possédait un certain mépris envers la société. D'autant plus que la moitié de ses amis sur les médias sociaux étaient de puissants conspirateurs. Je m'étonnais de constater comment les supporteurs de Trump croyaient à tant de balivernes aux USA. Je suis d'autant plus surpris d'apprendre que cette vague de folie s'étend près de chez moi auprès de gens que je ne doutais d'aucune façon. J'ai eu dans le passé un groupe au Costa Rica une dame assez violente dans ces propos envers moi. Un jour, lors d'une baignade dans les eaux thermales du volcan Arenal, je m'approchai d'elle dans le but d'établir un rapprochement. Elle m'apprit qu'après le suicide de son père sa famille c'est littéralement entre-déchirée. Je compris alors que je n'étais pas la source de ses vives réactions et me suis dégagé alors de toute forme de culpabilité. Plus tard dans des circonstances similaires j'ai pris, non sans difficultés, un certain recul devant certaines personnes dans les groupes auxquels j'étais responsable. "Il ne faut pas faire par les lois ce qu'on peut faire par les mœurs" écrivait Montesquieu. Les mœurs ça comprend et relie nos manières de vivre, de penser et nous relie les uns aux autres. Ce sont aussi nos racines et nos idéaux. Les lois seules ne pourront être les seules balises de la société. Avant de formuler des critiques maintenant je porte mon regard sur moi-même et sur les raisons profondes que m'amène mon attitude. Ce malaise profond prend sa source parfois non pas dans l'événement en cours mais dans les blessures du passé. Je pourrais en ce moment joué aux grands explorateurs pour vous divertir mais j'ai modifié ma trajectoire sachant très bien que le contenu de mes révélations ne soit pas très sexy. Ma découverte de lecture aujourd'hui est "le manuel de l'anti tourisme" de Rodolphe Cristin. Je m'y reconnais et je considère que durant les 40 années consacrées au tourisme j'ai été fidèle à moi-même en prenant "des chemins de travers" comme disait l'anthropologue Serge Bouchard. Je suis fier de m'être respecté et avoue parfois que mon attitude était réfractaire à certaines règles d'usage. Néanmoins l'essentiel que je retiens c'est que j'ai appris de mes expériences. Je sais que mes victoires et mes échecs sont composées de ces expériences ni bonnes, ni mauvaises en soi. Elles m'ont enrichis que cela ne plaise ou pas à mes détracteurs.


20 novembre |

Ce que j'ai écris hier et avant-hier relève déjà du passé. Les propos énoncés sous forme de nouvelles de ce passé récent ne sont déjà plus actuels. Des sujets demeurent immuables telle l'histoire et la nature, la politique pas vraiment. Ma spiritualité est personnelle, elle ne peut être transmise et c'est tant mieux. Il est possible qu'elle me soit nuisible car seul pour en discuter. Mes croyances peuvent être erronées car bricolées avec moi-même elles n'ont pas de vis-à-vis. Ces dernières sont influencées par mes valeurs et mes références littéraires d'auteurs confirmés. Il y a aujourd'hui une réduction du spirituel au neuronal. La société moderne y contribue en débutant par les médias. On a besoin d'expliquer et d'être rassuré par d'inexprimables raisonnements. Les mots et les idées passent et repassent en boucle dans un esprit surdimensionné. Je ne suis pas défaitiste et négatif de nature. Je sais encore m'enthousiasmer de la pureté du regard et de la clarté d'un ciel bleu. Mes plus grands bonheurs furent mes expériences altruismes de dépassement.


La pandémie aura été l'événement  marquant en nous remettant en question à différents niveaux. Le monde ne sera plus jamais le même. Des milliers de gens sont décédés laissant endeuillés plusieurs survivants. Ce lourd combat laissera des cicatrices profondes. Nous avons touché la peur et la détresse. Des clivages importants ont émergés avec les antivax et les complotistes créant de profondes divisions. Le télétravail, la pénurie de main d'oeuvre, les problèmes structurels des soins de santé. Des problématiques semblent s'aggraver avec l'approvisionnement des services et des ressources, les changements climatiques, l'endettement, l'individualisme, le décrochage des baby-boomers de la vie active, le pouvoir excessif et nos dépendances aux médias et GAFA, la corruption, la violence, etc... La construction de notre monde s'est échelonné sur plusieurs milliers d'années, il en faudra moins pour le déconstruire. Les jeunes générations auront beaucoup de travail à faire pour conserver les acquis des précédentes générations, le tri des besoins superflus sera irréversible. Tant qu'il y a de la vie il y aura de l'espoir. Les plus forts et les plus adaptés survivront dans ce monde bouillonnant en évolution. Il devient essentiel de trouver espérance en l'humanité car l'univers ne connait ni l'espoir ni le temps. Nous sommes beaucoup plus petits que nous nous imaginons, la planète nous survivra. "L'arracheuse de temps" est parmi nous en référence au conte de Fred Pellerin. Elle multiplie sa raison d'être dans ce chaos et cette confusion intemporelle.

Réflection


19 novembre |

Mes émotions furent plus vives que ma raison trop souvent. Elles m'ont jouées de vilains tours et ne sont pas toujours mes guides. Je suis un miraculé. Mon instinct de survie a mis sur ma route des anges gardien de passage. Mon éducation a été négligée et les mentors m'ont profondément manqués. Je suis un autodidacte au parcours sinueux. Jacques Grand Maison a dit "qu'il faut beaucoup de jugement pour bien discerner ce qui exige de ne pas juger et ce qu'on doit juger. On peut choisir entre l'éducation utilitaire centrée sur un futur emploi ou humanisme pour donner un sens à sa vie, à bien penser, à faire les bons choix et connaître le monde d'hier à aujourd'hui." Je n'ai pas toujours choisi le chemin le plus facile mais celui qui correspondait le plus à ce que je croyais être le meilleur par instinct, parsemé d'humanisme. "soyons nous-mêmes les autres sont déjà pris" disait Oscar Wilde. Mon père adoptif écrivait sans cesse, il était journaliste. En lisant un bouquin il collait une feuille blanche entre chaque page et donnait ses opinions à travers son vécu, ses connaissances. Il était un fervent croyant, il avait une formation de théologien, d'agronome et de journaliste. Il est décédé à mes dix ans, il m'a manqué. Je m'identifiais davantage à mon père qu'à ma mère pour la littérature qu'il affectionnait et les longues marches qu'on prenait ensemble. Il aimait rire et réfléchir, ma mère aimait le jeu et la coquetterie.


Les gens, ces temps-ci, réfléchissent sur la possibilité d'aller en vacance au soleil. Les agences de voyages reçoivent de plus en plus d'appels. Dans les commentaires sur internet à propos des hôtels et destinations je sursaute lorsque certains parlent des "locaux" pour décrire les habitants. On indique souvent que les plages sont "malheureusement occupées par des "locaux". Pourquoi ces touristes ne restent-ils pas chez eux s'ils sont préoccupés par les gens des
 pays hôtes? Ces gens agissent comme des colonisateurs infâmes avec leurs commentaires méprisants. Ils sont chez eux alors pourquoi ne profiteraient-ils pas de leurs plages? Ces touristes ne se sentent pas en sécurité parce qu'ils cohabitent avec des gens différents? J'ai déjà subi un attentat à main armée en voyageant seul à Ste Lucie dans les Caraïbes. Je dormais dans les gites d'Airbnb. J'ai eu peur et j'ai appris, je n'y retournerai plus ni dans les tout-inclus. Je ne me sens pas à l'aise dans ces paradis artificiels agrémentés de bracelets et de barbelés. Des commentaires désagréables exprimés sur internet à propos des bibittes et d'avoir souvent le même buffet gargantuesque m'indispose, pôvres eux-autres ! Je m'abstiens de côtoyer ces misérables opprimés. Je reste chez moi et c'est tant pis. Je ne crois pas qu'encourager ces "resorts" soient bons pour les gens de ces pays. Enfin on a droit à son opinion. 


Sur un autre sujet j'ai entendu le premier ministre faire de la démagogie en voulant se porter à la défense du hockey, sport national du Québec paraît-il. Il mentionne vouloir encourager les jeunes à pratiquer ce sport. La réalité c'est que le hockey coûte très cher aux familles et que les jeunes préfèrent jouer "en ligne"Le soccer deviendra le sport national prochainement selon moi car les immigrants s'identifient davantage à ce sport et deviendront plus nombreux au Québec que cela n'en déplaise. Le premier ministre fait la promotion du hockey pour faire vibrer la fibre nationaliste des québécois et son intérêt est manifestement de gagner des points pour sa victoire aux prochaines élections. Les empereurs romains avaient compris qu'il devait offrir du pain et des jeux pour obtenir la ferveur du peuple et détourner les véritables enjeux. Le premier ministre est fort habile devant la masse d'éventuels électeurs. Monsieur Legault a toute mon admiration pour son travail et sa détermination, toutefois je ne suis pas aussi naïf que j'en ai l'air. J'en suis pas à ma première élection, toutefois je serai heureux qu'il soit le chef aux quatre prochaines années. Il est l'un des derniers bastions de centre nationaliste de ma génération.


17 novembre |

L'avenir est à ceux qui lisent tôt ! Je remarque que je fais beaucoup moins de fautes d'orthographes depuis quelques temps. Le Vieux-Québec me plaît beaucoup en novembre. On s'y sent chez soi sans les hordes de touristes. Parfois j'ai l'impression d'habiter à côté de Walt Disney à la période estivale lorsque les croisiéristes arrivent en ville. Il n'y a pas beaucoup de résidents à l'intérieur des murs, heureusement il y aura un supermarché bientôt près du plus vieil hôpital d'Amérique du Nord, l'Hôtel Dieu. Il déménagera sous peu dans Limoilou. Les commerces ne sont conçus, pour la plupart, que pour les touristes. Le faubourg St Jean-Baptiste manque d'amour. Il cherche sa vocation, les commerces de jadis se retrouvent en périphérie depuis plusieurs décennies. Il y a longtemps les égouts de la haute ville se déversaient dans la rivière St Charles à la basse ville. L'espérance de vie y était moins élevée et la pauvreté omniprésente. Les quartiers ouvriers et industriels s'y retrouvaient. Les plus grands manufactures de chaussures du Canada y avaient pignons et les salaires étaient plutôt maigres. Ça bien changé. Les îlots de chaleur de la capitale se retrouvent à la basse ville. Il y manque considérablement d'arbres et de verdure. Autrefois St Roch était le haut-lieu des grands magasins à Québec. La rue St Joseph est dorénavant plus que l'ombre d'elle-même mais il y a eu pire. L'étalement urbain et la construction des grands axes routiers ont affaiblis le centre ville. Les grandes œuvres qui font la beauté de Québec c'est ce qu'on doit aux anglais; citadelle, fortifications, terrasse Dufferin, plaines d'Abraham, Château Frontenac et les quartiers Montcalm,  St Sacrement et Sillery. Les anglais aiment les arbres, les "french canadians" aiment les voir sur le dos. Pays de bûcherons, maudit calvaire ! J'aime le temps froid et sec sans la neige noircie par les voitures anonymes pour marcher en ville. Ma période préférée dans les bois est juste avant la neige lorsque tout est gelé et calme. Je n'ai plus de voiture l'hiver par choix. J'ai acheté hier une carte d'autobus pour aller au centre commercial à l'occasion flirté les librairies et marcher au chaud. Ma van est entreposée jusqu'en avril et je suis en hibernation jusqu'au printemps. Je ferai des sorties de raquettes dans les Appalaches occasionnellement, région de mes amours. Il y a moins de neige, c'est plus sec et tranquille. J'affectionne le hors piste à travers champs et boisés des vallons enivrants de blancheur. Ma retraite sera constituée de randonnées pédestres, cyclotourisme, lecture, écriture, photographies, musique et yoga. Au printemps je partirai à l'aventure en vanlife sur les chemins de travers pour renaître dans d'autres lieux. En attendant j'entends déjà les cantiques des fêtes qui m'apportent la sainte paix. 


Après le visionnement du reportage; Québec terre d'asphalte je suis bouleversé sur ce que j'envisageais depuis longtemps. Les promoteurs mettent la main sur les meilleures terres agricoles de la province pour s'enrichir considérablement sur le dos du pauvre monde. La réalité c'est que ces terres représentent l'autonomie alimentaire du Québec. Il y a contradiction avec les projets d'autonomie alimentaire et ce qui s'effectue en réalité. Convertir en centres commerciaux et en condos apporte beaucoup de taxes aux municipalités. La gestion des terres agricoles devrait être la responsabilité du gouvernement en empêchant des dézonages anarchiques et spéculatifs. S'il n'y a pas de relèves agricoles dans l'immédiat ça prend des mécanismes pour que ces terres soient protégées et trouvent preneurs auprès d'agriculteurs qui ne paieront pas des millions pour les acquérir. Une fois les terres bétonnées il devient trop tard pour retourner en arrière. En plus de diminuer nos capacités alimentaires et d'augmenter notre dépendance envers autrui on fait la promotion de l'étalement urbain et de la consommation excessive des transports. Les promoteurs et le soi-disant marché nous font régresser comme société au détriment du progrès économique et d'une indifférence totale. Nous perdons petit à petit nos libertés, notre dignité et notre autonomie. Il est temps que le gouvernement agisse pour le bien être commun et cesser de viser uniquement la victoire aux prochaines élections. Il en est aussi pour nos forêts qui appartiennent aux grandes entreprises n'ayant pour seul objectif que l'argent au détriment de l'environnement. Le projet du 3ème lien est une erreur monumentale en faisant de Québec et sa périphérie un immense stationnement. Les terres agricoles dans Chaudière Appalaches seront de plus en plus à la merci de ces promoteurs véreux avec leur gros pickup pour aller prendre leurs commandes à l'auto chez McDo. À quoi nous servira de voyager au Québec lorsque tout sera identique avec les Tim Horton à chaque carrefour ? Vivre le moment présent est bien mais se projeter dans le futur avec sa progéniture me semble urgent. J'espère aller marcher dans les Appalaches dans les magnifiques forêts encore pour me rappeler que la campagne et ses délicieux boisés existent encore. C'est une question de temps de voir apparaître Dollorama et ses dérivés chinois au bout des rangs tranquilles du Québec. Si ça continue il ne restera que les plaques d'immatriculation "je me souviens" en mémoire de notre identité. On pourra bientôt porter des coquelicots bleus en souvenir de la belle province. 


16 novembre |

Pourquoi écrire? Je respecte les écrivains surtout les bons. C'est relatif, ça dépend des goûts. J'aime les penseurs, les réflexologues, les bons journalistes, les philosophes. J'ai grandi comme plusieurs avec la télévision par habitude, par ennui souvent car je n'avais pas autre chose à faire ou à penser. Toutefois à la télé il y a certains personnages qui me sont chers par leur intégrité et leur charisme. Malgré tout en vieillissant je ressens moins le besoin de m'y noyé. Mon temps devient de plus en plus précieux et je tiens à m'accorder ma propre présence. Un relent de confiance en moi m'habite. J'ai possiblement la capacité d'accepter ce qui est, ce n'est pas toujours aisé. Cela ne m'empêche pas de partager de bonnes discussions avec des amis. Durant de nombreuses années j'étais relié par mon travail à plus de 6,000 personnes sur internet et je me sentais aussi seul qu'avec moi-même dans mes moments de détresse. Anonymes pour la plupart, tous ces gens sur la liste d'envoi dont je proliférais ma propagande, ce temps est pour moi révolu sans regrets. Je priorise la qualité et non la quantité dorénavant dans mes rapports sociaux. Mes besoins évoluent au fil du temps et je reconnais davantage ma valeur depuis cette retraite qu'il y a pas très longtemps m'effrayais. Je préfère bien souvent le silence et la compagnie des livres que cette télé trop bavarde et bruyante. Placotage incessant afin de meubler le vide et vendre tout ce qui est possible de faire. J'aime la compagnie d'un être cher lors d'une longue marche. J'ai aimé guider les randonneurs au Québec et sur tous les continents. Étonnamment nous regardions tous dans la même direction. Ce fut pour moi la meilleure façon de trouver des compagnons pour refaire le monde dans des discussions interminables. Les échanges d'idées nous rendent plus libres et épanouis en plus si elles sont partagées à travers des paysages somptueux. J'ai su me tirer d'affaire, j'en suis heureux et reconnaissant. Je reprends confiance. La retraite m'apparaissait il y a pas longtemps encore comme un vide, une fin en soi et un abandon alors qu'elle est en réalité le tremplin vers une liberté assumée. J'ai hâte de voir réapparaître de véritables milieux de vie comme jadis où il fut bon d'échanger en toute simplicité et liberté sans ornières. Le discours est devenu lourd au fil du temps, égoïsme et revendicateur. Il est triste et étonnant de constater combien de gens, au moment ou l'on se parle, sont devant leurs écrans frénétiques. Il est triste de constater que les sourires des passants sont contrariés et absents.


Dans ma jeunesse les frères St Vincent-de-Paul créèrent les centres communautaires en loisirs, les fameux patros. Le frère de la Sablonnière en fut le précurseur dans les Laurentides. C'étaient des milieux de vie importants à l'époque pour la jeunesse. J'ai suivi une attestation d'études collégiales en animation auprès des descendants de cette communauté qui devenait alors la fédération des centres communautaires en loisirs. De solides valeurs y étaient propagées. Je devenais un catalyseur et un rassembleur fier, enthousiasme et motivé. J'avais un projet de vie qui proposait, par l'intermédiaire contagieuse d'une énergie débordante, l'organisation et l'accompagnement d'activités sociales, de plein air et de loisirs. Par la suite après une formation de technicien en tourisme je devins conseiller en voyages d'aventures extérieur autonome ayant pour but de développer davantage mon projet innovateur de l'époque. J'ai créé un club social et de plein air qui répondait au besoin. J'étais avant-gardiste et entreprenant voir entrepreneur. On n'y retrouvait de tout même des amis comme dit le slogan. Où les gens se rencontrent-ils maintenant? Les centres de loisirs sont devenus de centres de consommation en loisirs. Internet a tout râper et le cynisme est omniprésent. Une dame m'appelle ce soir me racontant sa vie, le nombre de vaccins reçus et de conjoints consommés. Elle a trouvé mes coordonnées dans une ancienne rubrique d'annuaire téléphonique sur "agences de rencontre". Je lui ai gentiment spécifié que je n'étais plus en opération mais elle insistait pour discuter. Mes conseils furent, en abrégeant, de sortir accueillante dans la rue et de sourire.


13 novembre |

Depuis longtemps lobbyistes, grandes entreprises, multinationales, corporatismes, etc... dominent le monde et les gouvernements. Le progrès et le développement économique servent de discours à toutes les sauces avec l'emploi, la prospérité, la spéculation, etc... Dans plusieurs pays les humains sont littéralement des esclaves au service de l'économie, triste réalité. J'ai souvent l'impression que plusieurs ministères appartiennent aux entreprises, je pense ici aux transports, l'énergie et les forêts en particulier. 40 pourcent des américains croient que c'est Dieu qui nous a créés. Imaginez le reste ! Pays des armes à feu, les lobbyistes y sont tellement puissants que les armes sont protégées par des lois au nom des libertés individuelles et surtout du commerce. Les drogues douces et les produits dérivés sont en vente libre. Les casinos en ligne reconnus par la société d'état se propagent à grande vitesse. Il y a plus d'argent investi dans les guerres que dans la vie. Quel est notre pouvoir dans tout cela? S'instruire et s'éduquer en élevant sa conscience, prendre de soi maintenant en étant solidaire les uns des autres et revendiquer les valeurs communes telles la liberté et la dignité. Sur un autre terrain, comment s'opère l'amour pour se transformer? Soit l'amour provient du monde, sois elle sort de nous, fort probable des deux. Il y a un double déclenchement, le feu qui sort du corps convoité et le feu qui exsude du corps convoitant. En amour choisit-on ou est-on choisi? L'illusion résulte d'un puissant désir. Par exemple, épuisé dans le désert, perdu et sans eau, un homme croit apercevoir au loin une oasis. Il est possible qu'elle existe ou il est possible que ce soit une hallucination produite par son fantasme. Grâce à cette illusion, un homme perdu se ressaisira et se remettra en route. Nous vivons de nos illusions et de nos fantasmes, ils servent à poursuivre notre route et nos idéaux. Dans le chaos l'amour nous sauvera. Au cinéma le thème principal est l'opposition entre le bien et le mal. Nous portons en nous les deux et marchons sur un fil entretemps. Le discernement entre les deux est essentiel. Mais tout n'est pas blanc ou noir. L'individualisme relève de l'abrutissement des masses à différents niveaux. Par peur par méfiance, par envie. Dieu a été inventé pour donner de l'espoir et pour ne pas sombrer dans la folie. "Qui est Dieu maintenant qu'il est mort" comme disait Nietzsche?
 

12 novembre |

Ne pouvant raconter mes récits de voyages actuels en cette période de pause, j'exprime mes réflexions d'escapades urbaines et champêtres effectuées au quotidien en attendant le prochain grand départ. Je partage mon opinion avec le maire sortant de Québec sur le 3ème lien. Je suis contre ce projet actuel. Il est évident qu'une remise en question de la circulation à la tête des ponts ainsi que sur l'autoroute de la Capitale m'apparaît la solution. Le trafic lourd s'effectue à l'ouest de la ville et non pas à l'est. Éviter d'augmenté le trafic au centre-ville de Québec me semble évident. Projeter un troisième lien avantage les promoteurs de la rive sud et ne fera qu'empiéter sur les zones vertes de ces secteurs dans un étalement urbain douteux.  La réalité c'est que certaines régions de Chaudière Appalaches n'y voient que des opportunités d'affaires au détriment de la qualité de vie. Ce sera encore plus le royaume de la voiture et de la dégradation des milieux de vie de Bellechasse et de la Côte du Sud. On n'a qu'à regarder ce qu'ils ont fait de la métropole et de ses régions limitrophes pour constater l'amplitude des dégâts. Il n'est nullement essentiel d'énumérer les inconvénients de ce projet coûteux qui ne respecte pas l'environnement. Le tramway sera un atout majeur sur la mobilité de la capitale mais la sauvegarde des arbres sur le tracé est vitale. Faut cesser de minimiser les espaces verts en les protégeant de cet urbanisme énergivore et démesuré. L'économie et l'environnement ne font pas toujours bon ménage. La voix des promoteurs est plus forte bien souvent que celle des citoyens dans leurs discours de développements anarchiques. Le développement économique avec des objectifs à court terme plaît au gouvernement qui amoncelle des votes aux élections. Ce n'est pas toujours du développement durable qui s'effectue. Il y a toujours une volonté archaïque d'asphalté le Québec au grand complet avec des Walmart et des Costco à chaque carrefour pour gagner de votes. Je crois que c'est de l'amour et de la dignité qu'on doit signifier pour que l'humain s'harmonise davantage au centre des priorités.


J'aimerais bien être en mesure de décrire la beauté des temples grecs ou de la nature flamboyante du Costa Rica mais en ce moment je suis ici chez moi. Je me sens bien et en équilibre dans mon environnement appréciant ce qui est à ma disposition maintenant. Je constate étrangement que les citadins marchent davantage que les gens de la campagne. J'ai installé un compteur de pas sur mon téléphone. Il faut marcher paraît-il 10,000 pas par jour pour être en santé. Je dépasse largement ce nombre en plus de faire du vélo stationnaire en hiver, de la randonnée et du yoga. Je me considère chanceux d'avoir atteint la retraite en bonne santé et sans difficultés financières. Je possède un logis simple et agréable à proximité de tous les services nécessaires à mes besoins et de quoi bien m'alimenter. Les plaines d'Abraham représentent 
mon terrain de jeu au quotidien avec leurs grands arbres ancestraux et leurs beaux et grands espaces verts. L'avenue Cartier est un lieu agréable où il est possible de rencontrer des gens dans une ambiance décontractée. Je me sens privilégié et suis reconnaissant auprès de tous ces lieux qui m'ont vu naître et grandir. L'habitude certes et une relative routine dans un repos bien mérité s'avère délectable. Au printemps j'envisage un départ prolongé en vanlife. J'alternerai entre nomadisme et sédentarité dans le futur à moins de décisions contraires. J'ai besoin de projets et la route m'apparaît avec l'écriture un moyen de cheminer harmonieusement. Je ne suis pas seul lorsque je lis et je suis accompagné de mon meilleur ami c'est-à-dire moi-même, comment pourrais-je m'ennuyer ! J'aimerais bien la présence occasionnelle d'une charmante compagne toutefois non pas pour remplir un vide mais pour bonifier mon existence dans l'extase de son épiderme et de sa complicité. Le temps viendra que je serai tellement bien dans ma peau que je pourrai me permettre d'être bien dans la peau d'une autre. La vie est une étrange aventure, un jour je cueillerai les fruits lorsqu'ils seront mûres. J'ai déjà entendu qu'une femme devait dire 8,000 mots par jour pour s'épanouir et 3,000 pour les hommes en général. C'est un bon sujet à réflexion. Dans ce blogue ça me permet d'en énoncer quelques-uns du moins. Les femmes aiment l'amour, les hommes aiment le faire. Avoir des doutes c'est humain et la seule certitude possible est que rien n'est certain. Je me méfie de ceux qui ne doutent pas. Je sens la vie m'abreuver à mesure que ma conscience s'élève. Je suis plus grand que moi-même, ma famille et mon pays. L'intransigeance me quitte et j'accueille ce soir une force lumineuse qui surgit des ténèbres. Mon esprit a somnolé des années, il s'agite enfin à la lueur d'espoirs retrouvés. Des bras m'enveloppent fermement et je ne reconnais pas encore le visage. J'aimerais pouvoir 
me refléter dans son regard mais dans l'attente je ne suis qu'un homme accablé de curieux désirs. Je marche implacablement à l'ombre de ses pas dans une randonnée somptueusement incongrue et inhabituelle.


10 novembre |

Je me réjouis des résultats des votes sur l'ensemble du Québec avec la nouvelle génération. À Québec un vent de renouveau c'est amorcé avec le nouveau maire sortant qui rompra avec les quatorze années du règne Labaume. Ce dernier fut un bon leader mais les temps sont venus de laisser la place à de nouvelles dynamiques. Je crois que les citoyens seront davantage impliqués par la mise en oeuvre de consultations publiques. Des gens aiment côtoyer le pouvoir servant leurs intérêts et inévitablement le moment vient de rompre ces liens. La gestion publique n'est pas une entreprise privée. L'environnement doit devenir au coeur des préoccupations, ce sera l'enjeu de ce siècle. Épicure disait qu'il existe trois catégories de plaisirs; naturels et nécessaires, naturels et non nécessaires, non naturels et non nécessaires. Épicure dans le traité que je consulte discute avec le défunt Michaël Jackson de la pertinence de ces énoncés qui se traduisent par des réflexions existentielles. Machiavel fait de même avec Vladimir Poutine. Les plaisir naturels et nécessaires sont ceux du corps et de l'âme. Se loger, se nourrir, exprimer et partager ses idées avec des amis et se sentir libre. On dirait que seules les montagnes à gravir et le succès dans mon entreprise m'exaltaient. J'ai travaillé comme tout le monde afin de combler mes besoins essentiels, j'ai réussi non sans peine. Bien souvent je n'ai pas respecté mes besoins de l'âme dans la tranquillité d'esprit. La recherche du succès, d'honneur, de pouvoir et de reconnaissance à cet égard m'apporta son lot d'anxiété et d'insécurité. Ces plaisirs devinrent alors non naturels et non nécessaires. La vie se charge à mon insu de me renouveler dans cesse. Je fais de plus en plus l'éloge de la lenteur ou du moins j'y aspire. Mon esprit devient plus vif à l'amorce d'un lâcher prise et d'introspection depuis la retraite annoncée. J'ai accumulé beaucoup d'objets divers dans ma vie et depuis quelques années je fais la sélection de ce qui m'est utile. Bien des objets revendiquent encore des inutilités mais ils sont d'ordres affectifs. C'est comme s'ils constituaient mon histoire et que les abstraire ferait en sorte de m'abandonner. L'abandon dans ma vie fut de loin mon schéma, voir mon trauma, qui m'a caractérisé. Cela étant relié aux blessures familiales et sociales du passé. Les gens ayant un esprit limpide pourraient se permettre un certain désordre extérieur, cela n'est qu'une hypothèse. J'ai besoin d'ordre et d'harmonie, d'une certaine lenteur afin que je puisse observer mon esprit dans un calme relatif. L'introspection est mise en place disposant davantage de temps. Swami Rama disait; le pauvre recherche la richesse et le riche le ciel, mais le sage recherche la tranquillité.


On raconte que les gens heureux n'ont pas d'histoires. Cela veut-il dire que les écrivains qui racontent des histoires sont malheureux? On a le droit de s'interroger. Montaigne fut le créateur de l'essai, style littéraire qui me passionne. De nos jours on souffre d'infobésité, c'est-à-dire qu'on diffuse et se nourrit d'informations compulsivement. Les téléphones intelligents consommés à grande fréquence rendent inapte la vie sociale alors on compense dans le flux incessant d'actualités à l'ère de la mondialisation. En étant branchés sans cesse nous ne voulons rien manqué même du pauvre chat écrasé, j'exagère ! Je peux paraître redondant avec ces thèmes récurrents mais l'inculture m'interpelle. Écrire dans le blogue semble anodin mais j'exerce ainsi mon style, mon vocabulaire et mes idées. En moi s'exerce une certaine thérapie critique et contemplative. J'ai toujours alimentés des journaux intimes sans jamais y apporter autant de rigueur. Cette nouvelle activité ludique m'apporte un délicieux réconfort et exercice mental. Je m'applique dans la justesse des mots vibrants sur le clavier du téléphone. Encore une fois, je répète, cette activité est avant tout pour moi-même. M'exprimer publiquement m'oblige à l'effort et l'idée qu'une seule personne puisse se délecter du blogue comme je le fais depuis bientôt six mois m'apporte satisfaction. J'ai la nette impression d'aller dans un endroit précis et familier avec le sentiment de me retrouver après de longues périodes de déroute intellectuelle. Préoccupé pendant vingt-six ans dans mon entreprise dont seuls les résultats comptaient, je bifurque sur un sentier fort différent. Les mots éclaboussés me dirigent adroitement pour me recentrer, voilà l'essentiel. Peut m'importe les critiques, ça m'est égal car je sais pertinemment que j'adopte ma véritable nature d'où réside l'importance de mon action et ce malgré l'inconfort du changement.


8 novembre |

Il existe trois sortes d'amitiés selon Aristote; vertueuse, utile et agréable. La plus profonde est la vertueuse. Nous avons tous une ou plusieurs amitiés dans celles énoncées. L'amitié vertueuse est la plus durable et ne demande pas nécessairement aux protagonistes de partager les mêmes opinions. Par exemple avoir des relations sexuelles agréables n'est pas un gage de durabilité. On pourrait faire parti d'un groupe de randonneurs dont les amitiés ne perdurent pas dans le temps. Ces alliances tissées parfois par le biais d'activités qui une fois consumées l'amitié est rompue. Je ne remets aucunement la légitimité de ces activités mais je tente d'y apporter certains éclairages. Les femmes ont très largement évoluées depuis mon jeune temps. Opportunités d'affaires, éducation, alliances multiples, réseautage, affirmation, émancipation, conciliation travail-famille, garderie, divorce, etc... Les sites de rencontres et les médias sociaux ont favorisés l'indépendance des femmes. Sagement assis dans le confort de la maison et sous des couverts anonymes elles ont pu, en sécurité relative, exprimer leurs besoins. Une jolie femme peut recevoir des centaines de requêtes en peu de temps. La difficulté revient alors de l'embarras du choix pour mesdames. Les critères de sélection s'élèvent au point que plusieurs seront rejetés impunément et les filtres en place rejettent une masse considérable de "bon-hommes." Le virtuel est implacable en ce sens et ne permet pas d'établir un rapport objectif dans sa forme actuelle car il manque d'informations pertinentes. On choisi des partenaires dans des catalogues virtuels comme on achète des gadgets sur Amazon ou eBay. On aime la consommation frénétique et jetable. Dans mon jeune temps pour rencontrer des gens on devait sortir de ses pantoufles et aller vers les autres ce qui exigeait une certaine détermination et audace. Il y avait des 5 à 7 partout, les bars et les cafés étaient bondés. On avait une certaine dose de courage et d'authenticité sinon on était privé de contacts.  Il n'y avait pas autant de choix et on possédait un sentiment d'appartenance à des lieux communs. Internet a changé la culture sur une très courte période et est devenu le lieu commun de tous les défis en affichant son anonymat et son indifférence. Évidemment chacun à son histoire à propos d'un parent, collègue ou ami dans laquelle le déclic amoureux c'est effectué sur internet. Il m'apparaît évident que si tous et chacun clavardent à chaque jour inévitablement il y aura des résultats mais à quel prix, à quel effort! À moins d'une profonde révolution dans ce médium nous perdrons une certaine autonomie et identité. Les géants du web sont les gagnants par le profit et le pouvoir qu'ils exercent. Les gens cachés derrière leurs écrans affirmant "ne plus avoir le temps" et sont réduits à banaliser les rapports interpersonnels. Ils sont "pressés". Les priorités vont dans le sens de l'hyper-productivité. Quelques clics et ça y est, la quantité est de mise au lieu de la qualité, on ne veut rien manquer. Les modes se démodent et la seule qui persiste est la compulsion effrénée de nos index sur les écrans. La façon souvent anonyme et perfide d'internet influence la culture en un immense et terne profilage des masses et le plus pernicieux débute avec la dépendance croissance des enfants. Les algorithmes décideront à l'avenir ce qui est bien ou mauvais pour nous et nous resterons cloîtré dernière nos écrans. Les endroits pour se rencontrer jadis sont relayés aux oubliettes. En deux décennies on a jeté aux ordures ce qui a pris des centaines d'années à se mettre en place. Les gens s'identifient sur des critères très spécifiques de plus en plus sectaires. Dans la recherche d'un homme les québécoises prennent les initiatives, sinon elles s'enfuient. Le mâle n'a pas la vie aussi facile qu'en Europe. En France les gens ont rejeté les curés plus tôt qu'au Québec. Les traditions en Europe sont davantage ancrées dans les sociétés qu'au Québec. On a tourné le dos très rapidement à nos traditions. Nous avons adopté des changements pour le changement comme s'il y avait eu une profonde douleur reliée à notre passé. Ce dernier n'est probablement pas complètement sombre mais plusieurs n'auront retenus que les aspects négatifs de notre histoire.


Aujourd'hui on mise beaucoup trop sur la science et les technologies pour cheminer. Les sites de rencontres sur internet appartiennent à de grands agglomérats qui au nom du progrès nous manipulent largement sous le couvert de notre sécurité. Mais à trop vouloir se protéger on étouffe sous nos murs. Un temps précieux est perdu à jamais. J'apporte des nuances car internet me permet de rejoindre une bonne parti de mes lecteurs. On ne doit jamais prendre pour acquis l'exactitude de ce qui s'affiche sur la toile, c'est pour cette raison qu'est apparu les sectes, groupes marginalisés, complotistes et anarchistes. Des groupes terroristes sont nés avec internet ne l'oublions pas avec une propagande multipliée par la toile. Des arnaques de mauvais goût sévissent sur la toile avec la venue de "fakes news". Ils deviennent la norme dans les médias en se propageant dans toutes les sphères de notre vie si nous continuons à cesser de nous faire confiance et être naïf. Le rejet est autant douloureux dans le virtuel que dans le réel. Cessons de nous cacher derrière les ordinateurs et allons se salué sur la rue avec de larges sourires. Les plus jeunes n'auront jamais connu cela, on leur a trop dit de faire attention aux étrangers. Pour terminer sur une note plus joyeuse je me suis procuré un bouquin écrit par un enseignant et philosophe du collège Garneau, René Bolduc. Les livres d'enseignement d'aujourd'hui sont parfois excellents et actuel. "Sincèrement vôtre ou petite introduction épistolaire aux philosophes" est une lecture fraîche et délicieuse. J'ai l'impression de faire un retour aux études, il n'est jamais trop tard pour s'éclairer. Parfois quand je regarde certaines chaînes de télévision j'ai l'impression qu'elles appartiennent aux publicitaires. C'est pour cette raison que j'y renonce de plus en plus. Mes besoins ont largement diminué et l'offre me semble dépassée dans le petit écran sauf pour me mettre à jour dans l'actualité et son analyse.

4 novembre |

Henry David Thoreau disait "Si quelqu'un dispose d'une conscience bien vivante capable de discerner le bien du mal et le vrai du faux, peut outrepasser le cercle fermé des codes sociaux et le schéma étroit de l'obéissance. L'individu doit viser cette libération s'il veut jouer de l'ampleur de la vie et augmenter, d'un même élan, son expérience et sa connaissance. Le penseur s'en va sur les chemins, parcours les terres en friches où l'on peut devenir attentif, enfin, aux heures de l'univers et non à celles des trains."

Une ville passée trop rapidement en voyage sera vite oubliée, c'est pour ça que j'écris mon journal. Ça me permet de mettre de l'ordre dans le chaos des sensations. Partir en voyage c'est fuir ses repères momentanément et retrouver sa nature véritable. Toutefois c'est au retour chez soi que la métamorphose s'effectue. Rechercher un espace pur et intact pour se recréer dans l'absence de la modernité est vital. C'est le recul de soi vers soi. La nature en friche sera privilégiée, rien n'y est cadré ou structuré avec la main du prédateur. Le problème c'est qu'elle est de plus en plus difficile à trouver. Parfois je m'infiltre dans les forêts habitées et retrouve les traces harmonieuses de nos ancêtres. Je ne recherche surtout pas les réserves dites naturelles. La planète est envahie par la main des entrepreneurs et des bûcherons, c'est que nous avons des besoins exponentiels. Les villes repoussent leurs limites sans cesse dévorées par les agglomérations infinies et l'avidité des constructeurs. Tout devient trop organisé, trop incolore et nos vitalités se heurtent aux murs épais de l'indifférence et de l'ignorance. Les rivières meurent lentement lorsqu'elles sont bornées de béton de même que les hommes des cités. Le Maine a rejeté par référendum le passage des lignes électriques du Québec sur son territoire. L'acceptabilité sociale n'y était pas et l'entreprise rechigne en branlant la victimisation. N'aurait-il pas été aussi simple d'enfouir ces câbles odieux ? On c'est malheureusement habitués dans la belle province de voir le massacre des paysages au nom du sempiternel progrès économique. Hydro Québec affirme dans un communiqué en même temps qu'il faudra à l'avenir se serrer la ceinture afin de vendre davantage cette énergie qualifiée de propre aux "states". Bien entendu ça prend une analyse plus approfondie sur le sujet que je vais éviter ici. Tout ça pour dire comment s'exercent les contradictions de l'accélération funeste d'un monde qui s'agitent inlassablement. Le retour occasionnel à soi-même dans la solitude est nécessaire pour saisir le vrai du faux. Lorsqu'on est toujours exposé à ce progrès édulcoré on subit des influences et ensuite on dit que c'est ça la vie. Je déteste cette affirmation biaisée. Nuance, je dirais plutôt c'est ça la vie qu'on a choisie et qu'on mérite.